Autour d’un livre : Le « moment 68 » et la réinvention de l’Acadie de Joel Belliveau

Publié le 25 mai 2015
Alain Even

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Even, A. (2015). Autour d’un livre : Le « moment 68 » et la réinvention de l'Acadie de Joel Belliveau. Histoire Engagée. https://histoireengagee.ca/?p=4668

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Even Alain. "Autour d’un livre : Le « moment 68 » et la réinvention de l'Acadie de Joel Belliveau." Histoire Engagée, 2015. https://histoireengagee.ca/?p=4668.

Alain Even, Sociologue, Enseignant de sociologie à l’Université de Moncton (1966-1969), Professeur retraité de l’Université de Rennes 2 et Président honoraire de l’Assemblée des Conseils Économiques, Sociaux et Environnementaux Régionaux de France

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BELLIVEAU, Joel. Le « moment 68 » et la réinvention de l’Acadie. Ottawa, Les Presses de l'Université d'Ottawa, 2014, 362 p.

BELLIVEAU, Joel. Le « moment 68 » et la réinvention de l’Acadie. Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 2014, 362 p.

L’historien Joel Belliveau a récemment fait paraître aux Presses de l’Université d’Ottawa Le « moment 68 » et la réinvention de l’Acadie. Centrée sur les mobilisations étudiantes acadiennes des années 1960, l’étude de Belliveau offre une interprétation originale du militantisme de l’époque, dont une partie a été immortalisée par le documentaire L’Acadie, l’Acadie?!? des cinéastes Pierre Perrault et Michel Brault. Revenant sur quelques temps forts de la période – la manifestation pour le bilinguisme en février 1968, la remise symbolique d’une tête de cochon au maire francophobe Leonard Jones, l’occupation du pavillon des sciences de l’Université de Moncton – et d’autres méconnus, voire inconnus de l’historiographie acadienne, Belliveau défend la thèse que les mobilisations qu’il étudie ont « conduit à un changement de paradigme politique en Acadie ». Pour l’occasion, le Comité de rédaction d’Histoireengagée.ca a invité des militantes et des militants du « moment 68 » à réagir à la publication de l’ouvrage en livrant leurs commentaires critiques sur cette période charnière de l’histoire contemporaine de l’Acadie. Entre recension et témoignage, les billets produits par divers acteurs de l’époque invitent, en soulevant de nouvelles hypothèses, à une relecture du « moment 68 » en Acadie. C’est donc par un texte du sociologue Alain Even, professeur de sociologie à l’Université de Moncton de 1966 à son congédiement en 1969 et titulaire d’une thèse de doctorat en sociologie sur le développement économique en Acadie, que s’ouvre la série de billets autour du « moment 68 » en Acadie. En complément à cette lecture, nous vous invitons également à redécouvrir une entrevue qu’avait réalisée Adeline Vasquez-Parra avec Alain Even en 2012 pour HistoireEngagée : « 68 et nous » : une entrevue avec le sociologue Alain Even.


Alain Even en 1968.

Alain Even en 1968.

Témoin lointain par la géographie et le temps, mais témoin engagé et très observateur entre 1966 et 1969, au-delà même, car j’y fus un enseignant-chercheur passionné. Ce fut un temps fort de ma vie qui m’a laissé un peu d’amertume – départ involontaire dû à mon congédiement comme professeur de sociologie – parce qu’il me semblait avoir contribué à la compréhension de ce qu’était effectivement en ce temps l’Acadie. Me ressentant quelque peu Acadien, j’ai suivi avec beaucoup d’attention les évolutions des années 1970, puis mes engagements professionnels et personnels en Bretagne ont créé de la distance. Cependant, j’ai gardé jusqu’à ce jour des relations très vivantes avec plusieurs des heureuses rencontres de cette période, des étudiants pour l’essentiel. J’ose donc réagir à ma lecture de l’ouvrage de Joel Belliveau.

Si je m’en tiens d’abord au récit du contexte et des évènements qui ont marqué cette période, cela me semble très fidèle et n’a jamais heurté ma mémoire. Les sources documentaires m’apparaissent très complètes, même s’il est clair qu’il existe, comme toujours, quelques biais du fait des choix opérés par l’auteur. Il en existe pour moi un en particulier, celui de l’importance accordée aux  témoignages des  « acteurs » du film L’Acadie, l’Acadie?!? car, il faut bien le dire, les étudiantes et les étudiants étaient, pour une part, influencés par le tournage. Il manque le discours de celles et ceux aussi engagés, mais moins extravertis, j’allais dire moins comédiens[1].

