Maghreb-Afrique noire : derrière le drame des migrants, le poids des préjugés raciaux

Publié le 27 novembre 2017
Bocar Niang

19 min

Par Bocar Niang, doctorant en histoire à l’Université de Sherbrooke et collaborateur pour HistoireEngagee.ca

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Le 14 novembre 2017, la chaîne américaine CNN diffusait un reportage bouleversant montrant de jeunes Africains subsahariens vendus aux enchères comme esclaves dans les périphéries de Tripoli, la capitale de la Libye. Les images, poignantes, montrent de jeunes hommes noirs dans la vingtaine et la trentaine, présentés par les vendeurs comme des personnes robustes, dont le prix proposé est déclamé de façon à faire monter les enchères[1]. La journaliste de CNN, Nima Elgabir, qui a réalisé le reportage, a du mal à cacher son émotion et s’écrie : « je ne sais pas quoi dire. C’est probablement l’une des choses les plus incroyables que j’ai jamais vues[2]! »

Ce reportage de CNN a créé la stupeur et une onde de choc sur le continent africain. Elle a suscité un déferlement rarement vu sur les réseaux sociaux ainsi que des condamnations de la part de l’ONU, mais également de la société civile et de gouvernements africains. Une manifestation s’est aussi tenue le 17 novembre 2017, en France, à l’initiative de militants.es africains.es et antillais.es[3]. Acculé, le gouvernement libyen annonçait l’ouverture d’une enquête et la saisie de la justice deux jours plus tard.

Si les actes de tortures frappant les migrants.es africains.es en Libye sont connus de longue date, le poids des images de CNN, en réveillant de douloureux souvenirs, semble fouetter une classe politique et une société civile africaines restées jusque-là paradoxalement discrètes sur le sujet. Au-delà de ce reportage et du drame des migrants.es subsahariens.nes, c’est la question du racisme anti-noir au Maghreb et dans les pays du Machrek qui est posée. Véritable sujet tabou, puisqu’il a longtemps déserté le débat public, le racisme anti-noir qui écume une partie des sociétés arabes est de plus en plus inscrit à l’ordre du jour. La massification de l’immigration subsaharienne dans l’espace maghrébin depuis la fin des années 1990 fait en effet bouger les lignes. À l’image de l’écrivain algérien Kamel Daoud, nombre d’intellectuels.les et de chercheurs.ses maghrébins.es s’impliquent de plus en plus dans ce débat en gestation[4].

Il porte entre autres sur la difficulté des pouvoirs politiques maghrébins à concevoir des politiques d’intégration pour leurs propres minorités noires et les communautés migrantes subsahariennes. L’exemple libyen, ainsi que la situation prévalant en Algérie et au Maroc, posent en fin de compte la question de la représentation des Noirs.es dans les sociétés arabo-berbères, un sujet échappant rarement aux passions, mais encore mal documenté par les historiens.es.

La résurgence de marchés aux esclaves en Libye

Bien avant l’enquête de CNN, paraissait en avril 2017 dans plusieurs journaux de la presse internationale, une information faisant état de la découverte de marchés aux esclaves en Libye. Les victimes étaient alors des ressortissants.es d’Afrique subsaharienne tentant de rejoindre illégalement l’Europe[5]. L’information, dont on aurait pu croire qu’il s’agissait d’une fake news, s’est finalement avérée crédible. Révélée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), elle fut également corroborée par de nombreux témoignages de migrants, à la suite de plusieurs enquêtes menées par de grands titres de la presse internationale[6].

Paradoxalement, cette nouvelle n’a suscité que de timides commentaires indignés à l’échelle mondiale, en dépit de la gravité des faits rapportés. Les plus vives dénonciations ont sont surtout venues d’organisations, comme Amnesty International, Human Right Watch et Médecins sans frontières, qui s’intéressent au sort des migrants subsahariens en Afrique du Nord et qui produisent régulièrement des rapports sur le sujet.

