Maurice Richard : l’origine d’une passion partisane, 1942-1945

Publié le 5 avril 2017

Par Étienne Lapointe, candidat à la maîtrise en histoire à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM)

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Monument Maurice Richard. Crédit : Guy Mayer (Flickr).

Résumé

L’émeute du Forum de mars 1955 en réaction à la suspension du joueur vedette du Canadien de Montréal a marqué l’imaginaire collectif des Québécois francophones au point qu’on en a fait un événement illustrant la volonté d’affirmation nationale des Canadiens français. À la faveur de la Révolution tranquille et avec le passage du temps, Maurice Richard est ainsi devenu le symbole de cette affirmation nationale. Le présent article revient au début de la carrière de Richard afin d’illustrer comment, avant d’être un mythe national, il a été un héros sportif. En épluchant la presse sportive, on peut constater que la passion dont il a été l’objet se met en place par le biais du discours journalistique dès les débuts du joueur. Les trois premières saisons de Richard sont ici étudiées à la recherche des traces cette passion partisane.

Mots clés

Maurice Richard; émeute; fans; nationalisme; supporterisme; passion partisane; Canadien de Montréal.

Introduction

En septembre 2016, deux nouvelles ont rappelé que le nom de Maurice Richard ainsi que son souvenir étaient bien vivants au Québec. D’abord, le 8 septembre un article de la Presse canadienne annonçant que le club-école du Club de hockey Canadien désormais basé à Laval, allait porter le nom de « Rocket » a été relayé notamment par le quotidien The Gazette[1]. Quelques jours plus tard, soit le 14 septembre, la députée du Parti libéral du Québec dans la circonscription de Crémazie, Marie Montpetit, a officiellement déposé une demande pour modifier le nom de sa circonscription en faveur du célèbre ailier droit du Canadien de Montréal. Ainsi, le nom de Crémazie, poète nationaliste du 19e siècle, serait remplacé par celui de Maurice Richard[2]. Le changement de nom a été officialisé par le Directeur général des élections du Québec le 2 mars 2017[3]. Notons également que le gouvernement conservateur de Stephen Harper, avait aussi envisagé d’honorer la mémoire de Richard alors qu’on rapportait qu’on pensait baptiser le nouveau pont qui remplacera l’actuel pont Champlain « Maurice-Richard »[4], une idée qui a été rapidement abandonnée en raison des critiques qu’elle a suscitées[5].

Par ces exemples, on constate que le nom de Maurice Richard fait toujours vibrer une corde sensible chez la majorité des Québécois francophones et ce, seize ans après son décès et surtout 56 ans après sa retraite du hockey. Alors que ceux qui peuvent se vanter d’avoir vu de leurs yeux le célèbre « Rocket » Richard en action au faîte de sa carrière se font de plus en plus rares, force est de constater qu’il représente un symbole très fort dans l’imaginaire collectif[6] québécois. Cette représentation symbolique, on la doit en grande partie à l’émeute du 17 mars 1955 en réaction à la suspension de Maurice Richard pour les trois derniers matchs de la saison régulière et pour la durée des séries éliminatoires, un événement qui a fait du joueur un symbole national, voire un mythe. C’est du moins l’opinion de Benoît Melançon[7] et de Gérard Bouchard[8] qui n’hésitent pas à qualifier de mythe la vedette du Canadien. Si l’émeute a certes marqué les esprits de l’époque, que dire de ce qu’on a écrit sur le sujet à ce moment?

Le 17 mars 2015, on célébrait les 60 ans de cette émeute. Pour l’occasion, le quotidien montréalais Le Devoir reproduisait en première page un éditorial d’André Laurendeau paru le 21 mars 1955 alors que Laurendeau était rédacteur en chef-adjoint du journal et dont le titre, « On a tué mon frère Richard »[9], est éloquent. C’est à la plume de Laurendeau qu’on doit la première interprétation nationaliste de l’émeute du Forum. Ce dernier voyait dans la violence des émeutiers une expression du nationalisme canadien-français en affirmant que c’était « un peuple frustré, qui protestait contre le sort »[10]. L’interprétation que fait Laurendeau des violences qui frappent le centre-ville de Montréal fera école malgré les nuances que l’intellectuel apporte à son propos[11]. À la faveur de la Révolution tranquille et sous l’impulsion du néonationalisme qui se développe depuis le début des années 1950[12], on ne retiendra que cette perception de l’événement et on y verra une manifestation de l’affirmation nationale des Québécois qui s’inscrit désormais dans la trame narrative de l’histoire nationale du Québec[13].

L’objectif de cet article est, non pas de scruter l’émeute en elle-même, mais de démontrer qu’avant d’être perçu comme un héros national, Maurice Richard était déjà un héros sportif au cœur d’un imaginaire partagé tant par les francophones que les anglophones. On retracera donc en partie l’itinéraire d’une passion partisane[14] qui s’inscrit dans la durée et on s’attachera pour les besoins de cet article à l’origine de cette passion dont a été l’objet Maurice Richard; une origine qu’on peut situer dès les premières années de la carrière du joueur, soit de 1942 à 1945. Le discours du partisan n’étant pas disponible faute de blogues ou de forums de discussions comme c’est le cas aujourd’hui[15], on se rabat sur ce qui s’en approche le plus : la chronique et la nouvelle sportives. En effet, le chroniqueur est au sport ce que l’éditorialiste est à la politique c’est-à-dire un faiseur d’opinions. C’est donc en consultant quatre quotidiens montréalais, deux francophones et deux anglophones[16], qu’on essaiera d’expliquer comment s’est mise en place cette passion et comment les lecteurs de ces quotidiens en viennent à former une « communauté imaginaire » au sens que donne Benedict Anderson à ce concept[17]. On notera que pour Anderson, les journaux sont « des best-sellers d’un jour » dont la consommation se fait de manière quasi-simultanée; ce ne serait ni plus ni moins qu’une forme de cérémonie « qui permit à une masse rapidement croissante de gens de se penser et de se rattacher à autrui[18]. »

Bilan historiographique

Pour les besoins de cet article, il est impossible de produire un bilan historiographique exhaustif. Par contre, certaines études méritent d’être soulignées étant donné que l’analyse qui est proposée ici trace le portrait d’un héros qui a été construit par la presse montréalaise, tant francophone et qu’anglophone et non celle d’un symbole d’affirmation nationale. Étonnamment, malgré l’importance de ce dernier dans l’imaginaire collectif des Québécois de langue française, assez peu d’études académiques lui ont été consacrées. Ce qui est encore plus étonnant, c’est surtout qu’aucune de ces études, à l’exception de celle de Benoît Melançon[19], ne remet en question l’interprétation nationaliste de l’émeute et la mise en place des représentations de Maurice Richard qui vont en ce sens. En fait, l’essentiel des études dont a été l’objet Maurice Richard a pour objectif d’en faire un symbole national et l’émeute est l’argument principal à la défense de cette thèse.

Dans un premier temps, on soulignera un article de Jean R. Duperreault paru en 1981 et qui aborde l’émeute de 1955 de la perspective des émeutiers. L’auteur y affirme que les médias sont responsables du soulèvement qui s’est produit dans la soirée du 17 mars aux abords du Forum en raison de l’émotivité de leur couverture de l’incident qui a valu la suspension à Richard, soit une altercation avec Hal Laycoe, un défenseur des Bruins de Boston, et aussi avec l’officiel Cliff Thompson[20]. Ainsi, les médias auraient contribué à l’escalade de la tension qui résultera en émeute. Intéressante, cette conclusion rejoint en partie les objectifs du présent article, mais Duperreault fait de l’émeute un événement spontané qui n’aurait pas d’inscription dans le passé. Or, s’il est vrai que l’émeute en elle-même a été spontanée et qu’il s’agit d’un classique mouvement de foule, il est tout aussi vrai que les motifs qui peuvent expliquer cette spontanéité ont pris racine au cours de la décennie qui précède.

