Reconnaître l’expertise des historiennes : entrevue avec les cofondatrices de Women Also Know History

Publié le 18 septembre 2018

Entrevue réalisée par Marilou Tanguay[1], Florence Prévost-Grégoire[2], et Catherine Larochelle[3] avec Emily Prifogle et Karin Wulf, deux des cofondatrices de l’initiative américaine Women Also Know History[4]

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En juin dernier, les historiennes derrière le compte Twitter et le mot-clic #womenalsoknowhistory ont lancé un site web visant à augmenter la diffusion et l’utilisation des expertises et des publications des femmes historiennes. L’initiative, pensée comme une façon de contrer les biais genrés de la discipline historique, s’adresse tout à la fois aux praticien.ne.s de la discipline et aux journalistes qui souhaitent interviewer des expert.e.s dans le domaine. Depuis l’ouverture de leur site web, près de 3000 historiennes se sont créées un profil. Afin d’en apprendre plus sur ce projet encore méconnu au Québec et dans le monde francophone, nous avons interviewé deux des cofondatrices pour qu’elles nous parlent des prémices de leur projet, de ses impacts et de la façon dont elles conçoivent l’apport de cette base de données pour éliminer les biais sexistes dans la pratique et la diffusion de l’histoire.

Marilou, Florence et Catherine : Historiennes québécoises travaillant au Canada et en Europe, nous avons pris connaissance de votre initiative via Twitter il y a quelques mois. Les questions entourant la place des femmes dans le milieu universitaire ont été sources de préoccupations pour nous depuis deux ou trois ans, mais ces derniers mois, nous les avons examinées en profondeur et de façon collective. À la revue HistoireEngagée.ca, nous avons un dossier spécial intitulé « Où sont les femmes », destiné à réfléchir aux liens entre les femmes, la discipline historique et les récits qui en découlent. Le lancement de votre base de données a été un moment crucial pour notre réflexion quant à ces préoccupations. Vous trouverez ci-dessous certaines questions que nous ont inspirées ce lancement et le mouvement qui a suivi.

1. À quel moment et pourquoi avez-vous eu l’idée de cette base de données ? Quelle était votre intention derrière cette initiative ?

Emily Prifogle : L’idée d’une base de données est venue de Women Also Know Stuff, une initiative créée par des femmes en Science politique. Elle nous a inspirées pour créer en 2017 quelque chose d’équivalent pour les femmes historiennes. Depuis le début, l’objectif général du projet est de trouver des façons concrètes de promouvoir et de soutenir le travail des historiennes afin de lutter contre les préjugés sexistes.

Karin Wulf : L’idée est née de l’évidence même de l’existence des préjugés sexistes dans la discipline historique, bien que des progrès aient été réalisés dans ce domaine, les exemples les plus pertinents d’une liste trop longue pour être énumérée étant les auteurs des « meilleurs livres », les conférences plénières, les plans de cours, les tables livres de Barnes & Noble… Bien évidemment, de nombreuses formes de préjugés et d’exclusion existent, mais après avoir constaté le succès de Women Also Know Stuff et parlé avec certaines des membres fondatrices de l’initiative, le moment nous a semblé propice à la création d’une initiative similaire pour la discipline historique.

Keisha, Emily et moi-même avons pu participer à un panel de dernière minute à la Berkshire Conference of Women Historians, avec l’aide du comité organisateur, en juin dernier (2017), et après une table ronde incroyable, nous avons donné le coup d’envoi sur les réseaux sociaux, ce week-end-là.