Les récits de migrants.es en provenance de la Libye, recueillis par les organisations des droits de la personne ou par la presse internationale, se recoupent pourtant tous par le caractère extrêmement brutal des violences décrites. Le 1er juillet 2017, le site Internet français Médiapart publiait notamment une enquête truffée de témoignages de tortures[7]. De grands médias européens et africains en ont fait de même, jetant une lumière crue sur un sujet qui a pris de l’ampleur : l’existence de filières migratoires mafieuses opérant en Libye sous le parrainage de nombreuses milices armées présentes dans ce pays depuis la chute de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

La criminalisation de la question migratoire en Libye est en outre favorisée par l’importance des flux monétaires que celle-ci génère. Les candidats.es au passage à l’Europe à partir des côtes libyennes verseraient des sommes oscillant entre 2300 et 3000 dollars américains selon un rapport d’information de l’Assemblée nationale française[8]. Ce « commerce » des migrants.es « pourrait rapporter jusqu’à 323 millions de dollars par an pour la seule Libye, alimentant notamment la multitude de groupes armés présents sur le territoire »[9]. Cet enjeu financier, combiné à la dilution de l’autorité centrale, à la multiplication de milices armées et à la collusion entre celles-ci et des chefferies locales, a contribué à faire du dossier migratoire le trou noir de la Libye postrévolutionnaire.

Le racisme et les abus dont sont victimes les Subsahariens.es ne sont-ils qu’une péripétie découlant de l’anarchie qui s’est saisie de la Libye depuis l’insurrection ayant renversé le pouvoir de Kadhafi? Il semble que le phénomène se rattache à un mal plus profond qui dévoile un pays incapable depuis longtemps d’assumer son caractère multiethnique et multinational. L’identité culturelle de la Libye indépendante a en effet toujours reposé sur le postulat absolutiste de l’arabité. Celui-ci nie l’héritage berbère millénaire de ce territoire, mais également et surtout celui des Toubous libyens.nes, une importante minorité noire non arabophone.

Au racisme relié à la couleur de leur peau, s’ajoute un racisme linguistique, puisque leur langue ne dispose d’aucune forme de reconnaissance officielle[10]. Historiquement marginalisés.es et parfois assimilés.es purement et simplement à des Tchadiens.nes, les Toubous n’ont jamais pu trouver leur place dans la Libye postcoloniale. Ils semblent ainsi plus discriminés encore que la minorité noire de culture arabe, issue des descendants d’esclaves venus de l’Afrique subsaharienne, même si la citoyenneté de ces derniers est également parfois remise en cause au gré de certaines manipulations politiques.

La communauté des Tawerghas, des descendants d’esclaves établis de longue date dans le Sud libyen, a ainsi été ostracisée au lendemain de la Révolution et de facto privée de sa citoyenneté, car accusée d’avoir soutenu Kadhafi durant l’insurrection et de s’être rendue coupable d’exactions[11]. Les Arabes noirs libyens ont cependant vu émerger ces dernières années, une élite capable d’assumer de très hautes fonctions dans l’appareil gouvernemental du pays[12]. Mais le sort fait aux Toubous et aux couches les plus défavorisées des Arabes noirs rappelle le caractère ontologiquement précaire de la place du Noir dans la société libyenne.

Une identité migratoire maghrébine en constante évolution

Au-delà de la Libye, c’est toute l’Afrique du Nord qui semble aujourd’hui prise dans cette convulsion ramenant au-devant de la scène un racisme anti-noir longtemps tabou et absent des débats publics. Cette évolution s’explique par l’identité migratoire du Maghreb, qui s’est considérablement modifiée depuis les années 1990 : « À sa fonction traditionnelle d’espace d’émigration qui tend encore à se renforcer et qui continue à marquer fortement les structures démographiques et socio-économiques des pays de la région, s’ajoutent désormais celle d’espace d’immigration et, emboitée à celle-ci, la fonction de transit[13]. » Cette dernière fonction n’a cessé de prendre de l’ampleur au point que l’immigration devient un fait sociétal et spatial majeur au Maghreb[14].

Ces migrations transsahariennes sont mal renseignées au plan quantitatif, les ordres de grandeur fournis par l’Union européenne se bornant à évoquer des « dizaines de milliers de Subsahariens » franchissant chaque année le Sahara pour gagner le Maghreb en vue d’émigrer clandestinement en Europe[15]. Ce flou sur les statistiques fait le lit de toutes sortes d’exagérations. Le fantasme de Subsahariens.nes passant par le Maghreb pour submerger l’Europe, à la faveur de la forte croissance démographique africaine, devient par exemple un des repères du discours de l’extrême droite et de la droite extrême européennes.

L’ancien dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, est cependant l’un des premiers à avoir décomplexé ce fantasme. Lors d’une intervention à Rome en août 2010, il déclarait :

Demain peut-être que l’Europe ne sera plus européenne et même noire car ils sont des millions (d’Africains) à vouloir venir. Nous ne savons pas ce qui se passera, quelle sera la réaction des Européens blancs et chrétiens face à ce flux d’Africains affamés et non instruits[16].

