Par Darwin, économiste et blogueur[1]
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Alors qu’une grande partie du débat politique actuel tourne autour de la répartition de la richesse, de la justice fiscale et des finances publiques, on ne peut oublier que les débats sur ces thèmes ont une longue histoire. Le livre Taxing the Rich. A History of Fiscal Fairness in the United States and Europe (Imposer les riches. Une histoire de l’équité fiscale aux États-Unis et en Europe) de Kennet Seheve et David Stasavage, revisite les arguments qui ont, par le passé, servi à justifier l’augmentation des impôts des plus riches.
Première partie : Le débat sur la fiscalité
1. Les gouvernements et l’imposition des riches
Les auteurs énoncent dès les premières lignes de ce livre la thèse qu’ils y défendront. On n’impose pas davantage les riches que les pauvres pour combattre les inégalités ou parce qu’un dollar retiré à un riche le pénalise moins qu’un dollar retiré à un pauvre, mais bien pour compenser le fait qu’ils bénéficient d’un meilleur traitement de l’État que les citoyens plus pauvres et, dans une moindre mesure, que les riches contribuent moins aux autres façons de financer l’État, comme aux taxes à la consommation et aux tarifs. Si les arguments de la défense de nos intérêts personnels (il y a plus de pauvres que de riches) et de l’efficacité (taxons où l’argent est) peuvent jouer un certain rôle, la base des arguments les plus porteurs pour taxer davantage les riches demeure l’équité, le fait que l’État doit traiter tous les citoyens également et équitablement.