Là où le présent rencontre le passé - ISSN 2562-7716

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Une conférence de Marc-André Robert sur le liens entre cinéma et histoire

Affiche de l'événement.

Affiche de l’événement.

Ce vendredi 29 novembre, HistoireEngagee.ca aura le plaisir de présenter : « Dans la caméra de l’Abbé Proulx. La société agricole et rurale de Duplessis », un entretien avec Marc-André Robert sur les liens entre cinéma et histoire. La conférence se déroulera à l’Agora du Carrefour de l’information à l’Université de Sherbrooke, dès 10h00. L’activité est gratuite et ouverte à tous.

Stéphanie Lanthier, historienne et cinéaste, animera l’événement. Des exemplaire du livre de l’auteur (Dans la caméra de l’abbé Proulx. La société agricole et rurale de Duplessis, Sillery, Septentrion, 2013, 234 p.) seront disponibles au prix de 20$ (prix régulier 26$), ce dernier offrira également une séance de dédicaces. 

Louis Cyr, ou le pari de l’histoire. Compte-rendu du film « Louis Cyr : l’homme le plus fort du monde » (2013) du réalisateur Daniel Roby

Par Marc-André Robert, candidat au doctorat en histoire à l’Université Laval[1]

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Plusieurs critiques l’ont souligné, Louis Cyr: l’homme le plus fort du monde prend l’affiche au grand écran à un moment tout désigné où, ironiquement, le cinéma québécois a grand besoin d’être soulevé, d’être sauvé[2]. Les piètres recettes des productions québécoises lors des deux dernières années ne laissaient planer aucun doute; l’espoir suscité par cette sortie tant attendue se voulait à la hauteur de la légende qu’incarne Louis Cyr dans notre histoire. Double pari donc que celui de convaincre le public de préférer une (méga)production québécoise à la horde de blockbusters fraîchement sortis d’Hollywood (et pendant la saison estivale, rien de moins!) et de rendre justice à la mémoire de cet homme fort, de ce héros canadien-français. À la lumière des éloges qui ne cessent de l’accueillir[3] ainsi que de sa deuxième place au box-office pour l’ensemble du weekend de sa sortie (389 198 dollars), devancé à peine par la comédie américaine Grown Ups 2 (466 060 dollars)[4], on peut certainement féliciter ce pari (risqué) somme toute réussi. Du moins jusqu’à maintenant.

Louis Cyr et Horace Barré, respectivement interprétés par Antoine Bertrard et Guillaume Cyr. Cliquez ici pour visualiser la bande-annonce du film.

Louis Cyr et Horace Barré, respectivement interprétés par Antoine Bertrand et Guillaume Cyr. Cliquez ici pour visualiser la bande-annonce du film.

 

Sur les épaules d’un géant : entretien avec Hugo Girard autour de Louis Cyr et de la tradition de la force au Québec*

Par Pascal Scallon-Chouinard, doctorant en histoire à l’Université de Sherbrooke, et Mathieu St-Hilaire, historien et journaliste pigiste[1]

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Hugo Girard et son fils, Tyler Girard

Hugo Girard est sans contredit une figure marquante de l’espace sportif et culturel du Québec. Reconnu comme l’un des hommes les plus forts de la planète, il a une force et un caractère qui lui ont permis de s’illustrer dans des compétitions nationales et internationales. Son parcours est d’ailleurs impressionnant : finaliste, de 1998 à 2003, à la compétition du World Strongest Man; homme le plus fort du Canada de 1999 à 2004; homme le plus fort de l’Amérique du Nord de 2000 à 2001; champion du Wolrd Muscle Power de 1999 à 2000 (Écosse) et de 2001 à 2004 (Canada); champion du monde IFSA lors des Supers-Séries de 2002; détenteur de plusieurs records canadiens de dynamophilie, etc[2]. Dans la foulée de la sortie du film Louis Cyr (2013), il nous semblait intéressant et pertinent de nous entretenir avec celui qui a souvent été surnommé le « Louis Cyr des temps modernes ». Cette rencontre avait pour objectifs, d’une part, d’en apprendre un peu plus sur Hugo Girard lui-même, sur ses réalisations et sur son parcours sportif; d’autre part de voir les traces qui peuvent subsister, aujourd’hui, de Louis Cyr et de sa « légende ». L’histoire et la tradition ont-elles une place dans la pratique contemporaine des sports de la force ?


