Là où le présent rencontre le passé - ISSN 2562-7716

Étiquette : Mouvements étudiants Page 2 of 5

L’université comme lieu de recrutement pour l’extrême-droite : l’exemple du Groupe Union Défense à la Faculté Panthéon-Assas de Paris (1968-1988)

Olivier Bérubé-Sasseville, candidat au doctorat en histoire à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM)

Version PDF

Manifestation pour le 25e anniversaire de l’écrasement du soulèvement de Budapest par les soviétiques, 4 novembre 1981.

L’université, terreau fertile du débat, lieu de foisonnement et de bouillonnement d’idées, est certainement l’un des théâtres privilégiés de la formation politique de toute une jeunesse. Dans une France d’après Seconde Guerre mondiale, hantée par la blessure de la collaboration et par le souvenir d’un fascisme dorénavant honni par l’ensemble de la classe politique, se développe paradoxalement un mouvement d’extrême-droite étudiant. Associable au néofascisme par sa volonté révolutionnaire de régénérescence de la communauté nationale, cette tendance se démarque de l’extrême-droite conservatrice nostalgique du passé en se projetant dans le futur pour offrir une modernité alternative et résolument nationaliste. Fondé sous le nom de Groupe Union Droit et immédiatement rebaptisé Groupe Union Défense (GUD), le syndicat étudiant, né des cendres des tentatives néofascistes des années soixante telles qu’Occident et la Fédération des Étudiants Nationalistes (FEN), se fixe comme mission d’organiser une riposte nationaliste aux évènements de Mai 68 et d’en assurer la présence dans les facultés largement dominées par les mouvements étudiants de gauche et d’extrême-gauche. Apparaissant sur la scène politique au lendemain des soulèvements de Mai 68 et concentrant son action à la faculté Panthéon-Assas de l’université Paris II, le GUD survivra aux divisions, aux dissolutions et aux attaques de leurs ennemis politiques pendant plus de deux décennies.

Bien que très marginale par rapport à la présence de l’extrême-gauche dans les facultés parisiennes, la présence du GUD est significative pour deux raisons. D’une part, de par sa concentration en une seule faculté, le groupe réussit à s’affirmer comme force politique incontournable malgré ses maigres effectifs. Par ailleurs, de par l’impressionnant réseau d’alliances qu’il parvient à former avec la galaxie de formations et de partis d’extrême-droite adultes en dehors du contexte universitaire, le mouvement devient un incontournable de la mouvance d’extrême-droite de cette période.  Nous nous attarderons donc à l’importance de la branche jeunesse pour l’extrême-droite française, qui confère au GUD un rôle crucial dans son organisation, puis nous exposerons ce réseau d’alliances entre partis et mouvements dont le GUD constitue un élément central.

Le mouvement étudiant et son rapport à l’histoire : le cas de la grève générale illimitée de 2012

Par Camille Robert, étudiante à la maîtrise en histoire à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et collaboratrice pour HistoireEngagee.ca[1]

Version PDF

La grève étudiante de 2012 aura sans aucun doute marqué l’histoire du Québec. Le mouvement étudiant ne s’est toutefois pas contenté de faire l’histoire; se réclamant lui-même du passé, il y a cherché sa légitimité, notamment à travers des événements, des personnages et des symboles marquants. En tant que militante et étudiante en histoire, j’ai cherché à mieux comprendre comment s’est articulé, dans le cadre d’un mouvement social, ce dialogue avec l’histoire. Le recours à des affiches, des bannières et des images ayant circulé sur les médias sociaux ouvre une fenêtre sur cette réappropriation historique, alors que la lecture d’articles provenant de l’Ultimatum, le journal de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) – et de sa coalition large, la CLASSE – permet quant à elle de mieux saisir le discours de l’un des principaux témoins et acteurs du printemps 2012. Grâce à cette documentation, il est possible d’analyser non seulement le récit historique dans lequel s’est inscrit le mouvement étudiant, mais aussi les symboles historiques utilisés par les grévistes, les références à l’histoire dans les débats internes du mouvement, et enfin la conscience de faire l’histoire chez les militantes et les militants de la communauté estudiantine.

Construction d’un récit historique alternatif

À la lecture de plusieurs articles du journal Ultimatum, il apparaît que l’ASSÉ[2] ne se réclame pas d’une histoire politique, mais plutôt d’une histoire sociale, composée de grèves ouvrières, de luttes des sans-emploi, de combats féministes et de mobilisations populaires. Dans un extrait de l’Ultimatum d’août 2012, on peut bien comprendre de quel héritage se revendique l’ASSÉ :

Et lorsque notre mobilisation devient suffisamment puissante, l’élite politique et économique n’a tout simplement pas le choix de nous écouter. C’est ainsi que s’est bâti le Québec. Souvenons-nous des grèves ouvrières de nos grands-parents. Souvenons-nous de la grande noirceur qui a été vaincue. Souvenons-nous des grèves étudiantes, du front commun de 1972 qui défiait les injonctions et des mobilisations populaires, comme celle contre la guerre en Afghanistan. Aujourd’hui, nous savons que les droits que nous avons acquis sont le résultat de nos luttes[3]!

