À la recherche d’Anne Greenup, première présidente du Coloured Women’s Club of Montreal

Publié le 2 octobre 2023

Camille Robert, doctorante et chargée de cours en histoire, UQAM[1]

Anne Greenup est connue pour avoir été la première présidente et l’une des fondatrices, en 1902, du Coloured Women’s Club of Montreal, la première organisation de femmes noires au Canada. En 1997, un prix a même été créé en son honneur par le gouvernement du Québec. Pourtant, sa trajectoire biographique demeure peu connue.

Brochure publiée à l’occasion du 75e anniversaire du Coloured Women’s Club

Il y a quelques mois, dans le cadre d’un mandat de recherche, j’ai dû rassembler des informations biographiques sur plusieurs femmes ayant marqué l’histoire québécoise. Au moment d’ajouter Anne Greenup, j’ai hésité. Hormis son implication au Coloured Women’s Club, qu’est-ce que je pouvais écrire sur elle? Les textes à son sujet se limitent généralement à souligner son implication sociale. Les grands journaux quotidiens du début du 20e siècle ne la mentionnent pas – et ne mentionnent pas non plus le Coloured Women’s Club[2] d’ailleurs – ce qui en dit long sur l’invisibilisation des femmes noires dans les discours publics. Plusieurs documents produits par le Club ont contribué à faire vivre sa mémoire et soulignent son engagement, mais sans donner d’autres détails sur le reste de sa trajectoire.

Cette chronique d’archives vise à rassembler les informations trouvées à l’occasion de ce mandat. Sans vouloir m’insérer dans un champ historiographique qui s’écarte de mes domaines de spécialisation, et tout en reconnaissant l’apport de chercheuses et de chercheurs ayant travaillé sur l’histoire des communautés noires du début du 20e siècle à Montréal et à Vancouver[3], le partage en libre accès des archives disponibles pourrait sans doute servir à d’autres personnes engagées dans les milieux de création, de recherche, d’histoire publique ou de diffusion, ainsi que dans diverses associations.

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La plupart des sources secondaires que j’ai consultées au début de mes démarches avancent qu’Anne Greenup est née aux États-Unis et serait arrivée à Montréal à la fin du 19e siècle avec son mari, un travailleur dans l’industrie ferroviaire, et qu’elle serait probablement retournée vivre aux États-Unis à la fin de sa vie[4]. Mais ne sachant pas le prénom de son mari ni leurs années de naissance ou de décès, et ne connaissant pas son nom de jeune fille, j’avais bien peu d’indices pour partir à la recherche d’informations biographiques. Où est-elle née? A-t-elle eu des enfants? Combien d’années est-elle restée à Montréal?

Comme il me manquait des informations concernant quelques autres femmes, j’ai fini par atterrir sur le site Ancestry.ca. J’avoue, j’ai toujours trouvé la généalogie un peu ennuyante et ce site – que je connaissais par le biais de publicités – semblait bien peu attrayant pour l’historienne de la fin du 20e siècle que je suis. J’ai tout de même activé un essai gratuit pour obtenir divers renseignements au sujet d’autres femmes. Puis je me suis dit, avec relativement peu d’optimisme, que j’essaierais d’en profiter pour retrouver des traces d’Anne Greenup.

Premiers résultats de recherche : des dizaines de mentions d’Ann, d’Anne ou d’Annie Greenup, surtout en Angleterre et aux États-Unis. Je raffine mes critères : elle est probablement née vers 1870 – si j’assume qu’elle avait une trentaine d’années au moment de fonder le Club – et elle a vécu à Montréal. Aucun résultat pour Montréal (j’aurais dû commencer par consulter les annuaires Lovell[5]!) mais après avoir fait défiler la page, une Anna Greenup apparaît dans le recensement canadien de 1911 à Vancouver. Est-ce que ça pourrait être elle? Est-ce qu’elle aurait quitté Montréal pour Vancouver? Charles, son mari, travaille pour le Canadian Pacific Railway. Je pars sur cette piste en espérant qu’il y ait peut-être un peu moins de Charles que d’Anne ou d’Anna Greenup.

Recensement canadien de 1911

Deuxième indice : un avis de décès de Charles Greenup publié dans le Vancouver Daily World en 1920 mentionne que le défunt a vécu à Montréal.