David di Felice, en 1999, a produit un mémoire de maîtrise[21] qui s’intéresse précisément au cas de l’émeute et l’examine dans une perspective de conflits entre anglophones et francophones. Pour arriver à la conclusion que l’émeute a été l’illustration d’un conflit entre deux « races », l’auteur a analysé essentiellement la manière dont on a traité la suspension du joueur et l’émeute qui s’ensuivit dans quelques grands quotidiens de Montréal et de Toronto[22] de l’époque, plus particulièrement du 14 au 19 mars 1955, soit du lendemain de l’incident qui a mené à la suspension de Richard jusqu’au surlendemain de l’émeute[23]. Si l’apport à la connaissance historique de cette étude ne fait pas de doute, on ne peut que déplorer le fait que l’auteur n’y voit qu’un conflit entre « 2 nations, 2 classes and 2 cultures »[24]. S’il est vrai que le traitement de la nouvelle diffère entre ce qu’on lit dans les quotidiens montréalais et ceux de Toronto, peut-être serait-il pertinent d’y voir aussi l’illustration d’une rivalité entre les deux villes qui dépassent largement les distinctions ethniques et linguistiques et qui devrait être étudiée en tenant compte d’enjeux économiques et, plus simplement, sportifs.

Pour sa part, Julie Perrone s’est penchée sur le « processus d’héroïsation du Rocket »[25], c’est-à-dire sur les transformations des représentations du « Rocket » à travers les décennies. Ainsi, l’auteure cherche à démontrer comment se construit la mémoire collective d’une société et comment l’étude du héros peut aider à mieux connaître cette même société et les représentations qu’elle se fait d’elle-même[26]. Appuyée sur un cadre théorique en lien avec la notion de héros, l’étude de Perrone reprend en partie les idées mises de l’avant par Melançon, c’est-à-dire qu’on a assisté avec le temps à une transformation des représentations de Maurice Richard au sein de la société québécoise répondant à un besoin d’adaptation au présent de la figure héroïque. Afin d’observer les transformations des représentations, Perrone a isolé des événements marquants de la carrière de Richard et a comparé les façons de relater ces événements à travers le temps, soit depuis l’origine jusqu’au tournant des années 2000. En somme, le héros et ses représentations seraient le reflet des valeurs qu’une société entend mettre en évidence[27].

Enfin, plus récemment, on soulignera que les représentations du Rocket à travers le cinéma ont également fait l’objet d’une étude. Russell Field, de la faculté de kinésiologie de l’Université du Manitoba, s’est intéressé au mythe Maurice Richard par le biais de quatre films réalisés entre 1964 et 1980[28]. Encore une fois, c’est l’image d’un Maurice Richard porte-étendard de la nation canadienne-française qui est au cœur de cette étude. L’objectif de Russell est de démontrer comment ces quatre films représentant le Rocket portent la signature du nationalisme canadien-français ou québécois et comment l’Office national du film a contribué à servir les aspirations nationales des réalisateurs canadiens-français et québécois qui y travaillaient durant la période étudiée (1964-1980)[29]. On le voit, Maurice Richard est ici considéré comme une illustration idéale du nationalisme et à ce chapitre il peut être utile d’employer les représentations de Richard afin d’expliquer les fondements du nationalisme canadien-français et québécois dans une perspective plus large.

On constate que l’interprétation de l’émeute, qui est le point de départ de la mythification du « Rocket » selon Benoît Melançon[30], s’inscrit dans une trame narrative et ne fait pas vraiment l’objet de remises en question depuis le dernier demi-siècle. Si les travaux de Perrone et de Melançon ont bien démontré que Maurice Richard a fait l’objet d’une construction historique en analysant ses représentations depuis les années 1960, on a omis de se pencher sur ce qui a précédé l’émeute, soit la période de 1942 à 1955. On comprendra que l’étude des treize saisons qui précèdent l’émeute serait difficile à l’intérieur de ces pages. Par contre, en jetant un œil sur les trois premières années de la carrière de Maurice Richard et sur la façon dont la presse sportive montréalaise a raconté l’entrée en scène et les premiers exploits du joueur, une première étape sera franchie dans le cadre d’une étude plus large sur la mise en place d’un imaginaire au cœur duquel se trouve le joueur Richard; un imaginaire essentiellement sportif comme le démontrera l’analyse du discours dans la presse sportive tant francophone qu’anglophone de Montréal de 1942 à 1945 et qui, ultimement, pourrait être le point de départ de la colère de la foule de mars 1955.

L’imaginaire en question ainsi que la renommée de Richard s’étant érigés à grands coups de buts, c’est à ceux-ci que s’intéresse cet article. D’abord, il sera question du premier but de la carrière du « Rocket » dont la description est lourde de sens quant à la fabrication des représentations du joueur. Ensuite, les deux saisons suivantes, 1943-44 et 1944-45, seront prises comme un tout pour illustrer la régularité avec laquelle Maurice Richard marque des buts et ainsi, s’inscrit dans cet imaginaire sportif. Enfin, on s’intéressera à l’idée selon laquelle Richard était celui par qui la victoire du Canadien était assurée.

Le premier but de Maurice Richard

Maurice Richard fait ses débuts avec le Canadien de Montréal à l’automne 1942. Nul besoin de rappeler en détail le contexte dans lequel Richard donne ses premiers coups de patin avec l’équipe montréalaise. On rappellera seulement qu’à ce moment, il reste près de trois ans à la Deuxième Guerre mondiale et que celle-ci affecte les activités de la LNH : les Americans de Brooklyn se retirent de la ligue en raison de la rareté des joueurs qui partent au front ou bien sont employés dans les industries de guerre; les équipes ne peuvent aligner plus de treize joueurs en incluant le gardien. Ainsi, la saison 1942-43, la première de Maurice Richard, est aussi la première à ne compter que six équipes, celles qu’on appellera à tort les « Original Six »[31]. On notera que c’est également la première saison où chacune des équipes joue 50 parties, soit dix contre chacun de ses adversaires[32].

Dès le camp d’entraînement qui se déroule dans la deuxième moitié du mois d’octobre, Maurice Richard attire l’attention. Lors d’un match intra-équipe, alors que l’entraîneur Dick Irvin ne semble pas envisager de faire de cette recrue un des partants pour le match d’ouverture, Richard marque cinq buts tandis qu’il évolue sur l’aile gauche[33]. En fait, Richard impressionne tant qu’on en parle de plus en plus et qu’on s’inquiète de le voir signer un contrat avant le début de la saison[34] étant donné qu’il marque des buts spectaculaires[35] et qu’il « semble prêt à faire le saut dans la ligue Nationale [sic] »[36].

Le Canadien de Montréal entame sa saison le 31 octobre face aux Bruins de Boston, mais c’est le 8 novembre que Maurice Richard marque le premier but de sa carrière dans une victoire de son club contre les Rangers de New York. Dans les comptes rendus de la partie parus dans les quotidiens du lendemain, on peut d’ores et déjà constater que Richard est vu comme un grand joueur qui rappelle la gloire passée de l’équipe. Et malgré une victoire de 10-4 déjà acquise lorsqu’il marque – le but de Maurice Richard donne les devants à son équipe 5-1 – et des performances impressionnantes de certains de ses coéquipiers – le trio formé de Buddy O’Connor, Ray Getliffe et Gordie Drillon totalise seize points[37] – c’est le but de la recrue qui retient l’attention et qui a soulevé la foule. En effet, dans Le Devoir on décrit ainsi ce premier but :

Maurice Richard continue de se mettre en évidence et, hier soir, il a exécuté un exploit digne de mention. À la seconde période il s’empara de la rondelle en arrière des filets du Canadien et, patinant à une vitesse qui rappelait le fameux Howie Morenz, il traversa toute l’équipe adversaire pour compter le plus beau point de la soirée. Cet exploit lui a valu une ovation qui a duré plusieurs minutes[38].