Ces propos peuvent paraître surprenants venant d’un dirigeant qui a érigé le panafricanisme comme la principale constante de sa politique étrangère, particulièrement à partir d’avril 1992, quand la Libye fut mise au ban des nations et soumise à un embargo aérien et militaire par le conseil de sécurité de l’ONU pour son présumé soutien au terrorisme. Ils sont certainement à placer dans le contexte de l’époque, où la Libye, à la recherche d’une respectabilité internationale, cherche à réchauffer ses liens avec l’Europe en s’érigeant comme un rempart à un hypothétique flux de migrants. Ils n’en traduisent pas moins une perception très négative du phénomène migratoire subsaharien aussi bien au Maghreb que dans l’espace de l’Union européenne.

La représentation du migrant en usurpateur

L’absence de données quantitatives fiables semble en même temps générer un terreau fertile à l’éclosion de discours centrés sur la menace que représenterait l’immigrant subsaharien en transit au Maghreb. L’illustration de cette dérive se vérifie notamment dans l’espace médiatique maghrébin où les formulations racistes s’étalent parfois sans complexe. En 2005, le journal arabophone marocain Ashamal assimile les migrants africains à des « criquets noirs » envahisseurs, tandis qu’en 2007, son confrère Al Ittihad Al Ichtiraki évoque « un danger sanitaire (transmission du sida, tuberculose, prostitution), un danger sécuritaire (accusations de liens avec le terrorisme international) et un danger social (vols, crimes, mendicité) » que représenteraient les migrants.es[17]. Ces commentaires n’ont suscité à l’époque que de timides dénonciations.

Il a fallu attendre le 2 novembre 2012 pour que ces dérives journalistiques créent un vif émoi, quand Maroc Hebdo, l’un des journaux francophones les plus en vue du royaume, consacre un dossier aux Subsahariens.es vivant dans le pays avec un titre évoquant un « péril noir »[18]. Le choix de ces mots traduit la lente construction d’une représentation sociale faisant du subsaharien et de la subsaharienne des usurpateurs.rices dont la capacité à s’organiser pour transgresser les frontières les fait entrer dans la catégorie criminalisée, légitimant la répression[19]. Elle est aussi symptomatique du fossé qui s’est creusé entre le Maghreb et l’Afrique noire, au point où l’on pourrait évoquer « deux solitudes » séparées par le « mur » du Sahara.

Comment en est-on arrivé là quand on sait que le Sahara, loin de représenter un mur infranchissable entre la partie nord et le sud du continent africain, a au contraire joué pendant des siècles, un rôle de brassage à travers notamment le commerce caravanier dont le pic se situe entre le VIIIe et le XVIe siècle[20]? Et même si la traite négrière est une composante importante de ces caravanes, celles-ci ont néanmoins donné lieu à une vie relationnelle importante, avant que ne s’enclenche, à partir du XVIe siècle, un cycle ayant entraîné le déclin puis la mort de ce commerce transsaharien[21].

La construction de l’espace migratoire saharo-sahélien ne peut pas cependant s’expliquer par la seule filiation avec ces routes du commerce précolonial transsaharien. L’histoire politique de la région, celle des indépendances, les cycles de sécheresse dans la bande sahélienne et le décollage économique plus important du Maghreb par rapport au versant sahélien du Sahara, constitue une des pistes à explorer pour comprendre ce phénomène[22]. Le durcissement des contrôles aux frontières de l’Union européenne en est une autre. Les accords de réadmission signés par les pays du sud de la Méditerranée finissent en effet de transformer le Maghreb en une sorte de sas « où les migrants du sud restent quand ils ne parviennent pas à aller plus loin »[23].

Petit à petit, à partir du début des années 2000, les communautés subsahariennes établies dans le Maghreb central (Algérie, Maroc, Tunisie) ainsi qu’en Libye et en Égypte, n’ont cessé de grossir, posant des défis à la fois logistiques, politiques et socio-économiques. Ceux-ci favorisent toutes sortes de crispations identitaires contre les migrants.es. La récente saillie anti-immigrés.es du premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, en est l’illustration. Ce dernier estime que « les migrants amènent le crime, la drogue et plusieurs fléaux[24]. » Cette prise de position banalise un racisme qui se répand dans des segments importants de la société[25]. Elle justifie en outre une répression discontinue de l’État algérien qui voit dans la présence de ces Subsahariens.es « une menace contre la sécurité nationale » comme l’a suggéré le ministre algérien des Affaires étrangères Abdelkader Messahel en commentant les propos de M. Ouyahia[26].

