150 actions de réconciliation pour les 150 derniers jours de « Canada 150 »

Publié le 8 août 2017

Par Crystal Fraser[1], candidate au doctorat en histoire à l’Université de l’Alberta et Gwichya Gwich’in de Inuvik et Dachan Choo Gèhnjik aux Territoires du Nord-Ouest, et Sara Komarnisky[2], anthropologue, chercheuse postdoctorale en histoire à l’Université de l’Alberta et descendante de colons ukrainiens[3]

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Affiche #05 de la série Remember l Resists l Redraw: A Radical History Poster Project du Graphic History Collective. Texte d’Erica Violet Lee. Création artistique : Anonyme (à la requête de l’artiste).

À compter du 4 août, il ne restera plus que 150 jours à l’année 2017 et au 150e anniversaire du Canada. De sérieuses discussions se sont déroulées tout au long de l’année à propos de la réconciliation, et nous aimerions contribuer au dialogue. Ensemble, nous avons mis sur papier 150 actions de réconciliation qui pourraient être entreprises lors des 150 derniers jours de l’année 2017. Plusieurs de ces actions consistent en de petits gestes à la portée de tous les Canadiens et de toutes les Canadiennes; d’autres se veulent plus provocantes et visent à encourager les gens à réfléchir aux relations entre Autochtones et non Autochtones selon de nouvelles perspectives.


  1. Apprenez quelles sont les reconnaissances territoriales de votre région.
  2. Trouvez votre organisation de réconciliation locale.
  3. S’il n’y en a pas, considérez l’option d’en former une avec d’autres personnes.
  4. Assistez à un événement culturel tel qu’un pow-wow (oui, toutes et tous y sont les bienvenus!).
  5. Achetez un item d’un.e artiste autochtone. Si, à titre d’exemple, vous souhaitez acquérir un capteur de rêves ou une paire de mocassins, tentez de trouver un.e artiste autochtone qui peut vous en confectionner et vous fournir de l’information sur ces créations spéciales.
  6. Téléchargez des émissions autochtones en baladodiffusions, telles que Red Man Laughing, de Ryan McMahon, ou Métis in Space, de Molly Swain et de Chelsea Vowel’s
  7. Lisez une autobiographie rédigée par une personnalité autochtone, telle que The Education of Augie Merasty, d’Augie Merasty, Halfbreed, de Maria Campbell, ou encore Life Among the Qallunaat, d’Adola Freeman.
  8. Vérifiez s’il y a déjà eu un pensionnat autochtone là où vous habitez.
  9. Si c’est le cas, mémorisez son nom et allez visiter le site.
  10. Visionnez la série documentaire Eighth Fire de la CBC.
  11. Choisissez une plante ou une fleur de votre environnement et apprenez comment les populations autochtones l’utilisent ou l’utilisaient.
  12. Visitez votre musée régional, plus particulièrement sa section consacrée aux populations autochtones. S’il n’y en a pas, demandez-en les raisons au personnel de l’établissement.
  13. Apprenez à saluer dans une langue autochtone locale.
  14. Inscrivez-vous à la formation en ligne offerte à tous et à toutes (MOOC) intitulée « Indigenous Canada » et offerte gratuitement par l’Université d’Alberta.
  15. Entamer une discussion avec un ou une ami.e à propos de réalités autochtones traitées dans les nouvelles.
  16. Supportez le mouvement Black Lives Matter.
  17. Allez déguster de la cuisine autochtone dans un restaurant, un café ou un camion de cuisine de rue.
  18. Informez-vous à propos de la statue d’Edward Cornwallis à Halifax.
  19. Réfléchissez sérieusement à votre statut de colonisateur canadien. Soutenez-vous des pratiques qui contribuent à marginaliser les populations autochtones?
  20. Apprenez pourquoi il n’est pas approprié de porter des coiffes autochtones lors de festivals musicaux (ou en dehors de cérémonies autochtones).