Avis de décès de Charles H. Greenup publié dans le Vancouver Daily World le 6 mars 1920

De fil en aiguille, je les retrouve tous les deux dans les registres de mariages de l’Ontario en décembre 1900. C’est ce qui me permettra, je l’espère, de retrouver le nom de jeune fille d’Anna. J’ai un doute : elle est identifiée dans les données d’Ancestry comme Theres Anna Shaw, mais ça ne ressemble pas au nom de famille de son père inscrit sur le document, ni au sien (que je trouve illisible – mes compétences en paléographie s’arrêtent ici!).

Registre des mariages, Essex, Ontario, 30 décembre 1900

Le registre indique qu’au moment du mariage, Charles vit à Montréal et elle, à Knoxville au Tennessee. C’est encourageant. Je fouille les autres recensements canadiens. Celui de 1921 indique qu’elle habite toujours Vancouver, cette fois avec son frère Granville, porter pour le C.P.R. Heureusement, je tombe sur une calligraphie plus claire.

Recensement canadien de 1921

Son frère s’appelle Granville Hurd, et elle serait donc Anna Hurd ; son père, Charles Hurd et sa mère, M. Jackson – Mahala, comme je l’ai appris plus tard. En ayant un peu plus d’informations sur sa famille, je les trouve tour à tour dans les recensements américains entre 1850 et 1900. Mais je ne connais toujours pas l’année de naissance, ni l’année du décès d’Anna. Les recensements sont contradictoires quant à son âge et aucun avis de décès n’est retraçable dans les journaux sur Newspapers.com. Je veux aussi m’assurer qu’il s’agit bien d’elle et écarter tous les doutes, notamment en raison de son prénom. Est-ce qu’Anna Hurd et Anne Greenup sont bel et bien la même personne?

Je me tourne vers les annuaires Lovell de Montréal, là où j’aurais dû commencer mon enquête. Charles, « Chas H. », Greenup y apparaît de 1902-1903 à 1910-1911 et il est le seul portant ce nom de famille. Au fil des années, il occupe différents emplois dans l’industrie ferroviaire. Le couple habite au 6 rue des Rivières, près de la gare Bonaventure. Je découvre avec regret que l’emplacement de leur logis est aujourd’hui occupé par un stationnement.

Atlas of the City of Montreal, 1912
L’étoile rouge désigne l’emplacement du 6, rue des Rivières

J’ai maintenant confiance qu’il s’agit de la bonne personne. Je retrouve également une déclaration de décès dans les archives en ligne de la Colombie-Britannique.

Déclaration de décès d’Anna Greenup, 1952

Même si elle est nommée « Annie V. Greenup », je sais que c’est bien elle [6]. Sa localisation à Vernon coïncide avec l’avis de décès de son frère Robert, publié en août 1948, qui mentionnait qu’elle y habitait. Elle est aussi identifiée comme « Anna V. Greenup » dans plusieurs documents, même si j’ignore encore à quel nom réfère ce V. J’ai maintenant une date de naissance précise qui coïncide avec d’autres documents, le 5 mai 1874, et une date de décès, le 15 mars 1952.

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Au fil de mes démarches, je suis tombée par un heureux hasard, via IMDb, sur le projet Lifting as We Climb de Rebecca Singh et Ruth Tait qui préparent une série de cinq ebooks, à paraître prochainement, au sujet de femmes ayant marqué l’histoire canadienne. Trois d’entre eux ont été adaptés sous forme de courts métrages par la cinéaste Josiane Blanc, dont celui portant sur Anna Greenup. Dans le cadre de ce projet, Rebecca a réalisé plusieurs recherches sur Anna et le contexte sociohistorique de son implication, tout en menant un dialogue avec les femmes ayant repris le flambeau du Coloured Women’s Club of Montreal. Elle a réalisé des entrevues et rassemblé un corpus important à partir des archives du Club, conservées à l’Université Concordia, et des premiers documents de la National Association of Colored Women’s Clubs, du côté américain. Nous avons pu échanger, partager des archives et avons longuement discuté d’Anna, de sa famille et de la formation du Club.

Malgré la fin de mon mandat, les recherches n’étaient pas terminées. Au cours des semaines suivantes, Rebecca et moi avons continué à chercher des traces d’Anna et de son implication. Nous avons rencontré deux archivistes travaillant pour Museum & Archives of Vernon, Gwyneth Evans et Rebeka Beganova, qui nous ont donné plus de renseignements sur la Home for the Aged où Anna est décédée. Il s’agit d’un ancien hôpital militaire désaffecté et converti en résidence provinciale où étaient accueillies des personnes âgées en perte d’autonomie.