Une description semblable apparaît dans les pages de la Montreal Gazette :

Richard picked up the puck near his own goalmouth, broke fast and came up the centre of the ice under a full head of steam, swerved around the Rangers’ defence and coasted in on Steve Buzinski [gardien des Rangers]. His backhand shot lodged in the upper corner of the net, completely fooling the goalie. It was an end-to-end effort reminiscent of Howie Morenz, and the full house accorded the youngster a roar of acclaim that lasted for minutes[39].

On est tout aussi dithyrambique dans le Montréal Matin :

Le point le plus sensationnel de la soirée, qui rappela des souvenirs du fameux Howie Morenz fut compté par Maurice Richard, le populaire ailier gauche du Canadien, alors qu’il prit la rondelle en arrière des buts de Bibeault [gardien du Canadien], traversa toute la glace à une allure vertigineuse, déjouant tout ce qu’il y avait devant lui pour aller prendre Buzinski en défaut avec un magnifique revers. La foule lui fit une ovation comme on en avait rarement vu au Forum depuis longtemps[40].

Enfin, The Montreal Daily Star emboîte le pas :

Feature goal of the evening though was supplied in classical style by Maurice Richard on an end to end rush reminiscent of Morenz. Canadiens were well ahead by four to one in the second period when Maurice broke away like a flash after trapping a loose puck. Racing down right wing in comet style he tore right into the defence, pulled a wide swerve and shot at the same time serving a rising shot to Buzinski who seemed entranced by the manoeuvre. It was a cord catcher and Richard, full of momentum, finished up with a Trottier sweep that brought the crowd to its feet in a great ovation. Howie Morenz use to do that sort of thing with eclat. Richard did it in such outstandingly professional manner that all as well as sundry were talking more about that feat than the solid contributions of O’Connor [1 but, 5 passes[41]] and Getliffe [2 buts, 2 passes] or the finished goals by Drillon [2 buts, 4 passes][42].

Trois éléments retiennent ici l’attention. Dans un premier temps, c’est la manière dont le but a été marqué : Richard a transporté la rondelle sur toute la surface de la patinoire et a déjoué la défensive des Rangers avant d’envoyer le disque derrière le gardien ennemi. On souligne que cette façon de faire est « classical ». On rappellera que la passe vers l’avant ne fait son apparition dans la LNH qu’au début des années 1930 et qu’elle est toujours limitée en ce qui concerne les sorties de zones défensives. Donc, en traversant toute la patinoire à pleine vitesse en possession de la rondelle, Richard a manifestement évoqué des souvenirs chez les journalistes affectés à la couverture du Canadien.

À cet égard, on doit souligner les comparaisons avec Howie Morenz, dernière grande vedette du Canadien de Montréal, mort tragiquement en mars 1937 à la suite des complications résultant d’une blessure subie quelques semaines auparavant lors d’un match[43]. On comparera Richard à Morenz de manière régulière au cours de la période couverte par cet article, mais aussi au-delà. En effet, Morenz fera office d’étalon de mesure du talent de Richard jusqu’au début des années 1950. Mais le fait de référer à Morenz dès le premier but marqué par celui qu’on appellera bientôt le « Rocket » indique deux choses. D’abord que le but de Richard était un exploit exceptionnel en regard de l’exécution, notamment dans la vitesse exhibée par la recrue. Ensuite, en tentant d’inscrire Maurice Richard dans la tradition glorieuse du Canadien, on en fait une sorte de sauveur que l’équipe attend depuis le décès de l’ancien joueur de centre étoile. Ainsi, dès ses débuts, on représente Maurice Richard comme celui qui pourrait être en mesure d’assurer la continuité; celui qui portera le « flambeau »[44] tendu par les anciens qui ont fait la gloire de l’équipe au cours des années 1920-30.

Enfin, le fait que les quatre quotidiens utilisés ici relatent avec tant de précision et autant d’enthousiasme le premier but de Richard[45], d’autant plus que ce but donnait l’avance au Canadien 5 à 1 au milieu de la deuxième période, illustre bien le caractère exceptionnel et spectaculaire du but. Et si, comme les journalistes le racontent, la foule s’est levée d’un bond pour acclamer la jeune recrue, et ce malgré la performance impressionnante du trio formé de Getliffe, O’Connor et Drillon, n’est-ce pas l’illustration la plus éloquente que Richard venait déjà de s’inscrire dans l’imaginaire des partisans du Canadien? En marquant ce premier but, l’exploit que semble avoir accompli Richard est celui d’avoir établi un pont entre le passé et le présent. Il a su, par ce simple fait d’armes, raviver la mémoire de l’équipe qui a remporté la coupe Stanley en 1930 et en 1931; une équipe qui pouvait compter sur un grand joueur comme Howie Morenz, mais aussi sur d’autres vedettes comme Aurèle Joliat, Pit Lépine, les frères Mantha et George Hainsworth. Le fait d’encenser aussi rapidement une recrue et de le comparer, dès son premier but, à Morenz demeure somme toute étonnant pour un joueur qui semble sorti de nulle part. C’est du moins ce qu’on en déduit en raison du silence relatif au sujet de la carrière amateur de Richard[46].

Au total, lors de cette première saison, Richard ne jouera que seize parties. Sa saison prend fin abruptement le 28 décembre 1942 alors qu’il subit une fracture de la cheville[47]. On remettra en question son endurance et sa capacité à poursuivre sa carrière dans un circuit du calibre de la LNH. Néanmoins, au cours de cette première saison écourtée, Richard aura réussi à inscrire cinq buts et six mentions d’assistance pour un total de onze points. Si les médias ont rapidement encensé le jeune joueur tout en fabriquant un nouveau héros sportif montréalais par leurs commentaires élogieux à chaque bonne performance offerte par la recrue du Canadien, on doit admettre qu’ils n’avaient encore rien vu.

Des buts encore des buts

Si, comme on vient de le voir, la presse écrite avait été prompte à inscrire Maurice Richard dans la tradition et à le comparer à celui qu’on considérait alors unanimement comme le meilleur Canadien depuis les débuts de l’équipe, soit Howie Morenz, il a fallu attendre la fin du mois de décembre 1943 pour prendre toute la mesure du talent particulier de Richard. À partir de ce moment et durant les dix-huit mois qui suivront, on le verra inscrire son nom, non seulement dans le livre des records de la LNH, mais aussi de manière définitive dans l’imaginaire des partisans du club de hockey.

À l’automne 1943, de retour au jeu après avoir soigné sa cheville, Maurice Richard se voit assigner un nouveau rôle par l’entraîneur Dick Irvin : il devra maintenant patrouiller l’aile droite aux côtés du centre Elmer Lach et de l’ailier gauche et capitaine Hector « Toe » Blake[48]. En effet, en raison de sa rapidité, Richard est considéré comme le remplacement idéal pour Joe Benoit, auteur de 32 buts la saison précédente, qui a quitté l’équipe pour se joindre à l’armée[49]. De plus, la principale faiblesse du Canadien à ce moment se situe à l’aile droite, et il semblerait que Lach, Blake et Richard s’entendent bien. Bien qu’on ne considère pas encore ce trio comme la principale ligne d’attaque de l’équipe[50], cette promotion démontre la confiance de l’entraîneur Irvin à l’endroit du joueur qui n’a pu jouer que seize parties lors de sa première saison.

