La communauté francophone de l’Alberta réagit à la crise de conscription

Publié le 31 octobre 2019

Par Rebecca Lazarenko, Université York

Le souvenir de la crise de la conscription (1917-1918) évoque souvent les tensions et le clivage entre les anglophones et les Canadien.ne.s français.es au Québec, mais aussi dans le reste du pays. Comme l’historienne américaine Elizabeth Armstrong le mentionne, cette période est marquée par une profonde hystérie raciale[1]. En bref, en raison d’une différence de pensée au sujet du « devoir » des Canadien.ne.s français.es[2] du Québec pendant la Guerre, les journaux anglophones ont accusé ces derniers d’être de « mauvais Canadiens », des « ennemis intérieurs[3] », des « traitres[4] » et des « déloyaux[5] ». De nombreux journaux ont aussi intensifié leurs attaques contre sir Wilfrid Laurier et, subséquemment, les francophones qui l’appuyaient, clamant qu’« un vote pour Laurier [était] un vote pour le Kaiser[6] »,ou que« […] la doctrine de Laurier recueillait sans aucun doute la faveur du Kaiser[7]. » Cependant, comme il est bien décrit dans l’historiographie, les francophones du Québec ne croyaient pas « devoir » participer à la guerre, jugeant plutôt que l’effort militaire relevait d’un choix et de valeurs individuelles et familiales. Il y avait, par contre, deux responsabilités qui leur tenaient à cœur : la défense du territoire du Canada[8] et la préservation de la culture et de la langue française[9]. Puisque la guerre se déroulait en Europe — et non pas au Canada —, la volonté de protéger la culture canadienne-française de ce qui était perçu comme des assauts d’assimilation des milieux anglophones[10] primait, même si la guerre faisait rage outre-mer. En ce sens, il est normal que les appels à la conscription aient eu peu d’écho chez les Canadien.ne.s français.es du Québec qui, généralement, s’y opposaient.

Si le contexte du Québec a été bien documenté et analysé, on ne peut pas dire la même chose pour les communautés francophones hors-Québec, notamment celle de l’Alberta. Comment se positionnait-elle face à la conscription et à la crise subséquente de 1917-1918? Quelle était sa perception de la notion de « devoir » dans le cadre de la guerre? Quelle a été sa réaction au lendemain de l’adoption de la Loi du service militaire, en 1917, ou des émeutes au Québec, en 1918? Mon texte s’intéresse à ces questions à travers l’analyse de la couverture médiatique des journaux francophones albertains Le Courrier de l’Ouest (1905-1916), Le Canadien-français (1915-1918) et L’Union (1917-1929)[11].

Les multiples devoirs des membres de la communauté francophone de l’Alberta[12]

De la déclaration de guerre (le 4 août 1914) jusqu’à l’armistice (le 11 novembre 1918), les journaux francophones de l’Alberta soulignent le soutien de la communauté francophone de l’Alberta à l’effort de guerre canadien. Dans les articles, les lettres du public, les annonces d’événements et les discours, le consensus des membres de la communauté demeure constant : il y avait un « devoir moral[13] » à participer à l’effort de guerre. Les journaux insistent d’abord sur le fait que ce sont tous les Canadiens qui sont en guerre, à l’instar du pays. Il s’agissait donc d’un « devoir moral » pour les Canadiens français de l’Alberta aptes à appuyer l’effort de guerre en s’enrôlant comme soldat.

Ensuite, il faut se rappeler qu’il existait un fort sentiment de solidarité entre la communauté francophone de l’Alberta, la France et la Belgique. Les Français et les Belges étant deux des quatre[14] peuples fondateurs de la communauté francophone, la guerre en Europe avait donc un impact direct sur eux. En plus d’un devoir envers le Canada, plusieurs soutenaient avoir aussi une obligation d’honorer la dignité de la « race » française[15], ce qui pouvait être accompli en devenant un soldat et en luttant contre la menace allemande. Finalement, les journaux reflètent aussi une croyance, au sein de la communauté, que sa participation à l’effort de guerre allait améliorer l’opinion de la population anglophone et en retour, les mettre dans une bonne disposition pour répondre aux revendications des francophones, surtout dans le domaine de l’éducation[16]

