Par Catherine Vézina, professeure-chercheuse au département d’histoire du Centro de Investigación y Docencia Económicas de Mexico, DF
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Campement de la CNTE, septembre 2013. Crédit : Eneas.
La réforme de l’éducation au Mexique, présentée par le Parti de la Révolution Institutionnalisée (PRI) et approuvée le 11 septembre dernier[1], soulève les passions dans la capitale mexicaine. Cette réforme, qui s’inscrit dans le « Pacte pour le Mexique », un vaste programme de mesures socioéconomiques annoncées par le PRI et auxquelles ont adhéré les autres partis politiques en décembre 2012, vise principalement à encadrer la qualité de l’enseignement primaire et secondaire dans tout le pays. L’annonce d’une réforme éducative et l’arrestation en janvier dernier de la présidente du plus important syndicat de l’éducation, joueur majeur de l’échiquier politique au pays, réjouissait une grande partie de la population mexicaine qui espérait des changements significatifs dans l’enseignement primaire et secondaire. Mais cette proposition activait également l’opposition du Syndicat National des Travailleurs de l’Éducation (SNTE) et de la Centrale Nationale des Travailleurs de l’Éducation (CNTE) qui contrôlent la gestion de l’éducation primaire et secondaire. Le bras de fer qui s’est joué entre ces acteurs politiques et le gouvernement fédéral au cours des dernières semaines, voire des derniers mois, s’explique bien sûr par le type de solutions que les autorités fédérales proposent, mais aussi par la lutte pour la gestion du personnel enseignant.