Les acquis sociaux actuels ne sont donc pas présentés comme un état de fait, mais comme des concessions obtenues des gouvernants sous la pression de luttes sociales. Par exemple, on explique les frais de scolarité moins élevés du Québec comme le fruit de luttes étudiantes à partir des années 1960. Le mouvement étudiant québécois s’inspire également des mouvements sociaux qui se déroulent à travers le monde à la fin des années 2000 : émeutes anti-austérité en Grèce, printemps arabe[4], grèves étudiantes au Chili et en Angleterre, indigné-e-s d’Espagne, mouvement Occupy, etc. Ces mouvements ont tous en commun la création d’espaces politiques de contestation en dehors du parlementarisme, avec des structures de pouvoir décentralisées. Ainsi, le mouvement étudiant québécois se présente à la fois comme héritier des acquis des mouvements sociaux des dernières décennies, mais aussi comme le gardien de ces acquis, dans un contexte où les centrales syndicales et d’autres groupes de pression connaissent une mobilisation plus discrète. Cette histoire populaire se situe donc en rupture avec une histoire des élites et des gouvernants; on s’intéresse alors à la lutte constante menée contre cette élite, c’est-à-dire à l’action dynamique d’acteurs sociaux pour transformer le cours de l’histoire.

La liberté des uns.es et le pouvoir des autres. Lettre ouverte à l’administration de l’UQÀM

Par Anne-Marie Buisson, Noémie Charest-Bourdon, Philippe Desmarais, Martin Desmeules, Nancy Gagnon, Amélie Grenier, Catherine Larochelle, Annie Lyonnais, Benoit Marsan, Julien Mauduit, Pascal Motard, Camille Robert, Martin Robert, Cory Verbauwhede, étudiants.es affiliés.es au Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS)

Version PDF

Nous sommes des étudiant.e.s affilié.e.s au Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS) situé au département d’histoire de l’ UQÀM. Nous rédigeons cette lettre à plusieurs mains afin de souligner notre attachement aux vertus de l’action collective. C’est la vision de la liberté de celui qui fut le directeur de notre Centre pendant près de vingt ans, l’historien et professeur émérite Jean-Marie Fecteau, décédé avant l’heure à l’automne 2012, qui nous pousse à écrire aujourd’hui.

La liberté que défendait Jean-Marie Fecteau, et dont nous sommes épris.e.s, n’a rien à voir avec le libéralisme qui aspire à nous gouverner sournoisement depuis le 19e siècle, en faisant miroiter l’idéal de l’émancipation, tout en nous enfermant dans la grande lutte du chacun.e pour soi. Elle est à mille lieues de l’individualisme qui a émergé à cette époque et qui se déploie actuellement dans les mesures d’austérité de gouvernements néolibéraux.

Cette liberté n’est pas la fausse liberté du libéralisme, qui laisse pour compte des pans entiers de la population. Elle est aux antipodes de la désolidarisation. Elle tend vers cette autonomie, aussi relative soit-elle, dont font actuellement preuve des personnes courageuses face aux agent.e.s du pouvoir qui les gouvernent.

Cette liberté doit être affirmée lorsque de puissants intérêts tentent de nous l’enlever en s’attaquant à nos acquis sociaux. En tant qu’universitaires, nous nous savons redevables vis-à-vis de celles et de ceux qui ont mené des luttes et qui continuent à défendre un projet de société ouvert, inclusif et empreint de justice sociale. Nous nous savons endetté.e.s autant envers ceux et celles qui défendent leurs idéaux en allant au front, qu’envers d’autres qui, de façon plus discrète, tentent de modifier les institutions de l’intérieur.

Cette liberté refuse de se soumettre aux règles dictées par celles et ceux qui s’opposent à l’égalité des droits et des chances, à la solidarité et à la distribution équitable des richesses. Elle ne peut que se ranger du côté des principes défendus par les étudiant.e.s qui refusent l’austérité actuelle, et dont certain.e.s sont menacé.e.s d’expulsion à vie par l’administration de l’ UQÀM.

Enfin, cette liberté qui nous est chère est au cœur même de la construction d’un savoir critique. Toute dérive autoritaire ne désigne pas seulement des boucs émissaires; elle étouffe petit à petit des espaces de liberté intellectuelle. En l’occurrence, un lieu où les étudiant.e.s sont effrayé.e.s par l’administration en raison de leurs convictions politiques est tout le contraire de ce qu’une université qui prône l’ouverture d’esprit doit être. La possibilité d’une recherche et d’un enseignement critiques de la société actuelle et de l’orientation politique qu’elle prend est gravement mise à mal dans ces conditions.