En lisant les journaux de la communauté francophone albertaine, le soutien à l’effort de guerre canadien ne pouvait être qu’avantageux. Cette perspective se dévoile non seulement par les articles publiés, mais aussi au travers des actions des organisations et des membres de la communauté que la presse relate. Après la déclaration de guerre, en septembre 1914, la Société Saint-Jean-Baptiste d’Edmonton organise des réunions dans le but d’encourager l’enrôlement et d’envoyer une pétition au gouvernement fédéral pour obtenir un bataillon canadien-français. Même si l’autorisation pour ce bataillon a été initialement rejetée par le gouvernement fédéral en 1914, la communauté a maintenu la pression sur ce sujet, en envoyant d’autres demandes pour ce bataillon, et a poursuivi les initiatives pour favoriser le recrutement de soldats. Finalement, en février 1916, le « 233e bataillon canadien-français du Nord-Ouest » est créé et la presse donne l’impression que l’ensemble de la communauté francophone de l’Alberta s’implique dans le recrutement. Le Canadien-français, créé par la Société Saint-Jean-Baptiste d’Edmonton, publie des mises à jour sur le bataillon, des affiches de recrutement, la musique et les paroles de la chanson « Soyons-Unis », des lettres de soutien des membres de la communauté et des lettres de recrutement écrites par le lieutenant James Gray Turgeon[17]. Le Cercle (dramatique) Jeanne d’Arc d’Edmonton, une organisation visant la promotion du théâtre, de la musique et de la chorale française, organise aussi des soirées patriotiques dans le but de favoriser l’enrôlement. Pendant ces événements, les officiers du 233e font des discours, unissant leurs voix à celles d’anciens soldats des armées française et belge.

La perspective de la communauté francophone de l’Alberta sur sa participation à l’effort de guerre et sur ses devoirs dans le contexte, tel qu’on la retrouve dans les journaux, est très différente de celle des Canadien.ne.s français.es du Québec. Cependant, comme leurs compatriotes de l’est, même s’ils ont soutenu la guerre, les francophones de l’Alberta n’ont pas pour autant cessé la lutte pour leurs droits linguistiques. Pour eux et elles, les devoirs « patriotiques » étaient compatibles, car indépendants, avec la revendication linguistique.

La communauté francophone de l’Alberta et l’élection fédérale de 1917

De 1914 jusqu’au début de la compagne électorale de 1917, contrairement au Québec, l’historien E. J. Hart note qu’aucune voix ni mouvement ne s’opposent à la conscription en Alberta[18]. Pourtant, quand les anglophones de la province commencent à attaquer les Canadien.ne.s français.es du Québec pendant la campagne électorale, Hart remarque que les élites[19] de la communauté francophone se prononcent nettement contre la conscription. Puis, lors de l’élection, les élites soutiennent et font la promotion des candidats libéraux dans leurs régions, Frank Oliver et Alex May, deux anglophones. À première vue, les résultats de l’élection suggèrent que les élites ont influencé de nombreux membres de la communauté parce que plusieurs ont voté libéral. Mais, une analyse plus précise empêche de voir dans le vote libéral la preuve de l’opposition à la conscription. Les francophones votaient traditionnellement pour les libéraux, parce qu’ils étaient plus favorables à la langue française que les conservateurs, mais ils votaient aussi souvent pour les candidats qui étaient membres de leur communauté, libéral ou non. Ce dernier constat est confirmé lors de l’élection de 1917. Le candidat unioniste et conservateur, Henry A. Mackie, membre actif de la communauté francophone[20], gagne contre le candidat libéral, Alex May[21], un anglophone. Le candidat libéral, Frank Oliver, propriétaire du Edmonton Bulletin, était un important actionnaire du journal francophone Le Courrier de l’Ouest et c’est en partie grâce à lui que le journalisme en français en Alberta a survécu au début du 20e siècle[22]. Cela dit, même si Oliver était anglophone, il avait beaucoup de poids au sein de la communauté. Cela pourrait donc expliquer que les francophones aient voté pour lui. L’élection reste ainsi une donnée trop complexe pour y voir la perspective de la communauté vis-à-vis de la conscription.

Ce qui est intéressant est qu’à l’exception des mentions dans le travail de Hart, aucune trace d’opposition à la conscription ne se retrouve dans les journaux francophones. En même temps que les nationalistes du Québec ont commencé de traiter plus sérieusement la conscription (vers la fin de 1916), la communauté francophone de l’Alberta était représentée comme complètement dévouée à sa mission de recrutement pour le 233e bataillon, soulignant toujours le « devoir moral » de le joindre. Cela nous porte à croire que, s’il y avait une opposition militante, elle n’était pas aussi bruyante et puissante qu’au Québec.

