Recension de Le Ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme, de Françoise Vergès

Publié le 2 mai 2018

Par Christine Chevalier-Caron, candidate au doctorat à l’Université du Québec à Montréal et assistante de recherche au Groupe de recherche Histoire, femmes, genre, et migrations

Françoise Vergès, Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminismes, Paris, Albin Michel, 2017, 229 p.

Les 12 et 13 juin 2017, neufs chefs d’État africains étaient réunis à Berlin à l’occasion de la Conférence Partenariat G20 Afrique, investir dans un avenir commun organisée par la chancelière allemande Angela Merkel en vue du G20. De nombreux enjeux concernant l’Afrique étaient au programme. Plus précisément, les membres du G20 disaient souhaiter l’établissement d’un partenariat étroit avec les États du continent africain et adopter un plan de développement – fortement axé sur la croissance économique et encourageant les investissements privés – qualifié par plusieurs de « Plan Marshall pour l’Afrique ». Le 8 juillet, lors de sa dernière conférence de presse au G20, le président français, Emmanuel Macron, soulignait qu’au matin d’importantes discussions concernant le continent africain s’étaient tenues, et félicitait les engagements pris par les représentants.es des pays membres du G20 en matière de développement. Rebondissant sur ces propos lors de la période de questions de cette conférence de presse, le journaliste ivoirien Philippe Kouhon, faisant référence aux milliards investis par l’Europe dans le plan Marshall, adopté soixante-dix ans plus tôt, lui demandait : « concrètement combien les pays du G20 sont prêts à mettre dans l’enveloppe pour sauver l’Afrique, et quelle sera la contribution de la France? » La réponse du président français, par ses caractères colonialiste, sexiste et raciste, a vivement fait réagir : « Le plan Marshall c’était un plan de reconstruction, matériel, dans des pays qui avaient leur équilibre, leur frontière, leur stabilité, le défi de l’Afrique, il est totalement différent, il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel. » À cette affirmation, qui fait échos aux discours ayant légitimé la conquête coloniale de l’Afrique par la France, Macron ajoutait que la réalisation d’un tel plan nécessitait « une transition démographique réussie », puisque« quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. » En résumé, le chef de l’État français, formulant un discours qui instrumentalise le corps des femmes africaines, affirmait que les problèmes de développement résultaient d’une surpopulation due à un taux de natalité trop élevé, et faisait complètement abstraction de la domination coloniale passée et présente comme possible cause du « sous-développement ».

Cette déclaration incendiaire n’est évidemment pas passée inaperçue : les critiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux, et de nombreux médias en ont traité. Prononcée quelques mois après la publication de Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation et féminisme, de la politicologue réunionnaise Françoise Vergès, plusieurs journalistes ont repris des extraits du percutant ouvrage afin de commenter la déclaration, ou bien ont interviewé l’auteure au sujet des propos du président français. Contredisant l’analyse de Macron, Vergès soutenait, lors d’une entrevue avec Libération[1], que c’est plutôt « le sous-développement qui entraîne la surpopulation[2]. » Quelques jours plus tard, la journaliste Rosa Moussaoui, alors qu’elle l’interviewait pour L’humanité, lui demandait : « Lorsqu’Emmanuel Macron désigne la fécondité des femmes africaines comme une entrave au développement du continent, dans quelle tradition idéologique s’inscrit-il?[3] » Ce à quoi Françoise Vergès a répondu :

Disons déjà que les États ont toujours voulu contrôler la fécondité des femmes. Mais la déclaration selon laquelle le développement du continent africain serait freiné parce que les femmes africaines feraient trop d’enfants est directement liée à l’idéologie occidentale d’après-guerre qui attribue aux femmes du Tiers monde la responsabilité de la misère et du sous-développement, ce qui évidemment absout l’Occident. Traite et colonialisme – travail forcé, déplacement de populations, guerres, massacres – n’auraient donc eu aucune conséquence[4].

