Image par Nancy Kimberley Philipps

Présentation : Wacey Little Light Traduction : Laure Henri

Pour de nombreux•ses Canadiens et Canadiennes, le réseau des parcs nationaux est une source de fierté et reflète un important effort collectif de conservation d’une nature « vierge » visant à faire profiter de ces espaces les générations futures. Cette affiche révèle toutefois un point de vue différent : la « conservation » des parcs nationaux canadiens est en effet vécue par plusieurs peuples autochtones comme la continuation du processus violent qu’est la colonisation.


À partir des années 1880, ainsi que tout au long des premières décennies du XXe siècle, le gouvernement fédéral a mis sur pied un réseau national de parcs dont l’objectif était la conservation et la marchandisation de zones « naturelles » – on cherchait ainsi à faire contribuer ces terres à l’économie capitaliste ainsi qu’au processus d’édification de la nation. Dans le cadre de cette opération, toutefois, de nombreuses communautés autochtones furent déplacées de force hors des limites nouvellement établies de ces parcs.

En 1885, mes ancêtres, ainsi que tous les autres peuples Niitsitapi et Îyâhe Nakoda, furent arrachés de leur territoire traditionnel (celui qui porte maintenant le nom de l’Alberta) afin de permettre la création du parc national Banff. D’abord baptisé Banff Hot Spring Reserve, puis Rocky Mountain Park, le parc de Banff fut le tout premier parc national du Canada. Depuis, plus de quarante parcs nationaux ont vu le jour sur le territoire qu’on considère aujourd’hui comme le Canada, chacun d’entre eux ayant sa propre histoire de dépossession coloniale.