Infuser le féminisme par l’université : retour sur le colloque « Sexe, amour et pouvoir : il était une fois à l’université »

Publié le 20 novembre 2014

Par Adrien Rannaud, candidat au doctorat en études littéraires à l’Université Laval

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L'affiche du colloque, une création de Mireille Laurin Burgess.

L’affiche du colloque, une création de Mireille Laurin Burgess.

C’est en 2012 qu’Yvon Rivard fait paraître Aimer, enseigner, essai qui, selon l’auteur, agit doublement comme traité sur l’enseignement et comme manifeste pour une nouvelle relation professeur-élève. Citant l’écrivain et philosophe Georges Steiner, Rivard écrit dès les premières pages : « Éros et enseignement sont inextricables. Les modulations du désir spirituel et sexuel, de la domination et de la soumission, l’interaction de la jalousie et de la foi, sont d’une complication, d’une délicatesse qui défie l’analyse exacte »[1]. L’auteur pointe à la fois le système basé sur la course aux subventions de recherche qui éloigne le professeur de son métier de transmission du savoir, mais aussi la relation floue, complexe, sublimée et sublimante entre le professeur et l’étudiant. A posteriori, le livre de Rivard, dont on dépasse rapidement les visées parfois moralisatrices, porte les mêmes questionnements que le printemps étudiant. Aimer, enseigner met en lumière le péril de l’institution universitaire par un biais moins commenté, plus tabou, et qui reconduit sur bien des points la réflexion sur les rapports de pouvoir entre hommes et femmes.

Dans la foulée des propos de Rivard, la professeure et écrivaine Martine Delvaux et deux doctorantes en études littéraires, Laurence Pelletier et Valérie Lebrun, réfléchissaient dès la fin 2013 à une journée d’étude sur la question délicate des relations entre professeurs et étudiantes. Si la forme très conventionnelle du colloque, mêlée au sujet politique souhaité par les organisatrices, pouvait provoquer cynisme et suspicion, l’année 2014 aura fourni à l’événement toutes les raisons d’être : des mots-clics #NotAllMen et #YesAllWomen, à la campagne HeForShe de l’ONU et au discours d’Emma Watson en septembre dernier. Plus récemment, l’affaire Jian Ghomeshi a provoqué un déversement de confessions venant de toutes parts, en anglais (#BeenRapedNeverReported) et en français (#AgressionNonDénoncée). À propos des accusations d’harcèlement sexuel concernant deux députés fédéraux, Chantal Hébert s’interrogeait le 5 novembre dernier : une digue a-t-elle sauté[2]? Martine Delvaux et Pascale Navarro l’affirment : « Le mouvement dont nous sommes témoins dans l’espace public, chœur de voix de femmes qui résonnent autour de nous, est une réponse à tous ceux et celles qui se demandent encore à quoi sert le féminisme[3]. » C’était sans compter les dénonciations publiques ayant eu lieu à l’UQAM à la veille du colloque, accusations anonymes pointant vers trois professeurs soupçonnés d’agressions et de harcèlement sexuel ; la mise en faillite de la « politique 16 » contre le harcèlement sexuel à l’université ; les réactions diverses des acteurs de l’institution montréalaise, et un climat qui rappellera à certains les chasses aux sorcières d’un autre temps.

Le 14 novembre 2014, au foyer du studio-théâtre Alfred-Laliberté, les quelque 200 personnes présentes, conférencières, spectateurs et spectatrices, sont visiblement échaudées par cette actualité brûlante.  Mais les organisatrices refusent de laisser l’événement être gangréné par le moralisme et la polémique stérile. Dans leur mot d’introduction, Delvaux et Pelletier invitent à penser « avec intelligence » les rapports de pouvoir entre professeurs et étudiantes, selon une « volonté de réfléchir » qui devient essentielle à la lumière des récents événements ayant eu lieu à quelques mètres seulement, entre les murs de la même université. La quinzaine de conférencières (hors les organisatrices) ont en commun de toutes être des femmes ayant fréquenté ou faisant encore partie d’une institution de l’enseignement supérieur : des étudiantes, mais aussi des professeures faisant part de leurs expériences, tout en disséquant, commentant, analysant les jeux de regards et de voix, les gestes impudiques et les portes fermées des bureaux d’enseignants, le silence et la peur de jeunes femmes prises dans une relation où elles sont, un jour ou l’autre, perdantes.

La classe de la séduction

Mot d'introduction par Martine Delvaux et Laurence Pelletier.

Mot d’introduction par Martine Delvaux et Laurence Pelletier.

