Célébrités en temps de crise

Publié le 30 avril 2020
Pierre Lavoie

17 min

Pierre Lavoie, chercheur postdoctoral en études américaines, Yale University

La pandémie actuelle doit d’abord et avant tout être analysée au regard des milliers de décès qu’elle provoque, des drames qu’elle engendre au sein des familles et des communautés durement touchées par la maladie et par ses conséquences socioéconomiques à travers le monde — le plus souvent parmi les groupes de populations les plus défavorisés et marginalisés[1]. Bien qu’il puisse sembler rassurant de se rallier autour de l’idée que nous soyons tous pris dans le même bateau, la présente situation nous rappelle au contraire les inégalités des conditions et des existences; elle les exacerbe.

Dans ce contexte, la formulation de quelconque instrumentalisation de la crise, même lorsque fondée sur les meilleures intentions — telle gratification de ses effets positifs pour l’environnement, tel appel à profiter de ce moment historique pour refonder nos sociétés, telle apologie du temps suspendu — exige beaucoup de doigté et de sensibilité; et souligne à grands traits le privilège de ceux et celles qui peuvent utiliser ce temps de retrait pour penser, pour se recentrer ou pour se divertir plutôt que pour soigner, pour craindre ou pour souffrir[2]. L’illustration paroxystique de cette dissonance des expériences et des perceptions se trouve peut-être dans les réactions décalées et dans la mise en scène du confinement de nombreuses célébrités issues du milieu du divertissement.

La dialectique de la célébrité

Les images de la chanteuse et mannequin Carla Bruni-Sarkozi feignant une quinte de toux et proclamant son impassibilité face au virus ont circulé abondamment et ont suscité l’indignation[3]. Un vidéo mettant en scène un groupe de célébrités comprenant notamment Gal Gadot, Jimmy Fallon, Natalie Portman et Will Ferrell a pour sa part suscité l’hilarité et la désolation dans la twittosphère, autant en raison de leur piètre interprétation de la pièce «Imagine» de John Lennon que du fait que Gadot y défend depuis sa demeure luxueuse l’insoutenable notion d’un partage égalitaire du fardeau de cette pandémie, quelle que soit la situation socioéconomique, géographique, et culturelle de ses victimes potentielles[4].

Considérant ces dérapages, il serait possible d’arriver à la conclusion que les célébrités ont tout intérêt, en ce moment, à garder profil bas, ne serait-ce que pour signaler la reconnaissance de leur statut privilégié, de leurs conditions de confinement enviables et de leur accessibilité à des soins à la fine pointe des sciences médicales. Or, en procédant par dialectique, il est possible d’arriver à un constat plus nuancé de l’impact et des possibles de la célébrité en temps de crise. Parce qu’elles ont la capacité de rejoindre un public large autant d’un strict point de vue médiatique — elles peuvent être vues et entendues du grand nombre sur différentes plateformes audiovisuelles et écrites — que d’un point de vue affectif — telle voix, tel visage, telle personnalité à laquelle on accorde sa confiance —, les célébrités peuvent parfois jouer un rôle central, volontairement ou non, dans la diffusion d’informations cruciales et de messages de réconfort, d’apaisement et même d’espoir.

Les exemples ne manquent pas par les temps qui courent. Le 17 mars 2020, le premier ministre du Québec François Legault a fait appel directement aux influenceurs, aux Youtubeurs et aux célébrités artistiques et sportives de la province pour participer à l’effort de conscientisation[5]. Aux États-Unis, la médiatisation à grande échelle du confinement du couple d’acteurs composé de Tom Hanks et de Rita Wilson, tous deux atteints par le coronavirus, a marqué un tournant dans la prise de conscience des risques liés à la pandémie au sein d’une population souvent mal informée par les canaux politiques officiels. De son côté, la chanteuse Lady Gaga a contribué à amasser 35 millions de dollars en une semaine en soutien à l’Organisation mondiale de la santé — quelques jours avant que la célébrité devenue président Donald Trump annonce la suspension de la contribution américaine à cette même organisation —, en plus de participer à la mise sur pied d’un spectacle virtuel réunissant les plus grandes vedettes de l’heure pour remercier le personnel soignant à travers le monde[6].

