Quelques annonces de journaux de Québec*

Publié le 26 février 2011

Luc Nicole-Labrie

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Cette semaine, on s’amuse. C’est un peu le lot de l’historien que de devoir se remonter le moral quand les sources ne révèlent pas les secrets espérés ou attendus. Ou disons, c’est plutôt thérapeutique que de me rappeler, en rapportant quelques annonces savoureuses, que si un sujet n’est pas aussi évident à traiter qu’il ne le paraît, il reste toujours certaines étrangetés d’époque. Parmi celles-ci, j’ai trouvé une annonce de bière où l’annonceur a traduit « ALE » par « AILE », facilitant, j’imagine, la prononciation, et n’aidant certainement pas les recherches des historiens d’aujourd’hui (quoiqu’une fois qu’on le sait…).

Ainsi, plutôt que mon sujet initial (que je ne révélerai pas, si un jour je trouve les bonnes sources, il sera en banque), je vous présente quatre annonces des journaux de la ville de Québec. D’une façon ou d’une autre, elles ont toutes un petit quelque chose de sympathique. Toutes les images sont tirées des énormes efforts de numérisation entamés par Bibliothèque et Archives nationales du Québec. En passant, je vous suggère fortement d’aller signer l’appel pour la numérisation du patrimoine culturel québécois en cliquant sur le précédent lien. Toutes les transcriptions sont intégrales. Si jamais leur usage n’est pas conforme avec les politiques de droits d’auteurs, je m’attends à être contacté et je les enlèverai rapidement. Je rappelle dans le même souffle qu’aucune source de revenu direct n’est tirée de ce carnet ou de la reproduction de ces images.

Pour la première, ce genre d’annonces a longtemps été assez commun, mais il est toujours sympathique de voir les courbettes littéraires autour de la rédaction (parue dans Le Canadien, 20 février 1843, p. 4)

AVIS.

Le soussigné ayant été informé que des personnes ont, depuis quelques [sic] temps, vendu des articles comme provenant de sa boutique, d’une qualité inférieure à ceux qu’il confectionne, prie ses amis et le public de vouloir remarquer ceux qui leur offrirent, en son nom, aucun article dans sa branche. Il prend cette occasion de leur offrir ses remerciements pour l’encouragement libéral qu’il a reçu, et les engage à vouloir continuer à le favoriser.

PIERRE ALLARD, Pâtissier.

St. Roch, 13 janvier 1843.

N.B. Il offre en vente une quantité de brique des Trois-Rivières, à bas prix.

Pour la seconde, à une époque où la peinture se vendait de façon légèrement différente. (Le Canadien, 20 septembre 1852, p. 1).

M. FRANQUINET, artiste peintre, membre de l’académie de Anvers, étant arrivé dans cette ville, a ouvert son atelier RUE ST. JEAN, chez M. PROVAN, confiseur. Les personnes qui lui feront l’honneur de le visiter trouveront différents ouvrages peints par lui, entre autres « l’Enfant St.-Jean-Baptiste » et le « Pasteur Fido », d’après deux célèbres tableaux de Marillo, qui sont dans la galerie nationale de Londres. Il se propose de donner des leçons au pastel ou crayons de couleurs, genre qui convient éminemment aux dames.

Il fait également des portraits au crayon de couleurs.

Québec, 16 août 1852.

Une petite annonce sympathique d’un marchand de chaussures (Le Franc-Parleur, 28 juillet 1870, p. 7).

AVIS.

A Messieurs les Marchands.

Si vous vous apercevez que vos confrères vendent de belles et bonnes CHAUSSURES en détail, au même prix qu’elles vous coûtent en gros, n’en soyez pas surpris, mais faites ce qu’ils font. Adressez-vous pour vos achats au soussigné, Fabricant de chaussures en gros, Nos 317 et 319, Rue St-Paul, Montréal.

G. BOIVIN.

Pour terminer, une annonce parut dans le journal The Quebec Daily Mercury (14 février 1903. p.4). J’imagine que ce sont les mêmes « compagnies » qui aujourd’hui surveillent les accès aux comptes courriel de millions d’Internautes…

Insures love and a happy home

Health, strength and vigor for men

How any man may quickly cure himself after years of suffering from sexual weakness, loss of vitality, night loss, varicocele, etc., and enlarge small, weak organs to full size and vigor. Simply send your name and address to Dr. Knapp Medical Co., 1904 Hull Bldg., Detroit, Mich., and they will gladly send the free receipt with full directions so that any man may easily cure himself at home. This is certainly a most generous offer, and the following extracts taken from their daily mail, show what men think of their generosity.

« Dear Sirs:- Please accept my sincere thanks for yours of recent date. I have given your treatment a thorough test and the benefit has been extraordinary. It has completely braced me up. I am just as vigorous as when a boy and you cannot realize how happy I am. »

« Dear Sirs:- Your method worked beautifully. Results were exactly what I needed. Strength and vigor have completely returned and enlargement is entirely satisfactory. »

« Dear Sirs:- Yours was received and I had no trouble in making use of the receipt as directed, and can truthfully say it is a boon to weak man. I am greatly improved in size, strength and vigor. « 

All correspondence is strictly confidential, mailed in plain, sealed envelope. The receipt is free for the asking and they want every man to have it.

*Publié sur Histoire et Société.