Lignes de partition : Le Jammu-et-Cachemire, État divisé 

Publié le 10 novembre 2022

Marwan Attalah, Doctorant au département de sciences des religions de l’UQAM et en sciences politiques et sociales à l’Université Catholique de Louvain

Introduction

Dans le nord-ouest du sous-continent indien, bordé à l’ouest par l’Hindu Kush, et à l’est par l’Himalaya, au carrefour entre l’Asie centrale et le Moyen-Orient, le Cachemire occupe une place centrale dans la rivalité indo-pakistanaise depuis la dissolution du Raj britannique en 1947. En mars 2000, cette région avait par ailleurs été qualifiée par le président américain Bill Clinton, dans un contexte de tension nucléaire, comme l’endroit le plus dangereux au monde. Toutefois, au centre des prétentions irrédentistes de ces deux pays se trouve la population cachemirie, dont le combat pour son autodétermination dure depuis plus de quatre-vingts ans. Le conflit du Cachemire a souvent été dépeint par ses moments les plus violents, notamment depuis l’importante insurrection des années 1990 qui a déchiré la province pendant plus de dix ans. Au sein même des études cachemiries, l’analyse des mobilisations locales s’est principalement focalisée sur cet épisode du conflit ainsi que sur les phases contemporaines de la lutte (2000-2022), en délaissant souvent les périodes antérieures[1]. Dans cet article, notre ambition est donc de remettre en question la perception de la lutte cachemirie comme un conflit armé principalement violent en détaillant l’histoire des mobilisations depuis le début du XXème siècle jusqu’en 1989. En effet, en procédant à une analyse historique sur la longue durée, nous souhaitons montrer la complexité du mouvement d’autodétermination cachemiri ainsi que les manières donc l’enchevêtrement des luttes d’autodétermination en Inde ont poussé le gouvernement indien à brider les aspirations cachemiries afin de conserver son projet d’unité nationale.

La naissance d’un mouvement

L’État princier du Jammu-et-Cachemire : 1846 – 1947

Entre 1757 et 1947, la Compagnie britannique des Indes orientales puis, à partir de 1858, la Couronne britannique, ont appliqué un modèle de dominations directe et indirecte sur le sous-continent indien. Au fur et à mesure que les Britanniques s’emparaient du territoire, autant par conquêtes que par alliances, un système de « Paramountcy[2] » a été établi. À travers ce régime de gouvernance, les États princiers, dont plusieurs étaient antérieurs à l’arrivée des Européens dans les Indes et se composaient de fragments d’anciens royaumes et empires, sont devenus sujets de la Couronne d’Angleterre. Bien que les États princiers fussent soumis à la tutelle britannique, une souveraineté relative leur était accordée[3]. En 1947, lors de la partition du Raj britannique, les 565 États princiers du territoire ont dû choisir auquel des deux dominions nouvellement indépendants ils allaient adhérer : l’Inde ou le Pakistan. L’État du Jammu-et-Cachemire, dirigé par le maharaja Hari Singh, dernier monarque de la dynastie Dogra fondée en 1846, était l’un des plus grands États princiers de l’Empire des Indes, tant par sa taille que par sa population. De plus, cet État à la frontière de l’Empire des Indes bénéficiait d’une situation géographique qui lui donnait, tel que le soutien l’historien Alistair Lamb, le potentiel : « to exercise a more than purely hypothetical choice as to its future[4] ».

Figure 1. Carte du Raj Britannique à l’aube de l’indépendance (Source : Philippe Rekacewicz (2007) « De l’ère coloniale à la partition » [Carte]. Dans Le Monde diplomatique, Manière de voir, éd. par Martine Bulard, n°94, août-septembre 2007. (Consulté le 25 mars 2020). https://www.monde-diplomatique.fr/52387).

Outre sa géographie, l’une des particularités du Jammu-et-Cachemire était que, depuis le milieu du XIXème siècle, une lignée de souverains hindous régnait sur une population majoritairement musulmane. La régence des Singh fut marquée par une profonde discrimination à l’encontre de cette majorité[5]. De plus, comme le souligne la professeure Rekha Chowdhary, au début du règne d’Hari Singh, le gouvernement restreignait toute forme d’activisme politique et les espaces publics étaient étroitement surveillés[6]. Dans ce contexte, les institutions religieuses sont devenues des acteurs clés dans la prise de conscience politique des populations marginalisées de la vallée[7]. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’identité musulmane est devenue le point pivot autour duquel cette communauté cachemirie s’est construite politiquement[8]. Entre 1925 et 1930, plusieurs organisations ont émergé de la société civile cachemirie pour contester la domination du maharaja et répondre aux griefs de la population musulmane. Une génération de Cachemiris éduqués dans les universités de Lahore et d’Aligarh, principalement Ghulam Abbas, Prem Nath Bazaz, Muhammad Yusuf Shah et le Sheikh Abdullah, a contribué à la formation et à la revitalisation de plusieurs associations politiques.

Ce n’est cependant qu’à partir de 1931 que ces organisations commencent à se mobiliser de manière marquante contre l’oppression du maharaja. Face à la persistance des tensions, le gouvernement du Maharaja entame une série de réformes touchant particulièrement le système éducatif et le régime foncier pour les musulmans. Il ouvre la presse et crée un conseil législatif démocratique, la Praja Sabha, établi en 1934[9]. Néanmoins, ces réformes étaient minimes et ne réussissent à mettre que temporairement un terme aux protestations. La population s’est progressivement rendue compte de l’archaïsme du régime féodal et du fait qu’il ne pouvait être que partiellement reformé[10]. En 1932, le Sheikh Abdullah et Ghulam Abbas ont créé la All–Jammu and Kashmir Muslim Conference (JKMC), premier parti politique souhaitant représenter la majorité musulmane. Comme le remarque Chitralekha Zutshi: « [at] this stage, the Muslim Conference was a Kashmiri Muslim organization, whose main objective was to unite Kashmir Muslims under one political umbrella through an appeal to their sense of belonging to an Islamic community[11] ». Cependant, même si l’islam était l’élément unificateur dominant, les principaux objectifs du parti étaient de remédier aux mauvaises conditions sociales et aux discriminations économiques et juridiques subies par l’ensemble des classes défavorisées, dont la grande majorité était musulmane.