Le cadre quotidien dans lequel sont immergés les étudiants sur le campus et dans la Ville de Moncton et qui contribue à leur représentation du monde, contre lesquels les plus conscients vont se révolter, est fort bien rapporté : flou de l’identité sociétaire – Canadien, Canadien français, français des Maritimes, Néo-Brunswickois, Acadien voire Brayon ou Chiac… –, flou de l’identité linguistique – français sur le campus, anglais en ville[2] –, importance de la religion, culture de la bonne entente, élite « conservatoire » de l’invention de l’Acadie.

Des spécificités de ce « moment 68 » en Acadie ne me semblent pas suffisamment mises en relief :

  1. La dimension du genre. Dans ma vision de l’époque, l’Acadie ce sont d’abord les Acadiennes : de Maris Stella et Évangeline à l’étonnant – pour l’époque – niveau plus élevé de scolarisation des filles, à la modernité de nombreuses religieuses[3], à globalement une plus grande vivacité intellectuelle des étudiantes.
  2. La rupture démographique. Les jeunes femmes du « moment 68 » sont le plus souvent issues de familles très nombreuses et vont être les premières à ne pas être sensibles aux sirènes – du clergé en particulier – de « la revanche des berceaux ». Et de ce seul fait, l’Acadie n’est plus l’Acadie ou, pour le moins, doit être réinventée. Le passage d’un modèle de fécondité à un autre est l’un des meilleurs indicateurs de rupture et signe d’un passage d’une société traditionnelle à la modernité.
  3. Les mutations profondes de l’Église dans la mouvance Vatican II… Si le chapelet est toujours récité quotidiennement sur les chaînes radiophoniques francophones et le discours officiel très traditionnel[4], parallèlement, de nombreux clercs[5] et religieuses s’interrogent – un fort mouvement de laïcisation va suivre – et libèrent les jeunes générations. Il est donc possible de s’interroger, de douter, puisqu’eux-mêmes osent le faire…

Sur le fond de l’ouvrage et la thèse soutenue par Joël Belliveau, je suis assez sensible à la formulation des hypothèses et à la démonstration. Il s’agit bien de démêler comment le local et le mondial s’agencent dans les années 1960 sur le campus de Moncton et par effet induit sur ce que nous qualifions de société acadienne.

Je suis bien évidemment sensible au fait que l’auteur fasse référence (p. 19) à la vision – originale semble-t-il – qui fut la mienne à l’époque, proposant une « interprétation dualiste du mouvement » à la fois « inspiré de modèles internationaux » et le résultat « d’une prise de conscience par les étudiants de leur groupe ethnique ». Joël Belliveau a raison d’ajouter que je « ne tente pas d’expliquer comment s’articulent ces deux éléments ». Ce n’était pas l’objet de ma thèse d’expliquer le mouvement étudiant et, à vrai dire, je n’ai pas réfléchi plus avant sur ce qui pour moi à l’époque était une intuition.

Je suis totalement convaincu par toute une partie de la démonstration tout à fait éclairante de la thèse de l’auteur. Pour l’essentiel les événements (1967-1969) portés par les étudiants de l’Université de Moncton – à tout le moins les plus engagés – sont « une incarnation locale de ce large mouvement qui marque l’histoire contemporaine » – ou plutôt « occidentale » pour reprendre la terminologie de l’époque – à la fin des années 1960.

Les événements, les textes et les discours sur lesquels s’appuie l’auteur permettent d’affirmer que les étudiants de Moncton sont bien de leur génération et que les plus mobilisés sont habités par l’air du temps 68 et pensent eux aussi comme sur d’autres campus que l’engagement, l’action mobilisatrice, peut accélérer l’histoire.

Mais de quelle histoire s’agit-il? De celle du monde, de celle du Canada, des Français du Canada, des Acadiens?

Si le combat mené le fut, pour une part, au nom de l’Acadie, ne fut-il pas d’abord un combat générationnel des enfants de la « Société d’opulence » auquel le seul confort matériel ne saurait suffire. Il y a de nouvelles libertés à conquérir.

Il est juste de rappeler qu’il y a sans doute eu une illusion d’optique sur l’interprétation de ce « moment » du seul fait que « les analyses existantes sont en bonne partie “acadiano centrées” » (p. 20). Pour ma part, je souscris totalement à l’idée que « la question acadienne n’a pas été le premier déclencheur[6] ». Les étudiants de Moncton que j’ai connus, même les plus militants, n’étaient pas avant tout des « nationalistes acadiens » (p. 228), pas vraiment non plus des « gauchistes », même s’ils sont « marqués par leur réalité générationnelle et l’ambiance des sixties » (p. 12).

Avant d’être une question identitaire globale, la question linguistique, qui agite le Canada de l’époque avec la promotion du bilinguisme, n’est-elle pas la première des questions soulevées par les étudiants? Le rappel de l’humiliation qu’a ressenti la délégation reçue à la mairie de Moncton que l’on oblige à parler en anglais et des mobilisations autour de la question du district scolaire, sont très éclairantes. Pouvoir parler sa langue en tous lieux – sans mépris de l’Autre – est bien une liberté à conquérir dans le Moncton des années 1960.

