Par Karl Bourassa, historien-consultant
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Je ne connaissais pas personnellement Jean-Pierre Kesteman[1]. Il ne m’a pas enseigné, je ne lui ai même jamais parlé. Cependant, étant moi aussi historien des Cantons-de-l’Est, je l’ai connu à travers ses écrits historiques. Durant mes études, j’ai eu à le lire très souvent et aujourd’hui pour mon travail, je m’y réfère à chaque nouveau projet de recherche. Les travaux de M. Kesteman ne sont pas seulement des lectures obligées pour quiconque s’intéresse à l’histoire des Cantons-de-l’Est, ce sont aussi des lectures agréables et bien racontées.
Il existe aujourd’hui une quantité importante d’écrits historiques de qualité à propos de l’histoire des Cantons-de-l’Est. Avant M. Kesteman par contre, l’historiographie de la région était beaucoup plus mince tant en quantité qu’en qualité. Il y avait certes les vieux ouvrages datant de la fin du XIXe siècle[2], dont la méthodologie est discutable. Il y avait aussi les écrits de l’abbé Gravel, presque toujours d’un point de vue religieux et ceux de Maurice O’Bready. Cependant, tous deux se basaient sur les prémisses des auteurs du XIXe siècle. Dans cette optique, Jean-Pierre Kesteman, sans être un pionnier à proprement parler, peut être considéré comme l’historien qui a transformé notre compréhension de cette histoire. Il est donc devenu par le fait même une référence. Si tous les étudiants de l’histoire des Cantons-de-l’Est ont sans doute lu M. Kesteman, ils n’ont pas tous lu Gravel ou O’Bready.