Par Michel Dahan, Université de Montréal

L’excellent documentaire Briser le code (hyperlien vers : https://briserlecode.telequebec.tv/), présenté sur les ondes de Télé-Québec le 29 janvier dernier, m’a immédiatement rejoint. Fabrice Vil y parle avec finesse des enjeux liés au racisme. Il y déplore le fait que les personnes racisées ou autochtones, en raison de leurs différences, sont contraintes de modifier leurs attitudes et leurs comportements pour se fondre dans la majorité québécoise sans déranger. Le documentaire dénonce les dynamiques souvent inconscientes et subtiles qui leur rappellent au quotidien qu’ils et elles ne sont pas membres à part entière de la société.

Briser le code m’a permis de porter un nouveau regard sur mon expérience personnelle. Il faut dire que je ne suis pas né ici. Pourtant c’est tout comme. Mes parents ont choisi de s’installer à Montréal alors que je n’avais que deux ans. J’ai grandi ici et je connais ce pays beaucoup mieux que celui qui m’a vu naître.  Ce documentaire m’a permis de mettre des mots sur une réalité sournoise et difficile à décrire, même pour moi. Il m’a aussi fait prendre conscience que ce que j’ai vécu en grandissant était partagé par des milliers de Québécois.es. Au-delà des nombreux enjeux de société que ce documentaire permet d’éclairer, ma réflexion s’est surtout portée sur son application dans mon milieu professionnel. Il soulève de nombreuses questions pour la communauté historienne et pour tous ceux et celles qui travaillent dans les domaines de l’histoire et du patrimoine.