Là où le présent rencontre le passé - ISSN 2562-7716

Catégorie : Martin Lavallée

Des universités de classe mondiale? Pour qui et pourquoi?

          Par Martin Lavallée, étudiant à la maîtrise en histoire à l’UQÀM

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Pancarte contre la marchandisation de l’université aperçue lors de la manifestation nationale contre la hausse des droits de scolarité le 22 mars 2012 (Crédit photo : Pascal Scallon-Chouinard)

Dans le débat qui fait toujours rage sur la hausse des droits de scolarité, un aspect important de l’enjeu de cette hausse est peu discuté sur la place publique, malgré le fait qu’il semble que cet aspect soit fondamental pour le gouvernement de Jean Charest. En effet, de l’aveu même de notre gouvernement, un des enjeux de cette hausse des droits de scolarité consiste à permettre aux universités québécoises d’atteindre un niveau de ‹‹classe mondiale››. Par contre, notre gouvernement est avare de détails sur ce qu’il entend par là. Il nous semble pourtant indispensable de connaître les objectifs qu’il vise afin de légitimer cette hausse qui semble, à première vue, injustifiable lorsqu’on sait qu’elle affectera l’accessibilité de certains étudiants québécois. Qu’est-ce qu’une université de classe mondiale? Pour qui et pourquoi?

L’économie de marché et notre passé

Par Martin Lavallée, Candidat à la maîtrise en histoire à l’UQÀM

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La Coalition pour l’histoire révélait récemment les résultats d’une troisième étude sur l’enseignement de l’histoire nationale du Québec au secondaire, après avoir fait deux études sur l’histoire nationale au collégial et à l’université. Comme les deux précédentes, cette troisième étude révèle que notre histoire nationale n’est pas adéquatement enseignée chez nos jeunes du secondaire, à qui on ‹‹ épargne ›› toute référence nationale au sein du cursus. Qui plus est, l’apprentissage de l’histoire au secondaire serait instrumentalisé au service du présent, dans le but de faire adhérer l’apprenant à un type de société jugé idéal par les pédagogues du ministère de l’Éducation.

Le problème de l’histoire dans notre société ne semble pas émaner uniquement de nos institutions, mais également des Québécois eux-mêmes, selon l’historien Éric Bédard. Dans son plus récent essai, Recours aux sources, Bédard décèle un rapport trouble qu’entretiennent les Québécois avec leur passé, particulièrement celui d’avant 1960. Pour Bédard, le fait que l’histoire du Canada français d’avant 1960 soit qualifiée de ‹‹ grande noirceur ›› et soit dénigrée par les contemporains témoigne que les Québécois n’aiment guère leur passé et ne se considèrent plus comme des ‹‹ héritiers ›› de ce passé qu’ils dénigrent. La société québécoise dont on se réclame serait née comme par enchantement durant la Révolution tranquille, vers 1960, remarque Bédard.

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