En effet, plusieurs journaux expriment plutôt un soutien à la conscription. En février 1917, Le Canadien-français publie un article intitulé : « Incident sensationnel?! ». On y raconte que le Dr Stanley, un député de High River, a interrompu le discours de Lucien Boudreau, le député libéral de St. Albert, en demandant : « Qu’ont-ils fait les Canadiens français pour la guerre?? », en réponse à quoi Boudreau répond : « Leur devoir, autant que vous, plus que vous?! Moi-même je suis prêt à voter la conscription et la taxe pour le fonds patriotique. Votre patriotisme peut-il me suivre jusque-là…?? [23] » Quelques mois plus tard, en novembre 1917, L’Union publie l’article « Bravo Le Canada?! » qui félicite un conscrit, un jeune Canadien français de l’Ontario, pour l’accomplissement de son devoir[24]. Il était le seul parmi 174 autres conscrits anglophones à ne pas demander au bureau de recrutement d’être exempt du service militaire. Ces journaux donnent ainsi l’impression que la conscription était acceptée, en vertu de la dévotion patriotique envers le Canada, et qu’elle était même célébrée par la communauté.

Contrairement au cas du Québec, l’élection fédérale n’a pas été vue comme le début d’une crise entre les anglophones et les francophones en Alberta. Quoique les élites de la communauté n’aient pas soutenu la conscription, comme l’a montré l’historien E. J. Hart, cette opposition n’a pas eu un gros impact historique et ne reflète pas une opinion partagée par l’ensemble de la communauté francophone albertaine. Les journaux de la période montrent au contraire que l’ensemble de la communauté semblait soutenir la conscription et qu’elle nourrissait un fort sentiment patriotique.

Les émeutes de Pâques (1918) dévoilent la perspective distincte de la communauté francophone de l’Alberta

Pendant que la crise s’intensifiait entre les Canadien.ne.s français.es du Québec et les Canadien.ne.s anglais.es, la vie continuait pour les francophones de l’Alberta sans perturbation. Cependant, quand l’agitation anti-française a atteint son paroxysme au début des émeutes[25] de la ville de Québec, le journal L’Union montre que la communauté francophone de l’Alberta était scandalisée par cette réaction violente. D’après la perspective abordée dans le journal, les Canadien.ne.s français.es du Québec ont agi de la sorte, car ils étaient aveuglés par leur « égoïsme personnel[26] » et ne comprenaient pas que la conscription aurait dû favoriser l’union des deux groupes culturels. Selon le journal, la douleur et la souffrance universelles causées par la Guerre auraient dû mener à la solidarité entre les deux communautés. De plus, face à cette situation, toutes les tensions entre les Canadien.ne.s français.es et les Canadien.ne.s anglais.es, considérées « si puéril[e]s » et « si mesquin[e]s[27] », auraient dû être mises de côté. En bref, pour les francophones de l’Alberta, la conscription était une force d’union plutôt qu’une force de destruction et de division. 

Cela dit, les émeutes sanglantes ont été nettement condamnées pour plusieurs raisons par la communauté. D’abord, comme Henri Bourassa l’a évoqué dans Le Devoir, l’opposition à la conscription et aux injustices qui en découlaient aurait dû être purement politique et faite dans les chambres du parlement. La violence n’était pas un outil pour les hommes civilisés. D’ailleurs, la « race » française était au-dessus des tactiques sournoises. La réaction violence était perçue comme un manque de respect à la dignité de la langue, de la culture, de la foi et de la « race » française[28]. Cette réaction a aussi donné des munitions aux critiques émises contre les Canadien.ne.s français.es. Même si elles ne se sont déroulées que dans un quartier de la ville et qu’elles ont été largement condamnées au Québec même, les émeutes sont la raison ultime qui confirme l’opinion négative que de plus en plus de Canadien.ne.s anglais.es avaient par rapport aux Canadien.ne.s français.es du Québec. Ainsi, les émeutes étaient perçues comme honteuses pour les francophones de l’Alberta, surtout les Canadien.ne.s français.es.  