Girard, tout d’abord bonjour, et merci d’avoir accepté notre proposition d’entrevue. Vous avez commencé à vous entrainer très tôt dans votre jeunesse. Qu’est-ce qui a déclenché cette passion pour l’entrainement et pour la force? Aviez-vous des motivations précises dès votre jeune âge, et quel support avez-vous reçu de votre entourage familial et sportif?

Les Héros du samedi était une émission de Radio-Canada qui s’intéressait aux jeunes athlètes du pays et qui en présentait les exploits.

Moi, ce n’est pas compliqué, mon père s’entrainait. À l’âge de 5 ans, j’ai eu mes premiers haltères et je faisais les mouvements que lui faisait. Mon père, à mes yeux, c’était le plus fort. Il était costaud, c’était mon idole. Un peu plus tard, je lisais des bandes dessinées, et les personnages étaient musclés et très forts. Dans ma tête d’enfant, je m’imaginais être un superhéros; je m’imaginais être doté d’une force surhumaine et d’un physique impressionnant. Puis, à l’âge de douze ans, j’ai vu une compétition d’hommes forts à la télévision, c’était aux Héros du samedi, et à partir de ce moment-là, c’était ça… Je suis allé voir ma mère et je lui ai dit qu’un jour j’allais être l’homme le plus fort du monde.

Un film coup de poing signé Alanis Obomsawin. Le peuple de la rivière Kattawapiskak, 2012, Office National du Film.

 Stéphanie Lanthier, cinéaste et chargée de cours à l’Université de Sherbrooke

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POKR Poster 24X36 FR_LREncore une fois, la cinéaste engagée Alanis Obomsawin a su tourner l’urgence. En 2011, alors qu’elle se trouve dans la communauté crie d’Attawapiskat pour filmer la création d’une école sécuritaire et chaude – un projet notamment porté par une jeune fille de 15 ans Shannen Koostachin – la chef Teresa Spence décrète l’état d’urgence et demande à la Croix-Rouge canadienne d’intervenir dans son village. La cinéaste est là et, intra-muros, elle captera les difficiles conditions de vie des habitants de la côte ouest de la Baie James. À sa manière, avec sobriété et compassion, elle documentera, filmera et interrogera la résilience de cette communauté crie.

Les frasques de la mémoire

Par Marc-André Robert, candidat au doctorat en histoire à l’Université Laval

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Archives de l’Office du film du Québec. Les funérailles de Lionel Groulx.

Voilà bientôt trois ans. Ça se passait le 15 mars 2009 sur notre petit écran, à l’antenne de Radio-Canada. Le ministre fédéral du Patrimoine James Moore, qui avait – étonnamment! – accepté l’invitation de l’équipe de Tout le monde en parle (connaissant la hantise des Conservateurs pour le culte talk-show du dimanche soir québécois…), créait un véritable malaise national en révélant, dans un élan de générosité un peu trop candide, sa totale ignorance vis-à-vis la chose culturelle « d’ici et de là », pour reprendre le titre du questionnaire de l’animateur Guy A. Lepage. Incapable d’identifier, entre autres, le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, le chanteur et poète Félix Leclerc, le metteur en scène et créateur Robert Lepage, pas plus que le cinéaste canadien Atom Egoyan.Je le disais, un malaise national. Pourquoi évoquer, ici, ce moment politico-culturel honteux? D’abord parce que la mémoire est une faculté qui oublie, au contraire de l’histoire. Mais surtout pour démontrer, d’entrée de jeu, une triste réalité. Celle de la subordination du culturel à l’économie, pour ne pas dire à l’ensemble des autres grands secteurs de la vie en société. Rassurons-nous (?), cette réalité ne touche pas que le ROC (Rest of Canada).

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