Par Catherine Vézina, professeure-chercheuse au département d’histoire du Centro Centro de Investigación y Docencia Económicas à México, DF
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Le système migratoire américain semble brisé. Les réformes apportées dans les trente dernières années n’ont pas réussi à résoudre la question de l’immigration « illégale » ni à ajuster durablement les critères d’accès à la citoyenneté aux besoins du pays. Au malaise expérimenté par les millions de candidats à l’immigration, coincés dans les arriérés d’un système dépassé, s’ajoute aujourd’hui celui de quelque 10 millions de personnes se trouvant en situation irrégulière aux États-Unis et que Mitt Romney, gouverneur républicain du Massachusetts, invitait à « s’auto-déporter » lors de la campagne présidentielle 2012. L’Amérique d’Obama est secouée par une nouvelle génération d’immigrants, amenée clandestinement au pays par leurs parents pendant leur enfance, et qui réclament aujourd’hui qu’on leur permette l’accès au rêve américain. Ces dreamers[1] obligent cette année les représentants et les sénateurs américains à aller au bout d’une réflexion importante sur l’immigration aux États-Unis.
Changement de paradigme en matière d’immigration mexicaine
Les changements que laisse présager cette réforme sont significatifs sur plusieurs plans. Significatifs, parce qu’ils modifieront la dynamique électorale de la prochaine décennie et parce qu’ils permettront à des millions de personnes de s’extirper de la précarité associée à leur statut. Ils confirmeraient également l’abandon d’un paradigme en matière d’immigration qui a condamné le migrant mexicain à la précarité.