Par Catherine Foisy, professeure au département des sciences des religions de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM)[1]
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Dans la conclusion du volume Le Québec après Bouchard-Taylor. Les identités religieuses de l’immigration, Louis Rousseau remarque qu’« Au moment où commence à se laisser deviner une ‘‘exculturation’’ du catholicisme au sein des modes de penser et des pratiques communes à la génération qui accède à l’âge adulte[2], il s’impose d’établir un rapport patrimonial avec la dimension religieuse de la tradition socioculturelle particulière du Québec. Ce terme désigne un certain type de rapport à cet héritage qui transforme les ‘‘faits historiques’’ en matériaux choisis pour la construction actuelle d’une identité collective signifiante. Il s’agit donc d’une opération continue de tri dans la mémoire commune disponible de la société, d’attention à certaines références et souvent de rejet ou d’oubli de certaines autres, ces nouvelles mises en relation du passé avec la construction de l’avenir pour répondre adéquatement au défi du passage du temps[3]. » Ainsi, je me demande si l’on conserve actuellement le patrimoine religieux pour les bonnes raisons et surtout, en étant bien conscient de ce que représentent les divers éléments symboliques, rituels, cultuels auxquels nous avons à faire… Cela se veut l’horizon de mon questionnement, spécialement dans une société qui est appelée à se pluraliser davantage du point de vue religieux.