Par Caroline Robert, Amélie Grenier et Martin Robert, du Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS)

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Monsieur Marcel Martel, professeur au département d’histoire de l’Université York à Toronto, était de passage à l’UQÀM les 4 et 5 mai derniers à l’occasion du colloque Vices et criminalité dans l’histoire du Québec et du Canada, organisé par le Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS). Dans le cadre de cet événement, une table ronde réunissant les professeurs Ollivier Hubert et Donald Fyson s’est tenue autour du livre de M. Martel Une brève histoire du vice au Canada depuis 1500, paru aux Presses de l’Université Laval (traduction française de Canada the Good : A Short History of Vice since 1500 paru chez Wilfrid Laurier University Press en 2014). Parmi les autres publications du professeur Martel, on trouve Not This Time : Canadians, Public Policy and the Marijuana Question, 1961-1975 (University of Toronto Press, 2006) et Le Canada français et la Confédération : fondements et bilan critique (Presses de l’Université Laval, 2016), coécrit avec Jean-François Caron[1].


Caroline Robert : De quelle façon en êtes-vous venu à vous intéresser à l’histoire du vice du Canada?

Marcel Martel : Mon intérêt pour la problématique du vice s’explique d’abord par ma volonté de développer un nouveau cours au premier cycle. Il s’agissait d’adopter une approche comparative qui tienne compte non seulement du Canada, mais aussi des États-Unis et du Mexique. La dimension comparative montre que les phénomènes étudiés ne sont pas spécifiques au Canada, mais en même temps, elle permet de faire ressortir les spécificités de la société canadienne. On peut évidemment penser à la coexistence de deux communautés linguistiques, celle d’expression française et celle d’expression anglaise. Mais, il y a également le facteur religieux, puisque pendant de nombreux siècles, les chrétiens dominaient la société canadienne, toutefois ils n’étaient pas tous d’accord sur la manière de criminaliser les comportements considérés comme des « vices ».