Par Martin Robert, doctorant en histoire à l’UQÀM
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Le colloque « Question sociale et citoyenneté » se tiendra à l’UQÀM du 31 août au 2 septembre 2016. Plus de détails ici.
Isabelle Perreault est historienne professeure adjointe au département de criminologie de l’Université d’Ottawa. Elle est membre du projet de recherche Sociologie historique du suicide au Québec, 1763-2000. La communication qu’elle présentera au colloque Question sociale et citoyenneté s’intitule « Du devoir de vivre à la possibilité de mourir : les débats moraux autour des projets de lois sur l’avortement et la tentative de suicide au Canada, 1969-1972 »[1].
Martin Robert : Pourquoi penser ensemble suicide et avortement??
Isabelle Perreault : Bien sûr, la question du suicide et celle de l’avortement sont différentes, entre autres parce que le fœtus n’est plus considéré comme une personne juridique dans le droit canadien, il n’a donc pas les droits reconnus à une personne. Le suicide concerne des personnes juridiques réputées rationnelles. Pourquoi penser ensemble le suicide et l’avortement?? Parce que souvent, les personnes qui sont pour l’avortement sont aussi contre le suicide, ce qui peut sembler paradoxal. J’ai voulu comprendre pourquoi. Politiquement parlant, je suis pro-choix dans les deux cas, mais par mes recherches, je cherche moins à justifier l’avortement ou le suicide qu’à savoir comment on les a conçus dans l’histoire.