  21. Trouvez un livre qui se penche sur les histoires de populations autochtones locales.
  22. Faites un don pour le prix littéraire Emerging Indigenous Voices.
  23. Bien que Gord Downie ait contribué de façon significative aux discussions entourant les pensionnats autochtones, tentez de comprendre pourquoi certains Autochtones peuvent être réticents à soutenir son projet.
  24. Visitez un.e écrivain.e ou un.e artiste autochtone en résidence près de chez vous.
  25. Lorsque vous discutez des problématiques LGBTQ, pensez à toujours inclure les personnes aux deux esprits (LGBTQ2S).
  26. Invitez votre organisation de réconciliation locale à tenir un atelier « Kairos Blanket Exercise » (« l’Exercice des couvertures ») à votre lieu de travail.
  27. Achetez à vos enfants quelques livres qui expliquent les histoires et les héritages des pensionnats autochtones (vous pouvez consulter la liste de suggestions de la CBC).
  28. Demandez-vous si les stéréotypes véhiculés à propos des Autochtones font partie de vos croyances (à ce propos, consultez Indigenous Writes (2016) de Chelsea Vowel).
  29. Apprenez-en plus sur les enjeux entourant les pratiques permettant aux agents de police d’arrêter des gens de la rue, de leur poser des questions, de recueillir des informations personnelles (de les « carter »), et tentez de comprendre pourquoi cela peut représenter une problématique importante pour les Autochtones vivant en milieu urbain.
  30. Apprenez l’histoire de votre famille, l’origine de vos ancêtres et leur date d’arrivée au Canada.
  31. Par la suite, tentez de comprendre en quoi l’histoire de votre famille fait partie d’un système plus large qui a cherché à déposséder les populations autochtones de leurs terres ancestrales.
  32. Écoutez davantage, parlez moins.
  33. Demandez à l’école de vos enfants de procéder à une reconnaissance territoriale. Si l’hymne national canadien est chanté à leur école, demandez à ce que cette reconnaissance soit effectuée avant qu’il ne soit entamé.
  34. Admettez qu’en tant que nation, le Canada et sa population a le pouvoir de choisir quelles histoires sont célébrées et lesquelles sont effacées.
  35. Apprenez la différence entre Autochtones, Premières Nations, Métis et Inuits.
  36. Soutenez les artistes autochtones locaux en achetant leurs livres.
  37. Cherchez à savoir pourquoi Joseph Boyden ne doit pas être considéré comme un Autochtone.
  38. Regardez un documentaire, par exemple Nous n’étions que des enfants ou The Pass System.
  39. Confrontez poliment les commentaires racistes ou faisant la promotion de stéréotypes par des arguments basés sur des faits que vous soyez dans une soirée, au travail ou à la salle de sport.
  40. Écrivez à vos responsables politiques locaux ou à vos députés afin de leur suggérer de déployer un drapeau des Premières Nations sur des édifices locaux/provinciaux/fédéraux.
  41. Comprenez et reconnaissez que le premier premier ministre, Sir John A. Macdonald, fût l’architecte d’un génocide. Dites-le à haute voix avec nous «  John A. Macdonald fût l’architecte d’un génocide. »
  42. Écrivez une lettre aux responsables de la GRC ou de la police de votre région afin de poser des questions quant à la façon dont procède la police pour tisser des liens avec les communautés autochtones locales. S’ils ne sont pas activement engagés dans ce processus, demandez qu’ils le soient.
  43. Démontrez votre support sur les médias sociaux. « Aimez » les pages et « partagez » les publications qui supportent des causes autochtones.
  44. Écoutez de la musique autochtone. Si vous n’en connaissez pas, écoutez Reclaimed sur la plate-forme anglophone de Radio-Canada. Ou commencez par un album de Tanya Tagaq ou Leonard Sumner.
  45. Trouvez la section autochtone de votre bibliothèque locale.
  46. Lisez le rapport de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) du Canada. Sérieusement. Commencez par les appels à l’action, et ensuite le sommaire exécutif. Vous pouvez même l’écouter en ligne à #readtheTRC (en anglais). Encore mieux, invitez vos ami.e.s et collègues à le faire avec vous.
