Racisme et discrimination: le mythe de l’exceptionnalisme canadien

Publié le 2 juillet 2020

Par Brintha Koneshachandra, doctorante en histoire, Université de Montréal

Manifestation à Montréal le 7 juin 2020 (Crédit : Brintha Koneshachandra)

Aux États-Unis, les brutalités et les meurtres policiers touchant la communauté afro-américaine ont fait éclore un mouvement de protestation d’est en ouest du pays. Ce mouvement de protestation, qui dénonce aussi plus largement le racisme systémique et le statu quo, prend de l’ampleur rapidement. De Paris à Montréal, ainsi que dans de nombreux autres pays, des protestations à l’image de ce que l’on observe aux États-Unis se font entendre. Chacune clame les noms de leurs propres victimes : à Montréal, les noms de Regis Korchinski-Paquet, de Nicholas Gibbs, de Pierre Coriolan, d’Alain Magloire, de René Gallant, d’Anthony Griffin, de Preslie Leslie, d’Osmond Fletcher, de Kirt Haywood, de Marcellus François et de Trevor Kelly résonnent.

Le 1er juin 2020, les premiers ministres du Canada ont réagi. Au Québec, François Legault a affirmé lors de sa conférence de presse journalière que le racisme systémique n’existait pas dans la province : « Je pense que la discrimination existe au Québec, mais il n’y a pas de discrimination systémique. Il n’y a pas de système de discrimination[1]. » Pour sa part, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a souligné que le Canada ne possédait pas une histoire de racisme systémique ancré dans sa construction comme elle l’aurait été aux États-Unis[2].

En se positionnant sur l’inexistence du racisme systémique au Québec, en Ontario, ou dans le reste du Canada, les gens qui dirigent les provinces et le pays ne sont-ils pas en train de poursuivre l’invisibilisation des communautés concernées et des discriminations qui les touchent, mais également de maintenir l’idée d’un exceptionnalisme canadien? C’est un chemin dangereux qui s’est vu être emprunté pour une énième fois, en juin 2020.

D’histoires à histoire: la construction de deux pays

Olivier le Jeune, décédé en 1654, a été le premier esclave acheté dans la région de ce qu’est l’actuel Québec. Au Canada, l’esclavage des panis et des afrodescendant.e.s entre 1689 et 1834, sous le régime colonial britannique et français, était une pratique courante. Entre 1750 et 1834, de Détroit à la Gaspésie, environ 4 185 esclaves ont été recensés, dont la majorité était des Autochtones. L’historien Marcel Trudel croit quant à lui que ce nombre pourrait être de 5000 à 6000 esclaves[3]. À la fin du XVIIIe siècle, la vente des esclaves sur des marchés au Québec était coutume. L’esclave faisait partie d’un ordre social accepté en Nouvelle-France. Sous le régime britannique, aux alentours de 2000 esclaves ont tenté de s’échapper vers les états libres du nord des États-Unis en empruntant un Southbound Underground Railroad[4]. Contrairement à la croyance populaire, le premier Underground Railroad entre les États-Unis et le Canada servait en réalité à libérer les esclaves détenus sur le territoire canadien, et non l’inverse. Bien qu’anecdotique pour certain.e.s, ces informations permettent surtout de déconstruire ce mythe de l’exceptionnalisme canadien et de rendre compte de la construction raciale de la nation canadienne, qui s’est formée sur le génocide, l’exploitation et l’oppression des communautés autochtones et noires.

Des deux côtés des frontières, la pratique de l’esclavage était une réalité sociale bien réelle. Aux États-Unis, le 13e amendement a par la suite conduit le pays dans la pratique de discriminations multiformes[5]: les lois Jim Crow dans le Sud, soutenant le principe du « séparés mais égaux », et diverses formes d’exclusions et de ségrégations raciales dans les villes du Nord à travers les processus de redlining, par exemple[6]. Dans ce contexte de ségrégation institutionnel total, les communautés afro-américaines ont construit une société noire parallèle incluant écoles, hôpitaux, universités, églises, associations et commerces. Cela se trouvait dans les états du Sud, mais également dans les villes du Nord, comme à Chicago ou à Détroit, où l’on retrouve les quartiers afro-américains de Paradise Valley et de Black Bottom. Il semblerait donc qu’une microsociété se soit développée en parallèle d’une société blanche dominante, qui était oppressante et discriminatoire pour les communautés afro-américaines dans l’ère post-abolition. Au Canada, du point de vue de la démographie, la communauté afro-canadienne était beaucoup plus petite que la communauté afro-américaine au tournant du XXe siècle. L’historienne Dorothy Williams souligne:

Aux États-Unis, la discrimination généralisée a créé deux sociétés parallèles. Les Noirs américains vivaient dans une société totalement ségréguée, de haut en bas, et avait ses propres universités, entreprises, avocats, journaux, hôpitaux, commerçants, ouvriers noirs. Mais au Canada, où les opportunités étaient censées être égales, la grande majorité des Noirs, quelles que soient leurs compétences, n’étaient acceptés qu’à un seul niveau de la société – le bas[7].