Ce phénomène de banalisation d’un discours aux relents racistes visant les Subsahariens.esen Algérie et au Maroc, ainsi que la criminalisation de la question migratoire en Libye, posent la problématique de concevoir le Sahara comme espace de mobilité entre le nord et le sud du continent africain. Alors que le thème du panafricanisme demeure omniprésent dans les discours officiels, aussi bien au Maghreb qu’en Afrique subsaharienne, le brassage humain entre les deux parties du continent reste plus que jamais anémique, alimentant au passage une réelle méfiance envers « l’autre ».

À l’aune de cette réalité, la prochaine adhésion du Maroc à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) constitue un chantier qu’il sera intéressant d’étudier[27]. L’Organisation ouest-africaine garantit en effet une libre circulation des personnes entre ses 15 États membres. En enjambant le Sahara pour intégrer la CEDEAO, le Maroc fait le choix d’ouvrir ses frontières et s’impose une révision complète de sa politique migratoire. Le succès ou l’échec du mariage en train d’être scellé entre le Maroc et les États ouest-africains devraient par conséquent faire école concernant le rapprochement entre Maghrébins et Subsahariens.

Pour en savoir plus

« Kadhafi réclame 5 milliards d’euros à l’UE par an pour stopper l’immigration clandestine ». Le Point (31 août 2010). [En ligne]http://www.lepoint.fr/monde/kadhafi-reclame-5-milliards-d-euros-a-l-ue-par-an-pour-stopper-l-immigration-clandestine-31-08-2010-1230409_24.php.

« Tawergha : le martyre des Libyens noirs ». Jeune Afrique (5 février 2014). [En ligne]http://www.jeuneafrique.com/134672/politique/tawergha-le-martyre-des-libyens-noirs/.

« En Algérie, un vent de racisme souffle sur les immigrés africains ». Jeune Afrique (20 mai 2014). [En ligne]http://www.jeuneafrique.com/depeches/17045/politique/en-algerie-un-vent-de-racisme-souffle-sur-les-immigres-africains-2/.

« Les migrants ‘’amènent le crime, la drogue et plusieurs autres fléaux’’ : un ministre crée un tollé en Algérie ». L’Obs (10 juillet 2017). [En ligne]https://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20170709.OBS1847/les-migrants-amenent-le-crime-la-drogue-et-plusieurs-autres-fleaux-un-ministre-cree-un-tolle-en-algerie.html.

« Algérie : le ministre des Affaires étrangères qualifie les migrants de ‘’menace’’ ». France24 (12 juillet 2017). [En ligne]http://www.france24.com/fr/20170712-algerie-messahel-diplomatie-migrants-menace-polemique-etrangers.

« L’OIM découvre des ‘’marchés aux esclaves’’ qui mettent en péril la vie des migrants en Afrique du Nord ». Organisation internationale pour les migrations (4 novembre 2017). [En ligne]https://www.iom.int/fr/news/loim-decouvre-des-marches-aux-esclaves-qui-mettent-en-peril-la-vie-des-migrants-en-afrique-du.

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WIHTOL DE WENDEN, Catherine. « Migrations en Méditerranée, une nouvelle donne ». Confluences Méditerranée, vol. 87, no 4 (2013), p. 19-30.


[1] Nima Elbagir, Raja Razek, Alex Platt et Bryony Jones, « People for sale. Where lives are auctioned for $400 », CNN, en ligne.

[2] Camille Adaoust, « VIDÉO. ‘’Douze Nigérians ont été vendus sous nos yeux’’ : quand CNN filme une vente aux enchères d’êtres humains en Libye », franceinfo, 15 novembre 2017, en ligne.

[3] Dakin Andone, « Protesters gather near Libyan Embassy after CNN report on migrant auctions », CNN, 20 novembre 2017, en ligne.

[4] Kamel Daoud, « Être noir en Algérie, par Kamel Daoud », Jeune Afrique, 17 mai 2016, en ligne.

[5] « L’OIM découvre des ‘’marchés aux esclaves’’ qui mettent en péril la vie des migrants en Afrique du Nord », Organisation internationale pour les migrations, 4 novembre 2017, en ligne.