La célébrité comme catégorie d’analyse

Les travaux de l’historien Antoine Lilti peuvent s’avérer utiles afin de réconcilier, ou du moins de mieux comprendre, ces deux versions concurrentes de la célébrité en temps de crise. Dans son ouvrage Figures publiques. L’invention de la célébrité 1750-1850, il propose de doter la notion d’une «efficacité analytique, sur le plan sociologique et historique» qui la distinguerait «d’autres formes de notoriété que sont la gloire et la réputation.[7]» Cette forme de notoriété propre aux sociétés modernes, contrairement à la gloire et à la réputation, serait dépendante de l’existence d’une sphère publique[8].

Lilti la dissocie donc des manifestations médiatiques du 20e siècle et l’éloigne des définitions contemporaines — la célébrité désignant le plus souvent dans ce contexte une figure publique à la carrière et à l’œuvre éphémère, toutes deux conditionnées par les industries culturelles —, déjouant de ce fait l’une des principales faiblesses des critiques à propos du milieu du divertissement et des médias «de masse» qui auraient fait de leur public le «réceptacle passif de manipulations.[9]» Ses études de cas font au contraire remonter la pertinence de la célébrité comme catégorie d’analyse au siècle des Lumières et à certaines des figures les plus estimées de la période, comme Voltaire et Rousseau.

Selon Lilti, la personne célèbre se démarque d’abord en étant connue du grand nombre par la diffusion et la réception de discours médiatiques qui n’émanent pas nécessairement de ses réalisations[10]. En ce sens, elle ne nécessite pas la connaissance par le public de l’œuvre d’un artiste ou des exploits d’un athlète. Elle se reconnait aussi à travers certains mécanismes et certaines caractéristiques, notamment par la curiosité dirigée envers la vie privée des figures publiques et l’importance des scandales dans le renouvellement de cette fascination[11]. Cet intérêt pour la vie privée des célébrités engendre à son tour une forme d’intimité auprès du grand public, ce qui facilite et explique autant la réprobation de leurs comportements scandaleux que la confiance qu’on leur porte en temps de crise lorsqu’elles se portent garantes d’une cause ou lorsqu’elles rassurent par leur présence et par leur message. Les cas analysés par Lilti permettent à cet effet de montrer comment la célébrité, depuis le 18e siècle, est sujette à la critique, au ressentiment et à une certaine forme de dévaluation de l’œuvre de celui ou de celle à qui on consacre ce type de glorification de la personne basée sur la renommée dans la sphère publique.

L’intimité ainsi créée se module par ailleurs au gré des avancées technologiques et médiatiques. Si la reconnaissance publique par la presse écrite, la gravure puis la photographie permettent déjà un sentiment de proximité aux 18e et 19e siècles, le développement des médias sonores et audiovisuels à la fin du 19e siècle, leur popularisation au cours des premières décennies du 20e siècle et la possibilité de leur diffusion simultanée par la radio au début des années 1920, par la télévision à partir de la fin des années 1940 et par Internet à partir des années 1990 ont tour à tour contribué à renforcé la vérisimilitude de cette connexion entre les individus célèbres et le public. Ce dernier a maintenant accès à la voix, au corps, aux expressions faciales et aux mouvements de ces personnalités en temps réel, dans le confort de son foyer, embrouillant ne serait-ce que momentanément et partiellement la division entre la sphère publique et la sphère privée, entre la persona de la célébrité et la «vraie» personne qui se cache derrière.

