Par Robert Talbot, pour la Société historique du Canada

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Vu de l’extérieur, le lien entre un diplôme en histoire et un emploi non universitaire rattaché à l’histoire est loin d’être évident. À titre d’instructeurs en Histoire qui tirent profit financièrement et intellectuellement des milliers d’étudiants qui assistent et participent à nos cours chaque année, il nous incombe de rendre le lien entre un diplôme en histoire et les emplois connexes à l’histoire plus évident pour les étudiants, les employeurs et le public en général.

L’étude et la pratique de l’Histoire doivent s’appuyer sur leurs propres mérites. Développer une compréhension plus nuancée et critique du passé est fondamental pour cultiver une citoyenneté informée, encourager un engagement critique envers la société et pour exprimer la vérité à ceux qui sont au pouvoir. De plus en plus, notre métier se fait dans un contexte idéologique qui tend à privilégier les affaires et les résultats économiques avant tout. Les administrateurs, les étudiants et même les parents demandent maintenant aux historiens de répondre aux inquiétudes entourant les carrières de récents diplômés en histoire.

On peut aisément comprendre ces préoccupations. Par exemple, selon le plus récent sondage mené auprès de diplômés des universités de l’Ontario, quelque 46 pour cent des diplômés en sciences humaines de la province de 2012 ont réussi à trouver du travail à temps plein qui soit « quelque peu apparenté » ou « étroitement lié » aux compétences qu’ils avaient développées à l’université avant 2014-2015. Parmi les diplômés en sciences humaines qui travaillaient, seulement 0,2 pour cent avaient trouvé du travail à titre de professeurs ou chargés de cours dans une université[1]. De toute évidence, nos étudiants doivent regarder ailleurs que dans le milieu universitaire afin d’identifier les possibilités de carrière qui correspondent à leurs intérêts et compétences, mais encore là, les perspectives sont incertaines.