Outre le changement de position de Richard de l’aile gauche vers l’aile droite, il est un autre changement qui mérite d’être souligné : l’apparition de la ligne rouge. Jusqu’au début de la saison 1943-44, la patinoire n’était divisée que par deux lignes bleues et il était interdit de faire une passe qui franchissait l’une d’elles. Autrement dit, il était possible pour une équipe d’être en situation de hors-jeu même en quittant sa propre zone défensive. La nouvelle ligne rouge et le règlement qui l’instituait permettaient dorénavant de faire une passe de la zone défensive jusqu’au centre de la patinoire. On comprendra que ceci a eu pour effet d’accélérer considérablement le jeu et de favoriser les attaquants rapides[51]. Il s’avère qu’à ce moment, c’est le Canadien qui pouvait compter sur les joueurs les plus rapides et Dick Irvin a su utiliser la nouvelle règle au profit de son équipe[52]. L’effet manifeste de ce nouveau règlement semble être l’augmentation considérable du nombre de buts marqués dans la LNH. Effectivement, alors que le record d’équipes de 198 buts avait été établi au cours de la saison précédente par les Maple Leafs de Toronto, en 1943-44 quatre équipes marqueront plus de 200 buts[53]. On soulignera tout de même que le chroniqueur de The Montreal Gazette Dink Carroll rapporte que Dick Irvin est d’avis que l’absence des meilleurs gardiens (Mowers des Red Wings, Brimsek des Bruins et Broda des Maple Leafs) explique ce festival offensif[54].

Maurice Richard connaît un début de saison difficile en cet automne 1943 notamment en raison d’une blessure à l’épaule qui va l’ennuyer ou le tenir à l’écart du jeu presque tout le mois de novembre[55]. Ironiquement, lorsqu’il sera de nouveau prêt à jouer, ce sera au tour de Blake d’être blessé et c’est Richard qui est appelé à le remplacer sur l’aile gauche pendant que Bob Filion occupe le poste d’ailier droit[56]. Le 30 décembre 1943, le trio de Blake, Lach et Richard est au complet et en santé; Richard en profite pour marquer trois buts et ajouter deux « assists » dans une victoire de 8-3 contre les Red Wings de Détroit[57]. La prestation de Richard est décrite par Baz O’Meara, chroniqueur au Montreal Daily Star comme la meilleure depuis qu’il est devenu professionnel et affirme qu’il a tout ce qu’il faut pour être un joueur du calibre de Joe Benoit[58]. Non seulement cette partie est-elle à ce jour la meilleure de Richard sur le plan statistique, mais c’est aussi le point tournant de sa jeune carrière.

Il existe une donnée statistique qui semble avoir échappé aux chroniqueurs, journalistes et historiens ayant certainement contribué de manière importante à la construction des représentations de Richard et à la mise en place de la passion partisane qui pourrait avoir été, en partie du moins, à l’origine de l’émeute de 1955. On a fait grand cas de la marque record de 50 buts en 50 parties de la saison 1944-45. Pour bien prendre la mesure de ce record, on doit garder en mémoire que non seulement était-ce là une nouvelle marque pour le plus grand nombre de buts en une saison, mais la moyenne d’un but par partie pour la durée d’une saison ne se reverra qu’avec l’arrivée dans la LNH de Wayne Gretzky alors qu’il marquera 92 buts avec les Oilers d’Edmonton lors de la saison 1981-82 qui comptait 80 matchs[59]. Or, si on compile tous les buts marqués par Maurice Richard entre le 4 janvier 1944[60] et le 31 mars 1945, tant au cours des saisons régulières que lors des séries éliminatoires, on obtient le total de 96 buts en 93 parties. Il est fort possible que cette donnée n’ait pas été remarquée en raison de l’habitude de distinguer les saisons entre elles, mais aussi les séries éliminatoires des saisons régulières. Il n’en demeure pas moins que cette statistique illustre la régularité avec laquelle Maurice Richard enfile les buts et il semble assez évident que le fait de marquer aussi souvent durant une période aussi longue soit au cœur de la passion que les partisans du Canadien vont développer envers le joueur.

Comme va Maurice, ainsi va le Canadien

On vient de le voir, au cours de ses deux premières saisons complètes, Maurice Richard marque des buts à un rythme effréné au point qu’il établit de nouveaux records, notamment le plus de buts marqués au cours des mêmes séries éliminatoires – douze buts lors de la conquête de la coupe Stanley par le Canadien au printemps 1944 – et le plus de buts en une saison – 50 buts en 1944-45. Mais il est trois matchs au cours desquels le « Rocket »[61] va, une fois de plus, s’inscrire dans l’imaginaire collectif en marquant tous les buts de son équipe lui permettant de la faire gagner. Ainsi se mettra en place la conviction que Richard peut faire gagner l’équipe à lui seul. Cette conviction n’est certainement pas étrangère à la colère des partisans lors de l’émeute de mars 1955. D’autant plus que quelques chroniqueurs sportifs ne manqueront pas de souligner le fait que le Canadien, sans Richard, ne gagnera probablement ni le championnat de la LNH, ni la coupe Stanley au printemps 1955[62].

Le premier épisode où Maurice Richard parvient à faire gagner l’équipe en marquant tous les buts de celle-ci se déroule le 17 février 1944 à Détroit. En début de troisième période, les Red Wings mènent par deux buts contre aucun. Richard profite d’une punition à Bill Quackenbush, défenseur des Red Wings pour enfiler deux buts rapides et il marque son troisième au moment où le joueur puni revient sur la patinoire[63]. Maurice Richard réussit cet exploit en un peu plus de deux minutes[64] et, détail important étant donné que la partie se déroule sur une patinoire adverse, la foule offre une ovation au joueur du Canadien après son troisième but[65].

L’événement est rapporté par les quatre quotidiens consultés, mais c’est le reporter du Montreal Daily Star qui en offre la description la plus détaillée et analyse l’impact majeur que les buts de Richard ont sur le rendement du Canadien :

Three years of frustration in amateur and professional hockey receded from memory as Richard contemplated the latest in a series of scoring exploits notable less for intrinsic brilliance than for the circumstances surrounding their accomplishment.

The slim , dark-browned speed hound who has spent more time in a hospital cot than on the ice fashioned the final touch in an unusual sequence last night, firing three third-period goals to bring Canadiens from the shadows of defeat to conquer Red Wings in a test of strength between the clubs regarded most likely to succeed in post-season playoffs.

From a production standpoint Richard’s feat of six goals in Montreal’s last four starts probably has been surpassed many times in league competition; but it is doubtful if one player has so thoroughly dominated his team’s goal production. In those four games, the athlete Coach Dick Irvin has picked as the player of the year accounted for 75 per cent of the league leader’s goal output. Only one other Montreal player – defenceman Leo Lamoureux – has scored over the four-game stretch[66].

