Pour l’Université de l’Ontario français
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catégorisé, N. (2018). Pour l’Université de l’Ontario français. Histoire Engagée. https://histoireengagee.ca/?p=8771Chicago
catégorisé Non. "Pour l’Université de l’Ontario français." Histoire Engagée, 2018. https://histoireengagee.ca/?p=8771.Avec deux lignes de son énoncé budgétaire, le gouvernement de Doug Ford a annoncé le 15 novembre dernier l’abolition de l’Université de l’Ontario français. Joint à la fermeture du Commissariat aux services en français, ce geste atteint les droits acquis des francophones de l’Ontario à l’éducation postsecondaire exclusivement dans leur langue, des droits qu’ils ont obtenus de haute lutte avec la création de l’Université le 1er juillet dernier. À notre connaissance, il s’agit d’un précédent dans le monde contemporain : pour la première fois, un État abolit une université pour des considérations budgétaires. Ce précédent remet en cause le rôle accordé au haut savoir et le maintien d’une communauté, principes au cœur même de notre vie en société
Au-delà de la simple préparation à l’emploi, une université est une institution cruciale dans toute communauté. C’est encore plus le cas si celle-ci est minoritaire. L’université, est un lieu d’émancipation et de responsabilisation. Grâce à la formation des personnes et au développement des connaissances, elle habilite les citoyens et les citoyennes à l’exercice de leurs droits. En étant en contact avec le haut savoir, il est possible de faire des choix éclairés et de contribuer pleinement à son épanouissement individuel comme collectif.
De plus, en produisant et en diffusant une culture et une langue, une université permet à toute communauté d’assurer sa permanence dans le temps et sa pertinence au monde. Les bienfaits de l’institution universitaire ne se limitent pas aux seuls individus qui la fréquentent : ils rayonnent vers l’ensemble de la communauté en cherchant à répondre à ses multiples besoins et attentes.
Pour ces raisons, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies stipule par son article 13. 2-c. que l’« enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l’instauration progressive de la gratuité ». Dans son article 24, la Déclaration universelle des droits linguistiques précise que toute communauté linguistique « a le droit de décider quel doit être le degré de présence de sa langue, en tant que langue véhiculaire et objet d’étude, et cela à tous les niveaux de l’enseignement au sein de son territoire : préscolaire, primaire, secondaire, technique et professionnel, universitaire et formation des adultes ».
Abolir une université, c’est attenter directement à ces principes. C’est nuire à l’émancipation des citoyens et des citoyennes en empêchant leur accès au haut savoir et en brimant l’exercice plein et entier de leurs droits. C’est aussi entraver la constitution du lien social et le maintien du bien commun. Lorsqu’il s’agit d’une communauté comme celle de l’Ontario français, une communauté confrontée depuis longtemps au défi quotidien de sa permanence, le geste est encore plus préjudiciable et, à ce titre, intolérable.
Nous, historiens et historiennes de l’Institut d’histoire de l’Amérique française, du Québec, de l’Ontario français et d’ailleurs sommes particulièrement sensibles à l’enjeu de la vitalité des communautés francophones. Par notre mission institutionnelle et par notre engagement citoyen, nous partageons un devoir de solidarité avec les francophones de partout au Canada.
Profondément attachés.es aux principes de l’université et à l’exercice des droits des membres de toute une communauté, nous exigeons le rétablissement complet du financement originel de l’Université de l’Ontario français afin que cette institution puisse réaliser sa mission fondamentale, offrir des services d’éducation postsecondaire en français et ce, au bénéfice premier des membres de sa communauté. Nous affirmons également notre pleine et entière solidarité à l’endroit des membres de la communauté franco-ontarienne dont les droits aux services exclusifs en français viennent d’être bafoués. Nous saluons particulièrement l’engagement de la jeunesse franco-ontarienne à l’endroit de l’éducation postsecondaire en français, une langue internationale assurant la circulation des savoirs, une langue qui leur appartient.
