Par Jean-Vincent Bergeron-Gaudin, doctorant en science politique à l’Université de Montréal
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Archives FRAPRU (Crédit : Jean-Vincent Bergeron-Gaudin)

 

Lorsque les responsables de la rubrique Chroniques d’archives m’ont contacté pour sonder mon intérêt à écrire un texte sur la collecte documentaire que j’ai menée pour ma thèse, j’ai dans un premier temps hésité. En tant que politologue et non-historien, quelle pouvait être ma contribution aux débats épistémologiques et méthodologiques d’une discipline qui n’est pas la mienne? Après avoir lu les premières chroniques publiées à l’automne, j’ai pris conscience que le rapport privilégié que j’ai développé avec mes sources, en dépit de ses singularités, présentait plusieurs points communs avec celui que les historiens.nes peuvent eux et elles-mêmes entretenir. Ainsi, mon hésitation de départ a rapidement fait place à une curiosité et une volonté d’explorer ce rapport particulier, voyant dans cette offre une occasion de faire un retour réflexif sur mes deux années passées dans les archives à documenter l’histoire des luttes relatives au logement au Québec (1978-2017).

Partant de ma posture de non-historien, je souhaite dans ce texte revenir sur un certain nombre d’apprentissages réalisés au fil de ces deux années. Je discuterai de la délicate question de la classification des archives, de l’importance du volume de documents traités et de l’intérêt d’utiliser des sources orales de manière complémentaire à des sources écrites. Tout au long du texte, j’essaierai aussi d’accorder une attention particulière au rapport sensible que j’ai développé envers mes sources.