C’est pour ces raisons que nous dénonçons les mesures inouïes et draconiennes prises par l’administration de notre université. Nous sommes consterné.e.s et inquièt.e.s qu’on en soit arrivés là. L’autoritarisme dont fait actuellement preuve l’administration de l’ UQÀM participe à l’escalade des tensions et laisse imaginer les pires scénarios d’avenir.

L’envoi simultané à des étudiant.e.s militant.e.s d’avis de convocation à un processus disciplinaire d’exception, pour des faits allégués remontant parfois à près de deux années, au moment même du déclenchement d’une grève étudiante à l’ UQÀM, porte à croire que leur sacrifice est un instrument politique. Chaque nouveau graffiti sur les murs de notre institution deviendra-t-il un prétexte pour durcir les réprimandes envers les étudiant.e.s et entamer des démarches dont les présentes menaces d’expulsion ne seraient que le début?

Les étudiant.e.s sont en grève avant tout parce que notre société se fait voler ses idéaux dépassant les aspirations personnelles de chacun.e, ces rêves communs qui nous rattachent au collectif et qui font marcher des milliers de personnes dans la rue en direction d’un monde qu’ils et elles espèrent plus juste.

Les étudiant.e.s sont en grève avant tout pour nous rappeler l’importance de préserver ces liens qui nous unissent et pour prévenir leur dissolution. Face à ces nobles aspirations, que fait leur université? Au lieu d’en être fière et de s’en inspirer, elle cherche à faire taire le cri de celles et de ceux qui risquent le bon déroulement de leurs études par solidarité et pour un avenir commun.

Les menaces d’expulsion qui pèsent présentement sur nos collègues concernent toute la communauté de l’ UQÀM. Quelles valeurs notre institution tant aimée veut-elle incarner? La faculté de juger, l’esprit critique, la générosité et la vision à long terme? Ou bien la phobie panique et le désir impératif d’imposer l’ordre à tout prix? Ne sous-estimons pas la gravité des mesures que l’administration tente d’imposer à nos collègues : les expulsions envisagées sont la peine capitale du monde éducatif.

La dérive sécuritaire qui s’installe à l’ UQÀM détourne l’attention de toute la communauté des véritables enjeux qui devraient l’unir : les coupures, la privatisation de l’éducation et l’attaque à la collégialité interne à l’université, et par ce fait même à notre liberté académique toujours fragile. Le seul qui bénéficie sur toute la ligne de ce règne des divisions, le seul qui profite du fractionnement et du ressentiment qui traverse notre communauté, c’est le gouvernement et son projet marchand délétère pour l’esprit et le sens de la mission de notre institution.

Si ces expulsions ont lieu, il sera trop tard pour revenir en arrière et ce sombre précédent fera partie de l’histoire de notre université et de la répression des mouvements étudiants au Québec. Il peut encore en être autrement. Les menaces qui pèsent sur nos collègues peuvent encore être retirées et les expulsions évitées. Il existe encore d’autres dénouements possibles. C’est au nom de ces autres possibles que nous invitons l’administration à se raviser et à se rengager sur la voie du projet de société censé s’incarner dans notre université publique et qui en est la véritable vocation, n’en déplaise au gouvernement.

Ont appuyé cette lettre (en date du 9 avril 2015)[1]