  47. Allez voir des conférences d’intellectuels.les et d’universitaires issus.es des Premières Nations.
  48. Embauchez des personnes autochtones à votre travail.
  49. Si vous vivez à un endroit où il existe des traités avec les peuples autochtones, lisez ces documents.
  50. Écrivez à vos représentants locaux, provinciaux et fédéraux et demandez-leur comment ils mettent en place les Appels à l’action.
  51. Faites le suivi avec ces représentants concernant les Appels à l’action.
  52. Lisez les raisons de la démission de Marilyn Poitras du poste de commissaire de l’Enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées.
  53. Trouvez une organisation locale dont la programmation peut vous aider à en apprendre davantage. Dans plusieurs régions il s’agit des centres d’amitié autochtone.
  54. Renseignez-vous sur la manière dont les services sociaux ne répondent pas aux besoins des familles autochtones. Écrivez une lettre à vos élus locaux et demandez du changement.
  55. Souvenez-vous lorsque Stephen Harper a préféré envoyer des housses mortuaires plutôt que des professionnels de la santé munis de vaccins à la communauté autochtone de Wasagamack pendant la crise de la grippe H1N1?
  56. Saviez-vous qu’il existait un système de santé séparé et de moindres qualités pour les populations autochtones ? À ce sujet, lisez le livre de Maureen Lux, Separate Beds (2016).
  57. Sachez que les Autochtones n’avaient pas le droit de vote aux élections fédérales jusqu’en 1960.
  58. Avez-vous accès à de l’eau potable ? Vous êtes chanceux. En vérité, la « chance » n’a rien à y voir; ces conditions ont été historiquement mises sur pieds.
  59. Dans un pays « sécuritaire », comme le Canada, 57% des femmes autochtones sont victimes d’agressions sexuelles durant leur vie.
  60. Rappelez-vous que les peuples autochtones ont été forcés de choisir entre le fait de conserver leur statut d’« Indien » tel que régi par la loi sur les Indiens et celui d’aller à l’université ou de servir dans les forces armées canadiennes. Les femmes mariées à des personnes non autochtones ont perdu leur statut.
  61. Trouvez qui a été déplacé avant votre arrivée dans la région, que ce soit il y a des siècles ou dans un passé plus récent avec la création de nouveaux développements immobiliers.
  62. Imaginez faire une grève de la faim pendant 6 semaines, avec du bouillon pour seule nourriture afin d’obtenir une rencontre avec le premier ministre. C’est ce qu’a fait la chef Theresa Spence.
  63. Écrivez au premier ministre Justin Trudeau et demandez-lui que le gouvernement applique les promesses faites aux peuples autochtones lors des élections de 2015.
  64. Est-ce que votre enfant est scolarisé dans une école près de chez vous? Sachez que cette école est mieux financée que celles situées sur des réserves. Par au moins 30%.
  65. Cherchez activement des héros et des modèles autochtones. Par exemple Nadine Caron, la première chirurgienne issue des Premières Nations. Ou l’artiste métis Christi Belcourt? Ou encore une figure historique, telle que Thanadelthur?
  66. Dans votre région, avez-vous un.e candidat.e aux divers paliers de représentation issu.e des Premières Nations? Même s’ils ou elles ne sont pas affiliés.es à votre parti de prédilection, donnez-leur un coup de fil et engagez la conversation.
  67. Qui fut la dernière personne autochtone à gagner le prix Polaris?
  68. Supportez les droits des Premières Nations d’exercer leur souveraineté. Par exemple, renseignez-vous sur le passeport Haudenosaunee.
  69. Reconnaissez que les lois et les systèmes légaux des Premières Nations existaient avant l’autorité de l’État-nation canadien.
  70. Quand vous voyagez, sachez à qui sont les territoires que vous foulez; que ce soit pendant des vacances ou pour le travail.
  71. Faites plus que des recherches sur Google.
  72. Si vous faites des recherches sur les peuples autochtones, ou si vous parlez d’eux, assurez-vous d’inclure leur voix.
  73. Supportez les parents autochtones en vous renseignant sur les défis auxquels ils sont confrontés, qui sont souvent des situations prises pour acquises par les colons canadiens. Par exemple, l’utilisation problématique de noms autochtones sur les documents officiels. Mais surtout, sur la façon dont ces situations peuvent être résolues en les nommant.