L’initiative a pour but d’être un « outil médiatique et pédagogique », comme nous aimons la définir, tant pour les historien.ne.s qui travaillent dans le domaine que pour les journalistes. Nous tenions à fournir aux chercheur.euse.s une ressource afin de localiser les historiennes à inviter sur des panels, dans des revues, à inclure dans des plans de cours et bien plus. Nous voulions également créer un site Internet de ressources afin de soutenir les historiennes de différentes manières (cet aspect du site Internet sera développé ultérieurement au cours de l’année à venir). Pour les journalistes, nous voulions un site Internet qui leur permettrait de trouver rapidement des femmes travaillant sur différents sujets historiques, et qui nous donnerait la possibilité de ne plus voir les mêmes historiens, souvent blancs, cités encore et toujours ou interviewés sur des sujets d’actualité. Un autre projet que nous avons pour cette année est de travailler sur l’impact du site Internet. Pour ce faire, l’un des aspects consiste à interroger le processus de travail des journalistes pour comprendre quand et dans quelle mesure une ressource comme celle-ci peut s’insérer dans le déroulement de leur travail.

2. Avez-vous été surprises de la réaction au lancement de la base de données (presque 3000 inscriptions en 2 mois) ? La réception est-elle vraiment concentrée aux États-Unis ? Avez-vous des objectifs quant à une utilisation internationale (et non anglophone) de la plateforme ? Pensez-vous que la base de données peut devenir multilingue ou serait-il plus pertinent que des initiatives semblables voient le jour, par exemple dans le milieu francophone ?

EP : Je vais laisser Karin répondre à la plupart de ces questions. Je tiens seulement à dire que j’étais aux anges et reconnaissante de la réaction positive. Cependant, je ne dirais peut-être pas que j’étais surprise. Pour avoir suivi de près nos réseaux sociaux pendant un an avant le lancement de la base de données, j’avais déjà constaté combien l’initiative intéressait les historiennes. Si vous retournez lire sur Twitter les messages de l’été 2017 qui comportent le mot-clic #ILookLikeAHistorian, vous verrez combien ces dernières étaient prêtes à changer la perception de l’expertise historique.

KW : Le travail sur les réseaux sociaux au cours de l’année 2017 et du début de l’année 2018 a vraiment été primordial. Cela signifie que lors du lancement du site Internet la première semaine de juin 2018, nous avions eu une année pour attirer l’attention sur le projet et impliquer des gens à ses objectifs. Les chiffres ont été incroyables et nous sommes chanceuses d’avoir pu bénéficier de l’aide d’une merveilleuse équipe de développement Web ainsi que de celle de Maddison Rhoa, qui était étudiante de cycles supérieurs à l’époque, afin de gérer le système principal, le soutien et les courriels.

Tout au long de l’année, nous avons eu l’impression que l’initiative était en grande partie américaine, mais que beaucoup de soutien et d’intérêt venaient d’ailleurs dans le monde, de partout et notamment d’Europe. Nous expédiions également sur demande des autocollants Women Also Know History vers l’Australie, l’Europe ou le Canada, pour des conférences. Je sais que des personnes en Asie en ont également reçu. La provenance des chercheuses répertoriées suit désormais ce schéma.

Un aspect essentiel de Women Also Know History et de son succès est la collaboration. Keisha, Emily et moi-même avons des expériences et des opinions différentes, nous avons travaillé pour en tirer profit et en faire un atout pour le projet (c’est aussi la raison pour laquelle, même si ce n’est pas toujours possible, nous essayons de participer ensemble aux discussions publiques et aux entrevues au sujet de Women Also Know History). Notre conseil consultatif est d’une aide précieuse et propose un éventail de points de vue, sans oublier l’importante communauté de partisan.e.s de Women Also Know History et de chercheuses répertoriées, qui aident à guider le développement du projet. Mais du printemps 2017 à l’été 2018, nous avons travaillé toutes les trois ensemble, inspirées en premier lieu par Women Also Know Stuff, puis par nos propres expériences de travail sur d’autres projets de diffusion et de vulgarisation. L’expérience de Keisha au sein de l’African American Intellectual History Society et du blogue Black Perspectives, par exemple, a été précieuse. Le travail d’Emily sur nos réseaux sociaux a été extraordinaire ! J’ai, pour ma part, travaillé au développement du site Internet et je me suis attelée à conserver l’infrastructure intacte et à la faire évoluer. Mais nous travaillons vraiment toutes sur tout, et nous discutons de chaque aspect autant que possible.