En 1938, après une ouverture limitée des espaces politiques[12], Abdullah souhaitait dorénavant réunir l’ensemble des Cachemiris dans le mouvement contre l’oppression     , indépendamment de leur caste, de leur classe ou de leur religion. Pour lui, il était devenu nécessaire de mettre fin au communautarisme et d’inciter « “all Hindus and Sikhs who believe in the freedom of their country from the shackles of an irresponsible rule” to participate in the popular struggle[13] ». Sous l’influence du Sheikh, le parti adopte une position politique davantage séculière, ce qui conduira en 1939 à la transformation de la All–Jammu and Kashmir Muslim Conference en la Jammu and Kashmir National Conference (JKNC)[14]. Néanmoins, la sécularisation du parti a déplu à certains membres fondateurs de la JKMC, en particulier à Ghulam Abbas, le secrétaire général du parti. Les liens croissants entre le Congrès national indien (INC[15]) et la nouvelle JKNC du Cachemire étaient considérés comme une trahison à l’égard de la cause musulmane. En 1941, Abbas a donc lancé la Muslim Conference (MC[16]) pour s’opposer au tournant séculier de la National Conference.

En 1946, lors de la mission du Cabinet britannique[17], la JKNC lance la campagne « Quit Kashmir », faisant écho au mouvement « Quit India » initié par le Congrès indien en 1942, qui appelle à la fin du règne d’Hari Singh. Cet appel populaire engendre une nouvelle vague de manifestations en faveur de la destitution du monarque. Le gouvernement répond de la seule manière qu’il connaisse, soit par la répression brutale des manifestants, par l’imposition de loi martiale et l’arrestation du Sheikh et plusieurs de ses associés[18].

Il est important de noter qu’à l’extérieur du Jammu-et-Cachemire, au tournant de l’année 1947, alors que le retrait de la Couronne devenait imminent, il n’y avait toujours aucun accord sur la façon dont un État indien indépendant serait établi. Après l’échec de la mission envoyée en 1946, Lord Mountbatten, dernier vice-roi du Raj britannique, arrive en Inde en mars 1947 pour s’occuper du transfert de pouvoir[19]. Au départ, Mountbatten reçut l’ordre d’éviter à tout prix la partition, mais il comprit peu à peu que le projet d’un État indien unifié semblait chimérique. D’un côté, depuis la résolution de Lahore de 1940, Mohammed Ali Jinnah, leader de la Ligue Musulmane, avait défendu la théorie des deux nations. De l’autre, des figures importantes du parti du Congrès, comme Nehru et Gandhi, s’opposaient catégoriquement à la perspective des deux nations, soulignant que musulmans et hindous étaient tous deux des « enfants de l’Inde[20] ». Toutefois, sous la pression de la Ligue Musulmane, l’avenir du sous-continent est donc scellé le 3 juin 1947 : la transformation du Raj se ferait en deux dominions indépendants et prendrait effet le 15 août 1947. La partition peut être en partie considérée comme le résultat de l’échec des Britanniques à entraver la montée du communautarisme, l’incapacité du parti du Congrès à solliciter les populations musulmanes autant que l’obstination de Jinnah dans sa quête pour créer une nation séparée pour les musulmans du Raj[21].

Au Cachemire avant la partition, même si la MC et la JKNC n’étaient pas les seules organisations politiques de la région, elles étaient sans équivoque les plus importantes[22]. Le clivage idéologique entre le nationalisme religieux de Jinnah et celui séculier de Nehru se retrouvait dans l’opposition entre la MC et la JKNC. À la veille de la partition, « Kashmiri political and public opinion was not in favor of either India or Pakistan, even among those who may have sympathized with one or the other[23]. » Les circonstances poussent les partis et leurs dirigeants respectifs à choisir avec une certaine réticence l’Inde ou le Pakistan. Le 19 juillet 1947 à Srinagar[24], la MC adopte l’Accession to Pakistan Resolution. Pour la MC, selon des critères géographique, culturel et surtout religieux, l’adhésion du Jammu-et-Cachemire au Pakistan était la meilleure solution pour les populations musulmanes de l’État. Pour sa part, la JKNC privilégie l’adhésion à l’Inde plutôt qu’au Pakistan, considérant que le projet d’un Cachemire socialiste et séculier serait plus difficile à réaliser au sein du nouvel État pakistanais[25]. La complexité de la conjoncture au Cachemire entre 1930 et 1948 repose sur une situation d’enchevêtrement décolonial où l’on retrouve une lutte d’autodétermination sui generis, contre un État princier, mais lié au mouvement indépendantiste régional réclamant le retrait de la couronne britannique du sous-continent indien.

Comme le souligne Schofield, « in the months preceding independence, Hari Singh appeared as a helpless figure caught up in a changing world, with which he was unable to keep pace[26]. » En tant que maharaja du Jammu-et-Cachemire et conformément à la loi de 1935 et au Plan Mountbatten du 3 juin 1947, Hari Singh était le seul décisionnaire de l’accession de l’État princier à l’Inde ou au Pakistan. Si le mouvement Quit Kashmir avait abouti, la décision aurait éventuellement été entre les mains de la population. Mais à la veille de la partition, le destin du Cachemire n’était toujours pas scellé.

Dans ces circonstances, le 12 août 1947, Janak Singh, Premier ministre du Cachemire, a tenté de convenir avec les dirigeants du Pakistan et de l’Inde d’un Standstill agreement[27] qui aurait permis à la province de conserver son statut le temps qu’une décision soit prise par le souverain[28]. Toutefois, à ce moment-là, Hari Singh craignait que les violences communautaires qui s’étaient aggravées dans la province voisine du Punjab entre musulmans, hindous et sikhs ne se répandent dans la région, d’autant plus que la tension montait depuis plusieurs semaines au Cachemire, en particulier dans le district de Poonch, à l’Ouest. Dans le Poonch, ce qui avait démarré comme une simple campagne contestataire s’organise      en quelques mois en véritable armée de libération sous le commandant du gouvernement provisoire de l’Azad Cachemire[29]. Les rebelles réussissent rapidement à surpasser l’armée du maharaja et, début octobre, ils sont rejoints par des combattants des tribus venant des territoires du nord-ouest de l’État princier, principalement des Pachtounes. Face à cette crise, Hari Singh sollicite l’aide de son ancien ennemi, le Sheikh Abdullah[30]. Néanmoins, compte tenu de l’évolution de la situation, le 26 octobre, dans un contexte de désarroi croissant, le Maharaja envoie un télégramme dans lequel il annonce :

[…] I have no option but to ask for help from the Indian Dominion. Naturally they cannot send the help asked for by me without my State acceding to the Dominion of India. I have accordingly decided to do so and I attach the Instrument of Accession for acceptance by your Government[31].