« Len Fox beside the Provincial Home for the Aged sign », Greater Vernon Museum and Archives, 1961

À partir du registre des patient·es, nous apprenons qu’Anna y a été accueillie le 7 juillet 1948, trois jours seulement après l’ouverture de la résidence, et qu’elle faisait partie d’un groupe de 160 patient·es provenant du secteur de Vancouver. Cela indique qu’elle a été transférée à partir d’un autre établissement, Essondale[7]. Les registres de patient·es de Vernon mentionnent qu’Anna a reçu une « funéraille institutionnelle », comme plusieurs autres résident·es éloigné·es de leur famille. La plupart de ces personnes ont été inhumées au Pleasant Valley Cemetery de Vernon et leurs lots ne sont pas identifiés par une pierre tombale[8]. Ici, l’histoire personnelle d’Anna rencontre celle, plus englobante, de l’assistance publique et des soins aux aîné·es en Colombie-Britannique.

En remontant le fil des archives jusqu’aux fonds de l’hôpital Essondale, j’apprends que son dossier de patiente a été conservé[9]. Les documents qui s’y trouvent indiquent qu’elle a été admise le 21 décembre 1931 à la suite d’inquiétudes formulées par son entourage sur son état de santé psychologique. L’analyse d’archives psychiatriques, particulièrement dans un contexte de racisme[10], exige une sensibilité et une expertise qui dépasse mes champs de spécialisation. Toutefois, d’autres documents présents dans son dossier confirment et ajoutent des informations sur sa vie, comme son implication active à la First Baptist Church dans les années 1920 ou la présence d’un réseau de soutien autour d’elle, son frère Granville et plusieurs amies la visitant à Essondale au cours des années 1930. L’une d’elles est Rosa Pryor, reconnue comme première femme noire à être propriétaire d’un commerce à Vancouver[11]. Les visites de Rosa entre 1932 et 1935 laissent croire à l’existence d’une amitié entre les deux femmes, antérieure à l’arrivée d’Anna à Essondale.

Portrait d’Anna Greenup non daté, mais probablement pris vers 1931
Première page du verbatim d’une discussion entre Anna et un médecin, 1932

Le dossier contient également trois photos d’Anna et le verbatim d’un entretien avec un médecin, mené quelques semaines après son admission. Très lucide, Anna y présente son historique familial et sa trajectoire personnelle. J’apprends qu’elle a été scolarisée jusqu’à ses 14 ans – un niveau assez élevé pour la fin du 19e siècle – et qu’elle a travaillé comme institutrice durant quelques années avant de se marier. Elle mentionne avoir eu un seul enfant, décédé à environ 6 mois. J’ignore pour l’instant si ce bébé est né à Montréal ou à Vancouver.

En cherchant à retracer d’autres formes d’implication d’Anna à Vancouver, j’ai contacté Sherry Edmunds-Flett, une doctorante à l’Université Simon Fraser qui a mené des recherches sur l’histoire des femmes noires en Colombie-Britannique entre 1858 et 1938. Grâce à ses travaux, j’ai appris que le Endeavor Club, une section vancouveroise de la Washington State Federation of Colored Women’s Clubs, avait été créé par Maud Field, qui habitait tout près de chez Anna et possédait un beauty parlor.

Extrait d’une courte autobiographie de Maud Field, provenant du fonds de Nettie J. Asberry

Se sont-elles connues? Est-ce qu’Anna s’est impliquée dans ce club? Après de rapides recherches dans le fonds de Nettie J. Asberry, présidente de la Washington State Federation, je n’ai pas été en mesure de retrouver une liste des membres du Endeavor Club. Les travaux de Sherry ont également permis de localiser le Liberty Hall de l’Universal Negro Improvement Association[12] en face de chez Maud Field, où cette dernière s’est activement engagée. La présence de ces organisations dans le quartier West End de Vancouver, où résidait Anna, pourrait, je l’espère, mener à d’autres recherches.

