Par Brintha Koneshachandra, doctorante en histoire, Université de Montréal

Aux États-Unis, les brutalités et les meurtres policiers touchant la communauté afro-américaine ont fait éclore un mouvement de protestation d’est en ouest du pays. Ce mouvement de protestation, qui dénonce aussi plus largement le racisme systémique et le statu quo, prend de l’ampleur rapidement. De Paris à Montréal, ainsi que dans de nombreux autres pays, des protestations à l’image de ce que l’on observe aux États-Unis se font entendre. Chacune clame les noms de leurs propres victimes : à Montréal, les noms de Regis Korchinski-Paquet, de Nicholas Gibbs, de Pierre Coriolan, d’Alain Magloire, de René Gallant, d’Anthony Griffin, de Preslie Leslie, d’Osmond Fletcher, de Kirt Haywood, de Marcellus François et de Trevor Kelly résonnent.
Le 1er juin 2020, les premiers ministres du Canada ont réagi. Au Québec, François Legault a affirmé lors de sa conférence de presse journalière que le racisme systémique n’existait pas dans la province : « Je pense que la discrimination existe au Québec, mais il n’y a pas de discrimination systémique. Il n’y a pas de système de discrimination[1]. » Pour sa part, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a souligné que le Canada ne possédait pas une histoire de racisme systémique ancré dans sa construction comme elle l’aurait été aux États-Unis[2].