Une histoire des femmes et de la musculation*

Publié le 6 juin 2019
Conor Heffernan

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Heffernan, C. (2019). Une histoire des femmes et de la musculation*. Histoire Engagée. https://histoireengagee.ca/?p=9509

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Heffernan Conor. "Une histoire des femmes et de la musculation*." Histoire Engagée, 2019. https://histoireengagee.ca/?p=9509.

Par Dr. Conor Heffernan, University College Dublin

“Immersed in a cultural moment in which it may seem that strong women are more celebrated than ever, are women in fitness in fact bursting into weight rooms, packing on plates, cranking out sets, feeling the thrills and benefits of tight skin stretched across bulging, growing muscles?

Or do many women hold back on weights so as to negotiate what might be termed a culturally produced glass ceiling – or upper limit – on their muscular strength?[1]

Shari Dworkin and Michael Messner, 1999.

Dans un article publié en 1999, les sociologues Shari Dworkin et Michal Messner ont jeté la lumière sur un enjeu qui semble aller de soi, mais qui n’est finalement que rarement abordé de front : la nature controversée de la place des femmes dans la musculation et la culture de l’entraînement en salle. Des articles précédemment publiés sur le site web américain BarBend, plus spécifiquement sur l’émergence d’une culture de l’entrainement physique vers la fin du 19e siècle et au début du 20e, ont montré l’attrait grandissant de la musculation pour les hommes. Il s’agit là d’un contraste frappant avec une expérience féminine qui tarde à se matérialiser, particulièrement dans les domaines de la musculation, de l’haltérophilie et du culturisme.

Les premières formes officielles de « strenght sports » féminins arrivent avec la dynamophilie en 1978 alors que les femmes compétitionnent pour la première fois aux World Weighlifting Championships en 1987. Quant aux spectacles de culturisme, quoique les femmes peuvent y participer pour la première fois en 1977, le premier événement strictement féminin « World’s Strongest Woman » n’a vu le jour qu’en 1997.  À la même époque, seul CrossFit annonce des compétitions à la fois masculines et féminines. En raison de la conception que la société se fait du corps des femmes, l’émergence de compétitions féminines a été lente, en dépit des progrès importants accomplis par une quelques pionnières. L’article d’aujourd’hui  cherche donc à retracer un pan de l’histoire de ces athlètes féminines, précurseures dans un sport traditionnellement réservé aux hommes, afin de mieux comprendre la généalogie dans laquelle s’inscrivent les athlètes contemporaines.

Femmes fortes à l’ère de la culture physique

Les historien.ne.s font généralement remonter l’origine de l’histoire des athlètes féminines dans le monde de la musculation à la fin du 19e siècle. D’autres chercheuses telles que Jan Todd, reculent jusqu’au début de ce siècle, lorsque des individus tels que Donald Walker et Deo Lewis commencent à faire la promotion d’une certaine forme d’haltérophilie chez les femmes[2].  Dans le cadre de cet article, je prendrai comme point de départ les années 1880.

La culture de l’entrainement musculaire est un des premiers signes de l’intérêt moderne de la société occidentale pour la mise en forme. Cet intérêt a cependant eu tendance à se concentrer uniquement sur le physique masculin des premiers culturistes comme Eugen Sandow, George Hackenschmidt et Bernarr MacFadde. Il existe tout de même un certain nombre de femmes fortes à la même époque et le tournant du 20e siècle est dominé par trois noms: Katie Sandwina (1884-1952), Vulcana ((1874-1946)  et Minerva (1869-1923). D’autres femmes évoluent aussi dans le milieu, comme Charmion, mais leur popularité est bien moindre. Katie Sandwina, dont le nom est inspiré d’Eugen Sandow, est devient brièvement une grande vedette du New York du début des années 1900 en raison de ses exploits de force. À cette époque, Sandwina, Allemande d’origine, peut facilement soulever 200 livres au-dessus de sa tête, soulever son mari en l’air avec une main ou supporter divers objets lourds sur son dos[3]. Anecdote intéressante, Sandwina avait supposément gagné son nom après avoir vaincu Eugen Sandow dans un concours à New York[4].