L’idéal de justice est un idéal mobilisateur « universel » en ce « moment 68 » sur le campus de Moncton et le fondement premier des grèves, des marches et de l’occupation. La majorité des étudiants sont sensibles à l’inégalité des moyens de leur université[7] et aux conditions socioéconomiques inférieures des localités du Nouveau-Brunswick à majorité francophone. Les travaux empiriques menés à l’époque et repris par les mémoires des associations des étudiants et des professeurs[8] permettent – pour la première fois, je crois – d’objectiver les disparités entre territoires et populations au sein du Nouveau-Brunswick. C’est une assise concrète pour demander plus de justice. L’évolution des consciences est assez logique : si nous avons moins, c’est parce que nous sommes dominés et soumis. Et si nous l’étions tout simplement parce que nous sommes Acadiens, héritiers du « Grand Dérangement »?

Le « moment 68 » est aussi celui de la génération de l’après-Seconde Guerre mondiale, en lutte contre le conservatisme des générations précédentes. Il est d’autant plus mobilisateur de soulever le couvercle quand celui-ci est plus pesant.

La Ville de Moncton ne vit pas au rythme de la vie étudiante et il est tentant de vouloir la réveiller[9]. Il y a aussi sur le campus le refus d’un contrôle social traditionnel très prégnant, le climat général est un peu étouffant. Il y a un besoin d’air, de nouveaux discours que symboliseront certains jeunes enseignants québécois et européens, le corps enseignant s’universalise. Le campus s’ouvre au monde, des combats féministes sont menés, des débats de société sont organisés[10]

La lutte contre la génération précédente est aussi celle du partage du pouvoir, la prise en compte d’une autre manière de diriger y compris l’université[11]. « L’étudiant-citoyen » a bien du mal à être reconnu et comme le dit justement l’auteur, « cette nouvelle identité étudiante s’est faite dans un mouvement d’opposition au groupe désigné comme l’élite traditionnelle » (p. 93). Si se revendiquer à gauche c’est être dans la « dynamique continentale de la “nouvelle gauche” étudiante » (p. 170), c’est, en milieu acadien, être particulièrement iconoclaste et provocateur, autant dire « marxiste », « communiste »; que de phantasmes!

C’est peut-être là le nœud de l’explication sur le dualisme du mouvement : n’est-ce pas d’abord la révolte d’une génération qui veut vivre avec son temps – ou ce qu’elle croit être son temps –, qui se veut responsable dans la Cité et qui trouve face à elle une élite traditionnelle qui s’incarne dans un discours – désuet? – sur l’Acadie. Et si notre situation d’infériorité est liée au fait d’être acadien, qu’ont donc fait ceux qui se prétendent les porte-parole de l’Acadie?

Il faut dire que cette élite ne fait guère preuve de souplesse ni de diplomatie et se drape dans le drapeau de la légitimité acadienne. Elle a peut-être moins peur de perdre le pouvoir réel – qu’elle va garder – que le pouvoir symbolique – qu’elle va perdre. Elle se croit la gardienne du temple, y compris idéologique, alors que certains étudiants se revendiquent du socialisme. Il faut donc les combattre et arrêter la diffusion de telles idées perverses qui ne peuvent venir que de l’extérieur de la communauté[12]. Le mouvement social qu’expriment les étudiants n’est pas importé, il est essentiellement autogène. Mais l’élite traditionnelle qui contrôle l’université ne s’attarde pas dans l’analyse, elle cherche surtout à tuer dans l’œuf la constitution d’un front de la jeunesse dont les leaders s’emparent de la question acadienne, comme d’une arme contre « la patente ». J’adhère tout à fait à l’idée que « l’affront à l’élite… explique en bonne partie la sévérité de la répression que subit le mouvement… » (p. 264) : mouvement qui, de mon point de vue, peut être qualifié principalement de spontanéiste.

Dans un premier temps, la réaction – au sens premier du terme – l’emporte avec des moyens pas toujours très « catholiques » : l’association des enseignants est délégitimée comme interlocuteur officiel et se brise en deux, quelques « consciences » sont achetées, le département de sociologie est supprimé avec un habillage académique peu courageux, des étudiants sont conduits à quitter l’université et, par là même, l’Acadie; c’est « la purge » (p. 259). Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi les négociations engagées avec des délégations étudiantes n’ont pas abouti, car le débat sur les formes d’action et les moyens de sortir par le haut de la crise a vraiment animé de vraies discussions entre les militants étudiants, j’en fus le témoin. La seule explication est sans doute la volonté d’éradiquer les porteurs du germe de la contestation avec le vain espoir de régner comme avant sur l’université et, au-delà, sur la société acadienne. C’est sans doute l’explication de l’absence, à cette époque, d’un véritable débat politique ouvert sur l’université et la société acadienne.