Toutefois, cette condamnation ne voulait pas dire pour autant que les francophones de l’Ouest témoignaient d’un total manque de compréhension ou de sympathie. Les membres de la communauté étaient au courant que les Canadien.ne.s français.es du Québec étaient victimes de multiples attaques et des agitations anti-françaises dès le début de la Guerre. Ils et elles étaient aussi d’avis que la réaction violente était un résultat direct de ces agitations, combiné avec la mauvaise gestion de la Loi du service militaire par le gouvernement fédéral et ses agents sur terrain. Les Canadien.ne.s français.es du Québec étaient des victimes. Pour cette raison, même si les émeutes ont été condamnées, les francophones de l’Alberta se sont aussi porté.e.s à la défense de leurs compatriotes en critiquant les actions lâches des Canadiens anglais et les qualifiant d’hypocrites[29]. Finalement, à l’exception de l’épisode des émeutes, le journal L’Union témoigne de la forte solidarité qui existait entre la communauté francophone de l’Alberta et le Québec, mais aussi, avec tous les Canadien.ne.s français.es :

Si la France, la France et toutes les nations se sont levées pour défendre leur indépendance foulée aux pieds ou menacée, les Canadiens français eux aussi ont fait leur devoir et leurs régiments ont glorieusement versé leur sang sur la terre de la France pour la liberté du monde[30].

Enfin, contrairement aux retombées négatives des émeutes pour les francophones du Québec, l’union de la communauté francophone de l’Alberta s’est trouvée renforcée par ces événements. Le renouvellement de cette volonté d’union était aussi un appel pour maintenir les bonnes relations entre les anglophones et les francophones de la province. Finalement, elle a également renfoncé la conviction de la communauté francophone que la lutte pour les droits linguistiques de langue française en Alberta devait se poursuivre[31]. Ainsi, quoique les émeutes aient pu être « honteuses » pour la communauté, elles ont aussi été récupérées de façon positive par ses membres.

Conclusion

Dans l’ensemble, il est certain que la conscription avait une valeur entièrement différente pour les francophones de l’Alberta par rapport aux Canadien.ne.s français.es du Québec. Pour les ces derniers.ères, la conscription a consolidé la division avec les Canadien.ne.s anglais.es et elle a créé une nouvelle voie pour la haine « raciale ». À l’inverse, pour les francophones de l’Alberta, la conscription a mené à l’union de la communauté francophone et de la communauté anglophone. Cette différence s’explique en vertu des croyances divergentes des deux groupes par rapport à ce qu’ils considéraient leur devoir pendant la guerre. D’après l’avis des francophones de l’Alberta, il y avait un « devoir moral » à soutenir l’effort de guerre canadien. En général, cette croyance n’était pas partagée par les Canadien.ne.s français.es du Québec. La participation militaire devait être un choix et toutes les tentatives pour changer cet état de fait allaient être combattues. Ce que cette recherche nous apprend, c’est qu’il est évident qu’il reste beaucoup à faire pour mieux comprendre l’expérience des francophones des différentes provinces pendant la Première Guerre mondiale.  

Bibliographie :

Journaux francophones du Québec

Le Devoir

Le Nationaliste

Journaux francophones de l’Alberta

Le Courrier de l’Ouest

Le Canadien-français

L’Union

Armstrong, Elizabeth H. Le Québec et la crise de la conscription, 1917–1918. Montréal, Québec: VLB, 1998. 

Hart, E. J. Ambitions et réalités: La communauté francophone d’Edmonton, 1795-1935. Edmonton, Alberta: Salon d’histoire de la francophonie albertaine, 1981.

Lazarenko, Rebecca.  « Volontaires ou résistants?? Les voix des Canadiens français de l’Alberta et des Canadiens français du Québec pendant la Première Guerre mondiale. » Thèse de maîtrise, Université de l’Alberta, 2019.

Morton, Desmond. Billet pour le front: Histoire sociale des soldats Canadiens, 1914 -1919. Outremont, Québec: Athéna éditions, 2005. 

Talbot, Robert. « Une réconciliation insaisissable : le mouvement de la bonne entente, 1916 -1930. » Mens 8, no. 1 (2007): 67 – 125.


[1] Elizabeth Armstrong, Le Québec et la crise de la conscription, 1917–1918,Montréal, VLB Éditeur, 1998, coll. « Études québécoises », 238.

[2] Il faut noter qu’à cette époque, le terme « Canadien français » désignait principalement les francophones du Québec.

[3] Robert Talbot, « Une réconciliation insaisissable : le mouvement de la bonne entente, 1916-1930 », Mens, vol. 8, no 1, automne 2007, 78.

[4] Ibid.

[5] Ibid.

[6] Globe de Toronto, cité dans Robert Talbot, Ibid.

[7] Armstrong, Les Québec et…, 237.