En Grande-Bretagne, la femme forte galloise Vulcana partage la vedette avec d’autres culturistes. Sa carrière est toutefois entachée par les mauvaises actions de son compagnon, « Atlas ». Cherchant à populariser leur prestation, ce dernier fait une série d’affirmations exagérées concernant leurs capacités respectives. Plusieurs membres du public les mettent au défi, et les battent à plusieurs reprises. Malgré ces accidents de parcours mineurs, la force de Vulcana sait attirer l’attention d’Edmond Desbonnet, culturiste français et historien de la force. Il lui aurait, dit-on, décerné une médaille en forme de presse à bras courbé et pesant entre 120 et 145 livres pour honorer son athlétisme[5].

Quoiqu’impressionnantes, Sandwina et Vulcana ne sont pas les plus fortes. Cet honneur va plutôt à Minerva. Dans l’article « Sex, Murder, Suicide », Jan Todd raconte la montée de Joséphine Blatt, alias Minerva, dans la société américaine. Probablement une des premières femmes haltérophiles à faire de la compétition, Minerva lance toute une série de défis à d’autres femmes dans National Police Gazette, un des premiers journaux sportifs américains[6]. Supportée par le rédacteur en chef du journal, Richard K. Fox, Minerva invite alors tous les gens l’ayant mis au défi à battre son record personnel : soulever un baril de calcaire pesant 300 livres. Il devient vite clair que personne ne tentera de relever le défi. Fox déclare donc Minerva « la femme la plus forte du monde » et lui donne une ceinture (similaire à celle de Louis Cyr dans la photo ci-dessous)

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Les efforts déployés pour la mise en place de concours de bodybuilding féminin constituent un autre pas important dans la marche vers le sport de compétition féminin. En 1901, Eugen Sandow organise le premier spectacle de culturisme pour les hommes britanniques. Fort du succès de l’évènement, l’homme fort prussien tente alors d’organiser un spectacle similaire, uniquement pour les femmes culturistes qui, sur la base de soumissions de photos à son magazine, seraient invitées à participer à un concours de culturisme féminin. Les résultats de cet appel sont plutôt décevants. Après plusieurs semaines, Sandow met fin au concours puisqu’il est évident que les femmes britanniques sont réticentes à s’enrôler[7].

Bernarr MacFadden ne rencontre pas les mêmes problèmes en 1903 lorsqu’il anime un spectacle similaire à New York[8]. Offrant 500 $ au gagnant et 500 $ à la gagnante, le concours de MacFadden est inondé de soumissions féminines. C’est Emma Newkirk qui est couronnée gagnante et qui rejoint le vainqueur, Hugh Jenkins, à la remise des prix. MacFadden est ravi du résultat et organise plusieurs autres concours, de moindre envergure, dans les années suivantes[9]. De passage en Angleterre en 1913, il organise le concours « L’exemple le plus parfait de la féminité anglaise », remporté par Mary Williamson du Yorkshire, laquelle deviendra sa femme peu de temps après. Mary écrira plus tard sur le zèle presque religieux de son mari pour la promotion de la culture physique féminine dans un formidable mémoire intitulé « Dumbbells and Carrot Sticks »[10].

La mise en spectacle de la femme forte et de la culture physique au début du XXe siècle discutées ci-dessus a contribué à normaliser, de façon aussi minime soit-elle, l’idée selon laquelle la force et la musculature sont acceptables pour les femmes. Cela a ouvert la voie à la première grande vague d’athlètes féminines de dynamophilie dans les années 1930 et 1940.

Soulever la barre dans les années 1930

Si dans la culture populaire la musculation des femmes passe d’abord par des routines avec des charges plus légères ou encore par la gymnastique suédoise, deux femmes remarquables attirent l’attention du public durant les années 1930 : Ivy Russell et Pudgy Stockton. Malheureusement, le nom de Ivy a eu tendance à être éclipsé dans l’histoire de l’haltérophilie féminine en raison de l’impact considérable de son homologue américaine, Pudgy Stockton. Née à Surrey en Angleterre en 1907, Ivy contribue à populariser brièvement l’haltérophilie en Grande-Bretagne avant la Seconde Guerre mondiale.