Cet extrait est révélateur de quelques éléments qui vont forger la légende de Richard à travers le temps. Dans un premier temps, on fait référence aux nombreux séjours à l’hôpital qui ont marqué ses débuts tant dans la LNH que son passage dans la ligue senior. La ténacité de Richard qu’on soulignera souvent au cours de sa carrière et après est illustrée, entre autres, par le fait qu’il a réussi à surmonter les difficultés rencontrées en raison d’importantes blessures qui l’ont tenu à l’écart du jeu durant de longues périodes. On se souviendra notamment de sa blessure à la cheville mentionnée plus haut. Ensuite, si on souligne le caractère inhabituel (unusual) du tour du chapeau de Richard, on insiste sur le fait que lors des quatre derniers matchs du Canadien, celui-ci a été responsable de 75 pour cent des buts de son équipe. Pour la première fois, on laisse entendre le fait que la production offensive de Maurice Richard est nécessaire aux succès de l’équipe. On reprendra ce thème constamment au cours de la carrière du « Rocket ».

Les deux autres exemples où Richard inscrit tous les buts dans une victoire du Canadien se déroulent dans les séries éliminatoires du printemps suivant à l’issue d’une saison où l’équipe montréalaise remportera la cinquième coupe Stanley de son histoire. D’abord, le 23 mars 1944 au Forum de Montréal, le Canadien affronte les Maple Leafs dans le second match du premier tour des séries éliminatoires. Richard marque cinq buts pour assurer la victoire du Canadien par le score de 5 à 1. L’exploit est alors jugé si fantastique qu’on décerne les trois étoiles de la partie à Maurice Richard[67]. En plus de donner la victoire à son équipe, les cinq buts du Rocket constituent alors un record du hockey moderne. En fait, dans les comptes rendus du match le lendemain, on n’arrive pas à se souvenir avec certitude à quand remonte une telle performance[68]. Ensuite, lors de la finale, Richard refait le coup aux Black Hawks de Chicago en marquant les trois buts dans une victoire de 3 à 1 du Canadien[69]. On souligne l’exploit, bien entendu, mais on est beaucoup moins précis que lors des épisodes similaires à Détroit et Montréal. Ceci s’expliquerait probablement par le fait que seul le Montreal Star envoie un journaliste à Chicago où se déroulent les deuxième et troisième parties de la série finale. En étant absents, les autres quotidiens ne peuvent relayer la nouvelle avec force détails.

Ces trois épisodes[70] au cours desquels Maurice « Rocket » Richard assure à lui seul la victoire ont amplement contribué à établir la conviction que l’ailier droit du Canadien était indispensable au succès de l’équipe. Plus tard, on ajoutera à cette conviction le fait que sans Richard, l’équipe ne peut gagner, et ce malgré le fait qu’au tournant des années 1950 de nombreux jeunes talents se joindront à l’équipe. On pense notamment à Dickie Moore, Bernard Geoffrion, Jean Béliveau et plusieurs autres.

Conclusion

Timbre Maurice « Rocket » Richard lancé par Poste Canada en impressions limitées en 2000. Source : Bibliothèque et Archives Canada.

Le souvenir de Maurice Richard est très présent dans l’imaginaire collectif des Québécois francophones et on a tenté, ces dernières années, d’honorer de différentes façons la mémoire du célèbre joueur du Canadien. Dans la foulée de l’émeute du Forum du 17 mars 1955, on a fait de Richard le symbole de la ténacité et de la résilience des Canadiens français et, par la suite, on a fait de l’émeute un événement annonçant la Révolution tranquille des années 1960. Cette interprétation, rarement remise en question, s’est inscrite dans la trame narrative nationale de l’histoire du Québec. Or, on oublie que le Canadien de Montréal et Maurice Richard étaient tout autant aimés et adorés chez les anglophones du Québec et que cette adoration s’est forgée avec le temps.

Cet article avait pour objectif de donner quelques exemples d’événements ou d’exploits qui ont contribué à la renommée de Maurice Richard et qui marquent le début de la construction d’un imaginaire antérieur à celui qui se construira à la faveur de la Révolution tranquille. Il apparaît indéniable que le travail des chroniqueurs et des journalistes sportifs a été au cœur de cette construction en raison du fait que c’est par le biais de la presse sportive que l’essentiel de l’information à propos de Richard était véhiculé.  D’autant plus, il est important de le souligner, que les partisans montréalais ne peuvent voir Richard à l’œuvre qu’en se déplaçant au Forum de Montréal faute de télédiffusion des parties avant 1952. La radio pourrait certainement fournir une dimension supplémentaire à l’analyse, mais les recherches en vue de la rédaction de cet article n’allaient pas en ce sens.

On a ainsi pu constater que des éléments fondamentaux des représentations de Maurice Richard sont apparus dès ses débuts en tant que joueur professionnel au sein du Canadien de Montréal. D’abord, dans les nouvelles rapportant le premier but de sa carrière, on a fait de Richard l’héritier de la tradition victorieuse du club tout en le comparant favorablement à celui qui était alors le plus grand aux yeux des amateurs de hockey montréalais, soit Howie Morenz. On a vu ensuite que le rythme auquel Maurice Richard marquait des buts au cours de ses deux premières saisons complètes a marqué l’imaginaire de manière durable en plus de le voir inscrire son nom dans le livre des records de la LNH. Enfin, on a été en mesure de constater que Richard a rapidement établi sa réputation en tant que joueur des grandes occasions notamment en inscrivant tous les buts de son équipe lui assurant la victoire. Un exploit qu’il a réalisé à trois reprises au cours de la même saison (1943-44) dont deux fois durant les séries éliminatoires en vue de l’obtention de la coupe Stanley, symbole de la suprématie du hockey professionnel nord-américain.

Antérieure à la représentation d’un Maurice Richard symbole de l’affirmation nationale des Canadiens français, on retrouve celle d’un héros sportif façonnée par des performances spectaculaires, dramatiques et hors de l’ordinaire; une représentation inscrite dans la durée et qu’on aurait tort de réduire à sa dimension ethnoculturelle. Parce que l’expression du talent de Richard avait ceci d’universel qu’elle a permis à tous les amateurs du Canadien de développer une passion partisane à l’endroit de celui qu’on appelait fièrement, tant en français qu’en anglais « Rocket ».

Pour en savoir plus

« Benoit et Maurice Richard comptent chacun cinq buts alors que les Rouges gagnent, 13-6 ». Montréal Matin (14 octobre 1942), p. 15.

« Deux joutes d’exhibition pour les Canadiens ». Montréal Matin (24 octobre 1942), p. 15.

« Le Canadien gagne deux excitantes parties en fin de semaine ». La Presse (26 octobre 1942), p. 20.

« Maurice Richard accepte les offres des Canadiens », Montréal Matin (30 octobre 1942), p. 15.

« Richard accepte les offres du Canadien ». La Presse (30 octobre 1942), p. 24.

« L’ouverture officielle de la saison de la Ligue Nationale aura lieu ce soir entre les Habitants et les Bruins ». Le Devoir (31 octobre 1942), p. 15.

« Ouverture de la saison de hockey au Forum ce soir ». Montréal Matin (31 octobre 1942).

« Battus à New York, les Canadiens écrasent les Rangers », Montréal Matin, 9 novembre 1942, p. 15.

« Canadiens Swamp Rangers 10-4 at Forum to Gain Split Over Week-End ». The Montreal Gazette (9 novembre 1942), p. 16.

« Canucks Take in Harvest; Drillon is Top Hand ». The Montreal Daily Star (9 novembre 1942), p. 16.

« Canadiens Whip Bruins 4-2 to Advance to Within 2 Points of Hawks ». The Montreal Gazette (28 décembre 1942), p. 14.

« Les Canadiens remportent une belle victoire hier ». Montréal Matin (28 décembre 1942), p. 15.

« Canadiens Flash Speed; Sands Here ». The Montreal Daily Star (21 octobre 1943), p. 22.

« Bobby Walton s’est rapporté au Tricolore ». Le Devoir (26 octobre 1943), p. 11.