Nous n’avons malheureusement pas la possibilité de proposer le site Internet dans une version multilingue pour le moment. Nous adorerions pouvoir le faire et je pense que, comme Women Also Know History prend de l’ampleur, ce sera un champ à explorer.

3. Quels sont les impacts, à ce jour, de la base de données ?

EP : Nous avons constaté une série d’impacts stimulants sur les réseaux sociaux, de façon informelle. Les historien.e.s ont rapporté avoir utilisé la base de données pour réunir des panels lors de conférences, pour trouver des conférencières et des évaluatrices d’articles scientifiques ainsi que pour mettre à jour leurs plans de cours. Les journalistes nous ont également révélé qu’ils avaient pu trouver des historiennes pour des articles et des balados, et de nombreuses historiennes ont rapporté avoir été contactées pour toutes sortes d’engagements médiatiques.

KW : Emily remarque que nous avons des retours très positifs à propos des impacts directs. Nous avons également ressenti l’enthousiasme pour les autocollants Women Also Know History, que nous avons envoyés afin de les partager lors de conférences en histoire en Amérique du Nord et à l’étranger (et à l’heure actuelle, nous continuons d’en expédier autant que nous pouvons, donc continuez à envoyer des demandes). À propos de ces derniers, nous ressentons l’enthousiasme suscité par le message du projet, qui est d’accentuer la voix des femmes historiennes. Je suis particulièrement fière que nous puissions toucher des historiennes qui travaillent dans des endroits très différents : des gouvernements, des industries, l’édition, des musées et d’autres institutions culturelles, des librairies, en éducation dont dans l’enseignement supérieur.

Un projet pour l’année à venir, comme je l’ai mentionné auparavant, est de concevoir une étude d’impact, qui nous aidera à comprendre comment fonctionnent nos différents réseaux sociaux, le site Internet, les messages diffusés par les autocollants, ainsi que le réseautage. Si nous parvenons à obtenir une étude d’ensemble solide, elle nous aidera à ce que l’initiative Women Also Know History encourage davantage encore les chercheuses.

4. Quel avenir prévoyez-vous pour la base de données à court et moyen terme ?

EP : L’une des choses pour lesquelles je suis très impatiente concerne les possibilités d’agrandissement du site Internet dans l’avenir. Dans le cadre de nos efforts pour faire davantage connaître les femmes qui s’identifient comme historiennes et leur rôle en tant qu’intellectuelles publiques, il serait possible de faire évoluer le contenu du site et d’ajouter des pages de ressources dans le but de préparer des entrevues avec les journalistes, de rédiger des éditoriaux ou de participer à des balados. Et dans le cadre de nos efforts pour rapprocher tous les historien.e.s au travail des historiennes, les ressources pour la création de plans de cours variés sont un autre domaine d’expansion du site.

KW : Nous avons reçu beaucoup de commentaires et de suggestions utiles pour les projets à entreprendre et nous avons dû adapter notre temps. J’aurais aimé que nous puissions tout faire. Par exemple : Nous avons créé notre logo, qui représente un globe légèrement abstrait, en partie pour imiter le style de celui de Women Also Know Stuff, simple et singulier. Mais seul l’hémisphère occidental est représenté, or les historiennes viennent de n’importe où et travaillent partout dans le monde. J’adorerais que nous reproduisions le logo afin de représenter les différents hémisphères. Pour le moment, nous sommes excitées que les nouveaux autocollants mentionnent l’adresse du site Internet (womenalsoknowhistory.com).

Mais nous avons été dans l’obligation de prendre certaines décisions afin de canaliser notre énergie et cette année, nous allons nous concentrer à poursuivre la diffusion de l’actualité du site Internet et son utilité, à l’étude d’impact ainsi qu’au développement de pages de ressources.

5. Comment vos collègues masculins ont-ils réagi à la mise en ligne de la plateforme ? Et plus généralement, sur les réseaux sociaux, quelle est la réaction des hommes historiens : soutien, indifférence, hostilité, etc. ?