Selon Dorothy Williams, aux États-Unis, les processus de ségrégation ont donné lieu à la construction d’une société parallèle afro-américaine. Tandis qu’au Canada, et au Québec, ce persistant mythe de l’égalité et d’un raceless Canada n’autorisait ni le développement d’une société parallèle, ni l’acceptation des communautés afro-canadiennes au sein de la société dominante blanche, si ce n’est qu’à un seul niveau de la société – le bas. Des deux côtés des frontières, les sociétés se construisent autour de processus de discriminations et d’exclusions raciales aux mécanismes différents, mais dont les résultats se joignent : l’exclusion de l’identité noire et la considération de cette dernière comme inhumaine. En Nouvelle-Écosse par exemple, au sein de la ville d’Halifax avec le quartier noir d’Africville, les gouvernements ont mis en place un système de ségrégation légale. Nous pouvons, entre autres, penser aux écoles ségréguées qui sont un exemple éloquent. Quant à Montréal et ailleurs au Canada, « Emily Robertson soulève dans une entrevue d’histoire orale en 2017 que la discrimination raciale au Canada était souvent une affaire subtile, vous savez, une affaire subtile… Si vous allez dans un restaurant, vous êtes la dernière personne qu’ils viennent servir[8] ». Ces discriminations raciales affectaient le quotidien des communautés afro-canadiennes : qu’il s’agisse du logement, de l’emploi ou de l’utilisation des transports en commun, comme lorsque les chauffeurs d’autobus, voyant une personne noire, ne s’arrêtaient pas aux arrêts.

Manifestation à Montréal le 7 juin 2020 (Crédit : Brintha Koneshachandra)

Il y a donc une circularité des mouvements physiques, des idées, des pratiques et des modes de résistances entre les deux frontières. À l’image des mouvements de protestations transnationaux aujourd’hui, la circularisation des idées pour la libération des peuples noires arrive à Montréal à travers notamment les mouvements panafricains, des droits civiques ou le Black Power. Oppressée dans une société canadienne blanche dominante, la communauté noire de Montréal s’identifiait, et s’identifie, aux luttes et aux idées mises en avant par des activistes et intellectuels afro-américains. Au tournant du XXe siècle, Marcus Garvey se rendait dans la métropole québécoise – il y sera d’ailleurs arrêté par les forces de l’ordre – et y ouvrait la deuxième branche du Universal Negro Improvement Association en 1919, où les parents de Malcom X se rencontreront d’ailleurs[9]. Le mouvement des droits civiques et du Black Power popularisé par Stokely Carmichael influençait également les idéologies des différentes associations à Montréal, dont le Negro Citizienship Association dans les années 1950. Suite à l’affaire Sir George Williams, un témoignage recueilli pour la Montreal Gazette soulignait:

For 400 years, we’ve been exploited. We’ve been beaten. We’ve been shot. Not only in raceland U.S.A. We’ve been discriminated against here. We’ve been exploited here. We’ve been degraded here. We’ve got to get things straight here, too. 1968 is the time to put an end to the discrimination, the exploitation, the degradation[10].

Des points de convergences et différences peuvent être identifiés dans les mécanismes de discrimination, de ségrégation, d’oppression et d’exploitation raciales au sein des deux territoires. La construction des nations s’est formée sur la fabrication d’une identité suprémaciste blanche et la domination raciale de populations autochtones et afrodescendantes. Le Canada et les États-Unis se fondent donc sur un système basé sur l’exploitation raciale, d’hier à aujourd’hui. Le rapport sur les relations raciales en Ontario (1992) de Stephen Lewis, mais également la récente publication de Robyn Maynard NoirEs, sous surveillance. Esclavage, répression et violence d’État au Canada (2018), participe à la déconstruction de ce mythe de l’idéal multiculturel et de l’exceptionnalisme canadien qui persiste encore jusqu’à aujourd’hui. Le Canada s’ancre également dans une histoire globale de colonisation et d’esclavage qui a construit l’identité noire en questionnant perpétuellement l’humanité de ces communautés. 

