Affiche : Orion Keresztesi, artiste, militant
et analyste politique pour le caucus du NPD de la Nouvelle-Écosse
Texte : Kassandra Luciuk, candidate au doctorat en histoire
à l’Université de Toronto.
Traduction : Marie-Laurence Rho

Entre 1914 et 1920, le gouvernement canadien a utilisé la Loi des mesures de guerre pour interner 8579 personnes, dont 4000 Ukrainiens, qui étaient tous des migrants récemment arrivés de l’Empire austro-hongrois. Adoptée le 22 août 1914, suite au déclanchement de la Première Guerre mondiale, la Loi des mesures de guerre permettait au gouvernement de prendre des décisions relatives à la gestion de la guerre sans avoir à consulter le Parlement ou à respecter les lois existantes. Avec ses nouveaux pouvoirs, le gouvernement a arrêté, détenu, censuré et déporté des milliers de personnes identifiées comme des « étrangers ennemis ». Près de 80 000 autres ont été contraintes à s’enregistrer et à se présenter régulièrement à la police locale. Leur liberté d’expression, de circulation et d’association s’en trouvait donc restreinte. Sans compter qu’afin de prévenir des votes contre le gouvernement d’Union alors au pouvoir, quiconque arrivé après le mois de mars 1902 était privé de son droit de vote.