Par Laurence Monnais, Université de Montréal

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Crédits : Anne-Laure Lapeyraque, Siem Reap, 2019.

Siem Reap, dimanche 7 avril

Siem Reap, dimanche 7 avril 2019, 6h45 du matin. Je rejoins « Dr. Samnang » dans un restaurant bondé, en périphérie de cette ville animée jouxtant les temples d’Angkor. Chham Samnang, agent du Programme élargi de vaccination (PEV) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sillonne les vingt-cinq provinces du Cambodge pour s’assurer que les maladies évitables par la vaccination (MEV) sont bien évitées, que les nouveaux programmes d’immunisation s’implantent dans l’harmonie, que les éclosions infectieuses sont rapidement contenues. Il m’a appelée deux jours plus tôt pour m’informer du « retour » de la rougeole dans le pays, et me demander si je serais intéressée à le suivre dans sa traque du « cas 24 ».

Sur ce bord de route fréquenté, il fait probablement déjà 32 ou 33 degrés. Tout le monde le dit, il fait très chaud pour un début avril. Après un café bien fort, on monte dans un 4X4 blanc aux armes de l’OMS; le chauffeur de Samnang me fait signer une feuille qui décharge l’Organisation de toute responsabilité me concernant. Pour être honnête, je suis surprise de pouvoir les accompagner aussi facilement. Samnang me tend un polo bleu ciel aux couleurs du Programme national d’immunisation (PNI) khmer. Je l’enfile. On part. Direction le district de Stoung, dans la province adjacente de Kampong Thom, capitale nationale de l’aquaculture sur les rives du très fertile lac Tonlé Sap, à près de 110 kilomètres de là. On mettra un peu plus de deux heures pour l’atteindre