Delvaux et Pelletier le redisent : les histoires d’amour à l’université, elles existent et sont louables. Mais elles sont rares et prennent le dessus sur les autres histoires. La relation romantique entre le professeur et l’étudiante est isolée, en même temps qu’elle crée le système. Ce sont justement les fondements de ce système du faux-semblant et de l’élection, de la culture du consentement et du vécu de la transgression (éthique, sociale, scientifique) qui sont abordés de plein front. À qui profite l’équation savoir/aimer/être aimé, demande Delvaux ? Le sexe renforce-t-il ou efface-t-il les rapports de pouvoir si particuliers et intimes entre un directeur de thèse et son étudiante à la maîtrise ou au doctorat ? Delvaux parle de la « classe de la séduction », où tous les enseignants et les étudiants, quels qu’ils soient, jouent le jeu de plaire et de séduire. Cet illusio nécessaire peut pourtant s’avérer être un cauchemar lorsque le pas est franchi : une invitation au restaurant, un baiser volé, une nuit à l’hôtel sont autant d’actes où les rapports de pouvoir sont reconfigurés et font emprunter à leurs protagonistes une voie qui les éloigne de l’enseignement et de l’apprentissage. Selon Delvaux, les relations amoureuses, sexuelles, affectueuses entre l’enseignant et l’étudiante sont loin d’être simples. Elles reconduisent la plupart du temps (et non systématiquement, répète-t-elle) les propriétés intrinsèques d’une culture du viol si présente à l’université et dans la société ; un sexisme et un machisme persistants chez les savants ; une problématique du consentement qui, de toute façon, se retourne toujours contre l’étudiante, tantôt aguicheuse, tantôt perverse, tantôt ambitieuse. Jamais innocente, toujours coupable.

Les statistiques restent floues, mais les organisatrices l’affirment : le phénomène existe également du côté des enseignantes et des étudiants, mais il est beaucoup moins répandu, moins remarqué. Anne-Martine Parent propose justement une réflexion intéressante sur les rapports entre professeure au féminin et étudiant au masculin. S’inspirant de films et de séries télévisées, Parent analyse le système de représentation d’un rapport de force entre une femme apparemment détentrice du savoir, et un homme en quête de ce même savoir. La confusion des objectifs et des sensations donne naissance à une relation ambiguë, faisant appel parfois au viol, comme c’est le cas dans La Pianiste du réalisateur Michael Haneke.

Parent souligne le fait que les rapports professeurs-étudiants sont calqués sur un système hétéronormatif et sexiste, qu’ils reproduisent une économie patriarcale généralisée, en même temps qu’ils s’inscrivent dans un tissu discursif qui tend à naturaliser ces mêmes rapports asymétriques. D’ailleurs, ainsi que l’expliquent Isabelle Boisclair et Catherine Dussault-Frenette, les rapports intersubjectifs entre étudiante et professeur convoquent trois formes de dominations : masculin/féminin, ainesse/jeunesse, professeur/étudiant. Pas étonnant, donc, que les rapports entre étudiante et professeur soient si nombreux et complexes dans le contexte actuel. Non pas qu’il y ait une règle totalisante du phénomène – on le rappellera toute la journée en invoquant les mots-clics #NotAllMen et #YesAllWomen –, mais que ce schéma, dans sa réalité, réinvestit des codes culturels et une hiérarchie déjà présents dans l’espace social.

« Cet intouchable qui peut me toucher »

Plusieurs des communications abordent la question par le biais de l’anecdote, de ce qu’elle porte comme message. Pour Marie-Hélène Constant et Martine-Émmanuelle Lapointe, la chose n’est jamais racontée qu’à voix basse, comme un potin, un fait extraordinaire en même temps qu’il est isolé par l’énonciation de « l’histoire ». Boisclair et Dussault-Frenette abondent dans ce sens, tout en espérant « déromantiser la relation professeur-étudiante pour mieux l’humaniser ». Lui ôter son caractère fictionnel et particulier, et lui conférer un sens global permettant de mieux le désamorcer.