  • Pascal Scallon-Chouinard, doctorant et chargé de cours en histoire, Université de Sherbrooke et Université du Québec à Rimouski
  • Olivier Guimond, candidat à la maîtrise en histoire, Université de Sherbrooke
  • Mathieu St-Hilaire, maîtrise en histoire, Université de Sherbrooke
  • Tamara Guillemette, baccalauréat en histoire, Université de Sherbrooke
  • Anne Catherine Bélanger-Catta, candidate à la maîtrise, Université de Sherbrooke
  • Patrick Blais, candidat à la maîtrise en histoire, Université de Sherbrooke
  • Olivier Bérubé-Sasseville, candidat au doctorat en histoire, Université du Québec à Montréal
  • Andrée-Anne Côté, professeure, Cégep de Matane
  • Thomas Vennes, baccalauréat en histoire, Université du Québec à Montréal
  • Mauricio Correa, doctorant en histoire, Université de Sherbrooke
  • Frédérik Leclerc, doctorat en études urbaines et touristiques, Université du Québec à Montréal
  • Benoît Saulnier-Tremblay, candidat à la maîtrise pour analyste de gestion urbaine, École nationale d’administration publique
  • Dominique Martin, candidate à la maîtrise en histoire, Université du Québec à Montréal
  • Christine Chevalier-caron, candidate à la maîtrise en histoire, Université du Québec à Montréal
  • Jean-Sébastien Chamberland Pozniak, maîtrise en Science politique, Université du Québec à Montréal
  • Noémie Croteau, graduée du baccalauréat en histoire de l’art, Université du Québec à Montréal
  • Charles Guay-Boutet, candidat à la maîtrise en sociologie, Université du Québec à Montréal
  • Louis-Charles Lacroix, baccalauréat en intervention sportive, Université Laval
  • Antoine Brousseau-Desaulniers, candidat à la maîtrise en histoire, Université du Québec à Montréal
  • Bernard Ducharme, docteur en histoire et études romanes, Université de Montréal et Université Paul-Valéry-Montpellier III
  • Olivier Arsenault-Dionne, baccalauréat en art visuel et médiatique, profil création, Université du Québec à Montréal
  • Clémence Renaud, baccalauréat en arts visuels, Université Concordia
  • Jonathan Larouche, baccalauréat en muséologie, Université du Québec à Montréal
  • Cloé Caron, étudiante au doctorat en histoire, Université du Québec à Montréal
  • Pierre Lavoie, étudiant au doctorat en histoire, Université de Montréal
  • François Marcil, bachelier en histoire, Université du québec à Montréal
  • Siegfried L. Mathelet, post-doctorant en philosophie, Université du Québec à Montréal, et coordonnateur à la recherche scientifique, Chaire UNESCO-UQÀM sur les fondements philosophiques de la justice et de la démocratie
  • Emilie Malenfant, candidate au doctorat en histoire avec concentration de troisième cycle en études féministes, Université du Québec à Montréal
  • Maxime Soutière-Kucharski, candidat au doctorat en science politique, Université du Québec à Montréal
  • Frédéric Côté Garand, étudiant à la maîtrise en histoire, Université du Québec à Montréal
  • Agnès Domanski, candidate au doctorat en littérature française, Université Mcgill
  • Diane Gendron, professeure de philosophie, Collège de Maisonneuve
  • Catherine St-André, candidate à la maîtrise en histoire, Université du Québec à Montréal
  • André Lacombe-Gosselin, ex-professionnel retraité, membre fondateur du Cégep F.-X. Garneau, Québec 1969-1995
  • Claire Garnier, doctorante en histoire, Université de Montréal
  • Jean-François Veilleux, étudiant à la maîtrise en philosophie à l’Université du Québec à Trois-Rivières et membre du C.A. de la SSJB-Mauricie
  • Andréane Audy-Trottier, docteure en littérature, Université du Québec à Trois-Rivières
  • Caroline Trottier-Gascon, maîtrise en histoire, Université de Montréal
  • Anaïs Héli-Martel, candidate à la maîtrise en histoire, Université de Montréal
  • Patrick Noël, chargé de cours en histoire, Université du Québec à Rimouski et Université Laval
  • Maxime Banel, étudiant au baccalauréat en histoire, Université de Montréal
  • Martin Petitclerc, professeur d’histoire, Université du Québec à Montréal
  • L’association des étudiant-e-s de littérature française inscrits aux études supérieures de l’Université McGill (ADELFIES-McGill)

[1] Pour appuyer cette lettre, merci de laisser votre nom et votre affiliation dans un commentaire un peu plus bas, ou de contacter les auteurs à l’adresse suivante : catherine.larochelle@yahoo.ca.

Monsieur le ministre, vous n’êtes pas le Père des étudiants-es : lettre ouverte à François Blais

Par Collectif de professeurs-es et d’universitaires[1]

Version PDF

Mardi 31 mars 2015, vous affirmiez que « expulser deux ou trois personnes par jour » des universités « refroidirait les ardeurs de certains » et « ferait réfléchir les autres ». Vous avez ajouté : « on fait ça avec les enfants ».

Monsieur Blais, les étudiants-es ne sont pas vos enfants. Vous n’êtes pas leur « père ». Vous êtes un ministre élu et une contestation sociale ne se gère pas à coup de « punitions » soi-disant pédagogiques. De quelle pédagogie ou de quelle paternité parlez-vous ici, d’ailleurs ?

Ces propos sont indignes d’un ancien professeur, d’un ancien administrateur ayant occupé des postes de responsabilité universitaires, d’un ministre responsable de l’Éducation supérieure et de la recherche. La contestation étudiante actuelle n’est pas le caprice d’une génération trop gâtée qu’il faut punir. Elle est l’expression d’une jeunesse animée par un désir de changement, qui revendique le droit à l’éducation pour le plus grand nombre. Ce droit à l’éducation que vous défendez maintenant pour quelques-uns, avez-vous seulement compris que les étudiants-es et bien des citoyens-nes derrière eux le revendiquent pour toute la société, celle d’aujourd’hui comme celle de demain ?

Ministre élu, vous rappelez régulièrement votre passé de professeur pour justifier vos positions en matière d’éducation. Nous, professeurs-es, ne pouvons admettre qu’à ce titre, vous justifiiez la sanction, la répression comme des remèdes contre l’engagement social et politique d’étudiants-es au profit d’autres étudiants-es. Maurice Duplessis disait gérer la province comme un père de famille; n’en étions-nous pas revenus ? L’éducation n’est pas une famille. Elle contribue au bien commun, elle est l’affaire de tous et toutes. Une attitude paternaliste nie la mission de l’éducation. C’est ne pas assumer ses responsabilités.