1. Résidence d’Anna Greenup au 1027 Pacific street
2. Résidence de Maud Field au 1274 Granville street
3. La Craig Beauty Parlor au 1269 Granville street
4. Liberty Hall au 1273 Granville street
5. First Baptist Church au 969 Burrard street

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Après plusieurs semaines de recherches, une chronologie un peu plus claire se trace :

Anna Greenup naît le 5 mai 1874 à Harveysburg en Ohio. Elle est la fille de Charles Hurd, un instituteur originaire de Georgie, et de Mahala Jackson, née en Virginie. Scolarisée jusqu’à ses 14 ans, elle travaille ensuite comme institutrice. Ses deux frères ont aussi été instituteurs et l’un d’eux s’est impliqué dans une association d’enseignants noirs à partir de 1903[13].

Anna se marie en décembre 1900 à Essex en Ontario avec Charles Harvey Greenup, un travailleur de l’industrie ferroviaire aussi originaire de l’Ohio. Elle s’est probablement établie à Montréal en 1901 ou 1902.

Avec six autres femmes, Anna fonde le Coloured Women’s Club of Montreal en 1902, dont elle est la première présidente. Durant sa présidence, elle a contribué aux diverses réalisations du Club, dont l’accueil et l’hébergement des vétérans de la guerre des Boers, l’établissement de l’Union United Church ainsi que la collecte et la distribution de vêtements auprès des immigrants originaires des Caraïbes[14].

Elle ne reste toutefois que quelques années à Montréal. Anna et Charles déménagent ensuite à Vancouver vers 1910, où ce dernier travaille pour le Canadian Pacific Railway jusqu’à son décès en 1920. Quelques mois plus tard, Anna poursuit la Metropolitan Life Insurance Company qui a refusé de lui verser une indemnité de 1 000$ à la suite du décès de Charles. Bien qu’elle ne gagne pas sa cause, il y a là l’une des traces de son action[15].

Dans les années 1920, Anna s’implique dans la First Baptist Church sur Burrard street. Trois mentions de son nom ont été retrouvées entre 1925 et 1927 dans le journal The Province entourant les activités de la Women’s Mizpah Bible class. En 1927, elle est élue à titre de responsable des activités sociales[16]. Vers 1929, son état de santé commence toutefois à décliner. À la demande de son frère Granville, elle est admise à l’hôpital psychiatrique Essondale en décembre 1931, où elle demeure jusqu’en juillet 1948. Elle est ensuite accueillie dans la Home for the Aged de Vernon, qu’elle occupe jusqu’à son décès.

Le 15 mars 1952, Anna meurt d’un cancer du poumon (« Carcinoma of the Lung »). Ses funérailles ont lieu le 18 mars 1952 et elle est inhumée au Pleasant Valley Cemetery à Vernon. L’absence d’avis de décès dans les journaux et de pierre tombale, l’éloignement géographique avec sa fratrie et des diagnostics de surdité et de démence laissent croire qu’elle a vécu ses dernières années dans une certaine solitude.

En 1985, la maison qu’elle a habitée entre 1920 et 1931 et dont elle était propriétaire, au 1027 Pacific street, a été sauvée de la démolition et intégrée dans un projet de coopérative d’habitation. Il n’existe pas de plaque ou de mention qu’elle y a vécu. Son parcours militant ne semble pas connu en Colombie-Britannique.

Capture d’une photographie de 1928 montrant la maison d’Anna, encerclée en rouge[17]
« View of West End looking north from False Creek », Vancouver City Archives, Wat N45
Le 1027 Pacific street, où résidait Anna, a été intégré à un projet de coopérative d’habitation
Photo : Vancouver Heritage Foundation / Rick Horne

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Michelle Lalonde, « Montreal’s blackout : a forgotten side of our history », The Gazette, 3 août 1991, p. B4.

Mes intentions initiales, qui n’étaient que de trouver quelques informations biographiques sur Anna Greenup, se sont rapidement transformées en une recherche exhaustive jusque dans les archives en Colombie-Britannique. Les rencontres et les discussions avec des historiennes, des archivistes et des créatrices ont également permis d’interpréter et de bonifier le corpus d’archives. Je dois en particulier remercier Rebecca Singh pour notre correspondance spontanée, motivante et enrichissante.

J’espère désormais que les informations rassemblées dans cette chronique serviront à d’autres afin de poursuivre les recherches sur cette pionnière et d’honorer sa contribution dans l’histoire des femmes et dans l’histoire des Noir·es.

