Un peu, beaucoup, à la folie. À propos d’Alys Robi a été formidable de Chantal Ringuet

Publié le 1 novembre 2022

Alexandre Klein, Université d’Ottawa

Il existe deux types d’histoire. D’un côté, il y a celles que l’on se raconte, le soir, entre amis.es, en famille, autour du feu, parfois de génération en génération au point qu’elles finissent par habiter notre imaginaire, construire notre réalité, définir notre identité propre. Et puis, de l’autre côté, il y a l’histoire, cette science qui, avec ses usages et ses règles, sa méthode critique et son éthique, tente de s’approcher, autant que les sources le lui permettent, de ce que les gens du passé ont vécu, perçu, compris des événements qui faisaient leur présent. Entre les deux, un abime dont le comblement peut parfois être riche, fécond, heuristique, mais d’autre fois glissant, discutable, voire contreproductif. Le récent ouvrage que Chantal Ringuet a consacré à sa grand-tante Alys Robi[1] fait malheureusement partie de cette seconde catégorie.

Pour l’amour d’une femme

L’écrivaine et traductrice québécoise, connue pour ses ouvrages sur la culture yiddish et sur Léonard Cohen, a décidé de s’éloigner de ses sujets de prédilection et de recherche académique pour se pencher sur l’histoire de celle dont sa famille ne cessait d’évoquer la figure sans pour autant oser en prononcer le nom : la fameuse chanteuse et diva[2] québécoise Alys Robi (1923-2011). Sous le titre Alys Robi a été formidable, elle propose ainsi une rétrospective, dont on ne peut dès lors douter du caractère hagiographique, retraçant les débuts, mais surtout la chute de sa célèbre aïeule. Car il y a un drame dans toute cette histoire, celui qui a conduit sa famille à taire son nom et qui anime le récit de sa petite-nièce : Alys Robi a été internée pendant cinq ans à l’Hôpital Saint-Michel-Archange de Beauport, le grand asile psychiatrique de la région de Québec, y recevant nombre d’électrochocs, mais également une lobotomie. Et c’est sur ce point que Ringuet s’attarde. Sur ce point et sur sa propre démarche.

 

Car ainsi est construit l’ouvrage : entre les éléments biographiques romancés, l’autrice glisse de courtes, mais récurrentes réflexions sur son propre engagement dans cette « enquête », sur son propre rapport à l’écriture du livre. À l’aventure de la petite fille de Québec qui découvre son talent de chanteuse sur les scènes de la capitale nationale avant de rejoindre la métropole montréalaise puis les États-Unis, répond ainsi l’aventure de cette écrivaine qui tente d’écrire un livre sur cette grand-tante à la fois fantomatique et fascinante. Si l’exercice est au départ intéressant, rapidement, les doutes et questionnements de l’autrice prennent de plus en plus de place face à un récit historique sur son aïeul qui s’étiole, s’appauvrit, se contentant en fait de résumer, toujours plus brièvement, le récit autobiographique qu’Alys Robi a publié en 1990 sous le titre Un long cri dans la nuit. C’est du moins ce que trahit une petite erreur factuelle, faite par la grand-tante (p. 57) et reprise telle quelle par la petite nièce (p. 130), à propos de l’emplacement de l’Institut Albert-Prévost où la chanteuse passa quelques semaines avant de rejoindre le grand asile de Québec. Ainsi alerté, le.a lecteur.trice intrigué.e prendra soin de replonger dans ce classique de l’édition québécoise, de nombreuses fois réédité, pour constater que, sous couvert d’effectuer une enquête historique sur son aïeule, Ringuet reprend en fait les grandes lignes du récit de sa grand-tante, en se contentant d’y greffer ses doutes d’autrice et surtout tous ses préjugés. Car loin de l’enquête historique annoncée, l’ouvrage est en fait l’occasion d’un étalage d’idées préconçues et de conceptions éculées qui ne poseraient aucun problème s’ils ne participaient pas à entretenir des représentations stigmatisantes que l’ouvrage cherche pourtant – c’est là son paradoxe – à dénoncer. C’est sur cette pétition de principe fondamentale, et selon moi dangereuse, que je souhaite m’attarder ici, plus que sur la facture égocentrée de l’ouvrage ou sur sa soi-disant nouveauté.