[8] « Le devoir des canadiens français, » Le Devoir, 5 août 1914, 8.

[9] Omer Héroux, « La leçon de l’histoire, » Le Devoir, 13 août 1914, 1.

[10] On peut notamment penser au Règlement XVII, adopté en 1912 en Ontario, qui interdisait l’usage du français comme langue d’enseignement et de communication dans les écoles de la province.

[11] Les journaux francophones sont les seules sources primaires de l’époque que nous utiliserons dans cette rubrique. Malheureusement, toutes les éditions n’ont pas été préservées, c’est particulièrement le cas du journal Le Canadien-français.

[12] Nous utilisons le terme « communauté francophone » parce qu’il n’y avait pas que des Canadien.ne.s français.es, il y avait aussi des Français.es, des Belges et des Métis.ses de langue française et Michif. Ce faisant, le terme « francophone » représente tous les membres de la communauté et le terme « Canadien.ne français.e » représente ceux et celles né.e.s au Canada ou qui sont devenu.e.s des Canadien.ne.s.

[13] « Volontaires Canadiens-français » Le Courrier de l’Ouest, 17 septembre 1914, 4. E. J. Hart, Ambitions et réalités : la communauté francophone d’Edmonton, Edmonton, Salon d’histoire de la francophonie albertaine, 1981, 90-91. Morton, Billet pour le front, 83.

[14] Fondateurs : Canadien.ne.s français.es (du Québec et né dans l’Ouest), les Français.es, les Belges et les Métis.ses de langue française et Michif.

[15] L. A. Giroux, « Pour le fonds de secours » Le Courrier de l’Ouest, 17 septembre 1914, 3.

[16] Rebecca Lazarenko, Volontaires ou résistants?? Les voix des Canadiens français de l’Alberta et des Canadiens français du Québec pendant la Première Guerre mondiale, [Mémoire de maîtrise], Université de l’Alberta, 2019.

[17] Voir les lettres publiées dans les éditions de septembre et octobre 1916 dans Le Canadien-français.

[18] Hart, Ambitions et réalités, chapitre, « La communauté et la Guerre (1914-1918) ».

[19] Ils étaient tous originaires du Québec.

[20] Son père était anglophone, sa mère était francophone.

[21] Hart, Ambitions et réalité, 96.

[22] Frank Oliver et Charles W. Cross étaient les propriétaires du journal anglophone l’Edmonton Bulletin et les deux étaient aussi deux des majeurs actionnaires du journal Le Courier de l’Ouest. Ensemble, ils détenaient 20 des 57 parts de l’entreprise (35%). Les autres actionnaires étaient des Canadiens français, des Français ou des Belges de la communauté, notamment le Sénateur Philipe Roy (francophone) qui avait 12 des 57 parts (21%).

[23] « Incident sensationnel! » Le Canadien-français, février 1917, 11.

[24] « Bravo le Canadien! » L’Union, 15 novembre 1917, 1.

[25] Les émeutes de Pâques, le 28 mars au 2 avril 1918. Le 28 mars, un jeune homme canadien-français, Joseph Mercer, a été arrêté et interné par des agents du gouvernement parce qu’il n’avait pas ses papiers d’exemption. Ceci a donc provoqué une vive réaction de la part de certains Candien.ne.s français.es dans la ville de Québec. À cause de la violence, plusieurs anglophones ont demandé que la province de Québec sois mise sous la loi martiale, même si les émeutes étaient isolées. Les journaux comme Le Devoir et Le Nationaliste ont condamné la violence, mais ont aussi mis de l’avant l’idée d’une machination contre les Canadien.ne.s français.es. En bref, les Canadien.ne.s français.es étaient des victimes de la provocation non seulement du gouvernement fédéral, mais aussi des anglophones anti-français. Selon eux, ce n’était pas les Canadien.ne.s français.es qui avaient provoqué la violence, mais plutôt des agents anglophones qui auraient enragé les foules francophones.  Leur objectif était d’assurer la destruction de la « race » française. Encore aujourd’hui, il existe plusieurs théories contradictoires sur ces émeutes.  

[26] « À propos d’une réunion et d’esprit patriotique, » L’Union, 1er avril 1918, 2.

[27] Ibid.

[28] « Les événements de Québec, » L’Union, 15 avril 1918, 4.

[29] « Dénigrons-nous les uns les autres, » L’Union, 15 avril 1918, 4.

[30] Ibid.

[31] « À nos lecteurs, » L’Union, 1er mai 1918, 4.