EP : Après plus d’une année d’observation de nos réseaux sociaux, je peux désormais dire que presque uniformément, nos collègues nous ont soutenues sur Twitter et sur Facebook. La plupart des personnes qui s’engagent auprès de nous sur les réseaux sociaux ont tendance à s’identifier en tant que femmes. Cependant, nous sommes heureuses de l’évolution des choses à mesure que la base de données et les réseaux sociaux se développent, car la base de données n’est pas seulement destinée aux historiennes qui s’identifient en tant que femmes, toute la profession peut en tirer avantage.

KW : Pour ce qui est de la réaction de nos collègues, je pense que ce qui n’est pas dit pourrait être aussi intéressant que ce qui l’est. L’histoire est un milieu de travail difficile, en particulier, mais pas seulement, dans le monde universitaire. Un projet qui semble promouvoir un groupe de personnes au détriment d’un autre peut être controversé. Et bien évidemment, ce n’est absolument pas ce que nous faisons. Nous nous attaquons aux inégalités structurelles de longue date, que l’on évalue de toutes sortes de façons au sein de la discipline historique ainsi que dans les représentations publiques de l’histoire et des historien.ne.s. Juste avant que nous lancions le site Internet, un éditorialiste du New York Times, David Leonhardt, a publié un article sur le fait qu’il ne citait pas assez les femmes et il attirait l’attention sur les efforts, y compris ceux de Women Also Know Stuff, pour fournir des ressources sur les expertises des femmes scientifiques. J’attends donc que quelqu’un me pose la question : « Pourquoi les femmes ? Est-ce vraiment nécessaire ??» Personne ne me l’a posée ! Du moins, pas ouvertement.

Marilou, Florence et Catherine : L’an dernier, au congrès annuel de l’Institut d’histoire de l’Amérique française, la conférence plénière sur les défis de l’historien dans l’espace public, a provoqué l’ire de plusieurs historiennes, car y figuraient quatre hommes et aucune femme (si ce n’est l’animatrice de la table ronde) [voir « Chercher l’absence des femmes »]. Nous voudrions vous poser quelques questions quant aux réflexions plus générales dans lesquelles votre initiative s’engage.

1. Votre mouvement sur les réseaux sociaux a permis une prise de conscience collective sur certaines choses que vivent les femmes dans le milieu universitaire comme le mansplaining, l’absence de femmes dans les plans de cours, etc. Croyez-vous que cette prise de conscience « virtuelle » va avoir un impact, va se rendre jusqu’aux instances universitaires ?

EP : J’espère que notre campagne sur les réseaux sociaux touchera les établissements universitaires et contribuera à apporter des changements réels. Il semble assez évident qu’elle a déjà un certain impact et qu’elle aide à créer des séances et une participation plus diverses aux conférences.

KW : Nous espérons également qu’au fur et à mesure que nous construisons le site Internet, nous pourrons consacrer un espace aux informations sur les plans de cours. Notre ambition plus large consiste à ce que comme le site Internet est opérationnel, et vraiment solide, il sera maintenant impossible d’exclure les historiennes de tout contexte professionnel. Mais je crois que j’ai anticipé votre prochaine question…!

2. L’auteure Sara Ahmed a souvent évoqué la « politique des citations » par rapport au monde académique[5]. Votre initiative permet que les historien.ne.s n’aient plus d’arguments légitimes pour ne pas citer des femmes. Cette question de la citation est-elle parmi l’une des plus prégnantes par rapport aux défis des femmes dans le monde académique ? Quels sont les autres biais et défis du monde académique par rapport aux femmes ? Certaines de ces problématiques sont-elles propres à la discipline historique ? Y a-t-il des stéréotypes à défaire par rapport aux femmes historiennes, notamment sur les champs d’expertise où elles sont reconnues (ou dans lesquels elles ne le sont pas) ?

