Pierrot Ross-Tremblay est Titulaire de la Chaire de recherche en traditions intellectuelles et autodétermination autochtones et professeur à l’Institut de recherche et d’études autochtones de l’Université d’Ottawa;
Philippe Néméh-Nombré est candidat au doctorat en sociologie à l’Université de Montréal

Pierrot et moi nous écrivons depuis bientôt un an au moment où parait Thou Shalt Forget, en novembre 2019 aux presses de l’Université de Londres. Nous nous écrivons au sujet du livre, justement, de sa parution prochaine, de ce qu’il représente, mais aussi, dans les mots ou dans ce qui leur échappe, du dialogue et des proximités possibles. Se parler, s’écouter, se comprendre. Parler ensemble, écouter ensemble, se comprendre ensemble peut-être. Je reçois le livre quelque part en octobre et le dévore; il est difficile et beau, il est précis, je l’approche de l’extérieur et en même temps il me parle tout près. Les dynamiques dont il est question m’apparaissent à la fois si insaisissables dans leur matérialité géohistorique et si familières quant à leur écho. Avec et au travers de l’expérience d’Essipit et des Essipiunnuat[1], Thou Shalt Forget traite des dimensions psychologiques du colonialisme et contextualise la production coloniale de l’oubli. Le 19 novembre 2019 à Tiohtià:ke, nous nous retrouvons dans un petit café pour en discuter.