  74. #NODAPL.
  75. Certes, ceci peut être épeurant! Continuez si vous souhaitez un réel changement.
  76. Reconnaissez que les politiques actuelles (parfois problématiques ou contestées) des Premières nations sont régies par la Loi sur les Indiens.
  77. Cherchez à comprendre pourquoi les opinions de la sénatrice Lynn Beyak sont problématiques.
  78. Prenez en considération les diverses structures familiales qui existaient ici avant l’arrivée des colons. Cela comprenait des familles matrilinéaires fortes existant sous diverses formes, dont des relations polyamoureuses.
  79. Saviez-vous que dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, le droit territorial reconnaît les adoptions coutumières autochtones?
  80. Écrivez une lettre de soutien à Robert-Falcon Ouellette qui s’exprime en langue Cris à la Chambre des communes.
  81. Cette année marque le vingt-septième anniversaire de la « crise d’Oka ». Que savez-vous vraiment de cette crise?
  82. Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi seulement l’anglais et le français sont les langues officielles du Canada quand il y a au moins soixante langues autochtones au pays?
  83. Lisez le jugement de la Cour suprême du Canada Daniels c. Canada (Affaires indiennes et du Nord canadien) et essayez de comprendre pourquoi cela est important.
  84. Regarder la vidéo des Minutes du patrimoine concernant l’histoire de Chanie « Charlie » Wenjack. Sachez que son histoire a été partagée par des milliers d’autres enfants autochtones.
  85. Rappelez-vous que les bonnes intentions peuvent également causer des torts.
  86. Saviez-vous que les peuples autochtones avaient des moyens sophistiqués pour sauvegarder le territoire et prévenir les incendies de forêt, les inondations et autres catastrophes naturelles majeures? Renseignez-vous sur ces méthodes.
  87. Vous allez pêcher cette fin de semaine? Apprenez les noms autochtones des poissons que vous pêcherez et les connaissances transmises localement à propos de ceux-ci.
  88. Saviez-vous que deux films à succès d’Hollywood incluaient des acteurs autochtones? Regardez le film « Le Revenant » avec Melaw Nakeh’ko et « Wonder Woman » avec Rock Eugene Brave!
  89. Regardez le film Inuk en colère de la réalisatrice Alethea Arnaquq-Baril.
  90. Tenez les entreprises responsables de leurs actions selon votre éthique personnelle et vos idées.
  91. Ne présumez pas que vous avez le droit d’assister à une cérémonie spirituelle ou à une cérémonie de la hutte à sudation.
  92. MAIS si vous y êtes invité, allez-y! C’est un honneur d’y être invité.
  93. Si vous voulez vraiment que les relations entre les peuples autochtones et non autochtones changent, assurez-vous de faire de la réconciliation une partie de votre éthique quotidienne.
  94. Lorsque vous visitez un musée, faites-le de manière critique. Demandez-vous : Qui raconte l’histoire? Comment cet objet en est-il arrivé là? Quels processus sont en place à propos du rapatriement de certains objets?
  95. Réalisez que la ligne est mince entre l’appropriation culturelle et l’appréciation culturelle. Chelsea Vowel a une bonne publication de blogue à ce sujet.
  96. Suivez @Resistance150 sur Twitter et découvrez pourquoi de nombreux autochtones ne célèbrent pas le 150e anniversaire du Canada. Après tout, le Canada ne célèbre pas le fait que les nations autochtones existent sur cette terre depuis des temps immémoriaux.
  97. Observez ce qui est célébré et reconnu dans les monuments, les parcs et les noms de rue de votre ville. Pensez à la façon dont l’histoire publique pourrait être racontée différemment.
  98. Apprenez les noms originaux des lieux. Apprenez quels endroits étaient et sont importants pour les populations autochtones.
  99. Découvrez le monde du blogue autochtone. Ceux de Zoe Todd, d’Erica Violet Lee, de Billy-Ray Belcourt et de Chelsea Vowel sont parmi les meilleurs.