EP : Du point de vue d’une étudiante de cycles supérieurs, je pense qu’il existe deux enjeux distincts : premièrement, les listes de lectures, qui ne sont pas diversifiées ; et deuxièmement, le mentorat et le réseautage. D’abord, les étudiant.e.s n’ont pas beaucoup de pouvoir sur les choix de lecture pendant leur cursus alors que souvent, les cours déterminent énormément la vision qu’ils ou elles auront de leur domaine. Il leur incombe souvent de diversifier l’historiographie qu’ils ou elles intègrent dans leurs recherches. Ensuite, ils et elles ont une forte tendance à se fier à leurs directeur.trice.s de recherche pour améliorer leur connaissance de l’historiographie et agrandir leur réseau. En tant qu’étudiante de troisième cycle, les possibilités qu’offre le site Internet pour relever ces défis m’emballent. Comme n’importe qui dans la profession, les étudiant.e.s de cycles supérieurs peuvent être amenés à chercher dans le site Internet sur leurs champs d’intérêt, et pas seulement dans le but de trouver de nouvelles autrices à intégrer à leur propre recherche. Ils et elles peuvent également s’en servir comme outil de réseautage afin de trouver des chercheuses avec qui entrer en contact.

KW : Il est évident que des inégalités similaires et graves entre les genres existent dans bon nombre de domaines professionnels, bien que leurs caractéristiques soient différentes. Il existe des initiatives identiques dans d’autres disciplines et nous nous sommes directement inspirées de Women Also Know Stuff, un projet de Science politique. Un défi particulier à la discipline historique, ou peut-être particulièrement soutenu pour l’histoire, est que le sujet, qui fait autorité, est aussi familier et accessible, ce qui pose un enjeu supplémentaire quant à l’expertise dans le domaine, spécialement aux yeux du public. Cela signifie donc que les stéréotypes culturels portant sur l’identité de celui ou de celle qui développe une expertise sont particulièrement persistants.

3. Certaines historiennes sont confrontées à d’autres inégalités ou défis qui se recoupent avec la question du genre. Votre base de données tient-elle compte de cette réalité ? Comment les femmes « privilégiées » peuvent-elles contribuer à réduire ces discriminations ?

EP : Women Also Know History a travaillé en équipe dans le but de réunir délibérément un conseil consultatif représentatif d’un ensemble d’expériences et d’expertises variées. En tant qu’historiennes, nous pouvons utiliser les privilèges particuliers que notre position nous confère pour écouter les femmes et apprendre comment l’oppression intersectionnelle affecte leurs vies, pour éduquer autrui et pour être réceptives aux commentaires et suggestions.

KW : Il est essentiel que notre projet représente et soutienne la diversité et l’inclusion. Bien sûr, c’est un défi, parce qu’en tant que chercheuses, nous savons comment les environnements sociaux et géographiques, les origines ethniques et la sexualité fonctionnent tous avec le genre et génèrent des discriminations et des inégalités. Pour faire court, nous n’avons pas « la » réponse, mais nous espérons en contrepartie que nous apportons notre contribution.

Traduction de l’entrevue : Gaëlle Varnier-Brunet

Pour obtenir plus d’information sur l’initiative de Keisha N. Blain, Emily Prifogle et Karin Wulf, n’hésitez pas à consulter le site web womenalsoknowhistory.com et à suivre @womnknowhistory sur Twitter. Finalement, nous encourageons les historiennes québécoises et/ou francophones à contribuer à cette œuvre en complétant un profil sur ce site web.


[1] Marilou Tanguay est candidate au doctorat en histoire à l’UQAM.

[2] Florence Prévost-Grégoire est candidate au doctorat en histoire à l’University College of Dublin.

[3] Catherine Larochelle est professeure au département d’histoire de l’Université de Montréal et membre du comité éditorial d’HistoireEngagée.ca.

[4] Voir le site : https://womenalsoknowhistory.com/

[5] Sara Ahmed, « Making Feminist Point », Feministkilljoys, 2013 [en ligne] https://feministkilljoys.com/2013/09/11/making-feminist-points/