Bien que ces interventions soient des pistes de réflexion fécondes permettant d’analyser la déclaration du président français, l’ouvrage de Vergès – dont le point de départ est l’histoire des milliers d’avortements et de stérilisations forcées qui ont été pratiqués sur des Réunionnaises en 1970 – nous permet d’aller plus loin encore et de constater que la déclaration de Macron s’inscrit dans ce que l’auteure nomme la « postcolonialité républicaine », concept sur lequel nous reviendrons. D’actualité, cet ouvrage participe à démontrer de manière éloquente que, malgré le démantèlement officiel de l’empire colonial français, la France n’a jamais cessé d’être une république coloniale : les politiques françaises capitalisent, racialisentet racialisentle ventre des femmes non blanches vivant sur le territoire français. Cette réalité est toujours bien actuelle, et possède des racines bien profondes.

Dans ce livre, Vergès démontre aussi que le capitalisme racial a incorporé la reproduction à sa logique[5], et a, par le fait même, racialisé le ventre des femmes. ce qui lui permet de révéler comment, dans la période d’après-guerre, un discours voulant que la « surpopulation » soit la cause du sous-développement aémergé. En prenant le cas de figure des femmes de la Réunion comme point d’ancrage, elle souhaite non pas écrire de nouveaux pans de l’histoire française, mais plutôt interroger son récit officiel – récit duquel les femmes racisées ont été exclues et silenciées – et ainsi analyser le processus d’oubli en politique et en histoire. Participant au renouveau historiographique qui remet en question la construction de l’histoire française, particulièrement en ce qui trait à l’esclavage, à la colonisation et à l’histoire extrahexagonale, cet ouvrage, qui se veut une « réparation historique envers des femmes d’outre-mer racisées, méprisées et exploitées[6] », nous semble être incontournable. Nous souhaitons donc en présenter certaines dimensions. Voyons tout d’abord en quoi consiste ce scandale des avortements et des stérilisations forcées, et la manière dont il s’inscrit dans une redéfinition de l’espace colonial à travers lequel se développe un discours qui présente la surpopulation comme la cause des problèmes de développement, et comme n’étant en aucun cas lié au passé esclavagiste et colonialiste français.

Dans le premier chapitre, Françoise Vergès explique qu’entre 1968 et 1970, des milliers de Réunionnaises ont subi des avortements et des stérilisations forcés, alors que dans le territoire hexagonal français, les interruptions de grossesse, et toute promotion de celles-ci étaient toujours criminalisées. Durant cette période, plus de 8 000 avortements ont été pratiqués sur l’île, notamment sur des femmes atteignant parfois jusqu’à 8 mois de grossesse. Ces interventions ont principalement eu lieu à la clinique de la ville de Saint-Benoît. Le fait qu’il s’agissait d’une clinique d’orthopédie illustre plutôt bien l’ampleur de la tromperie et de la malfaisance des autorités coloniales.

Ce scandale a été révélé après que des parents aient fait venir le docteur Serveaux auprès de leur fille comateuse et aux prises avec d’importants saignements. Se rendant compte qu’un avortement forcé était la cause de ces troubles, ce dernier a porté plainte à la police contre un médecin de la clinique de Saint-Benoît. Une enquête a alors été déclenchée. En plus de révéler de nombreux autres cas, il ressort de cette enquête que ces pratiques ont permis d’importants détournements de fonds par des médecins qui faisaient des déclarations dont les chiffres étaient supérieurs à la réalité. Cette enquête a mené à l’inculpation de membres du personnel médical de la clinique, mais les verdicts donnés son bien faibles pour l’ampleur et la violence des délits. Sur six inculpés, seulement deux ont eu des peines de prison et des amendes[7], alors que les autres ont été acquittés. Comment expliquer que des événements d’une telle violence aient pu arriver dans un territoire soi-disant « décolonisé », et supposé être partie intégrante d’un pays se revendiquant « des droits de l’Homme »? Comment se fait-il que les auteurs de ces crimes soient restés pour la plupart impunis?