Ne vous en déplaise, le bien commun n’est pas et n’a jamais été un bien de consommation. Nous œuvrons au quotidien dans les institutions qui sont actuellement malmenées, dans ces formidables creusets de savoirs enseignés, de connaissances partagées, d’idées qui prennent forme. Ces institutions, construites patiemment au fil des décennies, sont maintenant mises en péril parce que, selon vous « de nouvelles coupures en éducation sont nécessaires, pour « le futur de nos enfants ». Si le droit à l’éducation dont vous parlez tant est actuellement menacé, c’est par des coupes sauvages qui hypothèquent justement la formation des générations à venir.

Vous avez « plaidé pour la neutralité des professeurs-es dans ce conflit ». Nous, professeurs-es, sortons du silence pour contester ce qui est indigne. Le « devoir de réserve » qu’on nous oppose chaque fois que nous parlons en dehors de la classe n’est pas et ne sera jamais une Loi du silence. Nous ne sommes pas là pour développer des idées en vase clos, en secret dans notre bureau, la porte fermée. Lorsqu’un élu agit comme vous le faites, nous professeurs-es, quelles que soient nos convictions politiques, ne pouvons plus nous taire; nos idéaux nous demandent de constituer le garde fou qui manque visiblement à votre entourage. Nous assumons nos responsabilités à l’égard des étudiants-es comme de l’ensemble de la société.

Liste des signataires (en date du 5 avril 2015)[2]

