Là où le présent rencontre le passé - ISSN 2562-7716

Étiquette : Histoire universitaire Page 2 of 3

« Les Autochtones et l’histoire du Québec » : un compte rendu

Par Cassandre Roy Drainville, candidate à la maîtrise en histoire à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et collaboratrice pour HistoireEngagee.ca

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Affiche du 70e Congrès de l’IHAF. Crédit : CIEQ.

Comment intégrer l’histoire autochtone dans le récit historique québécois? Comment commémorer le passé trouble des pensionnats? Quelles sont les avenues possibles pour un meilleur dialogue entre historiens issus des études autochtones et ceux des autres champs de la discipline? La table ronde sur les Autochtones et l’histoire du Québec qui s’est tenue le 21 octobre dernier dans le cadre du 70e Congrès de l’Institut d’histoire de l’Amérique française a permis d’aborder plusieurs pistes de réflexion reliées à ces questions. Retour sur ce panel stimulant.

Pour un meilleur dialogue

D’abord, tous les participants ont constaté qu’actuellement, les spécialistes des études autochtones travaillent rarement en relation avec les historiens étudiant le Québec, notamment les spécialistes de l’histoire nationale, seigneuriale ou politique. L’inverse est tout aussi vrai : la plupart des chercheurs préfèrent ne pas mentionner les Autochtones dans leurs travaux, ne se sentant pas à la hauteur de la tâche. Pourtant, tous sont affirmatifs sur une chose : il faut éviter à tout prix de rester cloisonné à l’intérieur de son champ d’études et prioriser le travail d’équipe[1].

Passion et engagement : entrevue avec Louise Bienvenue et Stéphanie Lanthier à propos de leur entretien filmé avec l’historien Jean-Marie Fecteau

Andréanne LeBrun, étudiante à la maîtrise en histoire à l’Université de Sherbrooke

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À l’été 2012, Louise Bienvenue, professeure titulaire au département d’histoire de l’Université de Sherbrooke et membre du Centre d’histoire des régulations sociales, et Stéphanie Lanthier, chargée de cours à l’Université de Sherbrooke, documentariste et membre de l’équipe d’HistoireEngagée, tournaient un entretien avec Jean-Marie Fecteau, quelques mois avant qu’il nous quitte. Avec générosité et passion, l’historien y raconte son parcours d’aventurier de l’intellect en tant qu’étudiant, chercheur et professeur. Nous avons demandé à mesdames Bienvenue et Lanthier de faire un retour sur cet entretien filmé, depuis peu disponible en ligne.

Où sont-elles ?

Par Andrée Lévesque, professeure émérite du département d’histoire de l’Université McGill

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Bédard, Éric, Histoire du Québec pour les nuls

La synthèse historique L’Histoire du Québec pour les nuls, écrite par l’historien Éric Bédard, a été publiée en 2012 dans la collection grand public « Pour les nuls » des Éditions First. Sa publication a suscité divers débat, notamment sur la place qui est accordée à l’histoire des femmes. 

Sur ma page Facebook, j’ai partagé la référence à l’échange entre Micheline Dumont et Éric Bédard dans Le Devoir au sujet de la présence des femmes dans L’Histoire du Québec pour les nuls. Le jour même, mon amie Gratia O’Leary m’a envoyé ce message : « Très désagréable impression de règlement de compte en lisant les deux textes. Comme lecteurs et lectrices nous méritons que vous ayez une polémique d’universitaires, aussi valables l’une que l’autre, de plus haut niveau. » Son commentaire m’a fait réfléchir: si les questions historiographiques ennuient généralement le grand public, il se trouve des gens qui s’intéressent à nos polémiques et nous leur devons des explications.