Toujours dans le premier chapitre de l’ouvrage, et tout en mettant de l’avant la médiatisation de ce scandale, le profil des principaux responsables et les discours tenus par la classe étatique française, Vergès soutient que cette affaire a été possible en vertu de la situation coloniale qui persistait dans les départements d’outre-mer, et que cette situation coloniale a permis que « [l]es réseaux de relations étroites entre la préfecture (l’État), la justice, la police, les médias et la classe possédante, héritière du foncier et de l’économique esclavagiste et colonial qui tient le monde politique, explique que l’avortement sans consentement de milliers de femmes ait pu se faire pendant des années sans qu’il n’y ait eu enquête, sans que les protestations du PCR n’aient été prise en compte[8] ». Décrivant les réseaux des principaux responsables du scandale, elle démontre que la « décolonisation » de la Réunion n’a pas mis fin aux systèmes de domination en place, générateurs d’inégalités sociales contribuant à la triple domination des victimes : en tant que femmes non blanches issues du peuple. Elle conclut son chapitre en soulignant que cette situation est en pleine continuité avec la période de l’esclavage et celle du colonialisme, principalement en ce qui concerne la gestion de la sexualité et des corps des femmes noires par l’État français. Elle poursuit ses réflexions en ayant pour but de comprendre « ce qui se déploie dans les années 1960 dans les DOM. » Pour ce faire, elle s’intéresse à la reconfiguration de l’espace territorial français qui s’opère au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et propose de porter un regard critique sur l’émergence du discours de « l’impossible développement », dont nous trouvons de forts échos dans les propos de Macron.

Dans son second chapitre, « L’impossible développement », Françoise Vergès discute du contexte sociopolitique réunionnais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et au seuil des années 1970 – époque marquée par les luttes anticoloniales, l’hégémonie américaine et la « décolonisation » – en s’intéressant plus particulièrement à la reconfiguration de l’espace français. Cette reconfiguration se traduit notamment par la mise en place de mesures et de politiques dont l’objectif est le contrôle des populations vivant dans les territoires extrahexagonaux et dont l’État français veut freiner l’accroissement démographique. Ces politiques s’inscrivent, selon Vergès, dans un paradigme idéologique plus large qu’elle nomme « postcolonialité républicaine », c’est-à-dire :

les choix et les politique des gouvernements de la République française qui, dès 1945, s’emploient à reconfigurer son espace à la montée des demandes de décolonisation, à la condamnation universelle du racisme, aux nouvelles formes de capitalisme, à l’arrivée de la guerre froide et de l’hégémonie américaine. L’enjeu est contradictoire : il s’agit de préserver ses intérêts économiques et politiques qui nécessitent de maintenir dépendance et néocolonialisme, tout en restant le « pays des droits de l’homme ». Les gouvernements successifs vont s’efforcer de ruser avec cette contradiction, tout en menant des guerres coloniales sanglantes et meurtrières, et en renforçant la dépendance outre-mer[9].

Elle présente donc des manifestations plus frappantes de cette contradiction, et illustre bien que l’ordre colonial raciste a été maintenu même après la départementalisation qui a eu lieu avec la mise en place de l’Union française en 1946. Le maintien de l’ordre colonial, comme le souligne Vergès, résidait entre autres dans le contrôle démographique, qui s’est traduit de nombreuses manières, notamment par la pratique d’avortements et de stérilisations forcées. Contrôler les populations, que ce soit par des déplacements, des avortements ou des stérilisations, est un choix politique qui a permis à la France de maintenir sa domination, tout en accentuant la dépendance des colonisés.es envers elle. Bref, cette mise en contexte nous permet de constater que la soi-disant fin de l’époque coloniale n’a pas institué une rupture, et que le contrôle des corps des Réunionnaises s’inscrit à la fois dans une période marquée par la consolidation d’une postcolonialité républicaine et dans la longue durée. Ainsi, l’auteure invite ses lecteurs et ses lectrices à voir comment ces « choix politiques » sont indissociables de la manière dont la sexualité et la natalité des femmes noires ont été politiquement gérées pendant la traite et l’esclavage.