 

 

 


[1] Je tiens à remercier Rebecca Singh, Gwyneth Evans, Rebeka Beganova, Megan Davies, Magda Fahrni et Pierre-Luc Landry d’avoir contribué, directement ou indirectement, à mener les recherches dans les archives. Merci également à Samia Dumais et à Christine Chevalier-Caron d’avoir lu et commenté différentes versions de ce texte.

[2] J’ai notamment consulté les journaux et périodiques disponibles sur BAnQ numérique et sur Newspapers.com. Le premier nom du Club, The Women’s Club of Montreal, a également été recherché, sans succès.

[3] Je pense notamment aux travaux de Dorothy Williams, Leo W. Bertley, Saje Mathieu, Sherry Edmunds-Flett, Adam Rudder, David Este, Christa Sato et Darcy McKenna.

[4] C’est ce que j’ai pu lire sur le site Internet du Mois de l’histoire des Noirs, qui lui a rendu hommage, et sur la fiche provenant de la banque de noms Toponym’Elles de la ville de Montréal.

[5] Ces annuaires, publiés à partir de 1842, permettent notamment d’accéder aux noms des résidents de Montréal et à leurs adresses.

[6] Toutes les archives institutionnelles et provinciales, à partir des années 1930, la nomment Annie. Les sources liées au Coloured Women’s Club la nomment Anne et la plupart des archives consultées (recensements, registre de mariage, articles de journaux, etc.) utilisent son prénom de naissance, Anna. L’avis de décès de son frère Robert, publié en 1948, la nomme également Anna. Bien qu’il y ait un certain flou quant à son prénom usuel, j’ai davantage utilisé « Anna » dans le présent texte puisqu’il revient de manière récurrente à différents moments de sa vie.

[7] L’historienne Megan Davies, avec qui j’ai discuté, a évoqué cette possibilité. Elle a mentionné qu’un groupe de patient·es de l’hôpital Riverview (anciennement Essondale) a été admis à l’ouverture de la Home for the Aged de Vernon. Un article dans The Vernon News confirme cette hypothèse : le 27 mai 1948, on y annonce qu’un groupe de 160 patient·es provenant de Port Coquitlam, là où est situé Essondale, sera admis dès l’ouverture du nouvel établissement.

[8] Roger Knox, « Unique row at Vernon cemetery gets pair of monuments », Vernon Morning Star, 16 novembre 2020 [En ligne.] 

[9] Ce dossier est localisé dans la boîte 935683-1422 de la série GR-2880 (Mental Health Services patient case files) des archives provinciales de la Colombie-Britannique. Je remercie Pierre-Luc Landry d’avoir consulté et numérisé plusieurs documents provenant du dossier.

[10] Dans son dossier, il est par exemple mentionné qu’elle craint d’être persécutée par des enfants envoyés par le Ku Klux Klan. Si certains autres détails du récit semblent moins probables, ces craintes sont sans doute fondées sur la présence réelle d’un chapitre du KKK à partir de 1925 à Vancouver.

[11] En 1919, Rosa Pryor ouvre le restaurant Chicken Inn, important lieu social et culturel pour la communauté noire de la ville. Naomi M. Moyer a rédigé une courte biographie illustrée à son sujet dans l’ouvrage Black Women Who Dared (2018). On peut y lire que le restaurant « was not only known for its food, but also for the pianists and gospel singers who performed there. Chicken Inn was a home away from home; a place to dance, enjoy live music, eat home cooking, and socialize. It also provided jobs to many Black women who lived in Rosa’s neighborhood known as Hogan’s Alley » (p. 13).

[12] Pour en apprendre plus sur l’UNIA, voir : Dorothy W. Williams, « Universal Negro Improvement Association », L’Encyclopédie canadienne, 14 mars 2022 [En ligne.]

[13] « Colored teachers of county meet and organize », Knoxville Sentinel, 13 juin 1903, p. 1.

[14] David Este, Christa Sato et Darcy McKenna, « THE COLOURED WOMEN’S CLUB OF MONTREAL, 1902-1940: African-Canadian Women Confronting Anti-Black Racism ». Canadian Social Work Review / Revue canadienne de service social 34, no 1 (2017) : 81–99.

[15] « Insurance Company Wins », Vancouver Daily World, 17 juin 1921, p. 8.

[16] « Class Sets Larger Objective For Ensuing Year », The Province, 11 février 1927, p. 9.

[17] J’ai été en mesure de repérer cette photographie grâce au site WestEndVancouver, qui a publié un billet de blogue sur une maison voisine.