  • Denyse Baillargeon, Professeure, Histoire, Université de Montréal
  • Patrick Baker, Sciences historiques, Université Laval
  • Kristin Bartenstein, Professeure, Droit, Université Laval
  • Alban Baudou, Professeur, Littératures, Université Laval
  • Gérard Beaudet, Professeur, Urbanisme, Université de Montréal
  • Marie-Andrée Beaudet, Professeure, Littératures, Université Laval
  • Pascale Bédard, Professeure, Sociologie, Université Laval
  • Nicolas Beaudry, Professeur d’histoire et d’archéologie, Lettres et humanités, Université du Québec à Rimouski
  • François Bergeron, Professeur, Mathématiques, Université du Québec à Montréal
  • Jean Bernatchez, Professeur, Sciences de l’éducation, Université du Québec à Rimouski
  • Emmanuelle Bernheim, Professeure, Sciences juridiques, Université du Québec à Montréal
  • Réjane Blary, Professeure honoraire, Urbanisme, Université de Montréal
  • Éric Blouin, Étudiant, Sciences Politiques, Université Laval
  • René Bolduc, Professeur, Philosophie, Cégep Garneau
  • James Brady, Professeur, Cinéma, Collège de Rosemont
  • Louise Briand, Professeure, Sciences sociales, Université du Québec en Outaouais
  • Josette Brun, Professeure, Information et communication, Université Laval
  • Tracy Burns, Professeure d’anglais, Langues, CEGEP Garneau
  • Sacha Calixte, Professeur, Philosophie, Cégep Limoilou
  • Anne Calvès, Professeure, Sociologie, Université de Montréal
  • Étienne Cantin, Professeur agrégé, Relations industrielles, Université Laval
  • Charles Carrier, Professeur, Science politique, Cégep Garneau
  • Nicolas Chalifour, Professeur , Littérature, Cégep Édouard-Montpetit
  • Aline Charles, Professeure, Sciences historiques, Université Laval
  • Bernard Charles, Professeur honoraire, Science Politique, Université de Montréal
  • Anne-Marie Claret , Philosophie, Cégep du Vieux Montréal
  • Louise Coll, Professeure, Mathématiques, Cégep Garneau
  • Andrée-Anne Côté, Professeure, Cégep de Matane
  • Maxime Coulombe, Professeur, Sciences historiques, Université Laval
  • Michèle Dagenais, Professeure Histoire, Université de Montréal
  • Johanne Daigle, Professeure, Sciences historiques, Université Laval
  • Maurice Demers, Professeur, Histoire, Université de Sherbrooke
  • Carl Déry, Chargé de cours, Histoire, Université de Sherbrooke et Université du Québec à Trois-Rivières
  • Steve Déry, Professeur, Géographie, Université Laval
  • Jean-Marie Desroches, Professeur, Physique, Cégep de Drummondville
  • André C. Drainville, Professeur, Sociologie, Université Laval
  • Isabelle Dupuis, Professeure, Histoire, Collège Trinité de Saint-Bruno
  • Sophie Éthier, Professeure, Service social, Université Laval
  • Vincent Fauque, Chargé de cours, Histoire, Université Laval et Maître d’enseignement, École Nationale d’Administration Publique de Québec
  • Jean-François Filion, Professeur, Sociologie, Université du Québec à Montréal
  • Christel Freu, Professeure, Sciences historiques, Université Laval
  • Donald Fyson, Professeur, Sciences historiques, Université Laval
  • Philippe Gagnon, Étudiant, Histoire, Université Laval
  • Viviane Gauthier, Professeure, Histoire, Collège Montmorency
  • Gaële Gidrol-Mistral, Professeure, Sciences juridiques, Université du Québec à Montréal
  • Muriel Gomez-Perez, Professeure, Sciences historiques, Université Laval
  • Sébastien Goulet Poulin, Étudiant, Histoire, Université Laval
  • Julien Goyette, Professeur, Lettres et humanités, Université du Québec à Rimouski
  • Patrice Groulx, Chargé de cours et Directeur associé du programme de Baccalauréat intégré en sciences historiques et études patrimoniales, Sciences historiques, Université Laval
  • François Guérard, Professeur, Sciences humaines, Université du Québec à Chicoutimi
  • Bertrand Guibord, Professeur, Philosophie, Cégep Marie-Victorin
  • Olivier Guimond, Étudiant à la maîtrise, Histoire, Université de Sherbrooke
  • Karine Hébert, Professeure, Lettres et humanités, Université du Québec à Rimouski
  • Martin Hébert, Professeur, Anthropologie, Université Laval
  • Talbot Imlay, Professeur, Sciences historiques, Université Laval
  • Christian Jaouich, Étudiant, Histoire, Université Laval
  • Alain Laberge, Professeur, Sciences historiques, Université Laval
  • Magali Lachance, Étudiante, Histoire et Sociologie, Université Laval
  • René Laliberté, Étudiant, Histoire, Université Laval
  • Catherine Larochelle, Étudiante, Histoire, Université de Montréal
  • Alain Lavigne, Professeur, Information et communication, Université Laval
  • Jonathan Livernois, professeur, Littératures, Université Laval
  • Alexis Lussier, Professeur, Études littéraires, Université du Québec à Montréal
  • Hélène Makdissi, Professeure, Études sur l’enseignement et l’apprentissage, Université Laval
  • Yves Maheux, Professeur, Sociologie, Cégep de Saint-Laurent
  • Richard Marcoux, Professeur, Sociologie, Université Laval
  • Myriame Martineau, Professeure, Sociologie, Université du Québec à Montréal
  • Didier Méhu, Professeur, Sciences historiques, Université Laval
  • Dominic Moreau, Diplômé de l’Université Laval et maître de conférences, Sciences historiques, Université de Lille 3
  • Sylvie Morel, Professeure, Relations industrielles, Université Laval
  • Hélène Nazon, Professeure, Lettres, Cégep Garneau
  • Manon Niquette, Professeure, Information et communication, Université Laval
  • Patrick Noël, professeur, Université du Québec à Rimouski
  • Isabelle Paquet, Professeure, Littérature et français, Cégep Édouard Montpetit
  • Martin Pâquet, Professeur, Sciences historiques, Université Laval
  • Nicolas Pelletier, Étudiant, Histoire et sociologie, Université Laval
  • Laurence Perreault, Professeure, Études québécoises, Université du Québec à Trois-Rivières
  • Thierry Petit, Professeur, Sciences historiques, Université Laval
  • Martin Petitclerc, Professeur, Histoire, Université du Québec à Montréal
  • Lucie Piché, Professeure, Cégep de Sainte-Foy
  • Éric Raymond, Professeur, Arts visuels et médiatiques, Université du Québec à Montréal
  • Hadjer Remili, Étudiante, Histoire, Université Laval
  • Andrée Rivard, Chargée de cours, Sciences humaines, Université du Québec à Trois-Rivières
  • Jacques Rouillard, Professeur, Histoire, Université de Montréal
  • Itay Sapir, Professeur, Histoire de l’art, Université du Québec à Montréal
  • Stéphane Savard, Professeur, Histoire, Université du Québec à Montréal
  • Pascal Scallon-Chouinard, Chargé de cours, Histoire, Université du Québec à Rimouski et Université de Sherbrooke
  • Eva Struhal, Professeure, Histoire de l’art, Université Laval
  • Isabelle Tanguay, Professeure, Histoire, Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
  • Marie-Josée Tétreault, Professeure Cégep Garneau
  • Laurent Turcot, professeur, Sciences humaines, Université du Québec à Trois-Rivières
  • Luc Vaillancourt, Professeur, Arts et lettres, Université du Québec à Chicoutimi
  • Martine Valois, Professeure, Droit, Université de Montréal
  • Javier Vargas de Luna, Professeur, Littératures, Université Laval
  • Julien Villeneuve, Professeur, Philosophie, Collège de Maisonneuve
  • Thomas Wien, Professeur, Histoire, Université de Montréal

[1] Les commentaires sont les bienvenus, mais ceux-ci seront modérés afin d’éviter toute attaque personnelle à l’endroit des signataires de cette lettre ou du ministre François Blais. Merci de votre compréhension.