La personnification de la crise : le cas de la Grippe espagnole

Plusieurs exemples tirés des grandes crises du 20e siècle permettent d’illustrer cette dialectique de la célébrité. La fascination suscitée par la vie privée des célébrités se manifeste notamment dans le cadre de la pandémie d’influenza de 1918, mieux connue sous l’appellation «grippe espagnole», alors que certains des artistes les plus populaires de la période contractent le virus.

C’est le cas de l’actrice Mary Pickford, l’une des premières figures marquantes de l’industrie cinématographique qui émerge à Hollywood au cours de la décennie 1910. Le 8 janvier 1919, le Santa Cruz Evening News annonce en frontispice la terrible nouvelle : l’actrice la plus en vue du moment est elle aussi atteinte[12]. On y apprend qu’elle aurait potentiellement contracté le virus dans le cadre de ses activités de soutien aux troupes américaines basées à San Francisco. La rumeur du décès de l’actrice court même quelque temps, avant d’être démentie par la principale intéressée et par ses proches[13].

Quelques semaines plus tard, de nouvelles rumeurs circulent, cette fois au sujet d’Al Jolson, un chanteur de vaudeville spécialisé dans les spectacles de minstrel — une forme tristement associée à la pratique du black face — alors au sommet de sa renommée. Son auditoire montréalais est heureux d’apprendre dans la publication culturelle Théâtres et concerts du 7 avril 1919 qu’il pourra reprendre du service dans Sinbad sur la 44e rue à New York après s’être soigné d’une «attaque de grippe espagnole»[14].

Le fait de pouvoir mettre un visage célèbre sur la maladie contribue à sa médiatisation et à la personnification de la crise. On s’inquiète sincèrement et émotivement du sort qui attend les artistes affectés. En contrepartie, les disparités socioéconomiques qui séparent les célébrités de leur public sont exacerbées par la situation. Alors qu’environ le tiers de la population mondiale est infectée et que le taux de mortalité atteint les 50 % dans certains pays[15], la vaste majorité des vedettes touchées, à l’instar de Pickford, arrivent à remonter la pente grâce à un accès à des traitements adéquats. 

Chanter la crise : le cas de la Grande Dépression

Au Québec, la chanteuse et entrepreneure Mary Travers, mieux connue en tant que Madame Bolduc, est devenue avec le passage du temps une figure exemplaire de la célébrité en temps de crise. Ses disques sont extrêmement populaires au Québec entre 1929 et 1932, mais sa vie privée ne semble pas avoir suscité la fascination du public. On ne trouve pratiquement aucune trace de ses démêlés judiciaires et même de son terrible accident de voiture de 1937 dans les médias de la province. Son exemple correspond donc plutôt à celui de la célébrité générée de façon rétrospective décrite par Robert van Krieken[16]. Elle demeure toutefois l’une des artistes du disque les plus connues du grand public au Québec et dans les communautés francophones du Canada et de la Nouvelle-Angleterre au cours de la décennie. Ses chansons sont connues et appréciées du grand nombre, ce qui rend l’analyse de leur contenu plus pertinente que celle de la persona publique de la chanteuse.

Bien que son répertoire comprenne principalement des chansons légères, alliant parodie, nostalgie et thèmes d’actualité visant à faire rire et danser son public, c’est son image de voix du peuple et ses messages d’espoir face à la Grande Dépression qui ont le mieux traversé les années. C’est sur cet aspect de sa carrière que se concentrent les nombreuses entreprises de patrimonialisation qui la visent depuis la fin des années 1950, dont la Minute du patrimoine qui lui a été consacrée en 1993[17] et le long métrage La Bolduc de François Bouvier, sorti en salles en 2018[18].