C’est l’objet du chapitre suivant, intitulé « Le ventre des femmes noires, le capitalisme et la division internationale du travail », que Françoise Vergès entame en rappelant que l’on ne peut pas saisir la politique nataliste déployée dans les départements d’outre-mer si l’on ne revient pas sur la manière que les ventres des femmes non blanches ont été gérés pendant et au lendemain de la période d’esclavage. En ce sens, elle présente la manière par laquelle les femmes noires ont été dépossédées de leur corps par le système esclavagiste, et par ses tenants, en le capitalisant, et en faisant de leurs enfants des marchandises dont ils étaient les propriétaires. Elle démontre que la division internationale du travail qui s’est instituée à cette époque est genrée et racialisée, ce qui participe à déconstruire l’idée que le patriarcat se manifeste partout et en tout temps de la même manière. Cet exposé permet d’identifier les racines de la capitalisation et la marchandisation des femmes noires, de leur ventre et de leurs enfants, et de constater que les avortements et les stérilisations s’inscrivent dans un temps long débutant avec la traite négrière. Soulignant que, jusque dans les années 1920, la population de l’île était majoritairement masculine et que l’accroissement de la population était, jusqu’au milieu des années 1940, dû à l’immigration d’hommes et non aux naissances, elle présente comment le discours sur la surpopulation à La Réunion ne réside pas dans une réalité historique, mais dans les politiques et les programmes de développement international qui sont au profit du capitalisme et de l’Occident.

Après avoir identifié les racines du discours sur la surpopulation dans le troisième chapitre intitulé « « L’avenir est ailleurs » », elle présente la manière par laquelle se déploie la postcolonialité républicaine, plus précisément dans le contexte réunionnais d’après-guerre. Son exposé nous permet de saisir l’ampleur des contradictions des politiques françaises, ainsi que le caractère racialiste des politiques et des mesures de développement qui reposent sur l’idée que la surpopulation est une menace et sur la pathologisation de la pauvreté. Vergès démontre de quelles façons cette postcolonialité républicaine s’est concrétisée – et se concrétise toujours – dans l’ensemble du territoire français, notamment en abordant les contradictions évidentes entre les mesures natalistes différenciées en territoires hexagonal et extrahexagonal, mais aussi entre les politiques migratoires, qui poussaient les Français blancs à s’établir dans les DOM tout en incitant les Réunionnais.es à quitter l’Île en leur promettant que « l’avenir est ailleurs ». Elle poursuit en posant un regard sur une manifestation éloquente – et trop peu connue – de la postcolonialité républicaine à La Réunion, soit le cas des « enfants de la Creuse », qui réfère au fait que l’État français a retiré des milliers d’enfants réunionnais de leur foyer afin de les envoyer en métropole entre 1960 et 1982. La démonstration de l’auteure, en plus de rendre compte du caractère contradictoire et racialiste de l’État français, permet de saisir comment s’opére le processus d’oubli en politique.

L’oubli, l’absence, et la cécité sont au cœur du dernier chapitre du livre, dans lequel Françoise Vergès s’intéresse au processus qui a permis au Mouvement de libération des femmes (MLF) français de complètement invisibiliser les dominations spécifiques touchant les femmes non blanches et de faire totalement abstraction de la colonialité républicaine. En présentant à nouveau des exemples concrets d’épisodes, de mesures et de politiques racialisantes dans les départements et les territoires extrahexagonaux français, elle met de l’avant la manière par laquelle les féministes françaises de la deuxième vague ont participé à la concrétisation de la postcolonialité républicaine en se repliant sur le territoire intérieur, en niant l’histoire coloniale, en faisant abstraction des réalités des femmes non blanches dans les DOM-TOM et par leur ferme croyance en la théorie universelle de l’émancipation. Ce riche chapitre rend compte de la blanchité et des prétentions universalistes du MLF, de son aveuglement quant aux réalités des femmes non blanches et du processus de nationalisation du féminisme. En conséquence, ce chapitre contribue concrètement à interroger l’oubli et à procéder à une relecture profonde de l’histoire du féminisme français. Vergès réalise donc avec brio l’un des objectifs qu’elle définit en introduction, soit celui d’interroger la structure du récit dominant.

