Par Martin Pâquet et Michel De Waele, Professeurs en histoire politique à l’Université Laval
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Crédit : abdallahh (Flickr).
Les élections sont des moments où s’expriment les tensions de la politique. Nous avons souvent tendance à concevoir la politique comme un sport avec des règles du jeu déterminées et connues de tous, deux grandes équipes relativement bien campées, des leaders pouvant faire la différence entre une victoire ou une défaite. Depuis plus de deux siècles, la conception du sport de la politique a engendré ainsi toute une série d’interprétations pour comprendre la culture politique au Québec.
Toutefois, cette conception s’avère limitée pour comprendre la dernière campagne électorale. En effet, ce ne fut pas seulement qu’une lutte entre la droite et la gauche, entre conservateurs et progressistes, entre souverainistes et fédéralistes. Ce ne fut pas non plus un simple concours de popularité entre Jean Charest, Françoise David, François Legault et Pauline Marois. Si nous analysons la campagne suivant ces seuls axes, nous risquons de simplifier non seulement les enjeux, mais aussi le portrait de la politique au Québec.