[2] Pour ajouter votre nom à la liste des signataires, merci de contacter Aline Charles et de préciser votre affiliation à l’adresse suivante : Aline.Charles@hst.ulaval.ca.

«On n’a rien volé»… Et nos libertés?

Mathieu Bouchard-Tremblay, Simon Fortin-Dupuis et Michel Thévenin, étudiants à la maîtrise en histoire à l’Université Laval

Version PDF

Au cours des manifestations des 24 et 26 mars derniers à Québec, nous avons constaté des abus de la part des agent-e-s du Service de police de la ville de Québec dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions. Le bilan de ces deux soirées de contestation de l’austérité est de 275 arrestations et de quelques blessés parmi les manifestant-e-s. Parmi les gestes les plus choquants commis au cours de ces deux soirées figurent l’utilisation de chiens policiers contre la foule le 24 et le tir de capsules de gaz à courte distance au niveau du visage d’une citoyenne le 26.

L’usage d’une telle violence dans le cadre de manifestations pacifiques où la principale infraction résidait dans l’absence d’itinéraire prédéfini, n’est-elle pas en contradiction flagrante avec la mission fondamentale des services de police au sein d’un État de droit et d’une société démocratique?

Cette instance de notre système politique, qui doit être apolitique, n’a-t-elle pas pour rôle d’assurer la sécurité des citoyen-ne-s et la jouissance de leurs droits et libertés? Telle que nous la comprenons aujourd’hui au Québec, la démocratie est indissociable de l’expression de nos droits et libertés civiles. Celle-ci rend possibles les débats, fondés sur la pluralité des opinions politiques. En stigmatisant, par la force de l’institution policière, des citoyen-ne-s qui expriment leurs opinions, les autorités politiques et leurs partisans restreignent l’exercice de la démocratie au sein de la société québécoise.

S’il est possible de concevoir que les forces policières ont un travail à accomplir, nous ne pouvons accepter que certains de leurs membres exercent une violence excessive dans le cadre d’opérations de contrôle de foule. En conséquence, nous demandons :

  • l’ouverture de processus judiciaires à l’encontre des agents ayant utilisé de manière abusive des armes sub-létales lors des événements des 24 et 26 mars 2015;
  • que, étant donné les risques à la vie, à la santé et à la sécurité des citoyen-ne-s, l’usage de telles armes soit interdit dans le contrôle des foules;
  • que les libertés d’expression et de manifestation publiques soient garanties pleinement par tous.tes les agent-e-s des forces de police, dans le respect intégral de leur mission fondamentale;
  • que ces derniers refusent de se constituer comme des instruments à l’usage d’une cause partisane.

Ont appuyé cette lettre (en date du 1er avril 2015)[1]