Au nom de l’Institut d’histoire de l’Amérique française,
Brigitte Caulier, présidente
Karine Hébert, vice-présidente,
Martin Pâquet, ancien président
Louise Bienvenue, ancienne directrice de la Revue d’histoire de l’Amérique française
Ont signé cette lettre (en date du 21 novembre 2018):
Jean-René Thuot, UQAR
Jean-François Lozier, Université d’Ottawa
François-Olivier Dorais, UQAC
Magda Fahrni, UQAM
Laurent Turcot, UQTR
Martin Petitclerc, UQAM
Marise Bachand, UQTR
Yolande Cohen, UQAM
Jean-Philippe Garneau, UQAM
Julien Goyette, UQAR
Sylvie Taschereau, UTQR
François Guérard, UQAC
Stéphane Savard, UQAM
Jean Lévesque, UQAM
Claude Bellavance, UQTR
Janick Auberger, UQAM
Isabelle Bouchard, UQTR
Isabelle Perreault, Université d’Ottawa
Cylvie Claveau, UQAC
Nicolas Beaudry, UQAR
Alain Beaulieu, UQAM
Dany Fougères, UQAM
Claude La Charité, UQAR
Piroska Nagy, UQAM
Lucia Ferretti, UQTR
Julien Prud’homme, UQTR
Geneviève Dorais, UQAM
Yvan Rousseau, UQTR
John Drendel, UQAM
Joanne Burgess, UQAM
Denyse Baillargeon, Université de Montréal
Ollivier Hubert, Université de Montréal
Bernard Ducharme, UQAM
Catherine Larochelle, Université de Montréal
Samir Saul, Université de Montréal
Carl Bouchard, Université de Montréal
Michèle Dagenais, Université de Montréal
Maurice Demers, Université de Sherbrooke
Bruno Ramirez, Université de Montréal
Cynthia Milton, Collège de la Société royale du Canada et Université de Montréal
Jacques Perreault, Université de Montréal
Thierry Nootens, UQTR
David Meren, Université de Montréal
Dyala Hamzah, Université de Montréal
Susan Dalton, Université de Montréal
Camille Bégin, University of Toronto Scarborough
Paul Cohen, University of Toronto
Mairi Cowan, University of Toronto
Brian Gettler, University of Toronto
Dan Horner, Ryerson University
Eric T. Jennings, University of Toronto
Sean Mills, University of Toronto
Tom Peace, Huron University College
Daniel Rück, Université d’Ottawa
Guillaume Teasdale, University of Windsor
Luis van Isschot, University of Toronto
Ivan Carel, UQTR et UQAM
Samy Mesli, UQAM, UQO et Université de Montréal
Marie-Eve Ouellet, Université de Sherbrooke
Benoît Grenier, Université de Sherbrooke
Harold Bérubé, Université de Sherbrooke
Léon Robichaud, Université de Sherbrooke
Geneviève Dumas, Université de Sherbrooke
Patrick Dramé, Université de Sherbrooke
Jean-Pierre Le Glaunec, Université de Sherbrooke
Sophie Abdela, Université de Sherbrooke
Patrick Snyder, Université de Sherbrooke
Stéphanie Lanthier, Université de Sherbrooke
Peter Gossage, Université Concordia
Marie-Claude Thiffault, Université d’Ottawa
Réginald Auger, Université Laval
Patrick Baker, Université Laval
Johanne Daigle, Université Laval
Michel Fortin, Université Laval
Anne Klein, Université Laval
Jean-François Gauvin, Université Laval
Alain Laberge, Université Laval
Habib Saidi, Université Laval
Michel De Waele, Université Laval
Luc Lévesque, Université Laval
Jonathan Livernois, Université Laval
Pour appuyer la lettre de l’Institution de l’histoire de l’Amérique française, vous n’avez qu’à remplir le formulaire ci-dessous. Un courriel de confirmation vous sera envoyé et votre nom s’ajoutera à la liste au bas dès que vous aurez validé votre signature.
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Ont également signé les personnes suivantes:
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Noms:
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