À la folie

Il faut dire que le livre de Chantal Ringuet est centré sur cette question, problématique, de la folie d’Alys Robi et des traitements qu’elle a subis. L’ouvrage se divise en effet en trois grandes parties. La première revient sur les jeunes années d’Alice Robitaille, ses premières expériences de scènes, puis son arrivée à Montréal à l’âge de 13 ans et sa transformation en Alys, la « Canada’s singing sensation ». Elle détaille également ses amours, ses voyages en Europe, puis son installation aux États-Unis. La seconde partie, qui débute à la fin de la Seconde Guerre mondiale, décrit son apogée hollywoodien, puis sa chute. Son accident de voiture d’abord, sa commotion cérébrale, puis son entrée au sanatorium Prévost (située donc dans Cartierville au nord de l’île de Montréal et non dans les Laurentides). Elle s’attarde ensuite sur son séjour asilaire, les traitements qu’elle reçoit et la pratique de la lobotomie, dont Alys sera l’une des involontaires sujets. La troisième partie, enfin, revient sur son courageux comeback, son accueil chaleureux par la communauté gaie montréalaise, à l’heure où son style commence à se faire daté, puis sur ses dernières années.

Au-delà des questionnements de l’autrice sur son propre travail, le cœur de l’ouvrage reste donc la question de la « folie » d’Alys Robi. De ce point de vue, Ringuet est claire, déterminée : « Alys n’était pas folle et ne l’a jamais été » (p. 165-166). Elle s’appuie pour ce faire sur les on-dit familiaux, mais aussi sur ses propres « recherches » et « observations » (p. 165). Le problème, c’est que ces dernières sont bien minces.

Au diable la méthode !

Si elle a consulté quelques archives, à Radio-Canada, à BAnQ ou encore dans le fonds de la chanteuse conservé au Musée de l’Amérique francophone du Québec, force est de constater que l’« enquête » menée (ou disons plutôt mise en scène) par Ringuet, notamment sur la partie psychiatrique de la vie de sa grand-tante, est plus que succincte. À la fin de son ouvrage, elle admet ainsi avoir engagé des démarches auprès de la responsable des archives des Sœurs de la Charité, congrégation responsable de la gestion de l’Hôpital Saint-Michel-Archange jusque dans les années 1960, afin d’obtenir copie du dossier de sa grand-tante, mais avoir rapidement abandonné. Le passage est aussi surprenant que contradictoire avec le projet même du livre et ses « conclusions » :

De toute façon, je n’ai pas trop envie de plonger dans le volet psychiatrique de l’histoire d’Alys. Pourquoi m’embarrasser de détails techniques et d’informations médicales qui m’éloignent de son caractère par trop humain ?

Je ferais les démarches nécessaires pour obtenir ces documents, mais si l’accès à ces archives funestes m’est interdit – chose prévisible – ma démarche n’en sera pas altérée. Je ne souhaite pas faire l’autopsie de son histoire ou disséquer son passé.

À ce jour, je n’ai pas donné suite à ce premier refus (p. 178).

Pas besoin donc de faire la moindre recherche pour juger des troubles mentaux qu’aurait vécu (ou non) son aïeule, ni d’ailleurs pour juger les pratiques psychiatriques du passé. L’autrice se justifie dans des « notes au lecteur » qui apparaissent en fin d’ouvrage :

En poursuivant une « filature généalogique », en menant une enquête dans les archives et auprès de spécialistes, j’ai fait le pari que la littérature est la meilleure avenue pour explorer le monde de la chanteuse et dire le réel de sa vie. À mon avis, il est moins intéressant d’obtenir des réponses précises à ce qui est arrivé à la chanteuse durant la période de son internement, qu’il s’agisse de diagnostics médicaux et de « coupables » à dénoncer (p. 253-254).

