Par l’Association québécoise pour l’enseignement en univers social (AQEUS)[1]
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Le programme actuel a été implanté en 2006. Il modifie en profondeur le programme précédent implanté en 1982. Vingt-cinq ans ont été utiles afin d’avoir la perspective historique nécessaire pour porter un jugement éclairé sur la valeur sociale et scientifique du document de 1982. Le document de consultation porte des jugements sur le programme actuel qui nous apparaissent parfois prématurés. Le jugement public sur l’ignorance de l’histoire par les jeunes (seulement les jeunes issus de la réforme?) repose souvent sur une conception réductrice de l’histoire comme récit à mémoriser. L’ignorance de certaines dates ou certains faits serait la démonstration d’un enseignement déficient. Ce point de vue est non seulement réducteur, mais, de plus, aucune étude sérieuse n’a démontré une variation significative de la mémoire des « dates » et des « faits » en fonction de la nature des programmes enseignés.
Mais le jugement présenté dans le document de consultation est défini et les conclusions sont données : le programme actuel est basé sur des compétences à la mode des années 1990 et 2000 et l’histoire, sans remettre en question le régime pédagogique construit sur l’approche par compétence, doit être un récit dont la trame narrative est politique et le cadre, l’espace national. Ces prémisses sont la base de la consultation. Comment conjuguer l’histoire-récit avec les contraintes du régime pédagogique? Le document énonce un ensemble de propositions visant à résoudre ce problème. Nous avons certaines réserves sur l’orientation générale que ces propositions auront sur la didactique et la pédagogie du programme que l’on souhaite ainsi « renforcer ». Le présent mémoire précise ces réserves.