Par Raphaël Gani[1], étudiant à la maîtrise en histoire à l’Université Laval[2]
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Introduction
L’enseignement de l’histoire est un sujet important qui préoccupe les Québécois. Des pétitions, des lettres ouvertes et des témoignages relatés dans les médias et les revues savantes illustrent l’importance que revêt ce sujet au Québec, mais aussi ailleurs en Occident. Depuis la réforme de l’enseignement de l’histoire annoncée en 2006, plusieurs Québécois ont fait part de leur mécontentement face à ce que l’historienne Josiane Lavallée décrit comme un programme d’histoire « javellisé au service présent[3] ». Ce genre de propos à saveur polémique n’est pas rare. Il se manifeste également du côté des défenseurs de l’actuel programme, dont certains réduisent leurs adversaires à l’étiquette de « nationaleux »[4]. Le document qui accompagne la consultation rend compte de l’impasse créée par cette polémique : « Cette crispation du débat est à l’origine de l’impasse actuelle. Elle encourage les procès d’intention […][5]. » Dès lors, la réforme de l’enseignement de l’histoire au primaire et au secondaire est un sujet qui mérite d’être traité au sein d’un exercice consultatif défini avec le plus grand soin par le gouvernement. Cet exercice se doit d’être régi par un cadre législatif. Il doit aussi être accessible au plus grand nombre de Québécois, vu l’importance du sujet traité.
Pour réformer l’enseignement de l’histoire, le Parti Québécois (PQ) a choisi de consulter la population québécoise en 1995 et en 2013. Afin de comprendre la singularité de la présente consultation publique, il est impératif de retracer depuis 1995 les dispositifs proposés par le PQ pour réformer l’enseignement de l’histoire[6]. Ces dispositifs ont pris la forme d’une commission parlementaire et une consultation publique. L’historique de ces espaces de débat est absent du document qui accompagne la consultation publique.