Peu importe la recherche de la vérité donc, la littérature suffit. Et ce même si c’est pour affirmer haut et fort des opinions pourtant tranchées, des vérités apparemment certaines (et qui seraient fondées sur « une recherche exhaustive dans les archives et dans la presse écrite » [p. 254]). Ivan Jablonka[3] a montré, habilement, comment la littérature et l’histoire pouvaient s’ensemencer l’une l’autre, se compléter, se soutenir dans une quête de vérité dès lors aussi rigoureuse qu’originale. Ici, le propos est tout autre, l’argument littéraire sert de couverture à un récit qui se veut historique, qui s’affirme souvent comme tel, mais qui ne s’en donne pas les moyens. Pourtant, l’autrice est catégorique, Alys Robi n’a jamais été folle et les traitements qu’elle a subis relève donc uniquement de la « barbarie ». Le problème, c’est que même si elle avait les preuves de ce qu’elle avance, ses conclusions resteraient discutables.

Les mystères de la « folie »

La pratique de ce qu’on appelle le « diagnostic rétrospectif » est en effet assez hasardeuse, et d’ailleurs très discutée parmi les historiens.nes de la médecine et de la santé, notamment dans le domaine de la santé mentale. D’une part, les maladies et leurs descriptions médicales changent dans le temps et il est donc extrêmement difficile d’attribuer rétrospectivement à une personne une maladie ou un trouble en fonction de symptômes observés à une époque passée. Et d’autre part, même si l’on peut, dans certains cas, montrer, par exemple grâce à l’identification génomique de pathogènes, que c’est bien une maladie X qui a touché un patient Y (par exemple la peste bubonique), reste que les gens du passé pouvaient appeler cette maladie, cette collection de symptômes signifiants, autrement et qu’il devient alors difficile d’affirmer, en tant qu’historien.ne, que le ou la malade Y a été atteint.e par cette maladie X, car elle n’existait alors pas en tant que telle. C’est comme si on affirmait aujourd’hui d’une personne souffrant de fatigue et d’essoufflement, ou de fièvre, de crachats et de toux, qu’elle est atteinte d’une forme de phtisie.

La difficulté est encore plus grande dans le cas des troubles mentaux dont le diagnostic relève moins d’éléments matériels identifiables à travers le temps (des pathogènes ou des symptômes corporels clairement observables comme les bubons des pestiférés.es), que de jugements subjectifs inscrits dans un vécu, une culture et un espace-temps. Le philosophe Ian Hacking a d’ailleurs montré avec brio, en étudiant les cas de fous voyageurs[4] qui se multiplièrent au début du XXe siècle, comment les maladies mentales pouvaient, au gré de circonstances historiques et épistémologiques, apparaitre puis disparaître. Bref, il est très difficile, factuellement autant qu’épistémologiquement, de déterminer la véracité d’une atteinte psychique chez une personne du passé, et ce d’autant plus quand on ne dispose pas des éléments médicaux clairs, notamment le dossier du patient, qui ont conduit à l’établissement du premier diagnostic, comme c’est le cas avec Émile Nelligan[5] ou Alys Robi.

Alors certes, on sait que cette dernière était, en 1948 avant même l’accident de voiture qui lui a causé un important trauma crânien et causé de lourdes séquelles, « fatiguée, épuisée, bien sûr. Souffrante, évidemment. Dépressive. Et finalement endeuillée » (p. 178), comme le rappelle Ringuet. Alys Robi, elle-même, raconte d’ailleurs dans ses mémoires être alors très déprimée, avoir des « maux de tête lancinants », entendre des « voix intérieures, de fantômes venus du fond de [s]es entrailles qui hurlaient dans [s]a tête » (p. 58). Pourtant, cela ne peut, pour l’historien.ne sérieux.se, confirmer ni infirmer un quelconque diagnostic, justifier ou non le bien-fondé d’une hospitalisation. Il y a des limites à l’exercice historique, et le diagnostic rétrospectif en santé mentale, même avec un maximum de sources établies, en fait partie.

Mais là encore, le problème n’est pas tant que Ringuet affirme sans preuve aucune qu’Alys Robi n’était pas folle, le problème est qu’elle en fait un point d’appui pour juger de pratiques psychiatriques passées dont elle ne saisit ni l’histoire, ni le rôle, contribuant dès lors à réactiver un imaginaire caricatural et donc stigmatisant de la folie et de la psychiatrie qui desserre tant les soignants.es du domaine accusés.es d’être des barbares que les ex-psychiatrisés.es qui auraient dès lors subi les tortures de ces « bourreaux ».

Le revers de la médaille

Car Ringuet n’y va pas avec le dos de la cuillère. Elle cherche, comme elle le dit, des « coupables à dénoncer », et les trouve aisément. Elle s’attarde ainsi sur l’invention de la lobotomie frontale par Walter Jackson Freeman (1895-1972) qu’elle qualifie sans autre procès de « médecin psychopathe » mettant au point des « chirurgies barbares » par pure « passion morbide » (p. 154) ! Juste avant, elle parle des drogues, des électrochocs et des traitements d’insulinothérapie comme de « mauvais traitements » (p. 147), inconsciente de l’avancée que ces propositions thérapeutiques pouvaient représenter à une époque où les antidépresseurs étaient inexistants et où l’internement avait longtemps été le cœur des traitements offerts depuis près d’un siècle[6]. Ainsi, sous couvert de se placer du point de vue de sa grand-tante, elle se permet des jugements rétrospectifs qu’Alys Robi ne sous-entend jamais dans sa propre autobiographie, mais surtout qui desservent la cause qu’elle entend ainsi, maladroitement, défendre.

Car oui, c’est un fait avéré que de nombreuses personnes, en particulier des femmes et des femmes libres et indépendantes, furent internées pour des raisons obscures, parfois de manière injuste, avant d’être soumises à des électrochocs plus punitifs que curatifs ou à des lobotomies qui arrangeaient surtout les médecins et l’entourage masculin de ces « malades ». Les exemples d’Eva Perón, Rosemary Kennedy ou de Rose Williams que donne Ringuet nous rappellent cette réalité historique. Pour autant, si la psychiatrie a toujours été un outil de contrôle social, et donc de contrôle des femmes, il est naïf de voir dans les médecins qui inventaient ou pratiquaient ces thérapeutiques de simples barbares, misogynes et manipulateurs. La réalité est plus complexe que cela. Diaboliser les psychiatres et les traitements du passé ne conduit qu’à pérenniser une vision simpliste et manichéenne de la prise en charge de la santé mentale qui ne permet pas de désamorcer la stigmatisation qui s’y rattache encore aujourd’hui. Pire, cela conduit même à la renforcer en véhiculant une vision caricaturale et éculée de la psychiatrie. C’est pour cette raison surtout, et moins parce que cela enfreint la règle sacrée de l’historien.ne de ne pas porter de jugements rétrospectifs sur les faits qu’il ou elle étudie (même si c’est également le cas), qu’il m’a semblé nécessaire de dénoncer l’amateurisme et les dérives de cet ouvrage.

En voulant dénoncer, sans s’appuyer pour cela sur aucun élément de preuve factuel, le sort de sa grand-tante, Chantal Ringuet contribue à perpétuer un imaginaire sordide, sombre, mais surtout faux de l’asile et de la prise en charge psychiatrique qui est certes stigmatisant pour les psychiatres, mais aussi et surtout (car ce sont elles qui nous intéressent d’abord) pour les personnes qui ont un jour ou l’autre eu affaire à la psychiatrie. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a jamais eu de victimes innocentes, ni d’injustices. Mais faire de la psychiatrie dans toute son histoire un instrument de torture ou un espace d’expressions des pulsions sadiques de quelques barbares contrevient tant à l’histoire de cette discipline qui n’a cessé d’œuvrer pour trouver des moyens plus efficaces pour permettre aux personnes souffrant de troubles mentaux de retrouver une vie normale, qu’à celles de ces personnes qui ont eu à fréquenter des établissements psychiatriques et qui ne se reconnaissent pas sous l’appellation de victimes ou de martyrs.

Si l’on veut améliorer les conditions de prise en charge des personnes souffrants de troubles de santé mentale, il convient de sortir de cet imaginaire asilaire, violent et concentrationnaire pour laisser place à des récits de vie multiples, pour certains injustes et difficiles, mais pour beaucoup bien différents de ces images caricaturales, afin de déstigmatiser l’hôpital et la prise en charge psychiatriques et avec eux les personnes qui y ont eu recours ou qui les ont fréquentés.

Au-delà des caricatures

Si Alys Robi a eu besoin de soins psychiatriques, incluant ce qui était à l’époque de son internement perçu comme des traitements à la pointe des avancées des sciences de l’esprit, cela ne veut pas dire qu’elle était folle, ni d’ailleurs que ses soignants.es étaient des bourreaux ou des barbares. En soutenant ces deux affirmations (la première implicitement en essayant de prouver qu’elle n’était pas folle et l’autre plus explicitement), et ce sur sa simple conviction personnelle, Chantal Ringuet desserre à la fois sa grand-tante, dont les conclusions sur son propre état étaient beaucoup plus mesurées dans son autobiographie, et son travail d’autrice. En effet, vouloir faire de l’histoire, qu’on soit professionnel.le ou dans ce cas amatrice, implique un certain nombre de règles, d’exigences éthiques. Le rôle de l’historien.ne est en effet d’abord de rendre compte de ce qui était pensé, perçu, compris, vécu dans le passé, indépendamment de ce qu’il ou elle croit ou entrevoie depuis son présent. Ensuite, il lui revient aussi, je crois et c’est pour ça que je me suis permis cette prise de parole, de dénoncer les faux et mauvais usages de l’histoire à des fins idéologiques, partisanes, politiques, ou simplement narcissiques. Alys Robi a certainement été une femme formidable, son autobiographie en témoigne, mais ce n’est pas rendre hommage à sa personne, à son parcours et à son vécu que de travestir les faits, de les juger a posteriori et d’en faire la victime d’un système psychiatrico-patriarcal qui l’aurait stoppé dans sa carrière car elle aurait été trop autonome, indépendante, femme. L’excès de travail, le deuil prématuré de son frère et un violent accident de voiture l’ont conduite à mettre en pause sa carrière, bien avant que la psychiatrie s’en mêle. Mais c’est sûr qu’il est plus facile de dénoncer un système psychiatrique que le public a l’habitude de voir dépeint comme violent et injuste, plutôt qu’un star-système capitaliste exploitant de jeunes femmes en quête de gloire au profit du divertissement des masses. Mais c’est une autre histoire (ou pas).


[1] Chantal Ringuet, Alys Robi a été formidable. Nouveau regard sur une figure d’avant-garde, Montréal, Éditions Québec Amérique, 2021.

[2] C’est le titre de l’un de ses concerts, enregistré en 1946 au studio de la CBC.

[3] Ivan Jablonka, L’Histoire est une littérature contemporaine, Paris, Seuil, 2014 ; Laëtitia ou la fin des hommes, Paris, Seuil, 2016.

[4] Ian Hacking, Les fous voyageurs, Paris, Seuil, coll. « Les empêcheurs de penser en rond », 2002.

[5] Bernard Courteau, Nelligan n’était pas fou, Montréal, Louise Courteau, 1986.

[6] Voir à ce propos, Jean-Noël Missa, Naissance de la psychiatrie biologique. Histoire des traitements des maladies mentales au XXe siècle, Paris, Presses universitaires de France, 2006.