Là où le présent rencontre le passé - ISSN 2562-7716

Catégorie : Raphaël Gani

Accroître la légitimité de l’exercice consultatif. Mémoire présenté pour la consultation publique portant sur le renforcement de l’enseignement de l’histoire nationale au primaire et au secondaire

Par Raphaël Gani[1], étudiant à la maîtrise en histoire à l’Université Laval[2]

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Introduction

L’enseignement de l’histoire est un sujet important qui préoccupe les Québécois. Des pétitions, des lettres ouvertes et des témoignages relatés dans les médias et les revues savantes illustrent l’importance que revêt ce sujet au Québec, mais aussi ailleurs en Occident. Depuis la réforme de l’enseignement de l’histoire annoncée en 2006, plusieurs Québécois ont fait part de leur mécontentement face à ce que l’historienne Josiane Lavallée décrit comme un programme d’histoire « javellisé au service présent[3] ». Ce genre de propos à saveur polémique n’est pas rare. Il se manifeste également du côté des défenseurs de l’actuel programme, dont certains réduisent leurs adversaires à l’étiquette de « nationaleux »[4]. Le document qui accompagne la consultation rend compte de l’impasse créée par cette polémique : « Cette crispation du débat est à l’origine de l’impasse actuelle. Elle encourage les procès d’intention […][5]. » Dès lors, la réforme de l’enseignement de l’histoire au primaire et au secondaire est un sujet qui mérite d’être traité au sein d’un exercice consultatif défini avec le plus grand soin par le gouvernement. Cet exercice se doit d’être régi par un cadre législatif. Il doit aussi être accessible au plus grand nombre de Québécois, vu l’importance du sujet traité.

Pour réformer l’enseignement de l’histoire, le Parti Québécois (PQ) a choisi de consulter la population québécoise en 1995 et en 2013. Afin de comprendre la singularité de la présente consultation publique, il est impératif de retracer depuis 1995 les dispositifs proposés par le PQ pour réformer l’enseignement de l’histoire[6]. Ces dispositifs ont pris la forme d’une commission parlementaire et une consultation publique. L’historique de ces espaces de débat est absent du document qui accompagne la consultation publique.

Éric Bédard « lâche le Bloc ». Quand la parole de l’historien résonne dans la Cité

Par Raphaël Gani, étudiant à la maîtrise en histoire à l’Université Laval, et Alexandre Turgeon, candidat au doctorat en histoire à l’Université Laval

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Introduction

Cette caricature de Pierre Morin a été publiée le 30 mars 2011, la journée même où paraissait la lettre d’Éric Bédard dans les médias. À la suite d’une refonte du blogue de Pierre Morin, « Écran radar », cette caricature n’est désormais plus disponible en ligne. Avec l’autorisation de son auteur, nous la reproduisons ici.

Le 30 mars 2011, à un peu plus d’un mois des élections fédérales canadiennes du 2 mai 2011, l’historien souverainiste bien connu Éric Bédard s’est lancé dans la mêlée de la campagne électorale d’une manière qui n’est pas passée inaperçue. « Je lâche le Bloc », déclarait-il haut et fort dans une lettre d’opinion parue dans les pages du journal La Presse. Éric Bédard annonce qu’il ne votera pas pour le Bloc Québécois pour la toute première fois depuis la création du parti, en 1991. Il fait ainsi valoir son désaccord avec la coalition avortée de 2008, où le Bloc Québécois s’était engagé à donner son appui à un gouvernement formé du Parti libéral du Canada et du Nouveau Parti démocratique. Nous ne considérons pas qu’Éric Bédard ait prédit les résultats des élections du 2 mai 2011, et encore moins qu’il en fut responsable, contrairement à certains commentateurs qui ont vu dans sa prise de position un signe avant-coureur de la débâcle du Bloc Québécois – 49 sièges remportés aux élections de 2008, quatre sièges en 2011. Néanmoins, pendant cette campagne électorale fédérale, il est intéressant de souligner qu’Éric Bédard en vient à incarner un certain archétype : celui du souverainiste déçu qui délaisse le Bloc Québécois. Il s’agit même, selon Pierre Bouchard, un utilisateur du site Internet Vigile, du « syndrome Éric Bédard ».

Grande Noirceur?

Par Alexandre Turgeon, candidat au doctorat en histoire à l’Université Laval, avec la collaboration de Raphaël Gani, étudiant à la maîtrise en histoire à l’Université Laval

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Maurice Duplessis

Alors que la grève étudiante perdure et s’envenime, notamment avec l’adoption de la loi 78, nombreux sont les commentateurs à y aller de comparaisons entre Jean Charest et Maurice Duplessis, entre aujourd’hui et la Grande Noirceur. La loi spéciale n’était encore qu’une rumeur que Gabriel Nadeau-Dubois, le porte-parole bien connu de la CLASSE, anticipait déjà un « retour au temps de Duplessis ». Josée Legault, chroniqueuse politique au journal Voir, n’est pas en reste. Elle s’en donne même à cœur joie. Un brin ironique, elle demandait le 16 mai 2012 si l’on verrait un « sourire s’esquisse[r] sur la photo de M. Duplessis dans le couloir du bureau du premier ministre ». Du même souffle, elle considère que le projet de loi 78 « devrait être renommé la Loi Duplessis-Charest », rien de moins! Une utilisatrice de Twitter, comme tant d’autres, tire pour sa part un trait définitif sur notre époque : « La grande noirceur, part II ».

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