Par Christine Chevalier-Caron, candidate au doctorat à l’Université du Québec à Montréal et assistante de recherche au Groupe de recherche Histoire, femmes, genre et migrations

L’auteure et un guide du Musée McCord lors de la visite de l’exposition.
Dans l’ouvrage collectif Éducation et judaïsme, publié en 2016, Sivane Hirsch et Marie Mc Andrew nous informent que le programme d’Histoire et éducation à la citoyenneté aborde l’histoire de(s) la communauté(s) juive(s) du Québec en fonction de trois sujets précis, soit le parcours d’Ezekiel Hart, celui du poète Irving Layton, et le cadeau offert par des Juifs.ves britanniques à l’occasion de la fondation de la première synagogue de Montréal. Malgré le fait que je suis consciente de la marginalisation des communautés non-blanches et/ou non-catholiques du récit dominant de l’histoire québécoise, ce constat m’a tout de même surprise et choquée. En conséquence, j’ai tenté de comprendre, en vain, comment était-ce possible qu’il y ait si peu de contenus traitant de l’histoire de(s) la communauté(s) juive(s) dans l’enseignement de l’histoire, et comment pouvons-nous, de surcroit, invisibiliser les importants apports de(s) la communauté(s) juive(s) au développement et à la richesse culturelle de la métropole. Évidemment, rien ne peut expliquer ou légitimer ces occultations. Par contre, cette situation doit nous servir de prétexte pour surmonter ces lacunes dont est porteur le système d’éducation, et nous tourner vers d’autres canaux et lieux de savoir ayant un souci d’inclure dans l’histoire tous ceux et celles qui en ont été des acteurs.rices, mais qui se sont malheureusement retrouvés.es exclus.es du récit dominant.
Le Musée McCord, institution valorisant l’histoire sociale de la ville de Montréal, participe actuellement à remédier à cette situation, tout particulièrement avec la présentation, depuis le 3 mai dernier, de l’exposition Shalom Montréal – Histoires et contributions de la communauté juive. Pour la réalisation de cette exposition, le Musée a fait appel à des sommités en histoire juive, dont : Ira Robinson, Yolande Cohen, Steven Lapidus, et Pierre Anctil. Ces historiens.nes se sont intéressés.es, au fil de leur carrière, à des dimensions différentes de l’histoire juive montréalaise et québécoise; en conséquence, la mise en commun de leurs connaissances a mené à la réalisation d’une exposition captivante, et ne réduisant ni leur(s) histoire(s) à la dimension confessionnelle de leur identité, ni à une image porteuse des stéréotypes dominants. Bien au contraire, cette exposition permet au public de prendre connaissance des grandes lignes de l’histoire juive montréalaise, et de découvrir de nombreuses contributions de membres de(s) la communauté(s) juive(s) montréalaise(s) à la vie culturelle, politique, et sociale de la métropole.
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