Par Lyns-Virginie Belony, candidate au doctorat en histoire à l’Université de Montréal (UdeM)

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L’ouvrage Une place au soleil : Haïti, les Haïtiens et le Québec, publié en français aux éditions Mémoire d’encrier, et écrit par l’historien canadien et professeur adjoint à l’Université de Toronto Sean Mills, constitue un travail conséquent tant il coïncide avec la récente crise politique autour des demandeurs d’asile haïtiens. Historien des mouvements sociaux au Québec, Mills renverse en partie la tendance qui vise à appréhender comment les immigrants.es ont été changés.es par l’expérience de la dispersion et se prête à l’exercice de comprendre l’apport plus spécifique des immigrants.es haïtiens.nes à la société québécoise. S’il existe très peu de doutes quant à la sympathie de l’auteur pour son sujet, Mills réussit tout de même à offrir une analyse convaincante qui ne se limite pas à quelques énumérations décontextualisées sur la présence haïtienne au Québec. Il s’agit, au contraire, d’une histoire croisée entre le Québec et Haïti que nous propose l’auteur, dans laquelle une relation privilégiée entre les deux entités est explorée pour mettre en évidence comment divers débats concernant la langue, la race et la place du Québec dans le monde ont été influencés par cette rencontre.