Par Marie-Andrée Bergeron et Vincent Lambert
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Victoire du Parti libéral de Jean Lesage aux élections de 1962. Source : Archives de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
Vous vous intéressez à la notion de mythistoire. Quelle est la part du mythe et de l’histoire dans notre perception de la Révolution tranquille?
Le mythe est souvent présenté comme le parfait contraire de l’histoire ou de la réalité. Combien de titres contiennent l’expression « mythes et réalités » et je ne sais combien d’autres variantes! À mon sens, c’est plus complexe que cela. C’est à cette fin que j’utilise la notion de mythistoire, soit la représentation d’un objet donné qui relève, d’une part, du domaine de la fiction, du folklore ou des légendes, mais qui, d’autre part, s’enracine dans le tangible, l’avéré ou l’empirique. Dans cet esprit, il serait possible de reprendre ainsi votre question : quelle est la part du faux et du vrai dans notre perception de la Révolution tranquille? Car c’est bien de cela qu’il s’agit, au fond. C’est une question qui est tout sauf simple. Pour répondre à cette question, je vous dirais qu’il faut explorer le rapport entre ce qui s’est passé – les faits – et comment on raconte ce qui s’est passé – ce qui concerne autant le travail des journalistes, sur le vif, que celui des historiens, des décennies, voire des siècles plus tard le cas échéant.