« Le Canadien fera demain l’ouverture officielle de la saison de hockey », Le Devoir (29 octobre 1943), p. 11.

« Habs Hope to Trip Wings in Battle for Top Spot ». The Montreal Daily Star (9 novembre 1943), p. 9.

« Importantes parties pour le Canadien ». Le Devoir (10 novembre 1943), p. 11.

« La joute de ce soir à Toronto sera très importante ». Montréal Matin (11 novembre 1943), p. 15.

« Le Canadien joue ce soir contre Boston ». Le Devoir (16 novembre 1943), p. 9.

« Deux joutes pour les Canadiens en fin de semaine ». Montréal Matin (20 novembre 1943), p. 15.

« Le Canadien joue à Toronto ce soir et demain il recevra le club Boston ». Le Devoir (20 novembre 1943), p. 11.

« Le Canadien inflige une défaite écrasante aux Bruins de Boston ». Le Devoir (22 novembre 1943), p. 9.

« Canadiens Dickering for Another Forward ». The Montreal Daily Star (24 novembre 1943), p. 21.

« Deux parties en deux jours pour les équipiers du gérant Dick Irvin ». Le Devoir (27 novembre 1943), p. 11.

« Les Canadiens joueront deux parties contre New York ». Montréal Matin (27 novembre 1943), p. 15.

« Les Rangers sont défaits au Forum samedi ». Le Devoir (29 novembre 1943), p. 9.

« Les Éperviers de Chicago seront au grand complet pour la joute de ce soir ». Le Devoir (2 décembre 1943), p, 11.

« Meet Black Hawks at Forum Tonight ». The Montreal Gazette (2 décembre 1943), p. 14.

« Le Canadien a facilement raison du club Détroit, au Forum, hier ». Le Devoir (31 décembre 1943), p. 11.

« Les Canadiens ont déclassé les Red Wings au Forum ». Montréal Matin (31 décembre 1943), p. 15.

« Lach a amélioré sa position ». Le Devoir (4 janvier 1944), p. 9.

« Bags Three Goals in the Final Period ». The Montreal Gazette (18 février 1944), p. 16.

« Maurice Richard donne la victoire aux Canadiens ». Montréal Matin (18 février 1944), p. 15.

« Maurice Richard permet au Canadien de triompher du club de Jack Adams ». Le Devoir (18 février 1944), p. 11.

« Richard’s Quickies Push Canucks Close to Record ». The Montreal Daily Star (18 février 1944), p. 22.

« Richard et Blake établissent de nouveaux records ». Montréal Matin (24 mars 1944), p. 14.

« Richard’s Raiding Party Brings Woe To Chicago ». The Montreal Daily Star (7 avril 1944), p. 14.

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[1] « Rocket chosen as name for Canadiens AHL affiliate in Laval », Montreal Gazette, 8 septembre 2016, en ligne.

[2] Frédéric Guindon, « La circonscription de Crémazie pourrait être rebaptisée en l’honneur de Maurice Richard », Le Journal de Montréal, 13 septembre 2016, en ligne.

[3] « La circonscription de Crémazie devient Maurice-Richard », Le Journal de Montréal, 2 mars 2017, en ligne.

[4] « Le pont Maurice Richard, nouveau pont Champlain », Le Journal de Montréal, 1er novembre 2014, en ligne.

[5] Guillaume Bourgault-Côté, « Pont Champlain: Ottawa laisse tomber le Rocket », Le Devoir, 7 novembre 2014, en ligne.

[6]On notera que Gérard Bouchard a défini l’imaginaire collectif comme un « ensemble des repères symboliques qu’une société élabore pour s’inscrire dans le temps et dans l’espace, parmi les autres sociétés. Ces repèrent consistent dans les représentations que cette société se donne d’elle-même et des autres, dans les reconstitutions de son passé et les visions de son avenir ». Maurice Richard, indéniablement, fait partie de ces « repères symboliques ». Gérard Bouchard, « L’imaginaire de la grande noirceur et de la Révolution tranquille: fictions identitaires et jeux de mémoire au Québec », Recherches sociographiques, vol.46, no 3, 2005, p. 412.

[7] Benoît Melançon, Les yeux de Maurice Richard: une histoire culturelle, Saint-Laurent, Fides, 2006, 276 p.

[8] Gérard Bouchard, Raison et déraison du mythe: au coeur des imaginaires collectifs, Montréal, Boréal, 2014, p. 148-150.

[9] André Laurendeau, « On a tué mon frère Richard », Le Devoir, 21 mars 1955, p. 4.

[10] Idem.

[11] On ne parle jamais de la deuxième partie du texte de Laurendeau dans laquelle il considère que l’émeute a été aussi l’expression de la colère de la foule, qui lorsqu’« elle se déchaîne […] devient mauvaise et incohérente ». Idem.

[12] Sur le néonationalisme, voir Michael D. Behiels, Prelude to Quebec’s Quiet Revolution Liberalism versus Neo-Nationalism: 1945-1960, Kingston/Montréal, McGill-Queen’s University Press, 1985, 384 p.; Kenneth McRoberts, Quebec Social Change and Political Crisis, Toronto, McClelland and Stewart, 1993, 556 p.; Yvan Lamonde, La modernité au Québec. T. 2. La victoire différée du présent sur le passé (1939-1965), Montréal, Fides, 2016, 431 p.

[13] Benoît Melançon, Les yeux de… Les journalistes reprennent aussi cette interprétation nationaliste et contribuent à en faire un lieu commun. Outre les articles de journaux régulièrement consacrés à l’émeute, surtout lorsqu’on en souligne l’anniversaire, on consultera, à titre d’exemple, Philippe Cantin, Le Colisée contre le Forum, Montréal, Éditions La Presse, 2012, 544 p.; Michael McKinley, Un toit pour le hockey, Montréal, Hurtubise HMH, 2001, 336 p.

[14] Par « passion partisane » on entend ce qui pousse des individus qui ont en commun un attachement, une affection particulière envers une équipe, un club ou un joueur à se masser autour d’une patinoire ou dans un stade pour encourager leurs favoris, à consommer le spectacle sportif par le biais de divers médias et à en discuter entre eux. On pourrait aussi reprendre ici ce qu’Andrei Markovits appelle un sports culture : « what we mean by sports culture is what people breathe, read, discuss, analyze, compare, and historicize; what they talk about at length before and after games on sports radio; what they discuss at the office watercooler; and what comprises a siginificant quantity of barroom (or pub) talk; in short, what people follow as opposed to what people do ». Andrei S. Markovits, Offside: Soccer and American Exceptionalism, Princeton, Princeton University Press, 2001, p. 9.

[15] À cet égard, on ne peut que recommander au lecteur un mémoire de maîtrise qui explique comment se construit la passion partisane, mais à une époque plus récente. Fannie Valois-Nadeau, Quand le coeur a ses raisons: analyse de la construction mythique du club de hockey le Canadien de Montréal, Mémoire de maîtrise en sociologie, Université du Québec à Montréal, 2009, 148 p.

[16] Les quotidiens consultés sont Le Devoir et le Montréal Matin du côté francophone et The Montreal Gazette et The Montreal Daily Star de langue anglaise.

[17] Benedict Anderson, L’imaginaire national: réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, Paris, La Découverte/Poche, 2002, coll.  « Sciences humaines et sociales », no 123, p. 19. « Elle [la communauté] est imaginaire (imagined) parce que même les membres de la plus petite des nations ne connaîtront jamais la plupart de leurs concitoyens […] bien que dans l’esprit de chacun vive l’image de leur communion. » Sur la notion de communautés de supporters et de partisans, on lira Christian Bromberger, Le match de football ethnologie d’une passion partisane à Marseille, Naples et Turin, Paris, Maison des sciences de l’homme, 1995, 406 p.