Par cet ouvrage, Françoise Vergès ne se contente pas de combler un vide historiographique, comme le fond tant d’ouvrages d’histoire(s) des femmes. Elle va beaucoup plus loin en interrogeant en profondeur la structure même du récit, ce qui contribue à saisir les oublis, leurs causes, ainsi que la blanchité de l’histoire et du féminisme français. Par son travail, elle remet en question certaines idées reçues, dont la périodisation classique de l’histoire, ce qui permet de démontrer que l’histoire de la colonialité est toujours d’actualité, et que la « décolonisation » n’a pas mis fin à la situation coloniale. Sa conclusion n’est pas une simple synthèse de son ouvrage, mais un véritable plaidoyer en faveur d’une histoire décoloniale, mais aussi d’un féminisme décolonial. Elle y rappelle d’ailleurs l’importance de restituer les théories et les pratiques des mouvements anticolonialistes, processus indispensable au travail de décolonisation et de visibilisation des luttes menées par les femmes des colonies. Il faut oser le dire, cet ouvrage s’avère être un précieux guide pour tous ceux et toutes celles qui veulent s’engager à décoloniser les grands récits historiographiques, à démontrer que nous vivons, en France et au Canada[10], dans des régimes coloniaux qui, par une instrumentalisation de « leur » histoire, ont réussi à nous faire croire que la colonisation appartenait au passé.

Pour en savoir plus

Sur la France :

EWANJÉ-EPÉE, Félix Boggio et Stella MAGLIANI-BALKACEM. Les féministes blanches et l’Empire. Paris, La fabrique, 2012, 110 p.

VERGÈS, Françoise. Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme.  Paris, Albin Michel, 2017, 229 p.

Sur le Canada :

GURR, Barbara. Reproductive Justice. The Politics of Health Care for Native American Women. Nouveau-Brunswick, New Jersey et Londres, Rutgers University Press, 2015, 199 p.

STOTE, Karen. An act of genocide. Eugenics, Indian policy, and the sterilization of Aboriginal women in Canada. Thèse de doctorat en Études Interdisciplinaires, University of New-Brunswick, 2012, 450 p.

STOTE, Karen. An Act of Genocide. Colonialism and the Sterilization of Aboriginal Women. Halifax et Winnipeg, Women, Fernwood Publishing, 2015, 200 p.


[1] Cet article n’est malheureusement plus en ligne.

[2] RFI, « G20 : une phrase de Macron sur la surnatalité en Afrique fait polémique?»RFI, 12 juillet 2017, en ligne.:

[3] Rosa Moussaoui, «?Macron et le ventre des femmes africaines, une idéologie misogyne et paternaliste?», L’humanité, 17 juillet 2017, en ligne.

[4] Idem.

[5] Françoise Vergès, Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminismes, Paris, Albin Michel, 2017, p. 10.

[6] Ibid., p. 13.

[7] Le chirurgien Ladjadj a dû payer une amende de 3 600 000 francs et a été condamné à 3 ans de prison avec 18 mois de sursis, alors que l’infirmier Covindin a eu à payer 150 000 francs d’amende en plus d’être condamné à 5 ans de prison. Dans un cas comme dans l’autre, les deux accusés ont été interdits de pratiquer leur profession pour une durée de 5 ans.

[8] Ibid., p. 43.

[9] Ibid., p. 20.

[10] Des milliers de stérilisations forcées sont pratiquées au Canada depuis les années 1930, et font toujours partie de notre réalité. D’ailleurs, nous n’avons qu’à penser aux deux femmes autochtones de Saskatoon qui ont déposé une plainte contre le gouvernement saskatchewanais et le gouvernement fédéral après avoir vécu une ligature des trompes sans leur consentement. Cet épisode récent révèle l’ampleur du racisme systémique et démontre que le Canada est un État colonial.