Mathieu Arsenault, Candidat au doctorat en histoire à l’Université York
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Le 1er mai dernier, les Ontariens ont peut-être bien assisté à la première étape d’une révolution conservatrice susceptible de faire basculer la province dans l’austérité au lendemain des élections générales du 12 juin. Retour sur le jour où le Nouveau Parti démocratique s’est aligné sur les Conservateurs pour défaire l’un des budgets les plus progressistes jamais proposé à la législature ontarienne.
Le crépuscule de la décennie libérale?

Crédits : www.mackaycartoons.net
Au moment de sa dissolution, la 40e législature ontarienne siégeant depuis octobre 2011 était formée par un gouvernement minoritaire libéral bénéficiant de 48 des 107 sièges à l’Assemblée législative de Queen’s Park. Malgré leur troisième position derrière les conservateurs de Tim Hudak (37 sièges), les néo-démocrates dirigés par Andrea Horwath bénéficiaient néanmoins d’une position favorable, dans la mesure où leurs 21 députés suffisaient à leur assurer une confortable balance du pouvoir. L’occasion était belle pour forcer la main au gouvernement libéral minoritaire et l’amener à monnayer sa survie politique au prix d’une gouvernance plus à gauche, plus sociale-démocrate. Les opportunités en ce sens étant d’autant plus grandes que les Libéraux étaient et demeurent loin d’être convaincus de l’issue favorable d’une élection printanière. Il faut dire que l’équipe de Mme Wynne avait de bonnes de raisons de chercher à éviter la tenue d’un scrutin général dans la mesure où les élections complémentaires de février dernier sont loin d’avoir ragaillardit l’ardeur des troupes libérales. Dégringolant en troisième place loin derrière le Parti conservateur, le Parti libéral avait alors perdu le comté de Niagara Falls qu’il occupait depuis une décennie aux mains des néo-démocrates, en plus de perdre près de 10 000 voix dans le comté conservateur de Thornhill.