HistoireEngagée.ca

Là où le présent rencontre le passé - ISSN 2562-7716

Notre comité éditorial s’agrandit !

Histoire Engagée vous présente aujourd’hui la nouvelle membre de son comité éditorial : Hanaa Sfeir!

Détentrice d’un doctorat en pharmacie et d’une maîtrise en philosophie de l’Université Libanaise, Hanaa Sfeir a travaillé son mémoire en philosophie sur l’athéisme absolu et la croyance dogmatique. Toujours passionnée par le domaine du religieux, elle poursuit actuellement ses études doctorales au Centre d’études du religieux contemporain (CERC) à l’Université de Sherbrooke sous la direction du professeur Pierre Noël et sous la codirection du professeur Sami Aoun. Son projet de recherche porte sur la dialectique de l’UN et du multiple suivant les perspectives philosophiques, psychanalytiques et mystiques. Elle travaille sur des projets de recherche diversifiés en rapport avec : la communication interculturelle, la collaboration interprofessionnelle, la pédagogie, la spiritualité et la santé, le dialogue philosophique et la pratique de l’attention chez les enfants, la maltraitance des ainés, religion et organisations entrepreneuriales, etc. Elle est étudiante chercheure au SoDRUS (Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke). Elle est membre de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées au Centre de recherche sur le vieillissement, CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Elle est aussi affiliée au Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke et secrétaire et responsable des communications de l’Association étudiante pour l’étude du religieux contemporain et de la théologie (ARCTUS).

Bienvenue Hanaa!

À la recherche d’Anne Greenup, première présidente du Coloured Women’s Club of Montreal

Camille Robert, doctorante et chargée de cours en histoire, UQAM[1]

Anne Greenup est connue pour avoir été la première présidente et l’une des fondatrices, en 1902, du Coloured Women’s Club of Montreal, la première organisation de femmes noires au Canada. En 1997, un prix a même été créé en son honneur par le gouvernement du Québec. Pourtant, sa trajectoire biographique demeure peu connue.

Brochure publiée à l’occasion du 75e anniversaire du Coloured Women’s Club

Il y a quelques mois, dans le cadre d’un mandat de recherche, j’ai dû rassembler des informations biographiques sur plusieurs femmes ayant marqué l’histoire québécoise. Au moment d’ajouter Anne Greenup, j’ai hésité. Hormis son implication au Coloured Women’s Club, qu’est-ce que je pouvais écrire sur elle? Les textes à son sujet se limitent généralement à souligner son implication sociale. Les grands journaux quotidiens du début du 20e siècle ne la mentionnent pas – et ne mentionnent pas non plus le Coloured Women’s Club[2] d’ailleurs – ce qui en dit long sur l’invisibilisation des femmes noires dans les discours publics. Plusieurs documents produits par le Club ont contribué à faire vivre sa mémoire et soulignent son engagement, mais sans donner d’autres détails sur le reste de sa trajectoire.

Cette chronique d’archives vise à rassembler les informations trouvées à l’occasion de ce mandat. Sans vouloir m’insérer dans un champ historiographique qui s’écarte de mes domaines de spécialisation, et tout en reconnaissant l’apport de chercheuses et de chercheurs ayant travaillé sur l’histoire des communautés noires du début du 20e siècle à Montréal et à Vancouver[3], le partage en libre accès des archives disponibles pourrait sans doute servir à d’autres personnes engagées dans les milieux de création, de recherche, d’histoire publique ou de diffusion, ainsi que dans diverses associations.

Penser les héritages coloniaux à travers le théâtre : entrevue avec Salim Djaferi

Entrevue : Christine Chevalier-Caron et Catherine Larochelle, membres du comité éditorial d’HistoireEngagée.ca

Transcription : Kathleen Villeneuve, étudiante à la maîtrise en histoire à l’Université de Montréal

La pièce Koulounisation, écrite, mise en scène et jouée par Salim Djaferi, est présentée du 26 septembre au 7 octobre 2023 au Théâtre Prospero à Montréal. L’œuvre aborde les enjeux relatifs aux événements coloniaux en Algérie par le biais des mots et de la mémoire. À cette occasion, HistoireEngagée.ca a eu le plaisir de s’entretenir avec l’artiste.