L’incapacité de l’équipe dirigeante à gérer la crise de façon sereine et transparente[13] ne fait qu’amplifier le rejet et conduit quelques militants à s’engager dans « la réinvention de l’Acadie ».

Si j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt le développement d’un néonationalisme acadien (p. 260) dans les années 1970[14], je ne suis pas en mesure d’apprécier son véritable impact sur les communautés francophones des Maritimes et sur la construction d’une véritable identité culturelle.

Ce qui est certain, c’est qu’un communautarisme accepté est devenu une réalité, la dualité culturelle est reconnue au Nouveau-Brunswick, le drapeau acadien flotte devant l’hôtel de ville de Moncton, le tintamarre s’enracine, le Congrès mondial acadien attire son monde… j’imagine que les disparités intercommunautaires se sont atténuées, que le bilinguisme a progressé, que l’identité est vécue plus fièrement…

Le « moment 68 » a sans doute accéléré l’histoire en brisant le modèle d’un communautarisme de la bonne entente proposant d’avancer pas à pas, sans conflit et en donnant naissance à une vision alternative plus révolutionnaire – incarnée un temps par le Parti acadien – qui elle-même a vécu.

En dehors des représentations folkloriques et culturelles qui viennent jusqu’à moi, je n’ai pas vraiment d’idée de ce que nous pouvons objectivement qualifier d’Acadie aujourd’hui. Ceci dit, je suis convaincu avec Joël Belliveau que « le monolithisme idéologique disparaît au cours des années 1960 en Acadie » (p. 283) et je n’ai aucune raison de ne pas accepter sa conclusion qu’à présent coexistent l’intégration citoyenne et l’autonomie communautaire dans le discours politique acadien. Mais qu’en est-il réellement au-delà du discours?


[1] Que l’on ne se méprenne pas, j’ai gardé des relations très vivantes avec plusieurs personnages clefs du film, mais je souhaite restituer objectivement ce que j’ai ressenti de la dynamique engendrée par effet induit lors du tournage.

[2] Si pour les francophones, le français est la langue de la famille et de l’église, l’anglais est quasiment toujours la langue utilisée dans l’espace public. Voir P. Dion, A. Even et al., « Le bilinguisme à la Commission d’énergie du Nouveau-Brunswick », présenté à l’Institut de recherche en sciences sociales, Fredericton, 1969.

[3] L’image d’une religieuse en tenue parmi les grévistes sur la page de couverture du livre en est un signe.

[4] Pensons aux allocutions et aux  sermons de Mgr Robichaud, notamment p. 264.

[5] J’en conviens, Roger Savoie fut un éclaireur.

[6]  Voir la citation de Bernard Gauvin, p. 17.

[7] Alain EVEN, « Une Université sous-développée dans une région défavorisée », La Revue de l’Université de Moncton, no 2 (mai 1969), p. 60-62.

[8] Pour la petite histoire, ce sont les mêmes recherches réalisées, en cours et hors cours, par les étudiants de la licence de sociologie – sous ma direction –, qui ont servi de fondement aux deux mémoires. De premiers travaux – dans cet esprit – avaient été entrepris avec la participation de quelques étudiants à l’été 1967. Voir Alain Even, Les blocages sociologiques au développement économique et social dans le Nord-Est du Nouveau-Brunswick, Compagnie des jeunes Canadiens, Moncton, 1967.

[9] La « loi sur le dimanche » est strictement appliquée dans les rues de Moncton.

[10] Par exemple, sur les relations hors mariage à l’initiative de l’aumônerie étudiante avec une table ronde sur « le mariage à l’essai ».

[11] L’auteur met bien en évidence que cette exigence de « participation » au pouvoir universitaire monte en puissance dans les années 1960 chez les étudiants acadiens. Le passage d’une direction cléricale à une direction laïque ne modernise pas vraiment le rapport d’autorité sur le campus.

[12] Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire dans un autre cadre, il y a eu une sérieuse méprise de la direction de l’université sur l’influence de professeurs étrangers – dont québécois. Tout à fait d’accord avec J. Belliveau : « les professeurs n’ont probablement pas donné l’impulsion première au mouvement » (p. 240) – pour ma part, je n’aurai pas écrit probablement – et : « les professeurs ont joué les rôles de co-initiateurs et de facilitateurs » (p. 240).

[13] Cette culture du non-dit, qui heurte une partie de la jeunesse, n’est-elle pas un trait de la culture acadienne du secret, de l’action cachée, qui seul permettrait la bonne entente?

[14] Déplacement en « touriste » à Moncton en 1971 et 1975, invité en 1984, lecteur assidu de L’Acayen de 1972 à 1976.