Appel de textes pour notre nouvelle rubrique “Chroniques d’archives : sources d’histoires et histoires de sources”

Publié le 13 juin 2018

“Que veut dire exactement: disposer de sources innombrables, et comment tirer efficacement de l’oubli des existences qui n’ont jamais été retenues, pas même de leur vivant (si ce n’est éventuellement pour être punies ou admonestées)? Si l’histoire est résurrection intacte du passé, la tâche est impossible; pourtant ce peuplement insistant ressemble à une requête. Devant elle, il se peut qu’on soit seul à la manière de l’individu confronté à la foule; seul et quelque peu fasciné. Parce qu’on pressent à la fois la force du contenu et son impossible déchiffrement, son illusoire restitution.”

Arlette Farge, Le goût de l’archive

Livres rouges. Crédit : Betty B (Flickr).

Dans son célèbre ouvrage Le Goût de l’archive, l’historienne française Arlette Farge raconte les sensations et émotions qui vous saisissent au moment du contact avec les sources. L’histoire s’écrit à partir des archives : manuscrits poussiéreux des centres d’archives, témoignages et réminiscences transmis oralement, brochures et imprimés numérisés, photographies, cartes, registres, manuels, journaux, carnets intimes, cartes postales, etc. Les historien.ne.s passent de longues heures seul.e.s face à leurs sources. Ces moments solitaires sont ponctués de divers états émotionnels : ennui, monotonie, surprise, enthousiasme, parfois même colère ou effroi… Le contact avec les archives provoque aussi des rencontres, oblige des voyages, modifie des parcours de recherche; en somme, les archives sont sources d’histoires avant d’être sources de l’histoire.

HistoireEngagée.ca souhaite connaître et diffuser ces récits d’archives, ces chroniques de dépouillement, ces anecdotes typiquement historiennes où le passé agit sur le présent de l’historien.ne de façon inattendue. Pour cette nouvelle rubrique intitulée “Chroniques d’archives: sources d’histoires et histoires de sources”, nous souhaitons mettre de l’avant le matériau premier de l’historien.ne : la source. Nous ne voulons toutefois pas nous limiter aux quelques rares moments de félicité où la source, inattendue, change – pratiquement – le cours d’une vie ou d’une recherche. Cette nouvelle rubrique proposera aux lecteur.trice.s une plongée intimiste dans le rapport privé et privilégié qui se tisse entre l’historien.ne, les sources et les lieux où il.elle les consulte. Nous cherchons des textes courts (1000-2000 mots) sur les thématiques suivantes (la liste est non-exhaustive):

  • Des récits de trouvailles rocambolesques dans les sources
  • Des souvenirs d’un moment où une source restée incompréhensible a tout à coup recouvrée tout son sens
  • La présentation d’un lieu de consultation (centre d’archives, etc.)
  • Des histoires de dépouillement
  • Un aperçu de la richesse d’une source ou d’un corpus et de ses potentialités analytiques
  • La présentation des enjeux épistémologiques liés aux diverses sources/à la diversité des sources et à la manière de les aborder : quels rapports avoir et développer avec les documents écrits, témoignages oraux, récits intimes, documents iconographiques, etc.

Faites parvenir vos contributions à l’adresse suivante: contributions@histoireengagee.ca

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