Ivy fait son entrée dans le monde du culturisme à l’adolescence. Dans les années 1930, elle parcourt la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord, défiant les quelques athlètes féminines capables de se mesurer à elle. Contrairement à Vulcana ou à Sandwina, la force d’Ivy était basée sur des exercices comme le soulever de terre ou l’épaulé-jeté. À son plus fort, elle soulève des charges allant jusqu’à 400 kilos.[11] Elle travaille aussi à faire reconnaître l’haltérophilie féminine en demandant à la British Amateur Weightlifting Association d’organiser une compétition officielle pour les femmes. C’est ce qui fait d’Ivy une des premières championnes féminines officielles. Malheureusement, le déclenchement du second conflit mondial en 1939 met fin à sa carrière.[12]

Au moment où la renommée d’Ivy commence à décliner, vers la fin des années 1930, émerge la figure d’Abbye «Pudgy» Stockton. Sotckton commence à être connue par les numéros d’équilibre qu’elle fait avec son mari, Les, à Venice Beach aux États-Unis. La popularité qu’elle connaîtra ensuite fait d’elle le visage de l’haltérophilie féminine en Amérique dans les années 1940. Adepte de la gymnastique suédoise et de l’haltérophilie olympique, Pudgy participe à l’organisation du premier concours d’haltérophilie officiel pour les femmes en Amérique. Elle devient également la première championne américaine du bodybuilding quand elle remporte le concours «Miss Physical Culture Venus» de Bernarr Macfadden, en 1948[13].

En plus de sa carrière sportive assez remarquable, Pudgy écrit, à partir de 1944, la chronique « les Barbelles » sur la musculation chez les femmes dans le magazine Strength and Health de Bob Hoffman. En ayant passé plusieurs années au sein du périodique d’Hoffman, l’un des magazines de musculation les plus populaires de l’époque, Stockton a peut-être réussi mieux que quiconque à populariser l’haltérophilie féminine. Il n’est donc pas surprenant que nombre des pionnières haltérophiles et culturistes des années 1960 et 1970 citent spécifiquement Stockton comme source d’inspiration[14].

Fitness et féminisme dans les années 1970

De 1945 à la fin des années 1960, l’haltérophilie féminine, devient de plus en plus reconnue. Malgré que l’idée que les femmes utilisent des poids plus légers que les hommes ou que l’haltérophilie les rende plus « masculines » persiste, on constate tout de même une lente, mais constante progression de l’inscription des femmes dans les salles de sport en Europe et en Amérique du Nord[15]. Deux transformations importantes de la société ont aidé à propulser la naissance de l’haltérophilie féminine telle que nous la connaissons maintenant.

Le premier élément vient de la communauté haltérophile elle-même. De 1930 à 1960, la musculation et l’haltérophilie olympique sont, en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne, regroupées dans un seul type des compétitions. Ainsi, des spectacles d’haltérophilie sont présentés côte à côte avec des spectacles culturistes. Cette pratique crée de grandes tensions entre les deux groupes :les haltérophiles se sentent marginalisés au sein d’organisations de culturisme et vice-versa.[16] Il devient donc nécessaire de créer des organisations officielles chargées de la gouvernance des différents sports. Émerge alors de nouvelles organisations et compétitions de musculation et d’haltérophilie. D’ailleurs, ce changement favorise les femmes puisque ces organisations se révèlent plus accueillantes pour les haltérophiles féminines ou, à tout le moins, encouragent les femmes à créer leurs propres organisations[17].

Le deuxième élément, et peut-être celui qui a le plus d’importance, est la reconnaissance du mouvement féministe mondial dans les années 1960 et 1970. Le féminisme de la deuxième vague, comme on le qualifie maintenant, remet en question les idées de la société par rapport au corps féminin. De nombreuses femmes, et pas seulement celles qui s’intéressent au sport se sont opposées aux idées selon lesquelles leur corps était plus fragile[18]. Les quelques victoires des féministes encouragent les institutions américaines à augmenter le financement des sports collégiaux féminins.