[6] Claire Rainfroy, « Retour en Côte d’Ivoire pour 151 migrants ivoiriens coincés en Libye », Jeune Afrique, 22 mars 2017, en ligne.

[7] Elisa Perrigueur, « Entre la Libye et l’Italie, sauvetages à la chaîne de migrants en détresse », Mediapart, 1er juillet 2017, en ligne. On peut y lire, par exemple, ce récit d’Achille, un Togolais enlevé sur une route libyenne : « Ma femme était enceinte de trois mois et demi. Ils l’ont violée devant moi, sodomisée… Ils m’ont mis un sac sur la tête, mais j’entendais tout. Après ça, elle a perdu notre bébé. Moi, j’ai été torturé avec des câbles électriques dans l’anus, j’ai été battu à la matraque, giflé… Tout ce que tu imagines qui peut faire mal… ».

[8] Nicole Ameline, Philipe Baumel, Jean Glavany et Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française (ANF), Rapport d’information sur la Libye, Paris, ANF, novembre 2015, rapport no 3259, p. 97.

[9] Ibid.

[10] Stéphanie Pouessel, « ‘’Égaux comme les dents d’un peigne’’ : le racisme envers les Noirs Libyens au miroir de la question amazighe », dans Stéphanie Pouessel, dir., Noirs au Maghreb. Enjeux identitaires, Paris, Karthala, 2012, p. 57-58.

[11] « Tawergha : le martyre des Libyens noirs », Jeune Afrique, 5 février 2014, en ligne.

[12] Le symbole le plus célèbre de cette tendance est représenté sans doute par Béchir Saleh, l’ancien Directeur de cabinet de Kadhafi et ancien patron du fonds souverain libyen, actuellement en exil en Afrique du Sud.

[13] Ali Bensaâd, « Immigration sur émigration. Le Maghreb entre “rétrécissement“ du monde et mutations socio-spatiales » dans Ali Bensaâd, dir., Le Maghreb à l’épreuve des migrations subsahariennes. Immigration sur Émigration, Paris, Karthala, 2009, p. 5.

[14] Ibid.

[15] Julien Brachet, Armelle Choplin et Olivier Pliez, « Le Sahara entre espace de circulation et frontière migratoire de l’Europe », Hérodote, vol. 142, no 3, 2011, p. 163-182.

[16] « Kadhafi réclame 5 milliards d’euros à l’UE par an pour stopper l’immigration clandestine », Le Point, 31 août 2010, en ligne.

[17] Anaïk Plan, « Entre « visibilisation »et « invisibilisation », les migrations subsahariennes au Maroc », dans Ali Bensaâd, Le Maghreb à…, p. 80.

[18] Voir le Maroc Hebdo no 998, du 2 au 8 novembre 2012.

[19] Sylvie Bredeloup et Olivier Pliez, « Migrations entre les deux rives du Sahara », Autrepart, vol. 36, n° 4, 2005, p. 3-20.

[20] Marc Côte, « Les mouvements transsahariens d’hier à aujourd’hui », dans Ali Bensaäd, Le Maghreb à…, p. 181-182.

[21] Idem.

[22] Ibid., p. 6.

[23] Catherine Wihtol de Wenden, « Migrations en Méditerranée, une nouvelle donne », Confluences Méditerranée, vol. 87, no 4, 2013, p. 20.

[24] « Les migrants ‘’amènent le crime, la drogue et plusieurs autres fléaux’’ : un ministre crée un tollé en Algérie », L’Obs, 10 juillet 2017, en ligne.

[25] « En Algérie, un vent de racisme souffle sur les immigrés africains », Jeune Afrique, 20 mai 2014, en ligne. Ahmed Ouyahia a tenu ces propos en juillet 2017; il était directeur de cabinet du président de la République à l’époque. Il a été nommé Premier ministre quelques semaines plus tard.

[26] « Algérie : le ministre des Affaires étrangères qualifie les migrants de ‘’menace’’ », France24, 12 juillet 2017, en ligne.

[27] Formulée le 24 février 2017, la demande d’adhésion du Maroc a été acceptée par le sommet des chefs d’État de la CEDEAO tenu le 4 juin 2017 à Monrovia. Depuis lors, des négociations techniques ont été engagées et devraient se conclure par l’accueil officiel du Royaume lors du prochain sommet de l’organisation.