[18] Ibid, p. 46-47.

[19] Benoît Melançon, Les yeux de… On notera que Melançon conclut, entre autres, que Maurice Richard est un héros qui n’appartient pas qu’aux seuls Canadiens français ou Québécois, mais aussi aux Canadiens des autres provinces.

[20] Jean Raymond Duperreault, « L’Affaire Richard: A Situational Analysis of the Montreal Hockey Riot of 1955 », Revue canadienne de l’histoire des sports / Canadian Journal of History of Sport, vol. 12, no 1, mai 1981, p. 66-83.

[21] David Di Felice, The Richard Riot: A Socio-Historical Examination of Sport, Culture and the Construction of Symbolic Identities, Mémoire de maîtrise en histoire), Queen’s University, 1999.

[22] Les journaux utilisés par Di Felice sont Montréal-Matin, La Presse, Le Devoir, Montreal Gazette, Globe and Mail, Toronto Star et Toronto Telegram.

[23]On souligne ici que l’émeute survient dans la soirée du jeudi 17 mars. Di Felice limite dans le temps sa recherche aux journaux du samedi, soit le 19 mars. La plupart des quotidiens ne paraissaient pas le dimanche. Le lundi, la nouvelle était déjà beaucoup moins importante, mais des éléments pertinents pour l’analyse de l’émeute et du phénomène Richard auraient pu être relevés si le chercheur avait poussé plus avant ses recherches.

[24] David Di Felice, The Richard Riot…, p. 16.

[25] Julie Perrone, Le processus d’héroïsation du Rocket, Mémoire de maîtrise en histoire, Université du Québec à Montréal, 2008, 102 p.

[26] Ibid., p. 2.

[27] Ibid., p. 30.

[28] Il s’agit des films Un jeu si simple (1964), Peut-être Maurice Richard (1971), Mon numéro 9 en or (1972) et The Sweater (1980).

[29] Russell Field, « Representing “The Rocket”: The Filmic Use of Maurice Richard in Canadian History », Journal of Sport History 41, no 1, 2014, p. 15-28.

[30] Benoît Melançon, Les yeux de…, p. 119-196.

[31]Sur les débuts de la LNH et son expansion aux États-Unis dans les années 1920-30, on lira John Chi-Kit Wong, Lords of the Rinks: The Emergence of the National Hockey League, 1875-1936, Toronto, University of Toronto Press, 2005, 235 p.

[32] Auparavant, les calendriers étaient moins chargés. Ce qui est un peu paradoxal compte tenu des restrictions que la Deuxième Guerre mondiale a exercées sur la pratique sportive professionnelle.

[33] « Benoit et Maurice Richard comptent chacun cinq buts alors que les Rouges gagnent, 13-6 », Montréal Matin, 14 octobre 1942, p. 15. On considère alors Richard comme un « ailier gauche naturel » parce qu’il lance de la gauche. Sa mutation à l’aile droite au début de la saison 1943-44 s’explique par le manque d’ailiers droits au sein du Canadien.

[34] « Maurice Richard accepte les offres des Canadiens », Montréal Matin, 30 octobre 1942, p. 15; « Richard accepte les offres du Canadien », La Presse, 30 octobre 1942, p. 24.

[35] « Le Canadien gagne deux excitantes parties en fin de semaine », La Presse, 26 octobre 1942, p. 20.

[36] « Deux joutes d’exhibition pour les Canadiens », Montréal Matin, 24 octobre 1942, p. 15.

[37] « Canucks Take in Harvest; Drillon is Top Hand », The Montreal Daily Star, 9 novembre 1942, p. 16.

[38] X.-E. Narbonne, « Le Canadien a complètement déclassé les joueurs des Rangers au Forum », Le Devoir, 9 novembre 1942, p. 9.

[39] « Canadiens Swamp Rangers 10-4 at Forum to Gain Split Over Week-End », The Montreal Gazette, 9 novembre 1942, p. 16.

[40] « Battus à New York, les Canadiens écrasent les Rangers », Montréal Matin, 9 novembre 1942, p. 15.

[41] Il est à noter que l’anglicisme « assists » sera employé tout au long de l’article par souci de respecter le langage des journalistes francophones de l’époque.

[42] « Canucks Take in… », p. 16.

[43] Sur l’importance de Morenz dans la mémoire du Canadien, voir Julie Perrone, « The King Has Two Bodies: Howie Morenz and the Fabrication of Memory », Sport History Review 41, no 2, novembre 2010, p. 95-110.

[44] Le flambeau fait partie de la mythologie du Canadien. Benoît Melançon y a consacré une entrée sur son blogue en 2011 : Benoît Melançon, « Héritage hockeyistique », L’Oreille tendue, 2 février 2011, en ligne.

[45] On notera que ce but, Richard le marque à son deuxième match seulement dans l’uniforme du Canadien de Montréal bien que ce soit alors le troisième match de l’équipe. En effet, en raison de la guerre, il était plus difficile d’obtenir des passeports ce qui a eu pour effet d’empêcher quelques joueurs, dont Richard, de participer aux joutes disputées dans les villes des États-Unis durant les premières semaines de la saison. « L’ouverture officielle de la saison de la Ligue Nationale aura lieu ce soir entre les Habitants et les Bruins », Le Devoir, 31 octobre 1942, p. 15.

[46] On note que Le Devoir et le Montréal Matin, à la veille du début de la saison 1942-43, incluent une courte biographie de Richard dans leur reportage précédant le premier match. On y fait essentiellement référence aux blessures subies par Maurice. Aucune mention n’est faite de ses performances à l’attaque. Ibid.; « Ouverture de la saison de hockey au Forum ce soir », Montréal Matin, 31 octobre 1942.

[47] X.-E. Narbonne, « Le Canadien gagne contre le Boston, mais annule contre les Éperviers », Le Devoir, 28 décembre 1942, p. 11; « Les Canadiens remportent une belle victoire hier », Montréal Matin, 28 décembre 1942, p. 15; « Canadiens Whip Bruins 4-2 to Advance to Within 2 Points of Hawks », The Montreal Gazette, 28 décembre 1942, p. 14.

[48] « Canadiens Flash Speed; Sands Here », The Montreal Daily Star, 21 octobre 1943, p. 22; « Bobby Walton s’est rapporté au Tricolore », Le Devoir, 26 octobre 1943, p. 11.

[49] Baz O’Meara, « The Passing Sport Show », The Montreal Daily Star, 25 octobre 1943, p. 24.

[50] En effet, selon un article du Devoir, le statut de première ligne revient à celle constituée de Watson, Chamberlain et Getliffe. « Le Canadien fera demain l’ouverture officielle de la saison de hockey », Le Devoir, 29 octobre 1943, p. 11.

[51] Dink Carroll, « Playing The Field », The Montreal Gazette, 6 décembre 1943, p. 16.

[52] Dink Carroll, « Playing The Field », The Montreal Gazette, 15 avril 1944, p. 16.

[53] Il s’agit du Canadien (234), des Red Wings de Détroit (214), des Maple Leafs de Toronto (214) et des Bruins de Boston (223). « 1943-44 NHL Summary », Hockey-Reference.com, en ligne.

[54] Dink Carroll, « Playing The Field », The Montreal Gazette, 18 décembre 1943, p. 16.

