Lettre de la Société historique du Canada adressée au ministre Fortin au sujet des coupures à la BANQ

Publié le 22 juin 2017

Par Adele Perry, présidente de la Société historique du Canada

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Cher ministre Fortin,

Je vous écris au nom de la Société historique du Canada pour faire écho aux préoccupations de l’Institut d’histoire de l’Amérique française [IHAF] concernant les changements au budget de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec [BAnQ]. Vous aurez reçu une lettre de Martin Pâquet et Karine Hébert, président et vice-présidente de l’IHAF, détaillant leurs préoccupations majeures suite au rapport sur les nouvelles contraintes budgétaires à BAnQ, publié dans Le Devoir le 9 juin 2017.

La SHC est un organisme bilingue à but non lucratif qui se consacre à la promotion de l’étude et de la communication de l’histoire au Canada. Avec près d’un millier de membres, nous sommes la plus grande organisation de ce genre et l’une des plus grandes organisations savantes au pays. Le travail de nos membres dépend d’un financement et d’une dotation en personnel adéquats ainsi que du maintien des services d’archives et de bibliothèques, et nous apprenons avec une certaine inquiétude les nouvelles contraintes budgétaires de BAnQ. Le Devoir et la Gazette de Montréal rapportent qu’une lettre ayant fait l’objet d’une fuite indique que BAnQ éliminera 40 postes au cours des six prochains mois. Ce serait la quatrième vague de licenciements à BAnQ au cours de la dernière décennie.

Une réduction de financement de ce genre est susceptible d’avoir un impact réel et nocif sur l’expérience des chercheurs chez BAnQ. L’élimination de quarante postes sur une période de six mois affectera nécessairement le service de première ligne, soit directement ou indirectement. Les changements apportés aux efforts de numérisation sont des préoccupations supplémentaires. BAnQ est un dépôt majeur pour les historiens du Canada français et du Québec, avec des fonds importants qui ne se retrouvent pas ailleurs. Au cours des dernières années, BAnQ a entrepris d’importants travaux de numérisation de documents d’archives, y compris les journaux. Les coupures de financement décrites dans la correspondance divulguée compromettraient directement son programme de numérisation, ce qui aurait un impact direct sur les chercheurs en histoire qui ont accès aux ressources de BAnQ en ligne ou par le biais du programme de prêt entre bibliothèques. La réduction du programme de numérisation serait vraiment regrettable car le programme de BAnQ était sur le point de rendre la collection des journaux numériques de la province sur un pied d’égalité avec les collections de la plupart des autres provinces.

La SHC vous encourage ainsi à clarifier les changements apportés au financement de BanQ dès que possible. De plus, nous nous joignons à nos collègues de l’IHAF pour vous rappeler l’importance de BAnQ pour les études sur le Québec et le Canada, et exhortons votre bureau à reconsidérer les compressions budgétaires de BAnQ.

Cordialement,