Le lendemain, Mountbatten, en tant que gouverneur général de l’Inde, accepte l’adhésion et le Sheikh Abdullah est appelé à former, avec la NC, un gouvernement d’urgence[32]. Très rapidement, des troupes indiennes sont aéroportées à Srinagar et une « milice civile » est mise en place par la NC pour soutenir les troupes. En novembre, l’armée régulière pakistanaise entre officiellement dans les affrontements. Le Cachemire est alors transformé en l’un des terrains de guerre du premier conflit indo-pakistanais. Les événements qui se sont déroulés de l’automne 1947 jusqu’au cessez-le-feu du 1er janvier 1949 marquent définitivement la région et viennent définir la situation au Cachemire pour les décennies à venir.

Les circonstances qui ont conduit à la division de l’État princier sont complexes, mais au-delà de la réalité des combats armés, un important champ de bataille a été celui de l’information. Les récits antagonistes entourant le déroulement des évènements ont été décisifs pour définir et cadrer la manière dont la lutte a été perçue et par extension menée[33]. D’un côté, le gouvernement indien a tenté de discréditer le Pakistan en affirmant qu’il avait utilisé des combattants « irréguliers » pour forcer l’incorporation de l’État, ne respectant ainsi pas l’accord de statu quo. De l’autre côté, le Pakistan a dénoncé l’impunité avec laquelle des abus et violences avaient été commis envers les musulmans de Poonch et de Jammu par les forces de sécurité du Maharaja et a accusé Nehru et Abdullah de conspiration contre les Cachemiris[34]. La rhétorique officielle indienne fut d’insister sur les incursions pachtounes (donc étrangères) et de négliger voir,      de nier la « cachemirité » de la révolte[35].

À partir de janvier 1948, la médiation de l’Organisation des Nations Unies (ONU), par l’intermédiaire de la Commission des Nations Unies pour l’Inde et le Pakistan (UNCIP), permet dans un premier temps d’apaiser les tensions. Par de multiples résolutions adoptées tout au long de l’année 1948, les Nations-Unies ont recommandé la tenue d’un référendum supervisé par l’organisation[36]. Le 1er janvier 1949, le conflit s’interrompt finalement et un accord de cessez-le-feu est conclu entre l’Inde et le Pakistan[37]. En janvier 1949, l’Inde contrôle la plus grande partie du territoire de l’ancien État princier et notamment la vallée du Cachemire, où réside la majorité de la population cachemirie. Quant au Pakistan, il incorpore la plupart des districts entourant Poonch et reconnaît le gouvernement de l’Azad Cachemire comme autorité locale[38]. La ligne de cessez-le-feu et les divisions territoriales sont formalisées dans l’accord de Karachi le 29 juillet 1949. La démarcation temporaire tracée par cette première guerre du Cachemire se montre, avec le temps, plus permanente que provisoire, et la tenue d’un référendum qui constituait pourtant le cœur des recommandations des Nations-Unies devient progressivement chimérique[39].

Victoire et trahison des aspirations cachemiries : 1950 – 1975

Avec la constitution indienne de 1950, le Jammu-et-Cachemire devient partie intégrante de la République indienne[40]. Néanmoins, il acquiert un statut unique par rapport aux autres États indiens. L’article 370 de la Constitution établit une disposition exceptionnelle qui limitait fortement le pouvoir de l’État central dans la province et qui permettait au Cachemire d’élaborer sa propre constitution (adoptée de manière problématique en 1956) et donc, de jouir d’un haut degré d’autonomie[41]. Cette configuration est qualifiée de « fédéralisme asymétrique[42] ». Cependant, comme nous le verrons, ces dispositions spécifiques sont progressivement révisées au cours des cinquante années suivantes en faveur d’une plus grande intégration avec l’Inde, et au détriment des Cachemiris.

Le Sheikh Abdullah joue un rôle clé dans la rédaction et la négociation de cette disposition avec le gouvernement indien entre 1949 et 1950[43]. Celui qui sera appelé Sher-e-Kashmir[44] devient Premier ministre de l’État du Jammu-et-Cachemire[45], hissant du même coup la JKNC au pouvoir. C’est un moment historique pour la région : après des siècles de domination étrangère, l’État se trouve désormais sur la voie de la gouvernance démocratique et de la souveraineté locale avec son premier gouvernement populaire. Dans le but de poursuivre le démantèlement de l’héritage féodal, la priorité fut donnée à la restructuration socio-économique. Cet engagement politique et social s’inscrivait dans la continuité du tournant socialiste pris par le parti. Pour Chowdhary, ce positionnement : « [marks] the shift in political discourse from religious to a class-based one[46] ». De plus, en réponse aux demandes communautaires, et ce, non sans défiance envers New Delhi, Abdullah créé, en mai 1953, une sous-commission chargée d’étudier la tenue d’un référendum ainsi que de multiples options pour l’indépendance de l’État, même si à ce moment-là l’intégration partielle du Jammu-et-Cachemire à l’Inde était bien avancée[47]. Pour Abdullah, l’adhésion à l’Inde n’avait jamais écarté la possibilité d’une future indépendance, et le Sheikh avait exploré cette éventualité en essayant de trouver des soutiens internationaux[48]. Ces actions se heurtent      à la politique de Nehru, qui souhaitait tenir le sous-continent à l’écart des jeux d’alliance de la Guerre froide qui se dessinait alors[49].

Ces événements entraînent une rupture soudaine avec le gouvernement central, et le 8 août 1953, Abdullah est arrêté et emprisonné[50]. Suite à l’incarcération du Sheikh, une véritable purge fut conduite à l’intérieur du parti, où les segments pro-Abdullah se sont vus écartés du pouvoir[51]. Ghulam Mohammad Bakshi, membre haut placé de la JKNC qui avait joué un rôle déterminant dans ce limogeage, devient Premier ministre à sa place. Bakshi dirige le Cachemire jusqu’en 1963 et est suivi à la tête du gouvernement provincial par Ghulam Mohammed Sadiq de 1964 à 1971 et Syed Mir Qasim de 1971 à 1975[52]. Ces gouvernements sont des régimes fantoches au service du pouvoir indien, qui facilitent l’érosion de l’autonomie du Cachemire en étendant les prérogatives constitutionnelles du fédéral dans la région[53]. Dans ce contexte, le soutien de l’État central envers des administrations marquées par la corruption, l’autoritarisme et les politiques clientélistes a contribué à alimenter le ressentiment envers Delhi[54]. La destitution du Sheikh Abdullah et de nombreux membres de son parti est perçue comme une trahison des aspirations politiques des Cachemiris. Au cours des deux décennies suivantes, Abdullah est tenu à l’écart de la politique conventionnelle, soit en étant emprisonné (respectivement entre 1953-1958 ; 1958-1964 ; 1965-1968 ; 1970-1972), soit en exil, ou en se voyant limiter le droit de participer à la vie politique. Néanmoins, il demeure une figure de proue de la lutte. Dans la mesure où le champ politique formel était en grande partie fermé, Abdullah et ses partisans ont dû sortir de l’espace institutionnel pour remettre en question la légitimité du gouvernement en place et continuer à se battre pour l’autodétermination du Cachemire[55].

En 1955, avec l’aide de transfuges issus des rangs de la JKNC et le soutien d’Abdullah en détention, Mirza Mohammad Afzal Beg, important idéologue et leader politique, fonde le Plebiscite Front. Cette organisation politique conteste l’intégration forcée et exige la tenue d’un référendum, conformément aux résolutions de l’ONU adoptées de 1948 à 1951 et réitérées en 1957[56]. L’historien Shala Hussain soutient que le Front a axé son discours sur la sauvegarde de l’identité cachemirie en mettant l’accent sur les principes de liberté et de dignité associés à l’autonomie politique[57]. Le terme Raishumari, qui signifie « plébiscite ou référendum » en cachemiri, vient symboliser ces demandes. À défaut de pouvoir participer à la politique formelle, et dans la mesure où l’espace public est restreint par le régime, l’organisation s’engage dans un militantisme de résistance. Néanmoins, comme les dirigeants du Front étaient partisans d’un activisme non-violent, la lutte prit la forme d’une désobéissance civile avec l’organisation de manifestations irrégulières, de réunions publiques ainsi que la distribution de pamphlets politiques. Le Front reçoit un soutien massif des Cachemiris et remplace la JKNC dans la représentation des aspirations des habitants de la vallée[58].

À la fin des années 1960, la plupart des dirigeants de l’opposition sont libérés. Toutefois, la position d’Abdullah commence à changer. Après la guerre de 1965, il renonce graduellement à la mise en place d’un référendum populaire, préconisant plutôt une négociation tripartite avec le Pakistan et l’Inde. Avec la guerre indo-pakistanaise de 1971 et la création du Bangladesh, la demande d’une autonomie interne vient remplacer pour Abdullah la quête de souveraineté. Comme le soutient Behera : « East Pakistan’s secession on the grounds of being Bengali Muslims rather than simply Muslims decimated the two-nation theory[59]. » De plus, la signature de l’accord de Shimla en 1972 par Indira Gandhi et Zulfikar Ali Bhutto[60], renforce le statu quo au Cachemire en écartant la possibilité d’un référendum populaire, en rendant plus permanente la ligne de démarcation[61] entre les deux territoires du Cachemire historique[62], mais aussi en statuant que « the two countries are resolved to settle their differences by peaceful means through bilateral negotiations or by any other peaceful means mutually agreed upon between them[63] ».

Dans ce contexte, Abdullah et le gouvernement central ont commencé à penser qu’entrer en pourparlers serait une démarche judicieuse pour les deux parties. D’une part, Abdullah estime qu’un accord serait la meilleure solution pour empêcher la dégradation complète du statut du Cachemire. D’autre part, le gouvernement central, après deux décennies d’interventionnisme, souhaite parvenir à une réconciliation avec le Sher-e-Kashmir pour redonner une certaine légitimité à l’intégration de l’État. En février 1974, l’accord Indira Gandhi-Sheikh Abdullah est officiellement ratifié. En revanche, dans les négociations, l’Inde a désormais le dessus. Indira Gandhi ne fait aucune concession susceptible de modifier les mesures d’intégration imposées depuis 1953[64].

Marchand sur le Lac Dal à Srinagar, 2017. Photo de l’auteur.

Espoir et rupture : 1975 – 1989

En 1975, le Sheikh Abdullah ressuscite la JKNC avec ses alliés du Front et assume le poste de chief-minister, qu’il conserve jusqu’en 1982. La réhabilitation du Sheikh dans l’espace politique formel bénéficie d’un vaste soutien de la population, même celle des régions du Jammu et du Ladakh[65]. Mais ce qui est largement présenté comme une victoire ne fait pas l’unanimité. Plusieurs membres du Front, désormais dissout, et la Jamaat-i-islami[66], n’étaient pas favorables aux « sacrifices » faits pour que cet accord voie le jour, en particulier l’abandon de la demande de référendum[67]. La gouvernance d’Abdullah rétablit un semblant de normalité, même si sa relation avec le centre s’avère compliquée, en partie parce que le gouvernement d’Indira Gandhi est confronté à une crise de légitimité dans le contexte de l’état d’urgence[68]. Avec un niveau élevé de participation et de pluralité, les élections de 1977 au Cachemire constituent une manifestation juste d’un espace démocratique légitime[69]. La victoire de la JKNC sur le Congrès donne également à Abdullah un mandat populaire clair pour gouverner et défendre ce qui restait de l’autonomie régionale afin de sauvegarder l’identité cachemirie[70].

Le Sheikh Muhammad Abdullah meurt le 8 septembre 1982. Celui qui avait incarné la lutte pour l’autodétermination du Cachemire pendant un demi-siècle reçoit un vibrant hommage de la part de la vallée, et les voix dissidentes se calment pendant un bref instant. Avant sa mort, le Sheikh avait nommé son fils, le Dr. Farooq Abdullah, à la tête de la JKNC, ce qui illustre une pratique problématique dans la politique régionale consistant à concilier les processus démocratiques avec la succession dynastique[71].

La victoire du JKNC aux élections de 1983, qui s’avèrent être les dernières légitimes, donne à Farooq Abdullah une certaine crédibilité en tant que successeur et leader régional. Sa popularité s’appuie en grande partie sur le charisme de son père, mais aussi sur sa capacité à adopter une position politique affirmée contre le parti du Congrès, avec qui il a refusé de former une alliance[72]. Cette stratégie provocatrice, qui s’attaque directement au gouvernement d’Indira Gandhi, se retourne contre Farooq. En 1984, le gouvernement central renverse Abdullah presque de la même manière qu’il l’avait fait pour son père en 1953[73]. Le gouvernement indien révèle, une fois de plus, son visage autoritaire. Alors que l’espace démocratique avait commencé à se reconstruire depuis 1975, la destitution autoritaire d’un gouvernement élu va briser la confiance des citoyens et citoyennes envers les processus électoraux. De plus, l’utilisation, de la Central Reserve Police Force, une police sous l’autorité de Delhi, pour restreindre les protestations, renforce le sentiment d’une occupation indienne et alimente l’aliénation générale de la population à l’égard du gouvernement central[74].

Dans les années 1980, deux phénomènes affectent la situation au Cachemire. Premièrement, on assiste à une communalisation religieuse progressive du paysage politique indien, tant au niveau national que régional. La création du parti nationaliste hindou le Bharatiya Janata Party (BJP) en 1980 et le mouvement pour le Khalistan[75] sont les expressions de cette tendance[76]. Cette transformation de l’arène politique se reflète au Cachemire par l’influence grandissante d’une idéologie sunnite conservatrice dans les sphères publiques et politiques, principalement par l’intermédiaire de l’Awami Action Committee et de la Jamaat-i-Islami[77]. Deuxièmement, au niveau international, plusieurs évènements dans le monde musulman, notamment la montée en puissance de l’Arabie Saoudite, avec son implication au côté du Pakistan dans la guerre d’Afghanistan, et la révolution iranienne, déclenchent une nouvelle forme d’activisme islamique[78]. Ce qui est regrettable, comme le souligne Navnita Behera, c’est que :

Given a democratic choice between the Kashmiri identity espoused by the National Conference and Islamic ideology, as promoted by the Jamaat-i-Islami, a conservative political party, the Kashmiris gave the former a clear mandate in 1983. […] It was only when Mrs. Gandhi’s regime refused to allow Kashmiri identity independent existence and systematically undermined its political strength that religious identity became uppermost in Kashmiri minds[79].

C’est seulement grâce à un accord passé avec le nouveau premier ministre Rajiv Gandhi que Farooq Abdullah peut revenir au pouvoir[80]. Dans une interview accordée à India Today en 1986, Farooq se justifie en expliquant : « In Kashmir, if I want to run a government, I have to stay on the right side of the Centre. That is a hard political reality I have come to accept[81]. » En s’alliant avec le Congrès en 1986, Farooq et la JKNC perdent leur statut de parti d’opposition, et avec cela la confiance des Cachemiris[82]. L’Accord, comme le fait remarquer Rekha Chowdhary, crée un vide politique que vient occuper par une nouvelle coalition le Muslim United Front (MUF)[83].

Le MUF était composé de multiples petits partis et organisations religieuses regroupés autour de la Jamaat-i-islami, qui avaient graduellement étendu leur influence dans la vallée depuis 1972. En tant que coalition islamique composite, ce nouveau Front était, sur le plan idéologique, relativement varié. On y trouvait des groupes musulmans très conservateurs, comme la Jamaat, autant que des traditionalistes plus modérés. Son principal point de rencontre est la promotion d’une solidarité entre musulmans cachemiris[84]. La base populaire de cette organisation est très diverse, allant des paysans aux hommes d’affaires. Elle regroupe d’ailleurs une part importante de la jeunesse cachemirie. Ce Front a donné une résonance islamique au langage du mécontentement, tout en soulignant dans sa rhétorique politique l’importance de l’autodétermination[85].

Les élections de 1987 s’annonçaient donc très compétitives. Elles enregistrent l’un des taux de participation les plus élevés de l’histoire de la région. Néanmoins, quand il est annoncé que l’alliance JKNC-Congrès a remporté la plupart des sièges, il devint évident que les élections ont été truquées. Les dirigeants et les militants de l’opposition sont donc descendus dans la rue afin de contester ces résultats frauduleux et exiger qu’une enquête soit effectuée par une commission électorale[86]. Au lieu de chercher à répondre aux préoccupations des Cachemiries, le gouvernement a recours, comme c’était devenu coutume, à des arrestations massives et à une répression ciblée[87]. Comme le soutiennent Chowdhary et Rao : « Consequently, there developed a general sense of disillusionment not merely with the electoral politics but with the entire framework of democratic structure[88]. » La combinaison de fraude, de répression et de marginalisation a alimenté la colère et la rancœur des Cachemiris. Entre 1987 et 1989, de nombreux jeunes cachemiris commencèrent à réaliser qu’aucun changement ne pourrait être apporté par les urnes ou par leur participation à la politique. Ceux-ci se tournent alors vers une nouvelle forme de militantisme.

Policier à une intersection à Srinagar, 2017. Photo de l’auteur.

Hum kya chahte? Azadi[89] !

De 1947 à 1987, même s’il était marginal, il existait tout de même un militantisme que l’on pourrait qualifier de « clandestin » au Cachemire. Celui-ci était mené par un réseau de petits groupes qui ont principalement utilisé des méthodes de type guérilla et terrorisme pour faire avancer la lutte. Comme le décrit le journaliste et chercheur Praveen Swami, du conflit de partition en 1947 à la guerre d’indépendance du Bangladesh de 1971, la majeure partie du militantisme clandestin s’est fait par l’intermédiaire de cellules financées par les Pakistanais. Cette « guerre informelle[90] » a été exécutée dans le but de déstabiliser l’État du Jammu-et-Cachemire et d’inciter une rébellion populaire en faveur du Pakistan. Des organisations comme la Master Cell et son successeur Al Fatah, ont été à l’avant-poste de ces opérations secrètes. Néanmoins, ce type de résistance reste un phénomène très marginal dans la vallée. De plus, la plupart de ces organisations étaient originaires de l’Azad Cachemire pakistanais, et même si elles tissaient des liens avec des groupes du Jammu-et-Cachemire et perpétraient des actes de déstabilisation au sein de l’État indien, cette facette de la mobilisation n’était pas dirigée par des groupes « locaux ». Par opposition, la phase du conflit qui débute après 1989 voit un grand nombre de jeunes cachemiris et de figures politiques de la vallée passer soudainement de la politique formelle au militantisme armé.

De 1987 à 1989, la colère populaire contre le gouvernement explose. Les rues de Srinagar et d’autres petites villes de la vallée deviennent le théâtre de manifestations massives[91]. Les chants et les slogans populaires réclamant Azadi[92], sont exprimées par toutes les sections de la société cachemirie[93]. L’événement      qui vient cependant marquer une véritable rupture est l’enlèvement de Rubaiya Sayeed, la fille du ministre de l’Intérieur de l’Inde, en décembre 1989 par des militants du Jammu-and-Kashmir Liberation Front (JKLF). Le JKLF est une organisation créée par Amanullah Khan, un ex-militaire, et Maqbool Butt, un journaliste, à la fin des années 1960[94] au Pakistan puis en Angleterre. Celle-ci a été relancée en 1988 par quatre Cachemiris de la région de Srinagar[95], dont Yasin Malik un ancien militant du MUF désillusionné par la politique de l’État et l’ingérence de New Delhi au Cachemire. Le JKLF réussit à faire plier le gouvernement du Premier ministre indien Vishwanath Pratap Singh et obtenir la libération de plusieurs prisonniers politiques cachemiris[96]. À partir de ce moment, le JKLF devient une organisation séparatiste majeure dans la lutte pour l’autodétermination et bénéficie d’un important soutien populaire. Pendant la première partie de cette vague insurrectionnelle (1989 – 1995)[97], les militants viennent principalement de la vallée. Ce sont majoritairement les jeunes qui commencent à traverser la frontière du Pakistan à la recherche d’armes et d’entraînement. Schofield souligne que le gouvernement et les services de renseignement pakistanais ont été stupéfaits par la rapidité avec laquelle les événements se sont déroulés[98]. Dans les années suivantes, le Pakistan va devenir clandestinement le principal commanditaire de la rébellion, sans lequel la guérilla n’aurait sans doute pas perduré. De plus, comme le souligne Chowdhary : « The response of mass of Kashmiris towards armed militancy was quite positive. Rather than being opposed to it, they were very sympathetic and provided the moral and emotional support to it. Militancy was romanticised and militants were treated with a lot of respect.[99] » Malheureusement, dans les années qui suivent, cette révolte populaire largement endémique finit par être dominée par des combattants étrangers issus de nouvelles factions formées par les Pakistanais, comme l’Hizb-ul-Mujahideen. La décennie 1990 est donc marquée par une augmentation des tensions et la violence devient une réalité quotidienne.

Conclusion

La redéfinition territoriale et politique qui a accompagné l’effondrement des empires coloniaux européens après 1945 a eu tendance à constituer des États et des nations le long de lignes coloniales artificielles, et cela par-dessus des communautés ethniques diverses et parfois antagonistes. L’indépendance signifiait souvent l’intégration de vastes espaces composés de dizaines de groupes ethniques et religieux par un colonialisme interne. Comme     nous l’avons montré, malgré la volonté de respecter la mosaïque ethno-religieuse sur son territoire, le projet fédéraliste indien a fait de l’unification son objectif premier. Dans un contexte de construction étatique, mais aussi de construction nationale, les zones stratégiques comme le Cachemire ont fait l’objet d’une attention particulière. Dans cet article, nous avons souhaité montrer que l’image du Cachemire comme une zone de tension marquée par une violence endémique doit être nuancée. De plus, cette représentation invisibilise des décennies de mobilisation majoritairement conventionnelles et non-violentes. L’un des points sur lesquels nous n’avons pas pu nous étendre est pourquoi le mouvement cachemiri a réussi à maintenir ces formes de mobilisation avant 1989. Il est donc de notre intention de développer cette question dans un prochain article.

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[1] Sten Widmalm, Kashmir in Comparative Perspective: Democracy and Violent Separatism in India. (Hoboken: Taylor and Francis, 2014).

[2] L’historienne Barbara N. Ramusack décrit ainsi ce mécanisme : « In a system of indirect rule, the superior power must concede some degree of sovereignty to the dependent ally. To provide a theoretical justification for this anomalous legal and constitutional situation, the British evolved two key concepts of suzerainty and paramountcy. A suzerain power had superior sovereignty or control over states that possessed limited sovereign rights. In the context of indirect rule in India, the sovereign rights that each Indian ruler possessed were partially defined by treaty but were more generally in a state of flux. » (Barbara N. Ramusack, The Indian Princes and Their States, The New Cambridge History of India [Cambridge University Press, 2003], p. 55).

[3] Ibid, p. 2.

[4] Alastair Lamb, Kashmir: A Disputed Legacy, 1846-1990 (Hertingfordbury, Hertfordshire, England: Roxford Books, 1991), p. 7.

[5] Ibid, p. 84.

[6]  Chowdhary, Rekha. Jammu and Kashmir: Politics of Identity and Separatism. New Delhi London New York: Routledge, 2016, p. 10.

[7]  Sumantra Bose, Kashmir: Roots of Conflict, Paths to Peace (Cambridge, Mass: Harvard University Press, 2003), p. 18.

[8] Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 6.

[9] Bose, Kashmir, p. 19; Schofield, Victoria. Kashmir in Conflict: India, Pakistan and the Unending War. New ed. London: Tauris, 2003, p. 18.

[10] Bose, Kashmir, p. 20.

[11] Chitralekha Zutshi, Languages of Belonging: Islam, Regional Identity and The Making of Kashmir. (London: Hurst & Co, 2004), p. 229.

[12] Deux élections sont tenues entre 1934 et 1938 à la Praja Sabha. Ian Copland, « Islam and Political Mobilization in Kashmir, 1931-34 », Pacific Affairs 54, no 2 (1981): pp. 252?253.

[13] Bose, Kashmir, p. 20

[14] Lamb, Kashmir, pp. 93?94.

[15] Indian National Congress

[16] Nous utilisons l’acronyme JKMC pour la All–Jammu and Kashmir Muslim Conference dont faisait partie Abdullah et MC pour celle ravivée par Abbas et Yusuf Shah.

[17] Mission envoyée dans le Raj britannique par le premier ministre britannique Clément Atlee (1945-1951) pour traiter du transfert de souveraineté de la Couronne à un ou plusieurs gouvernements indépendants. Ce Cabinet consultatif est confronté à l’inimitié entre le Congrès national Indien et la Ligue musulmane dans les discussions sur l’avenir du sous-continent.

[18] Lamb, Kashmir, p. 108.

[19] Schofield, Kashmir in Conflict, p. 27.

[20] Vapal Pangunni Menon, Transfer of Power in India (Princeton University Press, 2015), p. 239.

[21] Bipan Chandra, India’s Struggle for Independence: 1857-1947, Reprint edition (Gurgaon: Penguin Random House India, 2016), p. 500.

[22] Ian Copland, « The Abdullah Factor: Kashmiri Muslims and the Crisis of 1947 », in The Political Inheritance of Pakistan, éd. par D. A. Low (London: Palgrave Macmillan UK, 1991), p. 238; Matthew J. Webb, Kashmir’s Right to Secede: A Critical Examination of Contemporary Theories of Secession, 1st edition (London?; New York: Routledge, 2012), p. 82.

[23] Zutshi, Languages of Belonging: Islam, Regional Identity and The Making of Kashmir, p. 308.

[24] Capitale d’été du Jammu-et-Cachemire.

[25] Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 23.

[26] Schofield, Kashmir in Conflict, p. 25.

[27] Cette mesure avait été conçue lors de l’élaboration des instruments d’accession et de transfert des pouvoirs pour permettre aux États princiers de conserver les services antérieurement apportés par le gouvernement britannique des Indes. Voir Harry Vincent Hodson, The Great Divide Britain India Pakistan, Hutchinson; 1st edition, 1969, p. 364.

[28] Lamb, Kashmir, pp. 121?22; Navnita Chadha Behera, Demystifying Kashmir (Washington, D.C.: Brookings Institution Press, 2006), p. 25.

[29] « Azad Cachemire » signifie littéralement Cachemire libre. Sardar Muhammad Ibrahim Khan , politicien de la Conférence musulmane originaire de Rawalkot dans le Poonch. – l’une des rares figure de la MC qui n’était ni en exil ni emprisonné – et Muhammad Abdul Qayyum Khan, ancien soldat dans l’armée britannique, viendront à diriger cette résistance. Tous deux deviendront plus tard successivement président de l’Azad Jammu et Cachemire. Voir aussi Christopher Snedden, The Untold Story of the People of Azad Kashmir. (London: Hurst & Co., 2012), p.  44.

[30] Un aspect qui est critiqué par le Pakistan – et spécifiquement par Jinnah – est que de nombreux politiciens pro-pakistanais comme Ghulam Abbas sont maintenus en prison jusqu’en 1948. Voir « Jinnah’s Reply Text of telegram dated October 20, 1947 from the Governor-General, Pakistan, to the Maharaja of jammu and Kashmir » dans P. L. Lakhanpal, Essential Documents and Notes on Kashmir Dispute (International Publications, 1958), p. 54.

[31] Lakhanpal, Essential Documents and Notes on Kashmir Dispute, p. 55.

[32] Bose, Kashmir, p. 37.

[33] Lamb, Kashmir, p. 148.

[34] Bose, Kashmir, p. 33; Lamb, Kashmir, p. 158.

[35] Snedden, The Untold Story of the People of Azad Kashmir, pp. 43?44;.  77?80.

[36] Principalement les résolutions 38, 39, 47 et 51 respectivement du 17 janvier, 20 janvier, 21 avril et 3 juin 1948. Voir A.Z. Hilali, « Kashmir dispute and UN mediation efforts: An historical perspective », Small Wars & Insurgencies, 8, no 2 (1997): pp. 70?71.

[37] L’UNCIP reconnaitra l’accord le 5 janvier 1949.

[38] Voir cartes en annexes.

[39] Bose, Transforming India, p. 247.

[40] Selon l’article 1, le Jammu-et-Cachemire fait désormais partie « de Bharat, une Union d’États ». Behera, State Identity and Violence, pp. 76?77.

[41] « In accordance with the Instrument of Accession, the Indian Parliament had legislative power only in matters of defense, foreign affairs, and communications, with residual powers vested in the state, a situation unique to Jammu and Kashmir in the Indian union. » Cité dans Behera, Demystifying Kashmir, p. 38.

[42] Lamb, Kashmir, p. 190; Bose, Transforming India, p. 248. Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 56.

[43] A. G. Noorani, Article 370: A Constitutional History of Jammu and Kashmir (Oxford University Press, 2011), pp. 1?2.

[44] Qui peut se traduire par « lion du Cachemire ».

[45] Schofield, Kashmir in Conflict, p. 75.

[46] Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 72.

[47] Une des options était un référendum régional basé sur l’idée d’Owen Dixon, médiateur pour les Nations unies sur la question du Cachemire en 1950 et de son successeur Frank Graham. Cette possibilité fut brièvement envisagée puis abandonnée par l’Inde.

[48] Abdullah a notamment discuté avec Warren Austin, représentant américain aux Nations unies sur cette question.

[49] Bien que Nehru soit connu comme un défenseur du non-alignement, Nikolaï Boulganine et Nikita Khrouchtchev se sont rendus à Srinagar en 1955, où ce dernier a déclaré « Facts show that the population of Kashmir do not wish that Kashmir become a toy in the hands of imperialistic force » Cité dans Lamb, Kashmir, pp. 230?231.

[50] Bose, Transforming India, p. 243.

[51] Bose, Kashmir, p. 67.

[52] Tremblay, « Contested Governance, Competing Nationalisms and Disenchanted Publics », p. 228.

[53] L’imposition de l’article 356 – également appelé « President’s Rule » – a été très controversée. Selon cet article, le gouvernement fédéral peut se démettre du gouvernement d’un État et appliquer une domination directe par l’intermédiaire d’un gouverneur nommé. Voir Cockell, John G. « Ethnic Nationalism and Subaltern Political Process: Exploring Autonomous Democratic Action in Kashmir ». Nations and Nationalism 6, no 3 (juillet 2000), pp. 173?175 ; 190; Noorani, Article 370, pp. 14?15.

[54] Behera, Demystifying Kashmir, p. 109 ; Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 35.

[55] Chowdhary, Jammu and Kashmir, pp. 33?34.

[56] « […] le sort définitif de l’État de Jammu et Cachemire doit être décidé conformément à la volonté des populations, exprimée au moyen de la procédure démocratique d’un plébiscite libre et impartial tenu sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies » Résolution 122, 123 et 126 (1957) adoptée par le Conseil de sécurité à sa 765e séance, La question Inde-Pakistan, S/RES/122 (24 janvier 1957) accessible à l’adresse https://digitallibrary.un.org/record/112095 ; Behera, State Identity and Violence, p. 114 ; Bose, Transforming India, p.  257.

[57] Shahla Hussain, « Kashmiri Visions of Freedom: The Past and the Present », dans Kashmir: History, Politics, Representation, éd. par Chitralekha Zutshi (Cambridge: Cambridge University Press, 2017), p. 102.

[58] Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 40?41; Behera, State Identity and Violence, p. 114.

[59] Behera, State Identity and Violence, p. 128.

[60] Président du Pakistan de 1971 à 1973 puis Premier ministre jusqu’en 1977.

[61] Transformation de la démarcation militaire (Ceasefire Line) de 1949 en la Line of Control (LoC). Voir Lamb, Kashmir, p. 303.

[62] Snedden, Christopher. « Would a plebiscite have resolved the Kashmir dispute? ». South Asia: Journal of South Asian Studies, no 28:1, (2005): 64-86

[63] Article II, Agreement on Bilateral Relations between the Government of India and the Government of Pakistan (Simla Agreement), Simla, 2 Juillet 1972. https://peacemaker.un.org/indiapakistan-simlaagreement72

[64] Behera, Demystifying Kashmir, p. 44; Bose, Transforming India, p. 266.

[65] Wani, What Happened to Governance in Kashmir?, pp. 278?79 ; Behera, State Identity and Violence, p. 135.

[66] La Jamaat-i-Islami of Jammu and Kashmir créé en 1953 est la branche régionale du mouvement Jamaat-i-islami,- organisation religieuse sunnite internationale – à tendance pro-Pakistan,  qui s’était affirmer politiquement à partir de 1972 lors de sa participation aux élections de l’État. Widmalm, Kashmir in Comparative Perspective, p. 54.

[67] Tremblay, « Contested Governance, Competing Nationalisms and Disenchanted Publics », p. 238.

[68]  De 1975 à 1977, le président Fakhruddin Ali Ahmed sous les recommandations d’Indira Gandhi, déclare l’État d’urgence qui suspend les libertés civiles et donne un pouvoir considérable au gouvernement central. La promulgation de l’état d’urgence par Indira Gandhi est considérée comme assez problématique dans la mesure où la première ministre faisait l’objet d’une enquête pour fraude électorale et a utilisé des dispositions constitutionnelles pour rester au pouvoir.

[69] Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 43.

[70] Tremblay, « Contested Governance, Competing Nationalisms and Disenchanted Publics », p. 229.

[71] Bose, Kashmir, p. 90.

[72] Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 46.

[73] Bose, Kashmir, p. 92.

[74] Ibid.

[75] Mouvement séparatiste sikh présent principalement au Punjab et qui a été particulièrement actif en Inde et dans la diaspora dans les années 1980. Il fut brutalement réprimé par le gouvernement indien, ce qui eut de profondes répercussions en Inde avec notamment l’assassinat d’Indira Gandhi.

[76] Scott W. Hibbard, Religious Politics and Secular States: Egypt, India and the United States (Baltimore, Md: Johns Hopkins University Press, 2010), pp. 115?116.

[77] Madrasas and co. Behera, State Identity and Violence, p. 142.

[78] Lamb, Kashmir, 323; Wayne H. Bowen, The History of Saudi Arabia (Greenwood Press, 2008), p.  121.

[79] Behera, Demystifying Kashmir, p. 46.

[80] Rajiv Gandhi a remporté les élections générales indiennes de 1984, celles-ci avaient été provoquées suite à l’assassinat de sa mère Indira Gandhi en octobre 1984.

[81] India Today, 30 Nov. 1986 cité dans Bose, Kashmir, p. 93.

[82] Schofield, Kashmir in Conflict, p. 136.

[83] Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 99.

[84] Behera, State Identity and Violence, p. 158.

[85] Bose, Transforming India, pp. 274?275 ; Behera, State Identity and Violence, pp. 157?158 ; Chowdhary, Jammu and Kashmir, pp. 101?102.

[86] Widmalm, Kashmir in Comparative Perspective, p. 80.

[87] Bose, Transforming India, p. 275.

[88] Rekha Chowdhary et Rao V. Nagendra, « Jammu and Kashmir: Political Alienation, Regional Divergence and Communal Polarisation », Journal of Indian School of Political Economy, 2008, p. 195.

[89] Slogan utilisé pendant les mobilisations populaires qui commencent en 1987 qui peut être traduite par : « Que voulons-nous ? La liberté ! »

[90] Comme l’avait nommé Nehru. Swami, India, Pakistan and the Secret Jihad, p. 4.

[91] Bose, Kashmir, p. 109.

[92] Ce terme qui signifie littéralement « liberté », a été utilisé comme slogan pour contester l’autorité de l’Inde et exiger l’autonomie du Cachemire. Azadi incarne autant l’exaspération que la ferveur du peuple cachemiri dans sa quête d’autodétermination.

[93] Ibid, p. 112.

[94] Le National Liberation Front (NLF) est créé en tant qu’aile armée du Mahaz-i-Raishumari (également connu sous le nom de Azad Kashmir Plebiciste Front). Contrairement aux cellules ayant reçu le soutien de l’armée pakistanaise, le NLF prônait la réunification des deux Cachemires en une entité indépendante. La plupart des militants étaient issus de milieux instruits et s’inscrivaient idéologiquement dans la lignée du nationalisme séculier d’Abdullah. Le NLF, en tant qu’organisation séparatiste, s’inspirait des luttes anticoloniales de type guérilla, en particulier le Front de libération nationale algérien et le Front de libération de la Palestine. Pendant la plus grande partie de sa genèse, le NLF a fonctionné en faisant appel à la diaspora kashmiri, mais souffrait d’une structure organisationnelle fragile et ne possédait pas de réseau militant efficace au sein du J&K avant 1989.

[95] Ibid, p. 73.

[96] Chowdhary, Jammu and Kashmir, p. 110.

[97] Staniland, Networks of Rebellion, p. 84.

[98] Schofield, Kashmir in Conflict, p. 149.

[99] Ibid, p. 106.