Poussées par le sentiment d’une nouvelle opportunité, les dynamophiles et les culturistes développent de nouvelles compétitions qui existent encore aujourd’hui. Des personnes comme Jan et Terry Todd font pression pour la mise en place d’événements de powerlifting féminins à partir du milieu des années 1970. La réaction du public est positive et le premier All American Women’s Open est organisé en 1977.[19] Il s’agit du premier concours de dynamophilie pour les femmes.

En 1980, la première fédération internationale de dynamophilie est créée, ce qui démontre la forte croissance de ce sport chez les femmes[20]. Il en est de même pour les femmes culturistes qui commencent à compétitionner entre elles vers la fin des années 1970. Il faudra cependant encore attendre 10 ans pour voir apparaître l’haltérophilie féminine au niveau olympique.

Le tournant moderne

En haltérophilie et en musculation, faire reconnaître l’haltérophilie comme sport olympique est le nouveau défi des haltérophiles. Cependant, contrairement au culturisme, il faut plusieurs années avant que des compétitions d’haltérophilie soient créées. Les compétitions féminines officielles remontent au début des années 1980, alors que Karyn Marshall et Judy Glenney dominent la scène haltérophile féminine. En 1981, Glenney remporte le premier meeting national féminin américain[21] tandis que Marshall entre dans le livre Guinness des records en 1984 pour un épaulé-jeté de 289 livres, battant ainsi le précédent record détenu par Katie Sandwina.[22]


Karyne Marshall

En 1987, les Championnats du monde d’haltérophilie ajoutent leur première division féminine. Après plusieurs années, le Comité international olympique comprend enfin à son tour l’intérêt d’inclure l’haltérophilie féminine aux Jeux olympiques[23]. Ainsi, les Jeux d’été de 2000 à Sydney ont marqué l’histoire en accueillant des haltérophiles féminines de partout dans le monde[24]. Depuis ce temps, l’haltérophilie conserve son statut de sport officiel.

Qu’est-ce qu’il reste donc à conquérir pour les femmes haltérophiles? Deux éléments viennent à l’esprit. Alors que le concours World’s Strongest Man voit le jour à la fin des années 70, ce n’est qu’en 1997 qu’est créé un équivalent féminin[25]. Ce n’était pas faute d’essayer. En 1979, Jan Todd, la powerlifter et la professeure précédemment mentionnée, soulève les célèbres Dinnie Stones pesant plus de 300 kg (700 livres), devenant ainsi la première femme à le faire[26]. La renommée déjà considérable de Todd s’accroît alors et elle devient rapidement la femme la plus forte du monde. Ce qui aurait pu être un point de départ fondamental pour les épreuves de femmes fortes s’est progressivement estompé. Deux décennies plus tard, aucune compétitrice ne pouvait officiellement revendiquer le titre de femme la plus forte du monde.

Enfin, en 2007, après près de 10 ans d’existence, CrossFit organise ses premiers jeux[27]. Les jeux CrossFit sont les premiers à établir en même temps des catégories de compétition féminines et masculines. Ainsi, outre l’immense facteur de divertissement des Jeux, ils revêtent aussi une importance historique.

Conclusion

L’haltérophilie et le culturisme féminin, à l’exception de CrossFit, ont été une préoccupation secondaire pendant une grande partie du XXe siècle. Alors que les exploits masculins en haltérophilie ne posaient pas de problèmes, les femmes intéressées par ce sport ont été obligées d’attendre des années, voire même des décennies, avant de pouvoir rejoindre leurs homologues masculins pour participer à des compétitions. Si les disparités entre les hommes et les femmes persistent, il semble qu’un consensus a été atteint : le powerlifting, l’haltérophilie olympique, le CrossFit ou encore les compétitions officielles sont de plus en plus acceptées.

En 1979, lorsqu’interviewée par People Magazine, Jan Todd déclare que «la force devrait être un attribut de toute l’humanité. Ce n’est pas un cadeau qui appartient uniquement à la gent masculine[28]. »

*Ce texte est une traduction par Florence Prévost-Grégoire et Catherine Larochelle de l’article « The Untold History of Women in Strenght Sports » publié sur le site web américain BarBend


[1]Dworkin, Shari and Michael A. Messner, ‘Just Do . . . What? Sport, Bodies, Gender’, in J. Lorber, B. Hess, and M. Marx Ferree (eds.), Revisioning Gender (Thousand Oaks: Sage, 1999): 341–61.

