Camille Robert, doctorante et chargée de cours en histoire, UQAM[1]
Anne Greenup est connue pour avoir été la première présidente et l’une des fondatrices, en 1902, du Coloured Women’s Club of Montreal, la première organisation de femmes noires au Canada. En 1997, un prix a même été créé en son honneur par le gouvernement du Québec. Pourtant, sa trajectoire biographique demeure peu connue.

Il y a quelques mois, dans le cadre d’un mandat de recherche, j’ai dû rassembler des informations biographiques sur plusieurs femmes ayant marqué l’histoire québécoise. Au moment d’ajouter Anne Greenup, j’ai hésité. Hormis son implication au Coloured Women’s Club, qu’est-ce que je pouvais écrire sur elle? Les textes à son sujet se limitent généralement à souligner son implication sociale. Les grands journaux quotidiens du début du 20e siècle ne la mentionnent pas – et ne mentionnent pas non plus le Coloured Women’s Club[2] d’ailleurs – ce qui en dit long sur l’invisibilisation des femmes noires dans les discours publics. Plusieurs documents produits par le Club ont contribué à faire vivre sa mémoire et soulignent son engagement, mais sans donner d’autres détails sur le reste de sa trajectoire.
Cette chronique d’archives vise à rassembler les informations trouvées à l’occasion de ce mandat. Sans vouloir m’insérer dans un champ historiographique qui s’écarte de mes domaines de spécialisation, et tout en reconnaissant l’apport de chercheuses et de chercheurs ayant travaillé sur l’histoire des communautés noires du début du 20e siècle à Montréal et à Vancouver[3], le partage en libre accès des archives disponibles pourrait sans doute servir à d’autres personnes engagées dans les milieux de création, de recherche, d’histoire publique ou de diffusion, ainsi que dans diverses associations.