Ce livre fait partie d’une collection qui, depuis une dizaine d’années, a publié des douzaines d’ouvrages sur des sujets allant du Yoga pour les nuls à la Ve République pour les nuls, dont la lecture, si j’en juge par son site internet, saura vous « faire briller en société ». Cette collection se veut avant tout didactique et accessible à un large lectorat, comme en témoignent certains paragraphes agrémentés d’une icône qui dit : « Le saviez-vous ? », « Anecdote », « Chez nos voisins » pour contextualiser, ou simplement « Portrait » et « Date clé ».  Cette synthèse doit composer avec toutes les contraintes du genre : limite du nombre de mots, absence de référence, style animé et pas trop docte.  L’auteur a bien rencontré ces exigences et on doit admirer le courage de toute personne qui accepte de rédiger une synthèse qui, pour un historien habitué aux monographies, est un ouvrage difficile entre tous. Difficile non seulement pour les contraintes éditoriales, mais parce que toute histoire repose sur des choix, souvent déchirants, toujours politiques.

Le rapport Bédard et notre communauté politique

Par Martin Petitclerc, professeur au département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM)

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Il est rare – et je suis de ceux qui le regrettent — que les débats entre historiens aient une résonance dans l’espace public. C’est pourquoi je profite de l’occasion pour intervenir dans un débat, soulevé dans l’espace public par le rapport d’Éric Bédard et de la Coalition pour l’histoire, sur l’importance du savoir historique universitaire pour la définition de notre communauté politique.

J’aimerais insister sur la thèse, avancée par Bédard et d’autres par la suite, affirmant qu’une réflexion sur notre communauté politique serait la chasse gardée d’une histoire politique plus ou moins réduite à l’étude des « personnes et des événements importants ». C’est cette thèse qui, me semble-t-il, est le cœur du problème, en alimentant les débats depuis quelques jours. Pour bien comprendre ce problème, il faut toutefois revenir à la nature même du rapport en question.

Cessons nos luttes fratricides

Par Rémi Bouguet, Camille Gislard, Gina Pilote, Alex Tremblay Rémi Turner, étudiant à la maîtrise en histoire à l’Université Laval, Marie-Ève Lajoie, Anthony Savard-Goguen, étudiants au baccalauréat en sciences historiques et en études patrimoniales à l’Unversité Laval, et Samuel Venière, édutiant au diplôme d’études supérieures spécialisées en enseignement collégial à l’Université Laval[1]

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Depuis les dernières semaines, plusieurs historiens ont commenté la sortie du rapport intitulé Enseignement et recherche universitaires au Québec : l’histoire nationale négligée. Certains – pensons notamment à Donald Fyson et à Denyse Baillargeon – ont soutenu que l’histoire sociale et culturelle contribue « à élargir le champ de l’histoire politique et nationale en les ouvrant à d’autres préoccupations » alors que d’autres – Éric Bédard et Frédéric Bastien – se sont levés pour affirmer que l’histoire nationale devrait avoir « une vraie place » dans nos universités. À ces points de vue, nous voulons ajouter, le nôtre, celui d’étudiants en histoire.

En tant que futurs professeurs, chercheurs et intervenants dans le domaine, nous croyons qu’il s’agit là d’un débat stérile puisque nous jugeons qu’il n’y a pas de scission entre l’histoire nationale et l’histoire culturelle et sociale. Tout comme Denyse Baillargeon, nous croyons que les travaux de bon nombre d’entre nous peuvent enrichir l’histoire nationale, et ce, même s’ils s’inscrivent dans une perspective sociale et culturelle. Les recherches menées par l’un d’entre nous sur les relations entre les anglophones et les francophones au sein de la famille d’un ancien premier ministre – à savoir, le libéral Félix-Gabriel Marchand – alimenteront tout naturellement l’histoire politique. De même, nous espérons que celles portant sur l’œuvre du cinéaste nationaliste Pierre Perrault contribuent à l’avancement de l’histoire nationale. Et que dire d’un mémoire de maîtrise qui porte sur la professionnalisation du marketing électoral au sein de l’Union nationale? Bien que ces projets de recherche s’inscrivent tous dans une approche sociale et culturelle, ils apparaissent nécessaires pour faire évoluer l’histoire nationale. Si nous voulons être capables d’écrire de nouvelles biographies de Louis-Joseph Papineau, Honoré Mercier et Henri Bourassa – ce sur quoi travaille d’ailleurs l’historien Réal Bélanger actuellement – comme le souhaite Éric Bédard, il est nécessaire d’effectuer des recherches parallèles qui permettront d’apporter un éclairage nouveau sur la vie de ces personnages et sur le contexte dans lequel ils ont évolué.

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