  100. Prenez en considération les mots que vous utilisez. Par exemple, n’appelez pas votre groupe d’amis une « tribu » ou ne décrivez pas une rencontre comme un « pow-wow ».
  101. Apprenez les histoires derrière certaines de vos chansons préférées. Par exemple, lisez comment la grand-mère de Lillian Shirt a pu inspirer la chanson « Imagine » de John Lennon.
  102. Visitez le site web des communautés autochtones ou des Premières nations les plus proches de chez vous. Lisez leur courte introduction et leur historique.
  103. Trouvez des occasions d’apprendre comment les Autochtones connaissent et apprécient l’endroit où vous vivez. Recherchez un cycle de conférence local ou des ressources en ligne.
  104. Faites du bénévolat dans une organisation autochtone sans but lucratif.
  105. Soutenez les médias autochtones (journaux, stations de radio, sites de médias sociaux et stations de télévision).
  106. Si vous lisez une nouvelle qui est remplie de stéréotypes, écrivez une lettre pour vous plaindre et demandez des perspectives autochtones sur les nouvelles locales, nationales et internationales.
  107. Lisez la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Notre gouvernement s’est engagé à l’appliquer.
  108. Lisez la Loi sur les Indiens.
  109. Lisez le Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones.
  110. Existe-t-il de l’art public d’artistes autochtones dans votre région? Si oui, visitez-le et découvrez ces artistes.
  111. Lisez In This Together: Fifteen True Stories of Real Reconciliation (2016)  et écrivez les moments où vous avez pris conscience de la dure réalité coloniale du Canada.
  112. Faites de la réconciliation un projet familial et complétez les éléments de cette liste ensemble. Amenez vos enfants aux événements, apprenez des mots dans une langue autochtone ensemble, et organisez un « Exercice des couvertures », par exemple.
  113. Plantez votre propre « Jardin de cœur » avec des messages d’appui aux survivants des écoles résidentielles.
  114. Commencez à connaître et à comprendre les protocoles culturels. Sachez qu’ils diffèrent selon les nations et les régions.
  115. Engagez-vous à rester un étudiant toute votre vie, au-delà des commémorations du 150e anniversaire du Canada.
  116. Faites des recherches et apprenez-en plus sur un athlète autochtone. Il y a des joueurs de la LNH et des olympien.ne.s parmi ceux-ci!
  117. La théorie du “pont de terre” dans le détroit de Béring est l’une des façons de raconter l’histoire de la migration humaine. Les peuples autochtones ont toutefois leur propre explication basée sur des histoires anciennes, et celle-ci mérite d’être respectée. Lisez à ce sujet ici et ici.
  118. Partagez cette liste sur les médias sociaux.
  119. Recherchez et partagez les histoires positives concernant les peuples autochtones. Ne vous concentrez pas uniquement sur les histoires négatives.
  120. Invitez les personnes autochtones vivant à proximité à prendre part à vos événements ou à participer dans votre organisme.
  121. Sachez que lorsque vous invitez une personne autochtone, elle est probablement surchargée de travail et préoccupée.
  122. Donnez un honoraire si vous vous attendez à ce qu’une personne autochtone donne de son temps.
  123. Citez des auteurs.trices et des chercheurs.euses autochtones dans vos travaux.
  124. Envisagez d’utiliser des méthodologies de recherche autochtones dans vos travaux. L’ouvrage de Linda Tuhiwai Smith, Decolonizing Methodologies (1999), est le livre phare dans ce domaine.
  125. Vous voulez intégrer des éléments ou des politiques autochtones à votre lieu de travail? Engagez un consultant autochtone.
  126. Alors que l’Enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées s’amorce, demandez-vous comment vous pouvez soutenir les familles autochtones qui ont perdu des êtres chers.
  127. Cherchez à établir des collaborations qui mettent à profit des formes de connaissances autochtones et Vous contribuerez à construire un pont entre ces différentes formes de connaissances.
  128. Mettez à jour votre signature de courriel afin de reconnaître le territoire sur lequel vous vivez et travaillez.
  129. Encouragez votre institution d’attache (travail ou études) à reconnaître formellement le territoire sur lequel elle se situe.