[55] « Habs Hope to Trip Wings in Battle for Top Spot », The Montreal Daily Star, 9 novembre 1943, p. 9; « Importantes parties pour le Canadien », Le Devoir, 10 novembre 1943, p. 11; « La joute de ce soir à Toronto sera très importante », Montréal Matin, 11 novembre 1943, p. 15; « Le Canadien joue ce soir contre Boston », Le Devoir, 16 novembre 1943, p. 9; « Le Canadien joue à Toronto ce soir et demain il recevra le club Boston », Le Devoir, 20 novembre 1943, p. 11; « Deux joutes pour les Canadiens en fin de semaine », Montréal Matin, 20 novembre 1943, p. 15; « Le Canadien inflige une défaite écrasante aux Bruins de Boston », Le Devoir, 22 novembre 1943, p. 9; « Canadiens Dickering for Another Forward », The Montreal Daily Star, 24 novembre 1943, p. 21; « Deux parties en deux jours pour les équipiers du gérant Dick Irvin », Le Devoir, 27 novembre 1943, p. 11; « Les Canadiens joueront deux parties contre New York », Montréal Matin, 27 novembre 1943, p. 15; « Les Rangers sont défaits au Forum samedi », Le Devoir, 29 novembre 1943, p. 9. Au total, Richard ratera quatre parties, mais il semblerait que la blessure l’ait empêchée d’être pleinement à l’aise durant un bon moment.

[56] « Les Éperviers de Chicago seront au grand complet pour la joute de ce soir », Le Devoir, 2 décembre 1943, p, 11; « Meet Black Hawks at Forum Tonight », The Montreal Gazette, 2 décembre 1943, p. 14.

[57] « Le Canadien a facilement raison du club Détroit, au Forum, hier », Le Devoir, 31 décembre 1943, p. 11; « Les Canadiens ont déclassé les Red Wings au Forum », Montréal Matin, 31 décembre 1943, p. 15. On notera que les compagnons de trio de Richard se sont, bien entendu signalés. Lach termine la soirée avec deux buts et quatre « assists » et Blake cumule deux « assists ».

[58] Baz O’Meara, « The Passing Sport Show », The Montreal Daily Star, 31 décembre 1943, p. 20.

[59] Qu’on comprenne bien ici : le record de 50 buts en une saison a été battu plusieurs fois entre les saisons 1944-45 et 1981-82. Par contre, il n’est jamais arrivé avant Wayne Gretzky qu’un joueur réussisse à maintenir une moyenne d’un but par partie tout au long d’une saison. Phil Esposito est venu bien près d’accomplir l’exploit lors de la saison 1970-71 alors qu’il s’alignait avec les Bruins de Boston. Cette saison-là, il a marqué 76 buts en 78 matchs. Chez le Canadien, Steve Shutt (1976-77) et Guy Lafleur (1977-78) sont ceux qui en ont été le plus près avec 60 buts respectivement en 80 et 78 parties. Outre Gretzky (une deuxième fois en 1983-84 avec 87 buts en 74 parties), seuls Mario Lemieux (85 buts en 76 parties, 1988-89) et Brett Hull (86 buts en 78 parties, 1990-91) ont été en mesure de maintenir une moyenne d’un but par partie toute une saison. « NHL & WHA Single Season Leaders and Records for Goals », Hockey-Reference.com, en ligne.

[60] « Lach a amélioré sa position », Le Devoir, 4 janvier 1944, p. 9. Le classement des pointeurs est publié dans les journaux à tous les mardis. En date du 4 janvier, Richard a un total de six buts. Il terminera la saison avec 32 buts (32-6 = 28). Au cours des séries éliminatoires de 1944, il en marque 12 auxquels on ajoute les 50 buts de la saison suivante et les six des éliminatoires de 1945, on obtient ainsi le total de 96 buts.

[61] Parmi les sources consultées, la première occurrence relevée de l’emploi du terme « Rocket » date du 17 mars 1944 sous la plume d’un journaliste du Montreal Daily Star, Hal Atkins. Harold Atkins, « Richard Goals Keep Habs On Unbeaten Home Trail », The Montreal Daily Star, 17 mars 1944, p. 22. En octobre de la même année, Baz O’Meara, aussi journaliste au Star confirme que le premier à avoir appelé Richard « Rocket » est effectivement son collègue Hal Atkins. Voir Baz O’Meara, « Bruins “Enigma Team” Claims Cluster of Class », The Montreal Daily Star, 27 octobre 1944, p. 25.

[62] Jacques Beauchamp, « Le sport en général », Montréal Matin, 21 mars 1955, p. 26; Bert Soulières, « Horizons sportifs », Le Devoir, 17 mars 1955, p. 10; Dink Carroll, « Playing the Field », The Montreal Gazette, 17 mars 1955, p. 18.

[63] « Maurice Richard permet au Canadien de triompher du club de Jack Adams », Le Devoir, 18 février 1944, 11. Il est à noter qu’à cette époque, un joueur puni doit purger la totalité de sa punition que l’équipe adverse marque ou non.

[64] Les journaux du lendemain ne s’entendent par sur le temps qu’a mis Richard à inscrire ses trois buts. On parle soit de 2 minutes 23 secondes ou 2 minutes 13 secondes. Ibid.; « Maurice Richard donne la victoire aux Canadiens », Montréal Matin, 18 février 1944, p. 15; « Richard’s Quickies Push Canucks Close to Record », The Montreal Daily Star, 18 février 1944, p. 22; « Bags Three Goals in the Final Period », The Montreal Gazette, 18 février 1944, p. 16.

[65] « Bags Three Goals… », p. 16.

[66] « Richard’s Quickies Push… », p. 22.

[67] « Richard et Blake établissent de nouveaux records », Montréal Matin, 24 mars 1944, p. 14.

[68] Baz O’Meara, « The Passing Sport Show », The Montreal Daily Star, 24 mars 1944, p. 20; Baz O’Meara, « Canadien’s Rocket Shots Riddle Toronto Target », The Montreal Daily Star, 24 mars 1944, p. 20-21.

[69] Baz O’Meara, « The Passing Sport Show », The Montreal Daily Star, 7 avril 1944, p. 14; « Richard’s Raiding Party Brings Woe To Chicago », The Montreal Daily Star, 7 avril 1944, p. 14; « Les Canadiens veulent une troisième victoire demain », Montréal Matin, 8 avril 1944, p. 15.

[70] Il est à noter que le 28 décembre 1944, Richard réussit à marquer cinq buts auxquels il ajoute trois mentions d’assistance dans une victoire de 9-1 du Canadien contre les Red Wings de Détroit, au Forum. Bien que ces huit points constituent un record que Richard partage à ce moment avec Syd Howe, Carl Liscombe et Doug Bentley et que les quotidiens relatent la soirée avec un enthousiasme éloquent sur l’ambiance qui devait régner à l’intérieur du Forum, cet événement n’a pas été retenu pour la présente analyse pour deux raisons. D’abord, l’objectif est ici de présenter des épisodes où Maurice inscrit à lui seul tous les buts de l’équipe pour la faire gagner. Dans le cas du match du 28 décembre 1944, même si on doit convenir que le fait de marquer cinq buts est un exploit qui suffit à faire gagne le Canadien, il n’en demeure pas moins que quatre autres buts ont été marqués par des coéquipiers du « Rocket ». La deuxième raison est que si la partie en question a contribué de manière assez importante à la mythification de Richard c’est notamment parce qu’il se serait dit épuisé à cause d’un déménagement effectué au cours de la journée. Or, la mention du déménagement n’apparaît pas dans les sources consultées. En fait, la première occurrence de ce détail semble être en date du 4 décembre 1947 dans une chronique de Baz O’Meara parue dans The Montreal Daily Star. Baz O’Meara, « The Passing Sport Show », The Montreal Daily Star, 4 décembre 1947.