Par Louis-Pascal Rousseau, docteur et chercheur postdoctoral au McNeil Centre for Early American Studies de l’Université de Pennsylvanie, et collaborateur de recherche au Laboratoire SHANTI de l’Université de Virginie
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Louis-Pascal Rousseau chemine dans le monde de la recherche en histoire depuis une quinzaine d’années. De ses années passées à l’Université Laval jusqu’à celles qui l’ont mené à l’Université de Pennsylvanie ainsi qu’à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris, il a acquis une riche expérience dans les nouvelles pratiques de l’histoire. Il occupe aujourd’hui les fonctions de chercheur postdoctorant au McNeil Center for Early American Studies à Philadelphie, en plus d’être collaborateur au laboratoire interuniversitaire américain SHANTI – Sciences, Humanities and Arts Network of Technological Initiatives, basé à l’Université de Virginie, lequel développe les « Digital Humanities » ou « sciences humaines numériques[1] » en général, et l’histoire numérique en particulier.
À l’heure du 2.0, quelles sont les nouvelles manières de penser la discipline historique? Comment les technologies peuvent-elles être intégrées à la discipline historique? Comment le chercheur doit-il envisager les nouveaux lieux de diffusion de l’histoire? C’est à cette table que l’historien Louis-Pascal Rousseau, fort de son parcours en matière de sciences humaines numériques, nous invite.
Depuis le simple avènement du courriel au milieu des années 1990, bien des choses ont changé dans les sciences humaines. Les groupes de recherches interuniversitaires et interdisciplinaires se sont multipliés et internationalisés, des millions de documents d’archives ont été mis en ligne, les moteurs de recherche pour les explorer se sont perfectionnés, les revues et les livres scientifiques se sont mis à parcourir les écrans autour du monde, leurs contenus sont devenus interactifs, etc. Tous ces mouvements se sont amplifiés au cours des deux dernières décennies et ils continuent à s’accélérer de jour en jour. Conjugués les uns aux autres, ils amènent une révolution profonde des sciences humaines dont il est encore difficile de saisir l’ampleur.