[2] Todd, Jan. “The origins of weight training for female athletes in North America.” Iron Game History 2 (1992): 4-14.

[3] Todd, Jan. “Center Ring: Katie Sandwina and the Construction of Celebrity.” Iron Game History 10.1 (2007): 4-13.

[4] ‘The Great Sandwina’, Legendary Strength.com. Available at https://legendarystrength.com/the-great-sandwina/.

Malheureusement, il n’y a aucune preuve à l’appui de cette théorie, mais elle est néanmoins amusante à raconter.

[5] Desbonnet, Edmond , Les Rois de la Force (Paris, 1911): 396-397

[6] Todd, Jan. “‘Sex, Murder, Suicide’: New Revelations about the Mystery of Minerva”. Iron Game History 10.4 (2009): 7-21.

[7] Zweiniger-Bargielowska, Ina. Managing the Body: Beauty, Health, and Fitness in Britain 1880-1939 (OUP Oxford, 2010): 114.

[8] Certes, l’évènement de MacFadden provoque la colère des autorités de la censure de l’État, ce qui finalement conduit à une foule de problèmes juridiques, mais c’est une autre histoire pour un autre jour

[9] Roach, Randy. Muscle, Smoke, and Mirrors. Vol. 1 (AuthorHouse, 2008): 79.

[10] MacFadden, Mary Williamson. Dumbbells and carrot strips;: The story of Bernarr Macfadden (Holt, 1953).

[11] Todd, “The origins of weight training for female athletes in North America.”: 6-8.

[12] Ibid.

[13] Todd, Jan. “The Legacy of Pudgy Stockton.” Iron Game History 2.1 (1992): 5-7.

[14] Ibid.

[15] Black, Jonathan. Making the American body: The remarkable saga of the men and women whose feats, feuds, and passions shaped fitness history (U of Nebraska Press, 2013): 63-88.

[16] Warpeha, Joe. “A History of Powerlifting in the United States: 50 Years after York.” (2015). Available at http://www.usaplmn.com/wp-content/uploads/2014/04/History-of-Powerlifting-Warpeha-9-4-15.pdf.

[17] Lowe, Maria R. Women of steel: Female bodybuilders and the struggle for self-definition (NYU Press, 1998): 57-60.

[18] Ibid

[19] Ibid. See also Dresden Archibald, ‘Women in Weight Sports. How It All Started Part One’. Breaking Muscle. Available at: https://breakingmuscle.com/fitness/women-in-weight-sports-part-1-how-it-all-started.

[20] ‘History of IPF Officials’. IPF.com. Available at: https://www.powerlifting.sport/federation/history.html.

[21] ‘18 Women Who Shaped Women’s Weightlifting’. USA Weightlifting. Available at: https://www.teamusa.org/USA-Weightlifting/Features/2018/March/08/18-Women-Who-Shaped-Womens-Weightlifting.

[22] Ibid

[23] Dresden Archibald, ‘Women In Weight Sports, Part 2: Olympic Lifting In Modern Ages’. Breaking Muscle. Available at: https://breakingmuscle.com/fitness/women-in-weight-sports-part-2-olympic-lifting-in-modern-ages.

[24] Ibid

[25] ‘World’s Strongest Woman’. Available at: http://www.bitlanders.com/blogs/worlds-strongest-woman/68977.

[26] ‘Dr. Jan Todd’. Dinnie Stones. Available at: http://www.thedinniestones.com/Lifters%20Pages/Assisted%20Lifts/Jan%20Todd.html.

[27] ‘History of the Games’, CrossFit.com. Available at: https://games.crossfit.com/history-of-the-games.

[28] Dennis Breo and Susan Jack. ‘That’s Not a Heavy Date but the 280-Lb. Husband of Jan Todd, the World’s Strongest Woman’, People. Available at: https://people.com/archive/thats-not-a-heavy-date-but-the-280-lb-husband-of-jan-todd-the-worlds-strongest-woman-vol-11-no-4/.