  130. Consultez l’initiative Remember, Resist, Redraw: A Radical History Poster Project. Apprenez-en plus à propos de ce projet, et appuyez-le.
  131. Faites un don à une organisation autochtone locale.
  132. Cherchez à en savoir plus sur les initiatives qui visent à rebaptiser l’édifice Langevin et l’University Ryerson. Tâchez de comprendre pourquoi cela est important.
  133. Appuyez ceux qui veulent changer les noms racistes de certaines équipes sportives. Apprenez pourquoi cela est vraiment important pour beaucoup de personnes autochtones.
  134. Appuyez et célébrez la persistance des économies issues de la terre (land-based economies), comme la chasse au phoque.
  135. Lisez des œuvres de fiction d’auteur.e.s autochtones. Une bonne façon de débuter est de lire le plus récent numéro du Malahat Review que vous trouverez gratuitement en ligne.
  136. Si vous êtes propriétaires, relisez les documents légaux qui vous ont donné “droit” à votre terrain. Qui a le pouvoir d’accorder ces titres de propriété et qui ne l’a pas? Réfléchissez-y.
  137. Commandez un chandail “Colonialism 150”.
  138. La prochaine fois que vous voudrez parler à une personne autochtone de ses origines, tâchez de ne pas orienter la discussion sur les questions de “sang” (i.e. combien de sang autochtone ou de sang blanc il/elle a). Demandez-lui plutôt à quelle communauté il/elle appartient, et apprenez le nom de son peuple.
  139. Engagez-vous activement à éliminer les stéréotypes à propos des identités autochtones. Corrigez gentiment les gens. Par exemple, être métissé (de “sang mêlé”) ne signifie pas être Métis.
  140. Faites un don en argent ou en nature au Centre national pour la vérité et réconciliation.
  141. Contactez votre alma mater et renseignez-vous sur le nombre de personnes autochtones qui siègent au conseil d’administration.
  142. Visionnez quelques vidéos des 1491s pour rigoler.
  143. Visitez le site web Walking With Our Sisters et vérifiez s’ils viennent dans votre région.
  144. Lisez l’histoire de l’une des femmes autochtones disparues ou assassinées.
  145. Retenez son nom et apprenez-en à propos de sa vie.
  146. Renseignez-vous sur le travail essentiel de Cindy Blackstock.
  147. Vérifiez si votre hôpital à une salle dédiée aux personnes autochtones (comme la All Nations Healing Room à Vancouver). S’il n’y en a pas, demandez à votre employeur d’aider à en financer une.
  148. Voici un “hourra” à toutes les incroyables aunties, kokums, jijuus et aagaas! Hai cho’o pour votre support et vos conseils.
  149. Comprenez bien que la réconciliation n’a rien à voir avec le fait de “se sentir coupable”. La réconciliation c’est la connaissance, l’action et la justice.
  150. Pourquoi arrêter à 150? Après tout, les nations autochtones célèbrent des millénaires d’occupation de ce territoire. Continuez cette liste ou faites-en une autre et partagez-là.

[1] Crystal Fraser est candidate au doctorat en histoire à l’Université de l’Alberta et Gwichya Gwich’in de Inuvik et Dachan Choo Gèhnjik, Territoires du Nord-Ouest. Ses recherches traitent de l’histoire des écoles résidentielles (aussi appelées “pensionnats indiens”) dans le Nord canadien durant l’après-guerre.

[2] Dr. Sara Komarnisky est chercheure postdoctorale en histoire à l’Université de l’Alberta et est descendante de colons ukrainiens. Elle est anthropologue. Elle s’intéresse actuellement à l’art et à l’artisanat faits par les patients autochtones dans les “hôpitaux indiens” du Canada entre les années 1940 et 1960.

[3] Ce texte a été originellement publié sur ActiveHistory.ca. C’est avec l’accord des autrices que nous le reproduisons ici, dans une version traduite par Maurice Demers, Catherine Larochelle, Olivier Bérubé-Sasseville et Pascal Scallon-Chouinard.