Les communications s’appuient sur la charge émotionnelle et réflexive de l’anecdote. C’est un regard et une remarque déplacée qui intéressent Martine Delvaux et Valérie Lebrun. Catherine Lavarenne quant à elle matérialise une rencontre dans le bureau de l’enseignant. Genevyève Delorme raconte ses expériences de colloque et le profond machisme qui l’a accompagnée dans ces rencontres savantes apparemment basées sur l’échange intellectuel et le respect. Dans une mise en scène finement étoffée, Eftihia Mihelakis matérialise une conversation, ou peut-être une demande, en s’adressant tout au long de sa communication à un « tu » — le professeur. Par leur force et leur récurrence, ces témoignages donnent vie à des scripts, à une sérialité de l’acte et des acteurs, parfois si durement qu’on a peine à y croire. La scène est rejouée plusieurs fois, inscrite dans ce que Mihelakis perçoit comme un « rite de passage sur fond d’apprentissage » : « Tu me permets de grandir un peu, s’il te plait ? », demande-t-elle au professeur, « cet intouchable qui peut [la] toucher ».

Complices

La sérialité des rapports entre professeur et étudiante, c’est aussi celle des regards annexes, des tierces personnes qui sont là, tout près, savent de quoi on parle, mais ne comprennent pas comment l’arrêter. Catherine Leclerc, professeure à l’Université McGill, laisse un témoignage touchant à ce sujet. Elle interprète la sérialité d’une élection à la lumière de son passé en tant qu’étudiante, mais aussi en tant que professeure actuelle, travaillant avec des collègues masculins pour lesquels elle a le plus grand respect, tout en sachant pertinemment ce qui se passe parfois derrière leurs portes closes. Leclerc rappelle la complexité des rapports de pouvoir à la lumière du mythe de l’enseignement : « aller du néant à la pensée grâce à un passeur », compagnon et conseiller – c’est en somme ce que cherche à définir Rivard dans Aimer, enseigner avec la métaphore du ciel du Sussex créée par Virginia Woolf. La communication de Leclerc se termine ainsi : « Je suis venue parler de mon désarroi, je suis venue parler de ma complicité ». Les murs s’écroulent pour révéler ce que tout le monde, dans la salle, a compris depuis le départ : les relations troubles entre le professeur et l’étudiante n’ont rien de secret, elles sont sues, reconnues par les collègues, par le corps professoral et institutionnel. La question reviendra souvent dans le colloque : comment agir ? Que faire face à l’agression et au harcèlement, au sein d’un réseau tissé serré traversé lui aussi par des rapports et des tensions complexes et multiples?

Dans la dernière partie de la journée, deux étudiantes des cycles supérieurs en études littéraires viennent présenter une tentative de résolution. Le Collectif des Étudiantes contre le Sexisme en Études littéraires (CECSEL) souhaite apporter du soutien, de l’écoute et des services de médiation aux étudiantes victimes d’abus de la part d’un enseignant. Saluée par l’auditoire encore très nombreux en cette fin de journée, l’initiative du CECSEL est toutefois problématique. Plusieurs soulèvent les défis de la médiation proposée par le comité. En effet, les intervenantes proposent d’aller parler au corps professoral (le présumé agresseur exclu) afin de trouver des solutions pour l’étudiante et la poursuite de son cursus académique. Or, plusieurs professeures rappellent que ce même corps professoral est étroitement lié, selon des atomes crochus scientifiques et affectifs parfois très forts, et que cela peut se retourner contre l’étudiante en question. De la même manière, les porte-paroles du CECSEL sont elles-mêmes des étudiantes du département, ce qui biaise de fait le système de médiation objectif qu’elles souhaitent mettre en place. En vérité, l’initiative montre bien l’aspect délicat et profondément ardu de la dénonciation. Comme il fallait s’y attendre, la période de commentaires et de questions ne manque pas de ramener l’actualité uqamienne à l’avant-plan en abordant les dénonciations publiques et les réponses apportées par l’institution. Une stagiaire postdoctorale interpelle le vice-recteur à la Vie universitaire, Marc Turgeon : « Entendez-vous tout cela ? Pouvez-vous porter cette parole ? ».

Ce qui frappe, c’est la lourdeur de la machine universitaire à pouvoir agir et aider les étudiantes. La crise qui touche l’UQAM apparaît, selon Leclerc dans un commentaire fait à la fin de la journée, comme le symptôme d’une incapacité institutionnelle à régler les problèmes d’abus. Pour Delvaux et d’autres, les dénonciations publiques raisonnent comme des appels à l’aide : que peuvent faire les victimes ? Marc Turgeon en est lui même conscient : « Je ne suis pas Dieu le Père, je suis un administrateur dans une machine très complexe aux prises avec une situation qui est très complexe, a mentionné M. Turgeon. Si on soupçonne tel professeur de faire du harcèlement, est-ce qu’on va le mettre à la porte parce qu’on le soupçonne ? Et si on le met à la porte, qu’est-ce que son syndicat va faire ? Il va faire un grief et ultimement, c’est un arbitre qui va décider si notre sanction est justifiée[4]. »