1. Johanne Daigle
2. Martin Pâquet
3. Robert Marcoux
4. Réginald Auger
5. Pierre-Yves Saunier
6. Alain Laberge
7. Thierry Petit
8. Luc Lévesque
9. Donald Fyson
10. Talbot Charles Imlay
11. Léandre Alain
12. Zoé Allen-Mercier
13. Lou Manuel Arsenault
14. Charles Beaudoin-Jobin
15. Jonathan Bédard
16. Marianne Blanchard
17. Étienne Boucher
18. Pascale Buist-Gilbert
19. Gilberto Cardinal Fernandes
20. Sandrine Carla
21. Samuel Carle
22. Pierre-David Chouinard
23. Yannick L. Côté
24. Marc-André Demers
25. Patrice Drapeau-Bisson
26. Gabriel Dubé
27. Mireille Dumais
28. Camille Fortin-Lajoie
29. Camille Fortin-Dupuis
30. Karen Francisco Bouchard
31. Michelle Gagnon
32. Marie-Ève Godbout
33. Josianne Grenier
34. Adi Jakupovic
35. Samuel Lacharité
36. Louis-Charles Lacroix
37. Hubert Laprise
38. Olivier Legendre
39. Pierre-Olivier Lemelin
40. Philippe LeRoy-Audy
41. Alex Sainte-Marie Morissette
42. Paige O’Farrell
43. Eugénie Paradis-Charette
44. Philippe Pelletier
45. Érika Plante-Jean
46. Éric Roussin
47. Audrey-Ann Tremblay
48. Marc-Antoine Vallée Lebouthillier
49. Maude-Amélie Verville
50. Stéphanie Yrduav
51. Jennifer Gagné
52. Frédéric Richard
53. Marie-Andrée Jean
54. Jonathan Gagnon
55. Antoine Savard Sevigny
56. Isabelle Richard
57. Léandre Alain
58. Thomas Mercier
59. Kariane Côté
60. Jérôme Couture-Gagnon
61. Emeric Dufour
62. Antoine Proulx
63. Chloé Chevarie-Poirier
64. Alexa-Maude Fleury-Wright
65. Stephanie Audet
66. Étienne Garant
67. Hadjer Remili
68. Nathan Murray
69. Alexandre Allard
70. Dominic Voyer-Brassard
71. Maxime Bédard-Thom
72. Marie-Pier Bouchard
73. Alexandre Catudal
74. Marie-Pier Therrien
75. Daniel V. Gosselin
76. Sophie Bouchard-Tremblay
77. Paul Junior Boudreau
78. Marc-André Bernard
79. Caroline Ricard
80. Tommy Michaud
81. Charles-Frédéric Murray
82. Frédéric Mercier
83. Marilyne Brisebois
84. Patrick Noël
85. Samuel Lanouette
86. Christopher Tremblay
87. Dave St-Pierre
88. Vincey Gagné
89. Camille Caron
90. Florence Rousseau
91. Jovan Ganet
92. Colin Damême
93. Antonio Pérez
94. Paul Wattez
95. Anne Myrand
96. Jasmin Gill
97. Stacy Arseneault
98. Raffaela Abbate
99. Jonas Chenil
100. Pascal Olivier de Grandmont
101. Josiane Grenier
102. Anne-Sophie Alain
103. Gabriel Leblanc
104. Raphaël Lapierre
105. Aubert Caron-Guillemette
106. Alexia Oman
107. José-Frédérique Biron
108. Éric Blouin
109. Félix-Antoine Cloutier
110. Christian Jaouich
111. Loïc Voyer
112. Sophie Juan
113. Samuel Thibault
114. Dara Yuca
115. Jean-Sébastien Thériault
116. Pascal Lévesque
117. Gabriel Robichaud
118. Jérôme Lévesque
119. Emmanuel Guay
120. Sophie Gagnon
121. Camille Perron-Thivierge
122. Laurie Gagnon-Bouchard
123. Christian Alain-Djoko
124. Roxanne Lacouline-Boulanger
125. Simon Marcoux-Piché
126. Audrey Paquet
127. Pascal Scallon-Chouinard
128. Simon Tremblay
129. Raphaël Bellavance-Ménard
130. Julien Villar
131. Samuel Bolduc
132. Félix Gauthier-Villeneuve
133. Patricia Simard-Bergeron
134. Isaya Fiola
135. Hubert Martel
136. Jacinthe Archambault
137. Patrick Baker
138. Olivier Bresse
139. Camille Caron
140. Maxime Coulombe
141. André-Philippe Doré
142. Jean-Manuel Doré-Gaumond
143. Bernard Ducharme
144. Joseph Gagné
145. Robbie Gaudet
146. Étienne Garant
147. Olivier Guimond
148. Patrice Hamel
149. Louis Hallé
150. Samuel Lamarre
151. Didier Méhu
152. Marie-Ève Ouellet
153. Claudine Paillé
154. Nicolas Pelletier
155. Didier Prioul
156. Isabelle Rivard
157. Sigfrid Tremblay
158. Van Troi Tran
159. Laurier Turgeon
160. Justine Massicotte
161. Justine lalande Jonathan Drolet
162. Patricia collerette
163. Pascal Bourgault
164. Níkolas Víbo
165. Joanne Boutet
166. Félix Gingras
167. Patrick Ndayegamiye
168. Philippe Dubé
169. Geneviève Dumas
170. Félix-Antoine Gingras
171. Cynthia Marmen
172. André Bilodeau
173. Genevyève Delorme
174. Denis-Pierre Fortin
175. Stéphanie Lanthier
176. Pierrot-Baptiste Lemée-Jolicoeur
177. J.-Louis Vallée
178. Annick Gagné
179. Aline Charles
180. Allison Bain
181. Louise Tremblay
182. Suzanne Gousse
183. Nicolas Lavigne-Lefebvre
184. Alain Charette
185. Michel Daoust
186. Marie-Ève Muller
187. Estelle Denoncourt
188. Paul-Etienne Rainville
189. André Lacombe-Gosselin
190. Marc-André Robert
191. Maurice Demers
192. François Bullock
193. Marie-Laurence Beaumier
194. Denis Carignan
195. Marcela Neagu
196. Guy Bellemare
197. Stéphane Savard
198. Véronique Leduc
199. Anne Klein
200. Andrée Rivard
201. Patrice Groulx
202. Vincent Saint-Pierre
203. Claude Paradis
204. Alice Vermandele
205. Isabelle Hayeur
206. Frédéric Demers
207. Paul-André Dubois
208. Adrien Rannaud
209. François Lucbert
210. Marie-Pier Roy
211. Max Chamonal
212. Sylvie Aubin
213. Mercedes Font
214. Stéphanie St-Amant
215. Diane Joly
216. Laurence Turcotte-Fraser
217. Antoine Brousseau Desaulniers
218. Carolann Melanson
219. Jules Racine St-Jacques
220. Mathieu Bureau Meunier


[1] Pour appuyer cette lettre, merci de laisser votre nom dans un commentaire un peu plus bas ou de contacter les auteurs à l’adresse suivante : simon.fortin-dupuis.1@ulaval.ca.

Page 2 of 5

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén