Par Noël Auguste, étudiant au baccalauréat en histoire et infirmier.

Les soignant.e.s sont en guerre. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la métaphore qu’ont spontanément utilisée les gouvernements et les médias qui, les uns après les autres, ont vu les systèmes de santé nationaux pris d’assaut par la pandémie de la COVID-19. Cette crise sanitaire a contraint la planète entière à envoyer au front celles et ceux qui, par idéal, font de la vie humaine une priorité. Cet amalgame entre soin et combat n’est pas atypique dans le milieu de la santé, où l’on lutte quotidiennement pour sauver des vies, mais l’ampleur, hors norme, de la mobilisation sanitaire mérite que l’on s’attarde quelque peu sur ses tenants et aboutissants, car ses conséquences sociales sont des plus inédites.

La  réflexion que je vous propose de lire, je l’exprime d’abord en tant qu’infirmier, actif depuis près de trente ans en Belgique, en Suisse et au Québec, principalement dans des milieux de soins critiques comme les salles d’opération, services d’endoscopie, centre de grands brûlés, soins intensifs et urgences. Je l’exprime également à titre étudiant au baccalauréat en histoire, formé à observer un évènement, à l’analyser, à en déduire des conclusions aussi proches  que possible de la vérité, mais toujours quelque peu partiales. Ma partialité, vous vous en doutez, est celle du soignant lambda.