De 2012 à aujourd’hui 

Si les affaires récentes illustrent la faillite des politiques contre le harcèlement sexuel à l’université, une réponse demeure : la solidarité et l’occupation. Tout au long de la journée, c’est l’entente, l’amitié entre professeures et étudiantes qui semblent ouvrir la voie. La solidarité, la complicité, la résistance. Ce sont ces armes qui restent face à l’impuissance systémique et au cynisme ambiant. Boisclair et Dussault-Frenette s’unissent et se font écho, Delvaux et Lebrun déjouent les remarques machistes par une compréhension commune de ce qui les touche. La communication de Constant et Lapointe, la première de la journée, s’intitule très justement « 2012, pis après ? Lire, penser et créer une communauté à l’université ». Pour les deux conférencières, 2012 a constitué une brèche dans laquelle l’engagement dans l’espace public a créé une communauté de résistance. C’est aussi en 2012 qu’une nouvelle communauté féministe s’est fait entendre[5]. Cette correspondance entre deux revendications, étudiante et féministe, est relancée par une double crise : celle des compressions budgétaires qui, tel un festival, n’en finissent plus de nous étonner et de nous désemparer, et la crise de la conscience qui frappe l’UQAM et, peu à peu, l’ensemble du réseau universitaire québécois. Les agressions dénoncées et les rapports de pouvoir fondés sur l’injustice et l’inégalité que souhaite mettre en lumière le colloque sont bien liés à une fragilisation progressive de l’enseignement supérieur, tant dans la confiance entre les acteurs et les institutions que dans les coupes budgétaires. Ces deux faits auront, l’un sur l’autre, des impacts considérables s’ils ne sont pas réprouvés communément.

Infuser le féminisme

Deux interventions du public méritent qu’on les relate. La première est celle d’un professeur lançant un appel : « combien y a-t-il d’enseignants dans la salle ? ». Une main se lève, ils ne sont que deux. Le professeur déclare alors : « Si ce n’est pas un statement, ça, je ne sais pas ce que c’est ». Selon lui, cette absence remarquée marque bien le refus d’écouter, de la part même des potentiels acteurs de ce drame si fréquent. La deuxième intervention est celle de l’autre professeur, demandant à la fin d’un panel comment il peut, lui, en tant qu’enseignant et en tant qu’homme, agir pour aider. Une étudiante répond avec véhémence « En cessant de demander aux femmes de faire ton éducation », suivi de maigres applaudissements et de plusieurs murmures réprobateurs, dont les miens. En effet, et j’oserai ici cette remarque, même en sachant et en reconnaissant personnellement l’histoire, les enjeux et le combat des luttes féministes pour l’égalité des sexes, je ne peux m’empêcher de voir et de saluer, dans la question du professeur, une tentative d’aller de l’avant côte à côte, dans un partage et dans une synergie qui sont précisément les objectifs de la lutte pour l’égalité. Refuser aussi rapidement de débattre de l’intégration des hommes aux revendications des femmes me semble représentatif d’une radicalité qui peut être malheureusement stérile. Plus que d’éduquer les hommes, il s’agit d’enseigner aux hommes – tiens tiens, enseigner, n’est-ce pas justement partager un amour et une quête du sublime, pour reprendre les mots de Rivard ?

Le refus de parler s’accompagne du refus d’écouter, deux pratiques bien incorporées tant par les hommes que par les femmes. La complicité et la culpabilité sont partagées, au sein d’une société dans laquelle on ne peut que remarquer, dorénavant, la marque indélébile d’une culture du viol. C’est l’UQAM, c’est l’Université d’Ottawa avec l’affaire de l’équipe de hockey masculin des Gee Gees, c’est Ghomeshi, ce sont tous les événements qui sont récemment venus inonder les fils d’actualités, tout comme ceux qui restent encore dans l’ombre. Avec ces histoires scabreuses, comment ne pas penser à l’affaire Dominique Strauss-Kahn et à la levée de boucliers qui s’était faite en France pour soutenir, si ce n’est pour pardonner, l’ancien patron du FMI[6] ? Le débat qui avait alors eu lieu entre les intellectuelles françaises et Joan Scott sur un « féminisme à la française » analysait déjà les schèmes de pouvoir soulevés par le colloque à l’UQAM. Des hautes sphères administratives aux couloirs universitaires, il appert un même malaise devant la définition des mots suivants : « consentement », « acte sexuel », « viol », « élection », « séduction ». Où commence l’abus, où se termine-t-il ? Les interventions du colloque ont défini une large palette de mots, de gestes et de volontés qui nous ramènent encore une fois à l’indispensable présence du féminisme dans nos sociétés actuelles.