Son succès «Ça va venir, découragez-vous pas», enregistré le 23 septembre 1930, rappelle le slogan «Ça va bien aller» popularisé dans les médias et sur les réseaux sociaux au Québec depuis le début de la crise COVID-19. Elle y chante les misères liées à la crise économique, mais insiste sur le fait que de meilleurs temps sont à venir. Il faut selon elle être patient envers le «nouveau gouvernement», celui du conservateur Richard B. Bennett, qui trouvera sans doute solution à la crise. Ses propres solutions, humoristiques, sont de continuer à turluter et de «saprer en bas de l’escalier» son propriétaire s’il vient «l’achaler» en raison de son loyer impayé. Elle en profite par ailleurs pour rappeler aux Canadiens que s’il n’y a pas d’ouvrage au Canada, «y en a bien moins dans les États[-Unis]»; un clin d’œil au fait qu’au cours du siècle précédent, près d’un million de résidents du Québec — dont Travers et sa famille —, ont migré vers les États-Unis à la recherche d’emploi.

Dans un renversement de ton drastique, Travers passe toutefois en 1931 de l’espoir au ressentiment populiste. Dans sa chanson «L’Ouvrage aux Canadiens», elle accuse les immigrants présents à Montréal de voler les emplois disponibles. Selon la chanteuse, «Notre grande ville est remplie d’immigrés» que «Nos Canadiens ne peuvent plus le supporter». Ce bon Canadien, de surcroit, vaut selon elle «trois immigrés». Toujours selon Travers, si les «immigrés» sont «meilleur marché», c’est qu’ils se couchent «une dizaine dans une chambre à coucher» et qu’ils se nourrissent à «l’ail et au baloney» — une référence péjorative aux migrants d’Europe de l’Est et d’Italie arrivés depuis la fin du 19e siècle.

Cette opposition marquée, voire agressive, à l’immigration contraste évidemment avec sa propre expérience de migrante à Springfield, Massachusetts, au début des années 1920. Avec son mari Édouard Bolduc et leurs enfants, ils passeront un peu moins d’un an au sud de la frontière dans l’espoir d’y trouver de meilleures conditions salariales et matérielles, usant de la stratégie des chaînes migratoires pour bénéficier du support d’une communauté francophone dans la ville et de l’hébergement fourni par la sœur d’Édouard, Alice Bolduc. Ces deux éléments — son expérience migratoire ouvrière et sa chanson aux relents xénophobes et populistes — sont toutefois marginalisés dans la mémoire publique de la chanteuse. Elle participe ainsi de la fabrication et de la glorification d’une identité nationale consensuelle et amnésique, modulable au gré des besoins politiques du présent.

Conclusion

D’autres cas plus récents s’inscrivent aussi dans cette dialectique de la célébrité en temps de crise. Il est par exemple difficile de déterminer de l’impact positif ou négatif du chanteur Freddie Mercury dans la médiatisation de l’épidémie de VIH/SIDA au tournant des années 1990. Mercury apprend qu’il est atteint de la maladie en 1987, mais lui et les autres membres de la formation rock Queen nieront les faits jusqu’à la dernière heure. Le médecin personnel de Mercury — encore un marqueur de privilège et de distinction des célébrités — ne partage l’information que lorsque son patient est mourant en 1991.

Plusieurs reprocheront au chanteur et à son entourage d’avoir dissimulé l’information plutôt que de profiter de sa célébrité pour conscientiser le public et ainsi potentiellement freiner la propagation du virus et la stigmatisation de ceux et celles qui en sont atteints. Or, avec le temps, il est devenu l’une des figures publiques populaires les plus emblématiques de la lutte contre l’épidémie, notamment grâce à la création posthume du Mercury Phoenix Trust par les membres survivants de Queen, visant à amasser des fonds pour la recherche et le traitement du VIH/SIDA.

La célébrité peut s’avérer une catégorie utile à l’analyse des contradictions, des iniquités et des solidarités qui émergent en temps de crise, pour autant que l’on ne soit pas à la recherche de débouché ou de solution à celle-ci. On peut s’opposer aux structures économiques et culturelles qui président à la possibilité de cette célébrité, mais on ne peut nier son vaste impact. La visibilité médiatique et la transmission d’affects qu’elle autorise répondent autant au besoin de réconfort du public qu’elles exacerbent la dissonance sociale et cognitive qui permet encore aujourd’hui à des figures publiques proéminentes de penser que leur expérience du quotidien est comparable à celle de la majorité de la population, qu’elle est ordinaire. Au-delà de la reconnaissance du caractère dialectique de la célébrité, peut-être devrions-nous souhaiter le perfectionnement de son éthique.