Crédit : Thomas Jean Henri

HistoireEngagée.ca (HE) : Vous ouvrez votre pièce en vous demandant comment se dit colonisation en arabe. D’où est venu ce questionnement ? Y a-t-il un événement ou un point de départ précis derrière votre démarche et l’enquête que vous avez menée ?

Salim Djaferi (SD) : Ce point de départ, c’est celui qui dramaturgiquement était le plus sensé, le plus efficace, qui servait le mieux artistiquement la pièce de théâtre. En fait, quand je me suis intéressé à cette grande question, je travaillais sur les différentes façons de nommer ce que, moi, j’appelais à l’époque la guerre d’Algérie. Je m’y suis intéressé parce que j’étais à ce moment-là en stage avec Adeline Rosenstein, une metteure en scène qui dont la pratique est principalement documentaire. Ce stage s’intéressait à la représentation des mouvements d’indépendance au théâtre. Là-dessus, je voulais m’intéresser à l’Algérie. C’est une histoire qui ne m’est bizarrement pas familière, alors que mes grands-parents sont nés en Algérie. Ce n’est pas une histoire que je connais bien, ce n’est pas une histoire qu’on enseigne à l’école. Ce n’est pas une histoire dont on débat énormément en famille non plus ; sans que ce soit un tabou. 

Recension du livre Plus aucun enfant autochtone arraché : pour en finir avec le colonialisme médical canadien de Samir Shaheen-Hussain

Sandrine Renaud, ergothérapeute, candidate au doctorat en philosophie (concentration éthique appliquée), Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)[1]

Après avoir expliqué le fonctionnement d’ÉVAQ et exposé les conséquences néfastes de la règle de non-accompagnement sur les enfants traités par son équipe, l’auteur explique, dans la deuxième partie du livre, pourquoi la campagne « Tiens ma main » a mis l’accent sur les enfants des communautés autochtones du nord du Québec. Alors que cette règle concernait l’ensemble des enfants québécois, il argue qu’elle affectait de manière disproportionnée les enfants issus de ces communautés. Précisément, en plus des facteurs géographiques qui augmentaient considérablement le délai avant qu’un parent ne puisse se rendre à leur chevet, il mentionne que ces enfants demeurent plus susceptibles de souffrir de conditions de santé graves requérant un transport médical d’urgence par rapport aux enfants du sud de la province. Faisant référence au cadre conceptuel des déterminants sociaux de la santé, Shaheen-Hussain montre de façon convaincante comment les conditions socioéconomiques dans lesquelles vivent ces jeunes, lesquelles      découlent directement du contexte politique colonial, affectent négativement leur santé et augmentent leur taux de mortalité. Ainsi, la règle de non-accompagnement constitue un exemple de pratique qui, malgré son application stricte et systématique à l’ensemble de la province, était discriminatoire dans ses effets vis-à-vis des familles autochtones.

Le Québec dans l’histoire mondiale de la démocratie, 1600-1840

Par Allan Greer, Université McGill

Joseph-François Lafitau, Moeurs des sauvages ameriquains comparées aux mœurs des premiers temps, t. 2, Paris, Chez Saugrain l'aîné ... Charles Estienne Hochereau, 1724, p. 314 [crédit Library of Congress]
Joseph-François Lafitau, Moeurs des sauvages ameriquains comparées aux mœurs des premiers temps, t. 2, Paris, Chez Saugrain l’aîné, Charles Estienne Hochereau, 1724, p. 314 [crédit Library of Congress]

On assiste, depuis un certain temps, à la mondialisation de l’histoire du Québec (ce mot est un anachronisme voulu dans le contexte de la période d’avant 1867 pour désigner le Canada de l’époque de la Nouvelle-France, la « province of Quebec » et le Bas-Canada). En analysant l’histoire du Québec, les historien.nes sont de plus en plus sensibles aux contextes impérial, atlantique, nord-américain et des Amériques, et s’efforcent de chercher les liens qui relient des phénomènes québécois aux grands courants de l’histoire[1]. En même temps, quelques chercheurs.es dans d’autres parties du monde commencent à tourner les yeux vers des cas québécois pour mieux comprendre un passé qui dépasse les limites d’un seul pays. Une série de publications récentes mettent en vedette le rôle du Québec dans l’histoire de la démocratie, terme que j’utilise dans son sens large pour désigner les idées et les gestes en faveur du pouvoir politique populaire. Je voudrais recenser quelques-uns de ces ouvrages qui méritent, à mon avis, plus d’attention de la part des spécialistes québécois.es.

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