Crédits : Valérie Lebrun

Crédits : Valérie Lebrun

Il est 17 heures lorsque le colloque s’achève dans la colère, l’effervescence, mais aussi avec le sentiment que quelque chose vient enfin de se produire. Il y a de l’espoir, des avenues se dressent, et le rassemblement du 14 novembre 2014 est déjà considéré et construit comme un « événement » dans les journaux et les réseaux sociaux. Les discussions et les échanges se sont tenus dans un édifice ô combien symbolique et primordial : l’université, ce prisme de l’espace public. Tout comme en 2012, le colloque « Sexe, amour et pouvoir » repense l’institution universitaire et son action au cœur de la Cité. À ceux qui en doutaient : la bataille pour l’égalité des sexes n’est pas morte, il est au contraire nécessaire de la repenser. Qu’on me permette de voir, dans ce rassemblement qui trouvera assurément ses échos et ses suites, le début d’une nouvelle infusion féministe dans l’espace public. Infuser les valeurs d’égalité et de respect de l’autre par l’Université, en se réunissant, en parlant et en résistant, en faisant corps contre un système de représentations et de pratiques qui tendent à minimiser, voire à nier les rapports ambigus et asymétriques entre étudiant et professeur ; pour que se répande mieux, dans les recoins du discours social et dans les mentalités, une bien meilleure idée de l’égalité entre toutes et tous.

Pour en savoir plus

DELVAUX, Martine et Pascale NAVARRO. « Une digue a cédé ». La Presse + (11 novembre 2014). [En ligne] http://plus.lapresse.ca/screens/a5453802-780b-4d86-86df-91a493412cac%7C_0].

LOISEL, Mélanie. « Climat de tension à l’UQAM ». Le Devoir (15 novembre 2014). [En ligne] http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/424033/allegations-de-harcelement-sexuel-climat-de-tension-a-l-uqam.

PELLETIER, Francine. « Docteur Jekyll et M. Hyde ». Le Devoir (29 octobre 2014). [En ligne] http://www.ledevoir.com/societe/medias/422327/docteur-jekyll-et-m-hyde.

RIVARD, Yvon. Aimer, enseigner. Montréal, Boréal, 2012, coll. « Liberté grande », 208 p.

SURPRENANT, Marie-Ève et Mylène BIGAOUETTE, dir. Les femmes changent la lutte. Au cœur du printemps québécois. Montréal, Les éditions du remue-ménage, 2013, 330 p.


[1] Yvon Rivard, Aimer, enseigner, Montréal, Boréal, 2012, coll. « Liberté grande », p. 24.

[2] À l’émission C’est pas trop tôt, animée par Marie-France Bazzo, le 5 novembre 2014.

[3] Martine Delvaux et Pascale Navarro, « Une digue a cédé »La Presse +, 11 novembre 2014, en ligne.

[4] Propos rapportés par Mélanie Loisel, « Climat de tension à l’UQAM »Le Devoir, 15 novembre 2014, en ligne. On parle actuellement d’un comité de réflexion à l’UQAM sur la « politique 16 » de l’établissement et sur une potentielle réflexion éthique sur l’enseignement.

[5] Pour plus d’informations, on ne saurait mieux lire l’excellent et indispensable ouvrage de Marie-Ève Surprenant et Mylène Bigaouette, dir., Les femmes changent la lutte. Au cœur du printemps québécois, Montréal, Les éditions du remue-ménage, 2013, 330 p.

[6] L’affaire Ghomeshi et l’affaire du Sofitel s’inscrivent dans une tradition et une filiation d’événements similaires, comme le rappelle Francine Pelletier : « Jian Ghomeshi est-il victime de diffamation comme il le clame ? Qui sait ? Mais voici un autre exemple d’un homme de pouvoir (médiatique, dans ce cas-ci) dont le comportement sexuel est aux antipodes de son comportement de tous les jours. (La liste est longue : Bill Clinton, Dominique Strauss-Kahn, Anthony Weiner, Eliot Spitzer…) Un homme charmant, intelligent, sensible qui, dans le département sexuel, perd les pédales. Ce dédoublement à la docteur Jekyll et monsieur Hyde est troublant, d’autant plus qu’il s’agit souvent d’hommes estimés et estimables ». Francine Pelletier, « Docteur Jekyll et M. Hyde »Le Devoir, 29 octobre 2014, en ligne.