La construction du mythe de l’exceptionnalisme canadien

Si des similarités sont visibles et facilement identifiables dans la construction des deux nations, comment se fait-il que le mythe de l’exceptionnalisme canadien soit si persistant? Effectivement, au cœur de la formation nationale du territoire canadien se trouve le mythe d’un raceless Canada à l’innocence stupéfiante existant en parallèle d’un raceland United States of America. L’État construit et déconstruit différents récits par le biais de ses institutions, ce qui a des conséquences extrêmement dangereuses pour la consolidation de la mémoire collective. D’hier à aujourd’hui, le pays se voit associé à un rôle salvateur, une terre d’accueil et rappelons ici le mythe de l’Underground Railroad déconstruit précédemment. Ce concept d’exceptionnalisme canadien est encore aujourd’hui très médiatisé, l’identité canadienne étant également de nos jours associée à l’international, dans la plupart des pays occidentaux, à celui d’un pays multiculturel, une terre d’accueil. Le mythe de l’innocence et de l’exceptionnalisme canadien se constitue et perdure à travers l’invisibilisation et la construction de discours publics.

Le changement qui distingue l’identité canadienne de celle de ses voisin.e.s se manifeste tout d’abord au niveau de la sémantique. La transformation a eu lieu par le passage de l’emploi du terme race à celui d’origine ou bien d’ethnie. Le travail de Constance Backhouse sur l’histoire légale du racisme au Canada révèle que l’une des stratégies adoptées par le pays est notamment d’abandonner les catégories raciales pour désigner les groupes de population. Au tournant du XXe siècle, le gouvernement fédéral utilisait encore des catégories raciales déterminées par la couleur: blanc, rouge, noir, jaune. C’est à partir de 1951 que le Canada abandonne officiellement l’utilisation des catégories raciales à l’américaine, où la race des individus est désignée par la couleur leur étant associée. Dès le milieu du XXe siècle, il y a un abandon de l’utilisation du terme de race au profit du celui d’origine ou bien d’ethnie – terme encore utilisé aujourd’hui. Le rapport du recensement de 1951 concédait que l’emploi des termes origine ou bien ethnie permettait de recueillir des informations à la fois culturelles, biologiques et géographiques. Les références aux éléments de la culture, de la géographie et de la biologie pour définir des catégories de groupes humains démontrent qu’en réalité ce passage de race à origine et/ou ethnie n’était qu’un changement sémantique, sans pour autant être substantif: ils démontrent tout simplement la transmutabilité et l’impermanence du concept de race[11], tel que le souligne Ted Rutland:

les conceptions modernes et scientifiques de la race sont apparues précisément lorsque le système de l’esclavage formel s’est éteint, transférant le concept de l’identité noire d’un registre juridique (asservissable) à une série de discours biologiques, culturels et politiques qui ont réaffirmé et soutenu les conceptions de l’ère esclavagiste de l’infériorité et de l’inhumanité noires[12].

Si historiquement et sémantiquement parlant, le Canada souhaite se distinguer de son voisin américain, la construction du mythe de l’exceptionnalisme canadien se forme également par l’invisibilisation et la réécriture du vécu et des expériences des communautés noires canadiennes, un processus particulièrement tangible dans les institutions archivistiques. L’expérience afro-canadienne liée à l’esclavage ou autre processus multiforme de discrimination est souvent minimisé ou passé sous silence. L’une des formes d’invisibilisation passe par l’absence de collecte de données raciales au Canada. Pour un historien.ne, cela signifie de devoir multiplier les sources davantage qu’à la normale tant la communauté est invisibilisée, comme l’a souligné Rinaldo Walcott[13]. Dans son travail portant sur le quartier de la Petite Bourgogne – aujourd’hui reconnu comme le quartier noir de Montréal abritant anciennement l’incontournable Negro Community Association -, l’historien Steven High discute du silence des sources sur la présence des communautés noires au sein des archives de la ville de Montréal. Les données réunies au sein des archives ont invisibilisé la présence noire et semble présenter le quartier comme un lieu majoritairement francophone, quand bien même la Petite-Bourgogne était le berceau de la population et de la culture noire montréalaises. En passant en revue quelque 1000 photographies d’expropriation des appartements du quartier, l’historien souligne que seulement quelques-unes de ces photographies évoquaient la présence de la communauté noire dans ce quartier montréalais. La plupart des résidents représentés étaient des francophones blancs, ainsi dit-il: « Les photographies d’expropriation […] enregistrent ainsi l’exclusion raciale[14] ». Cette invisibilisation permet la construction historique d’un discours tournant autour d’une supériorité raciale blanche, et dont la mémoire collective se forge autour du conflit linguistique anglophone et francophone, passant sous silence à la fois la présence physique, la participation active à la construction nationale canadienne et les formes de résistances des communautés noires et/ou autochtones[15].

Outre l’invisibilisation et le silence au sein des archives municipales par exemple[16], ce mythe de l’exceptionnalisme canadien s’appuie et se constitue également par l’effacement des expériences et du vécu des communautés noires, la minimisation de ces expériences, notamment en les ramenant constamment à une comparaison avec le géant américain, et par la construction de discours publics. Ce discours de la différence canadienne se manifeste aussi à travers l’éducation. Dans sa thèse, Catherine Larochelle a démontré que les discours et idéologies impérialistes, racistes, orientalistes, mais également genrés circulaient dans le système scolaire québécois aux XIXe et XXe siècles. Les institutions telles que les écoles, et par extension l’éducation en elle-même, ont continuellement participé à la construction et au maintien du racisme systémique: présentant l’Autre (lorsqu’il est présenté), produisant un discours, des stéréotypes et une rhétorique autour de ce dernier. Ces discours participent à la formation d’une identité canadienne blanche et suprémaciste[17]. Au niveau des discours publics, des propos à l’image de ceux prononcés par le premier ministre François Legault participent à la reproduction de l’idéal de l’exception canadienne, quand bien même le pays s’est construit sur des systèmes d’exploitation, d’oppression et le génocide de populations : les peuples autochtones et les communautés noires.

Les dangers du silence

Dénier l’existence du racisme systémique dans la société canadienne s’avère extrêmement dangereux, en plus d’en dire beaucoup sur le mécanisme de construction de la société et de l’identité nationale dominante. Le silence, le déni et l’invisibilisation des expériences et du vécu des communautés oppressées marginalisent leurs existences en les maintenant en périphérie de la société. En l’occurrence, ce déni met de l’avant une histoire, celle d’une suprématie blanche coloniale. En niant les expériences, le vécu et l’histoire des communautés oppressées, les discours publics et les institutions ne font que marginaliser et exclure davantage ces communautés de la construction de la nation canadienne. L’exceptionnalisme canadien qui invisibilise et décrédibilise les vécus et expériences des communautés est une violence pour les communautés concernées. Ces idéaux et le refus de la réalité historique impactent tant la mémoire sociétale, collective que la construction de l’identité canadienne. Nommons le racisme systémique. Nommons les travers de la société canadienne, sa construction nationale sur l’exploitation économique et raciale, nommons son fonctionnement qui s’ancre dans le racisme systémique. Nommer, au lieu de passer sous silence. Nommer au lieu de nier.

Le racisme systémique ne se manifeste pas seulement sous la forme de l’apartheid en Afrique du Sud, ou sous les lois Jim Crow dans les états du Sud des États-Unis. Il s’agit d’un processus global. Il peut être légal, mais également se manifester de façon plus subtile. Le racisme individuel de nos sociétés émane du racisme systémique, l’un et l’autre s’alimentent, ce qui participe de leur maintien. Il serait temps de cesser le déni et la poursuite de l’idéal du mythe multiculturel canadien et de son exceptionnalisme. L’exceptionnalisme canadien n’existe pas. Il serait temps de se confronter à l’examen des travers de la société canadienne, afin de pouvoir soigner cette plaie, grande ouverte, depuis des siècles.

Creuser le sujet du racisme systémique reviendrait également à réaliser qu’il occupe de façon perverse toutes les couches de nos sociétés: la nation faisant partie d’un processus plus large, global, et d’un système fonctionnant sur des mécanismes d’exploitation économique et raciale. Remettre en question le racisme systémique revient à rejeter le statu quo.

Bibliographie

Austin, David. Fear of a Black Nation: Race, Sex and Security in Sixties Montreal. Toronto: Between the Lines, 2013.

Backhouse, Constance. Color-Coded: A Legal History of Racism in Canada, 1900 – 1950. Toronto: Toronto, University Press, 1999.

Bertley, Leo. The Universal Negro Improvement Association of Montreal, 1917-1979. Mémoire de Maîtrise, Concordia University, 1980.

Cooper, Afua. The Burning of Angelique: The Untold Story of Canadian Slavery and the Burning of Old Montreal. New York: Harper Collins, 2011.

High, Steven. « Little Burgundy: The Interwoven Histories of Race, Residence and Work in Twentieth-Century Montreal », Urban History Review, 46:1, 2017.

Madokoro, Laura, Francine MacKenzie, David Meren, Dominion of Race: Rethinking Canada’s International History. Vancouver: UBC Press, 2017.

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Walcott, Rinaldo. Black Like Who? Writing Black Canada. Toronto: Insomniac Press, 1997.

Williams, Dorothy. Blacks in Montreal, 1628-1986: An Urban Democracy. Montréal:Éditions Yvon Blais, 1989.


[1] Valérie Boisclair, « La discrimination existe au Québec, mais elle n’est pas systémique, selon Legault », Radio Canada, 1er Juin 2020 : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1708260/racisme-francois-legault-quebec-discrimination-manifestation-livre-vert

[2] « Doug Ford’s comments on racism ignore history of black trauma in Canada, writers says”, CBC News, 3 Juin 2020 : https://www.cbc.ca/news/canada/toronto/doug-ford-racism-kathleen-newman-bremang-canada-1.5596346

[3] Marcel Trudel. Mythes et réalités dans l’histoire du Québec (T1). Montréal : éditions Hurtubise, 2010, p. 183-184.

[4] Dorothy Williams. Blacks in Montreal, 1628-1986: An Urban Democracy. Montréal:Éditions Yvon Blais, 1989.

[5] Le texte du 13e amendement souligne : « Section 1. Ni esclavage ni servitude involontaire, si ce n’est en punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné, n’existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction.

Section 2. Le Congrès aura le pouvoir de donner effet au présent article par une législation appropriée ».

[6] Défini par le sociologue John McKnight dans les années 1960, le processus de redlining fait référence aux pratiques discriminatoires qui consistaient à refuser et à limiter les prêts aux populations situées dans une certaine zone géographique. Ce processus s’est mis en place au cours des années 1930 au sein de nombreuses villes du nord des États-Unis. Ces pratiques ont particulièrement affecté les communautés afro-américaines, qui se voyaient refusées des prêts ou des locations dans certains quartiers blancs, car leur présence risquait de nuire à la côte du quartier. Le Home Owners’ Loan Corporation a créé des cartes résidentielles de sécurité pour environ 239 villes, indiquant le niveau de risque des investissements pour différents quartiers. Ces cartes ont longtemps été utilisées par les entreprises privées et publiques, qui ont constamment refusé des prêts aux communautés noires.

[7] Williams, Op. cit., p.44.

[8] Steven High, « Little Burgundy: The Interwoven Histories of Race, Residence and Work in Twentieth-Century Montreal », Urban History Review, 46:1, 2017, p. 25.

[9] Erik S. McDuffie, « The Diasporic Journeys of Louise Little: Grassroot Garveyism, the Midwest and Community Feminism», Women, Gender and Families of Color, 4:2, 2016.

[10] « Montreal Mourned and Cried with Black and White together », The Montreal Gazette, 8 April 1968, dans Sean Mills. The Empire Within: Postcolonial Thought and Political Activism in Sixties Montreal, Montreal: McGill-Queen University Press, 2010.

[11] Nell Irvin Painter. The History of White People. New York: W.W. Norton & Company, 2010.

[12] Ted Rutland. Displacing Blackness: Planning, Power and Race in Twentieth Century Halifax. Toronto: University of Toronto Press, 2018, p. 22.

[13] Rinaldo Walcott. Black Like Who? Writing Black Canada. Toronto: Insomniac Press, 1997.

[14] Steven High, « Little Burgundy: The Interwoven Histories of Race, Residence and Work in Twentieth-Century Montreal », Urban History Review, 46:1, 2017, p. 37.

[15] Henry Yu, « A Provocation: Anti-Asian Exclusion and the Making and Unmaking of White Supremacy in Canada », dans Dominion of Race: Rethinking Canada’s International History, Vancouver: UBC Press, 2017.

[16] Pour le cas de Montréal, l’historien.ne est obligé.e de s’orienter vers les archives du Negro Community Centre pour visibiliser et retracer l’histoire des populations afro-canadiennes, puisque les archives municipales invisibilisent et passent sous silence la présence, les expériences et l’histoire des populations afro-canadiennes.

[17] Catherine Larochelle. L’apprentissage des Autres : la construction rhétorique et les usages pédagogiques de l’altérité à l’école québécoise, 1830-1915 ». Thèse de doctorat, Université de Montréal.