Pour en savoir plus…

[1] Voir par exemple : Fabien Deglise, «Les Afro-Américains frappés plus durement par le coronavirus», Le Devoir, 8 avril 2020, https://www.ledevoir.com/monde/etats-unis/576598/la-pandemie-de-covid-19-revele-aussi-les-inegalites-aux-etats-unis

[2] Pour une lecture nuancée de l’inconfort de la posture de l’intellectuel face à la crise, lire : Samuel Mercier, «À quoi servent les intellectuels en temps de pandémie», Spirale, 8 avril 2020, http://www.spiralemagazine.com/article-dune-publication/quoi-servent-les-intellectuels-en-temps-de-pandemie

[3] Elle s’est toutefois rétractée à la suite de nombreuses plaintes. «“On n’a pas peur du coronavirus” : Carla Bruni regrette un “navrant trait d’humour” », Paris Match, 15 mars 2020, https://www.parismatch.com/People/On-n-a-pas-peur-du-coronavirus-Carla-Bruni-regrette-un-navrant-trait-d-humour-1678860

https://www.parismatch.com/People/On-n-a-pas-peur-du-coronavirus-Carla-Bruni-regrette-un-navrant-trait-d-humour-1678860

[4] Sarakshi Rai, « Gal Gadot and celebrity friends mocked over cringey ‘Imagine’ cover », Esquire Middle East, 23 mars 2020, https://www.esquireme.com/content/44656-gal-gadot-and-all-her-famous-friends-are-being-mocked-over-cringey-imagine-cover

[5] Hugo Pilon-Larose, «Legault demande aux influenceurs d’interpeller les jeunes», 17 mars 2020, https://www.lapresse.ca/covid-19/202003/17/01-5265082-legault-demande-aux-influenceurs-dinterpeller-les-jeunes.php

[6] «COVID-19 : Lady Gaga annonce un spectacle mondial pour remercier le personnel soignant», Radio-Canada, 6 avril 2020, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1691543/lady-gaga-concert-18avril-personnel-soignant

[7] Antoine Lilti, Figures publiques. L’invention de la célébrité 1750-1850, Paris, Fayard, 2014, p. 12. 

[8] Notion popularisée dans le milieu académique par le philosophe et sociologue allemand Jürgen Habermas dans L’espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, traduit de l’allemand par Marc B. de Launay (Paris : Éditions Payot, 1993 [1962]).

[9] Lilti, Figures publiques, p. 16.

[10] Ibid., p. 13.

[11] Ibid., p. 14.

[12] «Mary Pickford Down with the Spanish Flu», Santa Cruz Evening News, 8 janvier 1919, p. 1.

[13] Monroe Lathrop, « New Romance Fixed Up for Miss Marion », Los Angeles Evening Express, 7 mars 1919, p. 11.

[14] «Glanures», Théâtres et concerts, 7 avril 1919, p. 365.

[15] Marine Corniou, «Grippe espagnole : la grande tueuse», Québec Science, 8 septembre 2015, https://www.quebecscience.qc.ca/sante/grippe-espagnole-la-grande-tueuse/

[16] Robert van Krieken, « Celebrity’s histories », dans Anthony Elliott (dir.), Routledge Handbook of Celebrity Studies, Boca Raton, Routledge, 2018, p. 26-27.

[17] Historica Canada, « Minute du Patrimoine : La Bolduc », 1993, https://www.youtube.com/watch?v=uij7uWfPoWU

[18] Charles-Henri Ramond, « La Bolduc. Film de François Bouvier », Films du Québec, 2018, https://www.filmsquebec.com/films/la-bolduc-francois-bouvier/